Logique et métaphysique de l’univocité
selon Jean Duns Scot et les premiers scotistes
L’univocité de l’étant est la grande invention de la pensée scotiste,
développée dans son œuvre théologique l’Ordinatio. Elle a ouvert la
voie à une nouvelle époque de la métaphysique en recadrant l’ancienne
histoire de l’être comme analogie et participation sous la forme logique
de l’étant univoque. C’est la première fois dans l’histoire de la
philosophie, que les exigences de la science aristotélicienne aboutissent,
chez Duns Scot, à la constitution d’une ontologie du possible. Autant
Dieu et les créatures que la substances et les accidents sont soumis à une
considération préalable qui, sans nier leurs différences, leur analogie
réelle, les regarde du point de vue du concept logique et non plus des ses
rapports réels. Toutefois, les premiers ouvrages de Duns Scot, ses
commentaires aux ouvrages logiques d’Aristote, se penchent sur une
définition équivoque de l’être qui mettais en danger l’idée et la
possibilité même de la science première comme ontologie. Notre projet
a pour premier but de déterminer les rapports entre ces deux moments
de la pensée scotiste, en prenant compte, notamment, de la tradition
sémantique du XIIIè siècle dans laquelle s’insère Duns Scot et avec
laquelle il soutient des échanges importants. En fait, il s’agit de
déterminer le lieu de l’univocité et ses conséquences philosophiques,
dans la logique, la métaphysique et la théologie tant de Duns Scot que
des premiers scotistes. Au moins, notre enquête vise à poser de nouveau
deux questions centrales. D’un côté, celle du rapport entre logique et
métaphysique chez Duns Scot et les premiers scotistes, et ensuite, celle
concernant les rapports entre philosophie et théologie.