sont attachés à refuter la philosophie arabe avec son infinité (éternité du monde contre
laquelle ils soutiennent l’argument de l’impossiblité de coexistence de plusieurs grandeurs
infinies (116).
Thomas d’Aquin : réception anti-aristotélicienne d’Aristote (117s) :infini = absence de
définition (je n’ai pas tout compris).
Duns Scot critique Thomas en soutenant que l’infini est une caractéristique intrinsèque
appartenant à l’essence, et n’a donc pas à être défini à l’aide de quelque chose d’extérieur
(120s). « L’être infini est infini en soi ». La différence entre l’être infini et l’être fini est la
distinction primordiale qui précède et conditionne toutes les autres = « décision métaphysique
principielle » (121). 3 étapes de son élaboration :
- passage de la conception quantitative à une conception qualitative de la différence
entre fini et infini dans une de ses premières œuvres « quaestiones in metaphysicam
Aristotelis », d’où découle une nouvelle vision de la cause première ;
- preuve de l’existence de Dieu dans la « première ordinatio » et dans « de primo
principio » = application théologique de la première étape ;
- dans « quodlibet » il en livre une version cohérente.
a) Dans le cadre de ma discussion des sentences de Pierre Lombard, élabore un dialogue
fictif entre philosophe et théologien, le premier soutient qu’une connaissance purement
naturelle est possible, le second soutient qu’il faut une intervention surnaturelle. Distingue
entre métaphysique (sujet : l’être) et théologie (sujet : Dieu). Distingue « théologie in se » =
connaissance de Dieu inaccessible en cette vie (131) et « théologie in nobis » = connaissance
contingente de dieu à travers la conception de l’infini. La connaissance est chez le philosophe
de nature spéculative, chez le théologien de nature pratique (133) : demande un acte de
volonté pour adhérer à ce qui est reconnu comme vrai : plus grande dingité de la théologie
(134). Duns Scot reprend de la tradition franciscaine antérieure, surtout Bonaventure, la
notion de perfection (142) qui confère à l’infinité une dimension ontologique.
b) Puisque Dieu n’est pas accessible à la connaissance intuitive, il faut prouver son
existence (144). Part surtout de l’idée de Dieu comme cause première (146), cherche ensuite à
prouver que l’Etre premier doit nécessairement disposer de volonté et intellect (147) ce qui le
distingue de la conception aristotélicienne avec son apatheia : or, conçoit Dieu comme
agissant.
Rejette le regressus in infinitum des philosophes comme pas assez claire car suppose un saut
dans le raisonnement : tirer des conclusions d’états de faits (p.ex. chaine de causalités) reste
toujours dans le quantitatif, alors que l’infini de Dieu correspond à un saut qualitatif ; la
contingence relève de l’extensif, l’infini de l’intensif : infini intensif ou intensité infinie (149),
pas encore identique à la toute puissance.
Cette infinité de Dieu le libère du déterminisme aristotélicien et lui assure l’entière liberté
d’action (152).
L’infinité conditionne en même temps la singularité de Dieu, l’existence simultanée de
plusieurs êtres infinis est une impossibilité logique.
c) L’infini divin est essentiel, qualitatif, ontologique. Il ne contredit pas la relation
intratrinitaire, ces relations sont des modi essendi qui n’ajoutent ni enlèvent quelque chose à
l’intensité et la perfeciton divine.
Le concept d’infini est ressenti comme urgent car il correspond au besoin de l’époque de
« mesurer » le monde (161). Ockham éprouve le besoin de contredire Duns Scot, mais en fait
est avec lui sur la même ligne.
Boule (195)
Stéphane Brulefer, franciscain fin Xve s., lit Bonaventure à la lumière de Duns Scot. Sa
théologie est typique pour l’époque, alliant piété et intellect : piété de la théologie ou