JUDAISME introduction Le judaïsme est une religion monothéiste, une tradition et un mode de vie des Juifs. Elle est une des plus anciennes religions qui a servit de modèle pour le christianisme , bahaïsme et de l’Islam. Cette religion comporte des éléments religieux mais on y retrouve aussi des codes de conduites, des rites, des coutumes, législations. Dans le judaïsme on entend le mot Juda qui est le nom de la tribu le plus nombreuse et la plus important de l’histoire d’Israël. L’histoire du judaïsme commence avec l’exil des judéens à Babylone . Le judaïsme est avant tout la religion d’un peuple qui construit sa relation à Dieu et au monde. I. LES DIFFERENTES CONCEPTIONS 1.conception de l'homme A.vision de l'homme Le judaïsme considère que l'homme, créé à l'image de Dieu, est fondamentalement bon. Contrairement au Christianisme, le Judaïsme ne croit pas au « péché originel », l'indépendance de l'homme envers Dieu, qui aurait entraîné la présence du mal en l'homme. Toutefois, le péché existe dans cette religion, mais il est considéré comme étant de nature extérieure à l'homme. L'homme est tenté par le mal et il peut y succomber alors la colère de Dieu s'enflamme contre le pécheur, qui sera condamné et qui pourra ne pas aller au Paradis (selon la gravité de ses fautes). B.but de la vie Le but du judaïsme est d'élever ce monde et se perfectionnant soi même,le but de la vie n'est pas seulement la conscience spirituelle,mais aussi une action épurée ,raffinée. En effet, ce but peut être atteint par la méditation, le respect des commandements, des lois et l'étude de l'Ecriture. C.les rythmes de la vie la naissance Pour les garçons,8 jours après leur naissance,il est circoncis.L'opération est accomplie,non par le Rabbin mais par le Mohel,soit à la synagogue,soit au domicile.En effet,la circoncision est considérée comme la marque charnelle de l'appartenance au peuple élu.Pour les filles,il existe aussi une cérémonie sanctifiante à leur naissance:un mois environ après leur naissance,elles reçoivent,à l'occasion d'un office à la synagogue,leur prénom hébreu. la bar-mitzaw c'est à 13 ans que le jeune garçon atteint sa majorité spirituelle.A cet âge,il est capable d'observer les commandements et devient solidairement responsable de son accomplissement par la communauté.Le Shabbat qui suit son 13e anniversaire,le garçon est reçu à la synagogue et appelé à diriger,en tout ou en partie,l'office du vendredi soir et celui du samendi matin.Il lui revient en particulier de lire en hébreu,un passage de la Torah et d'en faire un commentaire.Cette cérémonie est appelé la BAR-MITZWA.Quant aux filles,elles atteignent leur majorité religieuse à 12 ans,mais celle-ci ne donne pas lieu à une cérémonie publique. Le mariage pour le judaïsme le célibat n'est pas considéré comme une situation désirable mais au contaire c'est une véritable Mitzwa,un devoir sacré que de réaliser l'union de l'homme et de la femme dans le couple.En général,le mariage est célébré à la synagogue.Les conjoints sont placés sous un dais,symbole de leur foyer.A la fin de la cérémonie qui comporte notamment la lecture de l'acte de mariage et sa signature,est récitée une prière dite des 7 bénédictions(Kiddoush). La mort Le décès d'un juif est traditionnellement annoncé par ces mots:béni soit le juge de vérité.Lorsque vient le jour de l'enterrement,c'est au cimetière que l'on se réunit et non à la synagogue.Devant la tombe,les enfants du défunt récitent le Kaddish et des psaumes.Dans les familles pieuses,le deuil commence par une semaine au cours de laquelle on se réunit chaque soir dans la maison du défunt pour prier et étudier la Torah.Une nouvelle phase du deuil dure encore trente jours et une 3e jusqu'au premier anniversaire du décès.Cependant,le deuil est interrompu à chaque Shabbat et aux fêtes. 2.conception de Dieu La foi juive repose sur la Révélation que Dieu leur a donnée. Le credo juif commence comme cela : « Israël écoute, l'Eternel est notre Dieu, l'Eternel est Un ». Ce Dieu s'appelle Yahvé, mais on s'adresse à lui en disant : Seigneur, Eternel. Il est créateur de tout l'univers et de tout ce qui vit. Il est tout-puissant, saint (c'est-à-dire sans présence du mal en lui) et juste. Il jugera les hommes à la fin du monde. Mais il est aussi « miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité ». C'est un Dieu qui voit tout, entend tout, et parle à ses créatures. Il donne son Esprit-Saint aux hommes qu'il choisit pour des missions spéciales, aux prophètes et aux rois notamment.Il s'est lié à son peuple par des alliances Le paradis est un lieu de félicité dans la présence de Dieu. Il est réservé aux êtres humains que Dieu trouvera méritants pour cela. A contrario, le méchant ne peut qu'envisager l'enfer : lieu de tourments où il brûlera sans se consumer. 3.conception du salut Le salut est proposé à l'homme par le moyen de l'obéissance à la loi et grâce aux sacrifices d'animaux qui lui assurent le pardon de ses péchés. Quatre sacrifices étaient prescrits par la loi. Actuellement ils sont remplacés par la lecture de la Thora et diverses pénitences. Si l'on accomplit parfaitement les ordonnances que prescrit la loi, que l'on fasse régulièrement des pénitences pour le pardon de ses péchés et que l'on respecte la pratique des fêtes saintes , alors le salut est possible. Toutefois le Juif ne peut en avoir l'assurance car Dieu seul est juge II. PRATIQUES ET FETES A.organisation hiérarchique Chez les juifs, il n’y a pas de structure hiérarchique comme nous pouvons en rencontrer dans l’Église catholique. L’autorité est essentiellement celle de Dieu directement. Cependant des rabbins sont des gens qui ont étudié dans une Yeshiva (école rabbinique) et qui sont reconnus comme apte à expliquer et enseigner. Pour les Juifs, la Torah a été donnée à tout le peuple et non à un groupe de rabbin. Ils ne sont pas des prêtres au sens catholique du mot. Ce sont plutôt des enseignants.Pour les juifs, la relation avec Dieu est directe B. Pratiques collectives. Parmi les pratiques que nous appellerons collectives, on retrouve les grandes fêtes. Des huit principales, cinq se retrouvent dans la Torah. Il s’agit de Pessah, Chavouot, Soukkoth, Roch Hachana et Yom Kippour. Les dates de ces fêtes sont difficiles à déterminer puisque le calendrier juif ne fonctionne pas comme le nôtre. De plus, les fêtes juives ont en général des significations particulières 1.La pâque(Pessah) La fête de pâque est la plus importante.Elle commémore la sortie d'Egypte considérée comme l'évènenment essentiel de l'histoire du salut.Dans un premier temps, quelques jours avant la fête, on procède au grand nettoyage de la maison. Ce ménage intense est aussi le symbole de l’élimination du mal. Lorsqu’arrive la fête, l’ensemble du rituel se déroule à la maison sous la présidence du père de famille. Une nourriture spéciale dont des pains azymes et l’agneau pascal sont disposés sur la table. Le père lit le récit de la sortie d’Égypte. On mange le repas dans une vaisselle spéciale. Des chants tirés des psaumes et du Cantique des Cantiques sont aussi à l’honneur. Cette fête dure huit jours. 2.La Pentecôte(Chavouoth) Chavouot est la fête de la Pentecôte aussi appelée fête des semaines. Célébrée autour du mois de mai, cette fête se situe toujours sept semaines après Pessah.Les synagogues et les maisons sont décorées de fleurs et de verdures, symboles des premières récoltes.Ce que l'on célèbre ce jour-là,c'est l'aboutissement de Pâque et de l'Exode,le don de la Torah que Dieu a donné à Moïse sur le mont Sinaï.Aussi,le moment le plus solennel de la fête est la lecture des "Dix paroles" , des commandements de Dieu,suivie de celle du Livre de Ruth.Chavouot est aussi célébrée entre autre par une nuit au cours de laquelle on étudie la Torah au lieu de dormir. Cela illustre "la volonté du peuple juif de connaître les contenus de la tradition révélée". 3.La fête des tentes(Soukkoth) célébrée autour d’octobre, cette fête est aussi appelée fête des Cabanes et elle commémore le fait que Dieu a protégé son peuple durant la traversée du désert. En principe, à ce moment, chaque famille s’installe dans une petite maison faite de feuillages (soukah) et pendant sept jours, les membres de la famille obéiront à la prescription de Lév 23.Immédiatement après Soukkoth vient une petite fête: fête de réjouissance de la Torah. Ce jour-là, on fait successivement la lecture de la fin de la Torah et de son début, marquant ainsi la continuité dans le temps de la Loi parfaite de Dieu dont la lecture doit être reprise continuellement. C’est une fête de grande réjouissances où l’on honore ceux qui ont lu la Torah, où l’on promène la Torah en procession dans la synagogue et où l’on chante, danse et mange des sucreries. 4.Le premier de l'an(Roch Hachana) Roch Hachana est la fête du Nouvel An. Contrairement aux aux Chrétiens qui célèbrent leur Nouvel An, les juifs célèbrent cette fête dans l’austérité car elle fait partie de ce qu’on nomme les jours redoutables . En effet, on y fête la création du monde par Dieu mais surtout la création de l’être humain. Cette fête est marquée par une grande célébration à la synagogue au cours de laquelle on sonne le chofar, trompette faite d’une corne de bélier et qui rappelle à Dieu l’obéissance d’Abraham et au peuple d’être obéissant comme Abraham. En même temps, cela incite le juif à faire son examen de conscience. Au cours du repas célébré en famille, on trempera des fruits (souvent une pomme) dans du miel, afin de bien marquer l’espérance que l’année à venir soit douce et féconde. Roch Hachana sera suivie de dix jours importants consacrés au repentir. Ces dix jours prendront fin avec une autre fête: le jour du Grand Pardon, le Yom Kippour. 5.Yom Kippour Yom Kippour est donc le jour du Pardon ou de l’Expiation. C’est aussi la seule fête de tout le calendrier juif qui ne comporte pas vraiment de signification historique. Un jeûne général de 25 ou 24 heures est alors en vigueur et l’ensemble de la célébration se fait à la synagogue où l’on prie et supplie Dieu de pardonner les péchés. C’est le temps de techouva. Le tout se termine par le son du chofar puis par un grand repas de fête qui célèbre le Pardon accordé par Dieu . C.Pratiques individuelles Ces pratiques se font, soit à la maison, soit selon un cycle de vie qui est en relation avec l’âge individuel du sujet. Il ne faut donc pas entendre cette expression au sens où les juifs ont des pratiques individualistes. Le judaïsme est une religion de peuple et l’ensemble de ses pratiques revêt toujours une signification communautaire. On pourrait diviser cela en trois parties distinctes. Les prières quotidiennes, d’une part, marquent la vie quotidienne du juif, le shabbat vient couronner sa semaine de travail en sanctifiant le septième jour, tel que prescrit par la Torah, tandis que certaines solennités vont marquer les passages importants de la vie (cf rythme de la vie p1) 1.prières Les prières quotidiennes sont généralement importantes pour les Juifs. Le rôle des prières est de remplacer les sacrifices qui ont disparus avec le Temple. Elles sont composées de louanges et de supplications à Dieu ainsi que des rappels des principes fondamentaux de la Loi. Quotidiennement, il y a trois temps de prière: à l’aube, l’après-midi et le soir. La prière de l’aube est la plus importante.Certains accessoires sont nécessaires pour réciter les prières. Les principaux sont la kipa (calotte portée en signe de respect), le talit (châle en soie, laine ou coton, rayé bleu ou noir et terminé par des franges), les téfilin (petites boîtes noires renfermant des passages de la Torah et fixées au front et au bras gauche et dont le port est obligatoire pour tout adulte de 13 ans et plus à l’office du matin). 2.Shabbat Le jour du shabbat est un jour très spécial pendant lequel on doit absolument se reposer, cesser tout travail et se consacrer à Dieu. le Shabbat comporte plusieurs fonctions et plusieurs significations et plusieurs interdits. 1.- Abstention de tout labeur, du vendredi au coucher du soleil jusqu’au samedi au coucher du soleil. 2.- Signification religieuse: le shabbat est l’aboutissement de la création, la dernière création est l’âme humaine, le shabbat doit être consacré à la vie de l’âme. 3.- Signification sociale: même esclave, le shabbat fait de l’humain un homme libre au moins un jour par semaine. 4.- Plusieurs interdits tous relatifs au travail viennent marquer la reconnaissance de la souveraineté absolue de Dieu sur l’univers en admettant que le travail humain ne porte des fruits que par la grâce divine. 5.- Le shabbat est aussi la proclamation de la souveraineté de l’homme sur la terre puisqu’en cessant tout travail, le Juif affirme qu’il n’est pas l’esclave de ce travail. III.LIVRE SACRES A.Torah En effet la Torah, c’est le Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible: Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. La rédaction de ces cinq livres est traditionnellement attribuée à Moïse qui les aurait reçus en révélation au mont Sinaï. Ils constituent la Loi, c’est à dire ce que Dieu attend de nous. La Torah est par ailleurs universelle. Pour les Juifs, la Torah n’est pas spécialement réservée au peuple juif . "Selon la tradition juive, Dieu exposa la Torah en 70 langues afin de l’enseigner à toutes les nations. " Le mot même de Torah signifie deux choses. La Torah est un enseignement de ce qu’est le monde, l’être humain et l’histoire. Elle est aussi une direction que l’on doit suivre pour être en accord avec Dieu. En fait, la Torah pour les juifs est beaucoup plus que cela. La Torah "comprend la doctrine et la pratique, la religion et la morale. Elle régit tous les aspects de la vie: les rapports de l’être humain avec Dieu, ceux de l’être humain avec son prochain, et ceux de l’être humain avec lui-même." La Torah est donc indissociable de sa mise en pratique par la morale . B. Le Talmud Bien avant que ne soit formé le Talmud, la Torah était commentée, enseignée et étudiée dans les synagogues .D'autre part les Midrash(commentaires), se transmettaient oralement . Ainsi, à côté de la Torah écrite, existait une "Torah" orale. Après la chute de Jérusalem en 70, il devint nécessaire de consigner cet enseignement par écrit car le patrimoine juif menaçait de se perdre avec la Diaspora. Par écrit, ces commentaires prirent le nom de Michna.La Michna fut aussi sujet à des commentaires qui furent mis par écrits: l’ensemble de ces commentaires furent appelés Guémara .Le Talmud est en fait l’ensemble de la Michna et de la Guémara. donc le Talmud est construit selon deux axes principaux: - l’un régit la vie quotidienne, sans s’occuper de la philosophie, c’est la Halakha, guide de conduite de la pratique religieuse de type juridique. Elle était réservée à l’élite intellectuelle; - l’autre, l’Agada, plus accessible au peuple, est composé de récits légendaires, de fables, de réflexions morales, de maximes pour éveiller les qualités du coeur et de l’esprit."