Introduction

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CHAPITRE 3 : CITOYENNETE ET EMPIRE A ROME
Ier-IIIème SIECLE APRES JC
Introduction
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Partir d’une carte de l’Empire pour voir l’extension de l’Empire (régime politique
dans lequel le pouvoir est détenu par un empereur) romain tout autour de la
Méditerranée. Rome est au cœur de l’empire qui va jusqu’à la Grande-Bretagne et
jusqu’à la Germanie (Allemagne actuelle). Avant, c’était une République.
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Frise pour voir quand commence l’Empire : en -27 avec l’arrivée au pouvoir
d’Auguste (adopté par Jules César).
Contrairement à la cité d’Athènes, l’Empire romain n’est pas une démocratie. Les
citoyens ont une participation réduite dans la vie politique. L’extension du droit de cité est
une des caractéristiques de la politique romaine. Comme dans toutes les cités grecques, les
droits politiques à Rome ne concernent que les hommes libres ayant le statut de citoyen.
Mais à la différence des cités grecques, Rome a étendu progressivement son droit de cité
d’abord aux habitants des villes italiennes soumises à la domination romaine, puis à un
nombre de plus en plus important de notables provinciaux et enfin à l’ensemble des
habitants de l’empire.
Avec l’extension de l’Empire et la diffusion de la culture romaine, la citoyenneté est accordée
à certains peuples. Qu’est-ce qu’être citoyen sous l’Empire romain ?
Avant de commencer la première partie : Rappel du fonctionnement de l’Empire
Comment l’Empire est-il géré ? Au centre du pouvoir : l’Empereur
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Les fonctions de l’empereur :
Il a un pouvoir à vie et sacré, il est le chef des armées, il concentre tous les pouvoirs : convoque
et préside le Sénat, fait les lois, commande ou contrôle les provinces, il peut rejuger tous les
procès. L’empereur est choisi par celui qui le précède (exemple Octave a été adopté par Jules César et
a pris le nom d’Auguste une fois qu’il est devenu empereur).
A partir d’Auguste, la succession se fait par hérédité (enfants ou adoption).
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Le culte impérial :
L’empereur est divinisé après sa mort ou de son vivant. Il est Père de la Patrie et Pontife suprême (chef
de la religion). Des sacrifices sont réalisés en son honneur. Participer au culte impérial représente
la loyauté des citoyens.
L’Empereur est le 1er des citoyens. Il désigne les principaux magistrats (élites locales) et parfois les
membres du Sénat (Assemblée de citoyens, c’est un conseil à Rome contrôlant les provinces et le
pouvoir judiciaire).
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La gestion de l’Empire romain :
Deux types de provinces :
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Les provinces sénatoriales sont des provinces conquises depuis longtemps (exemple La
narbonnaise) (parfois un siècle) et pacifiées dont le gouverneur est nommé par le Sénat.
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Les provinces impériales sont les provinces conquises récemment, à la limite des frontières
de l’Empire où des troubles sont présents et la présence de l’armée est nécessaire.
L’empereur choisit le gouverneur.
Toutes les provinces acquises vont adopter le mode urbain de Rome (Bains, théâtres…) et le
mode de vie des romains.
A l’intérieur des provinces, les cités ont différents statuts :
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les cités de droit romain : les habitants citoyens de cette cité sont aussi des citoyens romains
(ex : les cités italiennes). Ils ne payent pas d’impôt
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Les cités de droit latin : la citoyenneté romaine est incomplète (pas tous les droits) et seuls
les magistrats de ces cités sont citoyens romains. Les autres habitants ne sont pas citoyens
romains.
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Les cités pérégrines (étrangères) : elles se trouvent à l’intérieur de l’Empire mais les
habitants n’ont pas la citoyenneté romaine.
Dans tous les cas, la cité garde son propre gouvernement. Le pouvoir
exécutif appartient aux magistrats, le pouvoir législatif est confié au Sénat local et à
l’Assemblée.
1. Etre citoyen romain
Introduction :
La citoyenneté romaine donne des privilèges par rapport aux autres populations
de l’Empire. L’octroi de la citoyenneté romaine est plus facile qu’à Athènes.
Comment devient-on citoyen romain ? Quels sont les droits et les devoirs du citoyen ?
Rappel : Au début de l’Empire, la population était divisée entre les romains el les pérégrins
(homme libre vivant dans une province conquise et n’ayant pas la citoyenneté romaine). Elle
est essentiellement composée de patriciens (les plus riches et exerçant le pouvoir), de la
plèbe (les plus pauvres, nombreux) et des affranchis (anciens esclaves, ennemis, libérés par
leur maître).
A. Les conditions pour être citoyen romain :
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être fils de citoyen
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être de naissance légitime (mariage)
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être un homme libre (non esclave) ;
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donner la citoyenneté à des affranchis (anciens esclaves libérés). La liberté est une
condition nécessaire pour être citoyen.
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L’armée : accès à la citoyenneté après 25 ans de service militaire (citoyenneté donnée
au moment du départ à la retraite. L’armée fonctionne comme une machine à diffuser
cette citoyenneté
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Un accès assez ouvert, hommes libres, sur décision de l’empereur. Cela augmente
l’importance de l’empereur, le clientélisme et la fidélité envers l’empereur.
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« Du pain et du jeu » voilà ce qui est nécessaire aux citoyens, il suffit qu’ils soient
nourris et qu’ils aient des loisirs pour les contenter de cette situation et pas de fonction
politique car l’empereur décide de tout, il est le garant du bien-être du peuple, il
choisit les magistrats. Tant qu’il arrive à maintenir cet équilibre son pouvoir n’est pas
contesté.
Le droit de cité c’est donc le droit de participer aux prérogatives des citoyens. Il s’acquiert
donc à la naissance ou par affranchissement ou service militaire de 25 ans ou par la gestion
d’une cité dans les provinces (magistrature) ou par décision de l’empereur (qui peut accorder
la citoyenneté complète à des étrangers).
L’octroi de la citoyenneté devait se justifier par des mérites personnels et par un degré de
romanisation suffisant. La maîtrise du latin constituait un critère fondamental pour juger du
degré de romanisation d’un individu, ainsi que le montre l’anecdote de Suétone dans laquelle
l’empereur Claude (45–54 apr. J.-C.) retire la citoyenneté romaine à un notable grec
incompétent en latin.
Ainsi sont exclus : les femmes de citoyens, les enfants, les esclaves, les étrangers (les
pérégrins) (si non affranchis ou s’il n’y a pas de faveur impériale).
B) Les droits et les devoirs du citoyen romain:
La citoyenneté est surtout un privilège qui accorde des droits :
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le port de la toge (l’habit).
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L’utilisation des tria nomina (prénom, nom, surnom)
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Accès aux magistratures
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Droit de contracter un mariage légal
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Droit de posséder, de vendre, de rédiger un testament
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Droit de faire appel d’un jugement
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Garanties judiciaires (pas de torture)
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Pas d’impôt par personne (excepté les taxes sur les marchandises).
En contrepartie, les citoyens ont des devoirs :
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Payer l’impôt sur la succession
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Exercer des fonctions: magistratures
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Le service militaire dans la légion romaine (moins longtemps et mieux payés que les
autres).
2. Une citoyenneté de plus en plus étendue
Introduction :
Avec les conquêtes, la citoyenneté romaine se diffuse. Comment Rome a-telle étendu la citoyenneté ?
A) Une étape : La Gaule
Les Tables claudiennes en 48 : Tables sur lesquelles on retrouve le
discours de
l’empereur Claude qui s’adresse au Sénat. Claude veut ouvrir la voie de l’intégration
dans le Sénat romain aux notables gaulois, il veut augmenter le nombre des citoyens et
diffuser la culture romaine.
Ses arguments : la fidélité et l’obéissance des Gaulois, des gens « honorables », méritants,
compétents.
Les élites locales avaient la citoyenneté grâce à la gestion des affaires locales amis il souhaite
donner la citoyenneté romaine à toute la Gaule et non plus à quelques personnes.
Réponse du Sénat :
Il est contre ce projet, il défend les droits des « vrais » citoyens romains (racisme,
nationalisme). Les Gaulois sont un peuple autrefois ennemi. Ce sont des étrangers, ils ne
sont pas nobles et même s’ils sont parfois riches, des sénateurs romains pauvres ont plus de
valeurs qu’eux.
Finalement l’empereur Claude l’emporte.
Conclusion : l’extension de la citoyenneté
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Au départ : Rome a plus d’1 million d’habitants donc 1 million de citoyens
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En -89, toute l’Italie obtient la citoyenneté
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Sous l’empereur Claude (41-54) : 6 millions de citoyens soit 10% des habitants de
l’Empire.
B) La citoyenneté universelle via l’édit de Caracalla en 212 :
L’édit de Caracalla est une constitution antonine ou une loi selon laquelle tous les
habitants libres (même les plus modestes) de l’Empire obtiennent la citoyenneté
romaine : 70 millions de citoyens.
La mesure prise par Caracalla marque l'aboutissement d'un long mouvement qui, par des
concessions plus ou moins généreuses, a progressivement étendu à des étrangers (pérégrins)
les droits du citoyen romain. Cette généralisation a été possible au début du IIIe siècle, car
la civilisation romaine a, surtout dans les villes, déjà profondément marqué les populations de
l'Empire.
Les motifs qui ont pu pousser Caracalla à cette mesure restent discutés :
- « rendre grâce aux dieux, les remercier » et faire cesser « chicanes et réclamations » ;
- des raisons fiscales : cet édit permet d'augmenter le nombre des assujettis à l'impôt
successoral qui grevait les citoyens. En effet, dans un premier temps, l'édit a comme
conséquence de faire payer à tous les habitants libres des taxes sur les successions.
Celles-ci ne sont en effet payées que par les citoyens romains.
- des raisons administratives : simplifier les procédures en unifiant les statuts individuels et
permettre à la quasi-totalité des habitants de l'Empire d'adopter les règles juridiques que le
droit romain réservait aux seuls citoyens. Mais il est probable que les nouveaux citoyens
gardèrent la faculté de se soumettre à leurs usages traditionnels. Ainsi se serait instauré un
régime d'option laissée aux citoyens entre les règles romaines et les coutumes locales.
- des raisons politiques : rallier les provinciaux à Caracalla, après l’assassinat de son frère
Geta, par l’empereur lui-même. Cet édit eut un effet négatif : l’armée eut de plus en plus de
mal à recruter de nouveaux soldats.
- Ses origines expliquent aussi sa motivation.
C) La romanisation de l’Empire : La diffusion de la culture romaine : adoption du latin,
des dieux romains, de la monnaie, des monuments…
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