Projet de Compte-rendu – v 25-10 Journée Culture & ESS du 10-10 page 1
Rencontre Culture et de Economsie Sociale et Solidaire
le 10 octobre 2007 à la Bifurk (Grenoble)
La journée a rassemblé entre 30 et 40 participants, acteurs culturels, acteurs de l’ESS, élus, agents
de collectivités territoriales, étudiants, chercheurs… (cf. liste en fin de document)
9h : Accueil des participants
9h30 -13h : Interventions puis débat animé par Jean Castella, consultant
« Vers une définition de l’Economie Sociale et Solidaire pour la culture »
1ère partie : définition : valeurs et pratiques
Interventions de Luc Delarminat (Opale – Cnar Culture) et de Shirley Harvey (Ufisc)
Luc Delarminat présente la démarche d’Opale. Depuis presque 20 ans, Opale essaye de témoigner
d’initiatives culturelles et artistiques qui mettent en avant, sur ce champ culturel, des pratiques dont ils
pensent qu’elles ont à voir avec l’économie solidaire. De nombreux projets culturels placent au cœur
de leur démarche des principes et méthodes situés au fondement des préoccupations de l'économie
solidaire. Opale a lancé en 2006 une « Déclaration des initiatives artistiques et culturelles de
l’économie solidaire » qui interrogeait, à travers une liste de propositions, les structures culturelles
sur leurs pratiques, leurs fonctionnements, leurs rapports à leurs salariés, populations, fournisseurs
etc. L’objet de la déclaration était de poser les questions : Comment s’exprime l’économie solidaire
dans la culture ? Et comment les acteurs qui agissent dans ce sens se reconnaissent,
travaillent ensemble, rompent leur isolement et construisent une force de proposition ? Il y a eu
222 signataires.
Si on s’entend sur une définition minimum qui réfute une réalité présentée le plus souvent divisée en
deux, d’un côté le tout public, de l’autre le tout privé, il faut ensuite s’organiser autour de valeurs
particulières, de modes de faire spécifiques et de l’hybridation des ressources qui donne sa
place à la réciprocité (le non-monétaire).
Les associations culturelles sont très nombreuses, de plus en plus d’associations se créent chaque
année d’ailleurs selon les derniers chiffres. Il est nécessaire de réfléchir collectivement sur la façon
dont la société civile, le citoyen, se manifeste à travers cette économie particulière et peut également
être acteur des politiques publiques.
Shirley Harvey présente l’Ufisc et le « Manifeste pour une autre économie de l’art et de la culture »
rendu public début 2007. L’Ufisc regroupe onze organisations professionnelles d’employeurs,
fédérations et syndicats. L’Ufisc s’est bâti sur les valeurs de coopération et de non-lucrativité.
En effet, l’Union est née d’une mobilisation des représentants du spectacle vivant (au-delà des
différences disciplinaires), face à l’Instruction du 15 septembre 1998 relative à la fiscalité des
associations régies par la loi de 1901, lourde de conséquences pour les structures du secteur. L’Ufisc
a entrepris de négocier directement avec le ministère de l’économie et des finances et a obtenu la
rédaction de « fiches techniques » précisant les critères d'appréciation de la « lucrativité » des
associations de création artistique ou exploitant des lieux de spectacle vivant. La dynamique impulsée
par cette négociation s’est ensuite élargie au débat sur le positionnement des associations du
spectacle vivant par rapport aux problématiques d’une économie spécifique à leurs activités et
revendiquée comme telle. Les travaux se sont depuis lors poursuivis sur les terrains de la fiscalité, de
l’emploi, des modes de gestion, et surtout de l’affirmation d’un espace socio-économique
spécifique au regard des notions d’« économie non lucrative de marché » ou d’« économie
sociale et solidaire ».
En 2005, l’Ufisc s’est engagée dans une démarche de réflexion collective, associant acteurs et
chercheurs, afin de produire une analyse politique et socio-économique du secteur de l’art et de la
culture. A travers le « Manifeste pour une autre économie de l’art et de la culture », l’Ufisc
mobilise autour de valeurs partagées que sont la singularité de l’art, l’indépendance des projets,
l’implication territoriale, l’attention aux personnes, la diversité culturelle et l’intérêt collectif. Ce texte
décrit les spécificités des fonctionnements et des pratiques des structures artistiques et culturelles en
considérant notamment les modes associatifs, les pratiques coopératives, les enjeux de la proximité
et de l’innovation, le rôle central du facteur «humain » et la reconsidération des relations de travail. Il
revendique, sur la base de ses valeurs communes, la primauté de la diversité artistique et
culturelle, la primauté de la coopération et la primauté de l’initiative citoyenne à buts autres
que lucratifs.