14ème édition – Du 23 au 25 mars 2016 POSTER BRONZE P45 - Traitement anti-hormonal chez les auteurs de violences sexuelles : étude descriptives à partir de la consultation spécialisée de Bordeaux Auteurs Nicolas THOUMY(*), Florent COCHEZ(**) et Jean-Philippe CANO(***) Unité ERIOS (DISPO-33), Service de Psychiatrie et de Psychologie Légales, Pôle de Psychiatrie Générale et Universitaire, CH Charles Perrens, Bordeaux. (*) Interne en DES de Psychiatrie (**) Psychiatre hospitalier, responsable médical (***) Psychiatre hospitalier Adresse mail de correspondance : [email protected] La prise en charge des auteurs de violence sexuelle (AVS) est partagée entre justice et santé. Côté médecine, la conférence de consensus de 2001 « Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d’agressions sexuelles » formule le souhait du développement de la pharmacothérapie anti-hormonale aux côtés des prises en charge psychothérapiques. Dans les années suivantes, le sujet vient régulièrement sur le devant de la scène, lors de vifs débats politiques à l'occasion de faits divers dramatiques. En 2014, malgré sa recommandation cinq ans plus tôt, la commission de transparence de la Haute autorité de santé constate l'absence de mise en place d'une étude auprès des patients traités par triptoréline, une des deux molécules bénéficiant de l'Autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'indication de la paraphilie. L'objectif de la présente étude, rétrospective et descriptive, est d'évaluer les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques d'hommes adultes auteurs de violence sexuelle sous traitement anti-hormonal, depuis l'ouverture en 2001 de la consultation spécialisée de Bordeaux (ERIOS-DISPO33). Le critère d'inclusion dans l'étude est la survenue, au cours de la prise en charge, d'un traitement antihormonal, défini comme une molécule ayant une action spécifique sur la testostérone. Sont ainsi retenus l'acétate de cyprotérone et l'embonate de triptoréline (AMM) ainsi que les molécules agonistes de la GnRH (hors AMM) et sont exclus les antidépresseurs sérotoninergiques (hors AMM dans cette indication). Le recueil des informations a été réalisé à partir des dossiers médicaux, avec le consentement écrit du patient. Après une présentation du dispositif spécialisé de Bordeaux et un rappel des molécules concernées, seront décrits le profil des patients traités, les problématiques cliniques et judiciaires visées, les modalités de prescription, la durée du traitement et ses conditions d'arrêt, les difficultés rencontrées (effets indésirables, bris des conditions, récidive, etc.), la prise en charge associée, etc. Les limites de l'étude seront également abordées. Les auteurs espèrent ainsi contribuer à alimenter la réflexion et la connaissance sur les traitements anti-hormonaux, et inspirer de futures études à plus grande échelle afin d’optimiser leur prescription aux bénéfices des patients. 14ème édition – Du 23 au 25 mars 2016 POSTER ARGENT P22 – Le projet RDOC : vers une révolution de la clinique psychiatrique par les neurosciences ? Auteurs Gauthier LE QUANG Yannis GANSEL Psychiatre Centre Hospitalier Sainte Marie de Privas 19 Cours du Temple, 07000 PRIVAS [email protected] Psychiatre, Praticien Hospitalier Service de psychopathologie du développement Hôpital Femme Mère Enfant, Groupement Hospitalier Est 59 boulevard Pinel, 69677 BRON Cedex Objectifs : Proposer une analyse épistémologique du projet Research Domain Criteria (RDoC), lancé par le National Institute of Mental Health (NIMH) aux Etats-Unis en 2009. RDoC a été présenté par ses coordonnateurs scientifiques comme un moyen de faire advenir une « révolution scientifique » en psychiatrie. Il a suscité des réactions contradictoires dans la littérature scientifique anglo-saxonne, mais reste encore peu connu en France. Méthode : Notre analyse s’appuie principalement sur la littérature scientifique disponible à propos du projet RDoC, ainsi que sur des travaux provenant du champ des sciences humaines. Résultats : Le projet RDoC est présenté comme un projet à long terme visant à donner un cadre aux recherches neuroscientifiques fondamentales, fédérer ces recherches et les soutenir financièrement. Son point de départ est la promotion de recherches au niveau physiopathologique et non clinique. Le cadre du projet est présenté comme une matrice croisant les « dimensions fonctionnelles » du fonctionnement cérébral étudié d’une part, et sept « unités d’analyse » d’autre part, du niveau moléculaire au niveau comportemental. L’objectif annoncé est de mettre à jour les déterminants neurobiologiques des comportements normaux et pathologiques, et de déboucher sur la mise au point d’une classification des troubles mentaux basée sur la neurobiologie. Une telle classification pourrait d’après les auteurs permettre de concevoir des diagnostics et des traitements spécifiques de la physiopathologie des troubles mentaux et ainsi transformer considérablement la pratique clinique psychiatrique. RDoC est pensé comme une alternative aux classifications actuelles des troubles mentaux (par exemple le DSM) et s’en différencie fondamentalement par sa focalisation sur les aspects physiopathologiques et non cliniques et par son modèle dimensionnel et non catégoriel des troubles mentaux. Discussion : La révolution scientifique ambitionnée est donc de parvenir à passer d’une pratique clinique psychiatrique essentiellement empirique actuellement, à une pratique clinique basée sur les connaissances physiopathologiques des troubles mentaux. Cependant, la manière dont le projet RDoC permettrait de combler le fossé entre recherche fondamentale neuroscientifique et pratique clinique demeure peu claire et les concepteurs du projet semblent supposer que ce fossé devrait disparaître de lui-même avec l’avancée de la science. Ce postulat sous-jacent peut être mis en lien avec la relégation de la clinique au second plan, parti pris méthodologique du projet RDoC critiqué par plusieurs auteurs, puisque l’objectif même du projet est de transformer in fine la pratique clinique. Conclusions : Le projet RDoC apparait comme un projet de recherche neuroscientifique ambitieux et novateur. Il reste en pleine évolution et consiste pour l’instant essentiellement en un cadre pour des recherches fondamentales à venir. La matrice du projet RDoC enfantera-t-elle une « révolution » de la pratique clinique psychiatrique ? L’avenir nous le dira… 14ème édition – Du 23 au 25 mars 2016 POSTER OR P32 – L’efficacité de l’EMDR dans la diminution de l’angoisse de performance Auteurs Emmanuelle DOBBELAERE(*), Philippe RENAUD(**), France HAOUR(***) et Zoï KAPOULA(****) (*) Association EMDR France and Université Paris Descartes (**) Université Paris Descartes (***) Association EMDR, ancienne directrice de recherche à l’INSERM (****) Paris Descartes Université, directrice de recherche au CNRS Le protocole EMDR standard et un protocole EMDR de performance optimale, enrichi en psychologie positive, ont été utilisés pour aider une population d'étudiants et d'athlètes à faire face à des challenges anxiogènes (examens, compétitions). Design, cadre et participants : étude randomisée, échantillon de 60 étudiants, la plupart d'entre eux étant athlètes. Les participants ont été affectés au hasard dans trois groupes : un groupe contrôle, un groupe d'individus suivant une séance d'EMDR standard, un groupe d'individus suivant le protocole EMDR de peak performance enrichi en psychologie positive. Le groupe contrôle est un groupe sans traitement, ses membres répondent seulement à des questionnaires via internet. Mesures : le SUDs, le VOC, l'échelle de Schwartz (SOS-10), l'échelle d'estime de soi de Rosenberg, la durée de la session et l'atteinte des objectifs sont évalués. Les données sont collectées avant et juste après la séance et deux mois après celle- ci. Des améliorations statistiquement significatives ont été observées avec chaque protocole, ils réduisent et même éliminent les émotions et cognitions négatives, l’angoisse de performance, liées à un événement stressant à venir : les SUDs ont diminué et les VOC ont augmenté dans les deux groupes et ces résultats ont été maintenus deux mois après. Les deux protocoles les ont aidés à atteindre leurs objectifs : réussir leurs examens ou compétitions. Le bien-être et l'estime de soi ont été améliorés juste après les séances mais après l'amélioration ne s'est pas maintenue. Le protocole de performance optimale réduit le temps des séances (75 minutes en moyenne, versus 97 minutes pour le protocole standard).