Désirer , est-ce vouloir avoir ou être ?
C’est une notion en relation avec le temps , c’est une tendance vers une fin , un but projeté. D’où le
rapport avec la conscience. Il est aussi en lien avec la notion d’imagination. Et par ce lien là , nous
amène à la notion d’illusion. Parfois imaginer est beaucoup plus intéressant que le désir en soi. Ceci
est également en relation avec autrui car c’est une tentative de dépassement de notre individualité.
Ce désir pose aussi la question de notre liberté , nous pouvons être dépendant de nos désirs.
I Le désir est manque : la nostalgie
Désirer c’est vouloir ce dont on se sait dépourvu. On ne désir jamais ce que l’on ignore qui nous
manque. On voit déjà ici la notion de conscience. La première des conditions du désir , ce n’est pas
seulement le manque , c’est plutôt la conscience du manque. C’est-à-dire ce qui en quelque sorte
devrait nous appartenir , ou en quelque sorte nous a appartenu et qui ne nous appartient plus. C’est
la nostalgie.
Texte : Le banquet
Les connaissances que l’on a nous construisent. Le désir de connaissances dans le domaine de la
philosophie , du savoir , est également nostalgique. Nostalgie des Idées. Platon se demande
comment il est possible de nommer des objets sans les avoir vu. L’objet , je le connais grâce à une
connaissance de par la raison. A tous ces objets , vont correspondre une Idée en général. Idée :
essence , archétype . Elle appartient au monde des Idées , le monde intelligible. Le monde sensible
n’est qu’un reflet du monde intelligible.
La réalité matérielle ou empirique s’oppose à la réalité par l’esprit. Selon Platon , passer de la réalité
matérielle ) la réalité intelligible , c’est la dialectique. Les deux sont le reflet l’une de l’autre.
Selon Platon , ce qui se pense est plus réel que ce que l’on touche. Le monde des Idées et donc plus
réel que le monde des sens. La réalité est donc différente de la matérialité. L’homme a deux faces.
Une de part le corps , il est donc dans le monde empirique , et l’autre de part l’esprit , il est donc
également dans le monde des Idées. L’âme ‘ esprit ou raison ) n’est pas liée au corps donc n’est pas
matérielle , donc notre âme fait partie du monde des idées. Puis notre âme fut incarnée en nous , on
passe ainsi du monde idées au monde matérielle. C’est la nostalgie du monde des idées.
Le savoir est une réminiscence parce que c’est un souvenir de ce que notre âme a perdu lorsqu’elle a
été incarnée. La maïeutique qui est l’art d’enfanter les esprits , puise aussi son concept sur le fait que
le savoir est en nous. Donc on pose des questions pour que l’âme retrouve ses vérités qu’elle a perdu
et avec lesquelles elle a été en contact. Ensuite , dans le menon ( dialogue sur la réminiscence ) ,
Aristote fait retrouver la règle de la duplicité d’un carré à un esclave ( un non instruit ). Le principe
est d’avoir un carré et de faire avec lui un carré deux fois plus grand. A force de questionner l’esclave
non instruit , Aristote parvient à lui faire deviner la réponse. La connaissance c’est donc la séparation
du monde matériel , l’élévation vers le monde des Idées.
Il existe plusieurs degrés de l’amour. La beauté d’un corps en général , l’élévation à la beauté des
âmes et des occupations pour arriver à la beauté de la connaissance. Le point final c’est la
philosophie comme amour de la sagesse , la recherche perpétuelle , jamais acquise. Le désir ne se
satisfait donc que temporairement. Le désir s’oppose au besoin qui se satisfait , et qui sont
obligatoire pour être viable. Le désir est toujours présent , il se reporte toujours sur d’autres choses.
Derrière le désir de savoir , il y a le désir d’être en relation avec autrui. Cela va créer une
insatisfaction ( tonneau des Danaïdes , tonneau sans fond ). Le désir arrive à nous faire désirer sans
que l’on sache ce que l’on désir. Le désir n’est pas désir d’un objet mais désir de ce dont l’objet et le
support. En psychologie , le désir vient de la nostalgie de la mère.
II Le désir d’être , la reconnaissance :
Que désir t on dans la relation à autrui ? Quelle est la relation à autrui dans le désir ?
Le désir d’avoir cache en réalité le désir d’être en relation avec autrui ( posséder un objet valorise
notre égo , à condition qu’autrui soit là ). Je ne me contente pas de mon propre désir mais également
du désir d’autrui. Le fait d’être reconnu comme une conscience.
Le désir , autrui et la conscience : trois facettes d’une même réalité. Être une conscience et c’est être
reconnu en tant que tel.
Hegel dans la phénoménologie de l’esprit décris les aventures de la consciences et définit le désir
comme désir de reconnaissance. La conscience , utilise la dialectique , contradiction dépassés et
surmontées par un dépassement qui les intègre , c’est un mouvement qui procède par le fait de
surmonter des contradictions successives. Il y a deux points de vue ; celui de la conscience partagée
entre ses diverses contradictions et le point de vue extérieure du philosophe.
Le but est de montrer que le désir est un désir de reconnaissance. Selon Hegel , le désir est le désir
de reconnaissance et selon lui , la conscience passe par autrui. Ce désir de reconnaissance est
proprement humain. Dans le texte de Kojève , ce dernier distingue ce qu’il appelle le ‘’ désir animal ‘’
et le ‘’ désir humain ‘’.
Le désir animal est ce que l’on appellerait le besoin. Or ce besoin n’est pas proprement humain. Le
désir humain à la particularité de porter sur un autre désir , le désir de reconnaissance.
Texte : Dialectique du maître et de l’esclave/ Commentaire de Kojève
III Quel attitude avoir face à mes désirs ?
A travers ce problème là , on passe sur l’angle moral de la réflexion.
Peut on ou doit- on libérer le désir :
Cette attitude est défendu par le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon. Calliclès
est un personnage sans scrupules , qui fait passer ses désirs avant tout le reste , qui ne
reconnait aucune légitimité à la loi , à la morale des autres. Calliclès n’est pas un philosophe.
Calliclès soutient à Socrate que la loi de la cité est faite par les faibles pour les faibles. Il
considère donc que les lois sont injustes et il ne va reconnaître que ce qu’il appelle la loi de la
nature qui selon lui doit faire que le plus forts l’emportent sur les plus faibles. Il souhaiterait
un état qui permettrait de faire sa loi en fonction de sa force. C’est une situation
contradictoire , car en tant qu’humain , ce n’est pas la nature qui règle nos différents.
Socrate lui répond que ce que Calliclès lui décrit est une vie d’intempérance et qu’au
contraire c’est une vie de sagesse qu’il faut rechercher. Socrate utilise une image ,
l’intempérant serait celui qui essaie de mets précieux dans des tonneaux percés. Vouloir
réaliser tous ses désirs est une tâche vaine. Le sage serait lui celui qui prendrait la peine de
réparer les tonneaux et qui choisirait avec soin les mets qu’il veut y conserver. Le choix , le
contrôle de soi et la modération sont l’alternative proposé par Socrate.
On peut peut-être, aussi se libérer du désir ?
Cette hypothèse suppose que le désir serait ce qui nous enferme. C’est une conception
négative du désir. Le désir serait une dépendance. C’est une conception antique , la
conception de la sagesse stoïcienne. Le stoïcien cherche l’ataraxie. C’est une conception d’un
bonheur de plénitude , une sérénité dans laquelle la souffrance et l’inquiétude n’existe plus ,
parce que le sage à su se libérer du désir. Vers 300 av J-C , c’est une pensée post-
aristotélicienne , fondée à la fois en Grèce ( Epictète ) et dans l’empire romain ( Sénèque ,
Marc-Aurèle ). Le désir nous éloignerai de la sagesse , le moyen préconiser par Epictète , il
faut distinguer deux choses , d’un part les choses qui dépendent de nous et celles qui ne
dépendent pas nous. La seule chose qui puisse dépendre de nous est le contrôle de la
pensée , fuir la Doxa. Or les honneurs , la richesse , le bien être ect… ne dépendent pas de
nous , en ce sens qu’on ne peut s’assurer qu’il restera toujours ( l’ataraxie permet un
bonheur de l’âme libérée du désir , celle sans troubles. Le désir est considéré comme un
obstacle au bonheur ). Ce qui dépend de nous , selon Epictète , est la raison. Ces choses là ne
sont pas entièrement contrôlés par nous. Cette pensée m’expose à être malheureux , car
rien ne m’assure d’être heureux. Ainsi si l’on veut être heureux , nous devons placer notre
bonheur dans ce qui dépend de nous. Pour les stoïciens , être heureux revient à fuir la doxa.
Le stoïcisme est une forme d’ascétisme ( écartement de tous les plaisirs superflus ) .
On peut , peut-être éduquer le désir ?
La théorie épicuriste reprend cette idée. L’épicurisme à le même but que le stoïcisme , celui
d’atteindre l’ataraxie , cependant les moyens sont différents. Le terme actuel d’épicurien est
à l’opposé du terme antique. La morale épicurienne est au contraire un ascétisme : la pensée
épicurienne est incompatible avec la pensée chrétienne. L’ouvrage le plus célèbre est la
lettre à Ménécée , il y a trois lettres traitant de la morale , la métaphysique et la physique. La
métaphysique est aujourd’hui appelé philosophie. La philosophie morale propose une
hiérarchie des désirs. La métaphysique épicurienne pense qu’il n’ y a pas de survie de l’âme à
la mort du corps, car d’un pont de vu physique , selon Epicure , tout ce qui est existe est
forcément matériel. C’est une conception matérialiste. Il ‘’ invente ‘’ les atomes ( ‘’ ce qu’on
ne peut plus découper ‘’ en grec ancien ) , atomes reliés par des crochets. Ces atomes
tomberaient dans une pluie nous environnant et le hasard créerait la matière.
La conséquence de matérialisme est de refaire prévaloir les plaisirs terrestres , vu qu’il n’y
aura pas de bonheur post mortel. Ainsi le bonheur ne réside que dans le désir.
Comme chez les stoïciens , on a un ascétisme, mais à l’inverse , ce n’est que le désir qui peut
nous rendre heureux , il n’ est pas un entrave au bonheur.
Selon Epicure on peut distinguer :
Désir naturels Désir non-naturel
Désir nécessaire Nourriture Impossible
Désir non nécessaire Nourriture trop abondante Luxe
Selon Epicure seul les désirs naturels et nécessaires permettrait le bonheur. Ce qui rend
heureux est le contrôle. Le plaisir vient en compensation d’une souffrance. Le bonheur serait
l’absence de douleur. Pour éprouver un plaisir quelconque , il faut d’abord attendre de
souffrir. C’est une définition négative , elle se traduit par l’inverse de l’opposé de l’idée. La
culture européenne est l’héritière de cette idée et du culte de la douleur ( L’écart dans les
désirs non nécessaire est permis ponctuellement ).
On pourrait se dire que le bonheur n’apparait que dans le contraste
IV L’intersubjectivité : le sens d’une humanité possible et partagée
Cette notion d’intersubjectivité est propre à la pensée contemporaine. Merleau-Ponty a
apporté des idées nouvelles à la philosophie. Merleau-Ponty dépasse l’idée de dualisme
corps/esprit. Il va penser la réalité humaine au-delà de cette séparation de l’âme et du corps.
Il appel cette idée d’union des deux comme la ‘’ chair ‘’. Selon Merleau-Ponty , l’âme et le
corps ne font qu’un.
Texte : Autrui ou moi il faut choisir
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