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ZMOS : Enjeux et limites
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flexibilité du marché du travail est assurée, et où l’intégration économique est la plus
étroite possible.
II) Le paradoxe de Mundell
L’article publié par Mundell en 1961 servit de cadre d’analyse pour la création d’une union
monétaire (puis d’une monnaie unique) en Europe. De plus, Mundell était lui-même très
favorable à la création d’une telle union avec comme référence une devise européenne (Il
proposait la Livre Sterling). Cependant, les eurosceptiques utilisèrent précisément le
raisonnement de Mundell de 1961 pour montrer les désavantages d’une telle union. Tel est
donc le paradoxe de Mundell, qui sert à la fois à défendre les Zones Monétaires Optimales
mais qui est également repris par ceux qui les rejettent. Pour expliquer ce paradoxe, il faut
considérer un article de Mundell publié en 1973 pour voir apparaitre l’évolution de son
modèle.
1) Le modèle de 1961, complété par McKinnon et Kenen.
Il est important de replacer le modèle de 1961 dans son contexte. De tradition Keynésienne,
Mundell part du principe que la politique fiscale et monétaire seraient des facteurs
d’ajustements pour compenser les chocs dans l’offre ou la demande. Une hypothèse
importante est la stabilité des prix, des taux d’intérêts et des taux de changes. De plus, la
mobilité du travail est réduite à une échelle modeste et les chocs sont ressentis différemment
d’un pays à un autre (asymétrie). C’est ensuite que Ronald McKinnon introduit un nouveau
facteur : le degré d’ouverture des économies à l’intérieur de la ZMO. En 1969, Peter Kenen
rajouta des facteurs pouvant réduire l’asymétrie des chocs externe, en concluant que les zones
dont la production économiques sont les plus diverse seraient moins vulnérables aux chocs
externes et plus propices à créer une union monétaire. Finalement, d’autres notions sont
venues renforcé ce premier modèle sans le modifier pour autant. L’idée d’une intégration de
la fiscalité et des marchés financiers, l’intensité des échanges internes, ou l’absence
d’inflation asymétrique à l’intérieure de la zone ont été introduits progressivement.
Ce modèle s’appui sur une hypothèse clé, l’ajustement progressif des taux de changes. En
effet, le consensus des économistes était que les taux de change s’ajusteraient
progressivement en fonction des décisions des banques centrales. Les économistes
Keynésiens et Monétaristes partageaient cette hypothèse, les taux de changes flottant étant
relativement rare avant 1971. Les conclusions de ce premier modèle sont que les ZMO
doivent être de taille réduite. De plus, les chocs asymétriques sont dangereuses pour les ZMO.
C’est sur la base de ce modèle « keynésien » avec des taux de changes peu volatile que les
critiques de l’union monétaire européenne ont invoqué les travaux de Mundell.
2) Le modèle de 1973 et le partage international du risque.
Mundell présente une nouvelle version de son modèle en 1970 (publié en 1973) et introduit de
nouveaux facteurs qui changent l’interprétation de son premier modèle. La grande nouveauté
est l’intégration de la volatilité des marchés de changes. Celle-ci provoque des incertitudes