UE 2 Biopathologie
M. MERLIO
Date : 24/09/2015 Plage horaire : 16h15 - 18h15
Promo : P2 2015 2016 Enseignant : M. MERLIO
Ronéistes : RAYBAUD David
MALLET Anthony
Bases fondamentales de l’oncogenèse
I. Quelques définitions et notion de terminologie
1. Tumeurs
2. Caractère bénin ou malin des tumeurs
3. Principaux types de cancers
4. Oncogenèse
5. Oncologie : spécialité médicale
II. Le développement d’un cancer
1. Les différentes étapes
2. Les évènements biologiques
3. Origines des cancers
III. Bases génétiques de l’oncogenèse
1. Les genes impliqués dans l’oncogenèse
2. Mécanismes d’activation des proto-oncogènes
3. Mécanismes d’inactivation des gènes suppresseurs de tumeurs
IV. CONCLUSION : Applications des détections d’anomalies
génétiques dans les cancers
I. Quelques définitions et notion de terminologie
(à connaître)
1. Tumeur
Du latin « tumere » (= enfler), le terme de tumeur ne veut pas dire cancer (= tumeur maligne)
mais désigne l'augmentation du volume d’un tissu (= tuméfaction), une masse délimitée.
Mais cela correspond aussi à une tuméfaction associée à une néoformation de tissus
corporels (= néoplasie).
Cette augmentation de volume du tissu liée à une néoplasie ou hyperplasie peut affecter tous
les tissus et survient chez tous les êtres vivants (y compris les plantes).
Selon la localisation de la tumeur et la fonction du tissu affecté, on aura :
→ soit une conséquence locale, par exemple une compression.
→ soit une conséquence fonctionnelle, une dysfonction.
→ soit dans le cas d'une néoplasie maligne, des cancers, une nuisance pour l'ensemble de
l'organisme et la mort du sujet.
Il existe des tumeurs malignes et des tumeurs bénignes. Cependant il existe un stade
intermédiaire entre ces deux-. En effet des tumeurs bénignes ont quelques fois des
altérations génétiques sans être des tumeurs malignes, ou encore des tumeurs malignes (à
malignité indéterminée) qui ne sont pas vraiment malignes. Mais nous retiendrons
seulement les caractères bénins et malins des tumeurs.
2. Caractère bénin ou malin des tumeurs
Les tumeurs bénignes ne donnent pas de tumeurs « filles » ou « tumeurs secondaires »
appelées métastases. Elles sont le plus souvent sans gravité en terme de pronostic vital mais
perçues comme inesthétiques d'où l’ablation souhaitée (exemple au niveau cutané : verrues,
kystes, naevus bénins, grains de beauté). Elles peuvent cependant entraîner des
complications graves pouvant aboutir à la mort du sujet. On peut donc mourir d'une
tumeur bénigne.
En fait, le potentiel de cette tumeur n'est que bénin mais si on la laisse évoluer on peut
par exemple avoir des actions mécaniques (compression, inflammation). Par exemple,
une fibromatose ou une tumeur cérébrale bénigne peut entraîner la mort du sujet, car elle va
réaliser une compression intra-crânienne dans ce que l'on appelle une hypertension intra-
crânienne. Si on ne l'enlève pas, elle peut parfois aboutir à la mort du sujet.
Une autre complication possible, des tumeurs bénignes, peut éventuellement donner un
syndrome dysfonctionnel, par exemple dans le cas des tumeurs bénignes glandulaires
endocrines (= adénome), qui peut entraîner une production anormale d'hormones. Si elle a
des conséquences sur les fonctions métaboliques, elle pourra donc avoir de graves
répercussions sur l'organisme tout entier.
Certaines tumeurs bénignes peuvent progresser en tumeurs malignes, c’est le cas des
poly-adénomes du côlon (= polypes), qui peuvent dégénérer en adénocarcinomes colorectaux.
Les tumeurs malignes, aussi désignées sous le terme de « cancers », sont souvent graves.
On les désigne aussi par le terme de néoplasie. Le terme de néoplasie est souvent restreint
aux tumeurs malignes alors qu'il s'agit globalement d'un synonyme avec « tumeur ».
Ce sont donc des tumeurs souvent graves caractérisées par :
Une invasion du tissu local avec production de protéases.
Une dissémination à travers le sang ou la lymphe (c'est le stade de métastases).
Des complications graves (dont certaines communes avec les tumeurs bénignes) comme
des obstructions d'organes creux (lumen), des compressions (organes adjacents,
compressions cérébrales), une sécrétion ectopique d'hormones (insulinome, syndrome
paranéoplasique des tumeurs neuroendocrines).
Si la progression de la tumeur n’est pas jugulée, cela entraîne la mort du sujet. Ainsi un
cancer, en l'absence de traitements, aboutit toujours à la mort du sujet. Cela peut arriver par
différents symptômes, différentes atteintes cliniques selon le système qui va être altéré par les
cellules cancéreuses. Soit par insuffisance respiratoire, soit par dénutrition, soit par
empoisonnement et accumulation de substances toxiques.
Par exemple, quelqu’un qui a une dissémination pulmonaire aura une compression des voies
respiratoires et celui-ci va mourir par insuffisance respiratoire totale, avec des phases
d’asphyxie progressives.
Si la tumeur bouche ou arrête le transit digestif, il peut y avoir une dénutrition globale qui
entrainera la mort du malade.
Si la tumeur relargue des substances toxiques notamment pour les patients sous traitement
chimiothérapique (la chimiothérapie attaque les cellules cancéreuses mais va avoir pour effet
de relarguer des substances toxiques dans le corps de l’individu) on aura un
« empoisonnement général » pouvant aussi entraîner la mort.
/!\ Tableau à apprendre par cœur : QCMs !
Question élève 2015-2016 : Est-ce qu'une néoplasie est une tumeur bénigne ou maligne ?
Réponse : Le terme « néoplasie » signifie globalement « tumeur », mais on le restreint
généralement aux tumeurs malignes.
3. Principaux types de cancers
Leur classification est histologique ou anatomo-pathologique, c’est-à-dire qu’on classe le
cancer en fonction du tissu que le cancer reproduit et/ou dont il dérive. Souvent on classe
morphologiquement le cancer en fonction du tissu auquel il ressemble. Ayant vu l'année
dernière le cours des épithéliums, ce cours est important pour la classification des tumeurs
(revoir les diapos de fin du cours) quelles soit bénignes ou malignes. En effet, on y retrouve la
notion de papillome, d'adénome pour les tumeurs bénignes et carcinomes, adénocarcinomes
pour les tumeurs malignes avec des exceptions comme les angiosarcomes, mésothéliomes.
Mais globalement :
- Les carcinomes sont les cancers des épithéliums et représentent environ 80% des cancers.
Les localisations les plus fréquentes sont le sein, la prostate, le rein, les poumons et le
tube digestif.
- Les sarcomes sont les cancers des tissus conjonctifs (dont tissu conjonctif spécialisés
adipeux, musculaires et osseux qui sont inférieurs à 1 % des cancers). On voit bien que
l'histologie générale permet la classification des cancers.
- Les cancers hématologiques sont les cancers des lignées myéloïdes et lymphoïdes, et
représentent 5% des cancers (ça n’est donc pas forcément très rare) avec les :
Lymphomes (tissus lymphoïdes)
Leucémies et syndromes myéloprolifératifs (qui atteignent notamment le sang et la
moelle)
Myélomes (= tumeurs des plasmocytes) multiples (atteignent généralement la moelle
osseuse).
- D’autres types de cancers (presque autant que de tissus dans l’organisme). On leur ajoute
le suffixe « -ome » au nom du tissu ou de la cellule pour former les noms. Exemple : gliomes
(pour les cellules gliales), mélanomes (pour les tumeurs des mélanocytes), neuroblastomes
(tumeurs des neuroblastes), séminomes (tumeurs des tubes séminifères)…
4. Oncogenèse
Du grec « onkos » (= masse) et « genesis » (= naissance, formation…) cela correspond donc à
une formation de masse, loncogenèse est un processus de transformation maligne (de
cancérisation, c’est la genèse d’un cancer) et aboutit à la formation d’un cancer.
Ses synonymes sont « cancérogenèse » et « tumorigenèse » (cela concerne aussi les tumeurs
bénignes). Il y a plusieurs dénominations, les termes onkosgenesis ou carcinogenesis sont par
exemple utilisés internationalement.
L’oncogenèse est caractérisée par l’accumulation d’altérations génétiques, qui entraînent
une division cellulaire incontrôlée et une reprogrammation des cellules.
5. Oncologie : spécialité médicale
L’oncologie ou cancérologie est une spécialité médicale permettant l'étude, le diagnostic
et le traitement des cancers mais faisant intervenir plusieurs spécialités. Du côté
thérapeutique (=ncôté médical), on trouve des oncologues ou cancérologues (spécialité
médicale) qui s’occupent de chimiothérapie ou de radiothérapie. L’étude et le diagnostic des
cancers sont effectués par les cliniciens, anatomopathologistes et biologistes (notamment des
généticiens de tumeurs).
Le traitement est assuré par les chirurgiens, chimiothérapeutes, radiothérapeutes et
immunologistes (immunothérapie des cancers).
Ce qu'il faut également comprendre, c'est qu’il y a dans chaque spécialité médicale, une sous-
spécialité de cancérologie. Ainsi par exemple, un gastro-entérologue pourra prendre en
charge des cancers du côlon ou du foie (si spécialisation en hépatologie). Il existe aussi des
oncologues avec une approche plus générale pouvant prendre en charge un très grand
nombre de cancers, se croisant avec des pneumologues, dermatologues ayant validé par
exemple un DESC (diplôme d'études supérieures complémentaires) en cancérologie.
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