EDITORIAL.
« Le plus important : prendre son destin en main, comprendre
que le seul escalier menant au ciel est celui qu’on se construit
soi-même, sur terre » Terry Hayes.
Cette phrase m’a fort interpellée parce que je crois qu’elle est
très vraie.
Cet escalier ne se construit pas d’un coup avec une grue, une
bétonneuse et un bulldozer, il faut le réaliser marche par marche,
un taillant chaque pierre à la main afin qu’elles soient lisses,
s’emboîtent et se superposent parfaitement, ensuite il faut les
cimenter. Cet escalier s’élève petit à petit, jour après jour grâce à
toutes les petites choses de notre vie quotidienne.
C’est à chacun personnellement de faire le choix de sa vie et de
la mener comme il l’entend. Qui mieux que soi-même est
capable de louvoyer entre les méandres de la vie, de grimper
jusqu’au sommet des montagnes de respirer l’air pur et de
regarder le merveilleux panorama ou d’affronter la mer et tous
ses dangers pour profiter du calme après la tempête, d’être
sensible à la détresse d’autrui, mais aussi de saisir les mains
tendues pour nous venir en aide ? Chacun a la liberté de choisir
ce qu’il fera de sa vie. Il y aura des hauts et des bas, de grandes
joies et des déceptions, des épreuves et des bonheurs, mais nous
avons tous au fond de nous la faculté de surmonter ces
expériences positives et négatives. Bien sûr, il n’est pas toujours
évident de garder le cap, mais si l’on s’accroche au gouvernail et
que l’on croit à la vie et à l’amour, rien n’est impossible !
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C’est à chacun qu’il revient d’emmagasiner tout l’amour que
l’on nous donne pour le faire rayonner autour de nous. Chacun
est libre de s’ouvrir au monde, à la vie et à l’amour, ou de rester
fermé comme une huître et d’être hermétique à l’autre.
L’amour, c’est donner, mais avant tout donner de soi : de son
temps, de son écoute, de sa compassion, de ses conseils, de son
énergie et de sa joie de vivre. C’est notre but et notre challenge à
au Fonds Vanessa Bolle. Lorsque nous voyons le sourire revenir
chez ceux qui souffrent d’anorexie et que nous sentons qu’ils
reprennent confiance et qu’ils retrouvent le respect d’eux-
mêmes, cela nous donne tant de joie !
Je vous souhaite une merveilleuse année 2017, une année
remplie d’amour et de paix ! Virginie BOLLE
L’Anorexie : une nouvelle addiction
Il est probable que l’on se soit trompé sur les critères
diagnostiques de l’anorexie mentale : les patientes n’auraient
pas peur de grossir, mais prendraient plutôt plaisir à
maigrir.
Laure, 18 ans, brillante élève, perfectionniste et très efficace dans
tout ce qu’elle entreprend, a peur de grossir. À la maison, la
jeune fille cherche tous les prétextes appel de sa meilleure
amie, travail à terminer, etc. pour ne pas se mettre à table ou ne
pas finir son assiette. Elle mange de moins en moins. Sa famille
s’en rend compte, mais la jeune fille, devenue maigre, rétorque
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qu’elle va très bien. Jusqu’au jour où elle doit être hospitalisée à
cause de sa maigreur, sa vie étant désormais en danger. Laure
souffre d’anorexie mentale. Aucun médicament efficace n’existe
à ce jour. Un pour cent des patientes décèdent chaque année (par
suicide ou dénutrition) : c’est la pathologie psychiatrique la plus
mortelle. Mais la recherche sur cette maladie piétine. Pourquoi ?
Peut-être parce qu'elle n’est pas correctement définie. C’est du
moins l’hypothèse émise par Philip Gorwood et ses collègues du
Centre de psychiatrie et de neurosciences de l’Hôpital Saint-
Anne, à Paris. Ils viennent en effet de montrer que les
anorexiques n’auraient pas peur de grossir, mais prendraient
plutôt plaisir à maigrir.
Selon le Manuel « Diagnostique et statistique des troubles
mentaux », l’anorexie mentale repose sur trois critères : une
restriction alimentaire menant à la perte de poids ; une perception
déformée de son poids et de son corps ; et une peur intense de
grossir. Les chercheurs ont testé ces critères directement auprès
de 70 patientes. Ils leur ont montré des images de personnes
maigres, avec un poids « normal » et en surpoids, tout en
évaluant leurs émotions à l’aide d’un test de « conductance
cutanée » qui mesure la transpiration de la peau. Les
photographies des personnes de poids normal ou en surpoids
provoquaient chez les patientes la même réaction émotionnelle
que chez les sujets témoins non anorexiques. En revanche, les
images de personnes maigres déclenchaient chez les anorexiques
des émotions positives. En d’autres termes, pour les patientes, la
maigreur serait « agréable ». De plus, les jeunes malades
estimaient très bien le poids des silhouettes qui leur étaient
présentées et savaient donc que les images qui suscitaient chez
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elles des émotions positives correspondaient à une grande
maigreur.
L’anorexie mentale serait dont associée au plaisir de maigrir.
D’autres études vont dans ce sens. On a montré que la ghréline,
l’hormone qui nous pousse à nous alimenter et dont la
concentration est très élevée chez les anorexiques, s’associe à la
dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le « plaisir »
(l’effet récompense), et en augmente ainsi la quantité dans le
striatum, une région cérébrale profonde appartenant au circuit de
la récompense (qui intervient aussi dans les addictions). Une
autre étude a même révélé par IRM fonctionnelle que le striatum
des patientes regardant des images de maigreur s’activait
fortement.
Récapitulons : les anorexiques ne semblent pas avoir de
mauvaise perception du poids, elles n’ont pas peur des images
d’obésité et apprécient la maigreur. Deux des trois critères de
diagnostic seraient-ils faux ? Gorwood n’hésite pas à répondre
« oui ». Comme lui, plusieurs chercheurs et médecins pensent
désormais qu’il ne faudrait pas considérer l’anorexie comme une
pathologie du registre de la phobie, mais plutôt comme une
maladie du même type que les addictions. De sorte que la prise
en charge ne serait pas la même !
Laure est soignée pour son évitement « phobique » des aliments
caloriques : on lui réapprend progressivement à accepter la
nourriture. Or il est probable qu’il faudrait plutôt la
« désintoxiquer ». La remédiation cognitive qui permet
d’améliorer la flexibilité mentale (les patientes étant souvent
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« obsédées » par l’envie de maigrir) pourrait être efficace, ainsi
que la thérapie de pleine conscience, pour « réapprendre » le
plaisir à manger.
Bénédicte Salthun-Lassalle
« Jamais seule… »
Sur quoi je m’appuie pour être heureuse de vivre, pour me
réjouir d’être vivante, pour m’émerveiller quand je pense à mon
existence, au fait d’être vivante, à mon corps, cette « machine »
inimaginable, incroyable, tellement extraordinaire, à mon
intelligence, ma sensibilité, ma profondeur intérieure ? Sur quoi
est-ce que je m’appuie pour me lever le matin, pour m’élancer
dans ma journée, pour prendre mes responsabilités, m’engager là
où il est bon que je le fasse ? Sur quoi je m’appuie pour dépasser
les forces d’inertie en moi... ?
Sur moi, rien que sur moi ?
Si je ne compte que sur mes propres fores, la tâche pourra
paraître bien lourde lorsque je traverserai un moment difficile,
lorsque je manquerai de confiance en moi, lorsque le doute
m’étreindra, lorsque des peurs m’envahiront, lorsque je ne
trouverai pas de sens à ma vie….
Comment ne pas me laisser déborder alors par des idées
négatives, quand je me sentirai fragile, seule, pas reconnue,
oubliée, abandonnée, pas écoutée, pas comprise, quand je n’aurai
qu’une image négative de moi-même…… ? Cela peut arriver à
un moment ou un autre d’un parcours de vie. Dans ces moments
de traversées douloureuses, comment me faire confiance pour
avancer ? Impossible, semble-t-il….
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