Chapitre 2 : Mondialisation, finance internationale et intégration européenne 2.2 Quelle est la place de l’Union Européenne dans l’économie globale ? Quelques chiffres : PIB de l’U.E = 20% PIB mondial soit 14 000 milliards $ en PPA 1ère puissance commerciale du monde = 37% du commerce mondial se fait dans l’U.E + 1/3 IDE sortants/entrants C’est un géant économique mais nain politique. A. Qu’est-ce qu’un projet européen? Les fondateurs de l’U.E cherchent une voie pour se différencier des USA et à favoriser la paix. Le projet européen se compose : Projet politique : « le doux commerce » : le commerce et les échanges ente pays favorisent la paix. Il y a alors la création d’un Etat de droit : les états sont soumis comme les citoyens au droit. Pour cela il faut créer des institutions (cour européenne des Droits de l’Homme, le parlement européen) Projet économique : Qui repose sur : - une monnaie unique : l’Euro - un marché unique : création d’un espace de libre échange où les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies (libre entrée sur le marché, homogénéité, transparence, atomicité, libre mobilité des facteurs de production) Le marché doit se suffire à lui-même (idée néo-classique) Evolution du projet européen : Depuis le Traité de Rome : l’intégration économique puis politique : L’élargissement de l’UE s’est fait au détriment de l’approfondissement constitutionnel. U.E est composée de 28 pays aujourd’hui. Les pays membres ont des situations et des objectifs très différents ce qui complique la prise de décision. L’élargissement pose de nombreux problèmes : -facteur à prendre en compte pour le vote ? PIB, nombre de citoyens, ... -les écarts de richesse différents génèrent des objectifs divergents - la conception politique et économique opposée : La Pologne libérale et fédérale, réclame seulement le libre-échange contrairement aux souverainistes qui préconise une union fédérale et donc d’abandonner un peu de souveraineté. - conception de défense différente : uniquement nationale, européenne ou sous la coupe des USA (Otan) Selon Bela Belassa les 5 étapes dans l’intégration économique régionale sont : - Zone de libre-échange : c’est la suppression des barrières douanières entre les pays membres. Les pays restent maîtres des politiques vis-à-vis de pays qui n’appartiennent pas à cette union. (ex : l’ ALENA) - Union douanière : Zone de libre-échange + politique commune pour les tarifs extérieurs douaniers. (ex : Mercosur, ASEAN) - Marché commun : Union douanière + libre circulation des facteurs de productions. (ex : la CEE, soit l’union européenne de 1986 à 1992) - Union économique : Marché commun + mise en place de politiques communes (Ex : Union européenne) - Union économique et monétaire : Union économique + mise en place d’une monnaie unique. (ex : la zone Euro) Politiques communes de l’Union Européenne : Elles sont menées par un principe de subsidiarité : l’Union laisse agir le plus petit échelon compétent, elle intervient si elle est plus efficace que l’Etat. Ces objectifs sont : - La libre circulation des K avec l’ouverture des services financiers, la régle des 3 D - L’atomicité : en supprimant les monopoles publics - Eviter la concurrence fiscale en harmonisant les taxes (TVA) et de la fiscalité sur l’épargne - La libre circulation des travailleurs en supprimant les visas, harmonisant les diplomes,… Les attentes économiques sont : croissance, emploi, inflation maitrisée, bonne allocation des facteurs de production, de baisser les coûts de production prix, pour augmenter la consommation, et donc la production et réaliser des économies d’échelle. L’offre est alors de meilleures qualités car les entreprises renforcent leur spécialisions. Outils : - Politique de cohésion vise à corriger les écarts de développement entre les différents pays membres. - Politique de la concurrence garantie l’atomicité du marché : elle empêche les concentrations trop importantes, de lutter contre les oligopoles, ententes,… - Politique commerciale - Fonds structurels (provenant des contributions des pays membres) mais il est faible ce qui réduit la marge de manœuvre. Le budget est voté au parlement Exemple : PAC : (Politique agricole commune) représente les 2/3 du budget européen. Les principaux bénéficiaires sont la France et l’Allemagne ; L’objectif est de garantir une indépendance alimentaire, d’augmenter la productivité et production afin réduire les prix pour être plus compétitif et exporter. Depuis peu l’idée de respect de l’environnement et de développement durable apparait. B. La mise en œuvre d’une monnaie unique L’évolution de de la coopération monétaire : 1978 : L’U.E passe de taux de change fixes à des taux flottants = instabilité monétaire : - lorsque l’inflation est forte, il y une dépréciation de la monnaie - concurrence monétaire : dévaluation volontaire pour être plus compétitif - la monnaie devient un objet de spéculation = les relances keynésiennes sont inefficaces, se heurtant à la contrainte extérieure. Les pays décident de rétablir alors les tx de changes fixes pour mener une politique commune. Avantages d’une monnaie commune sur le plan économique : -stabilité des taux de changes : les Etats n’ont plus à se soucier de mener une politique de change -le risque de change est supprimé, ce qui donne plus de visibilité aux entreprises. Elles peuvent alors améliorer leur marge en baissant les couts de recherches, de changes, … -améliore la transparence pour les entreprises (biens de production)+consommateurs - baisse du déficit et de l’endettement publics : Les Etats ont plus de marge de manœuvre pour les relances,… -facilite la circulation des capitaux : ce qui permet de baisser les taux d’intérêts Triangle d’incompatibilité de Mundell : La politique économique pays doit choisir entre 3 objectifs : -stabilité de taux de change - indépendance de la politique monétaire -la libre circulation des capitaux Le pays ne peut en choisir que 2 car les 3 ensembles sont incompatibles. En effet la Chine par exemple, pour avoir des taux de change fixes doit contrôler les changes et donc restreindre la circulation des capitaux. C. La difficile coordination des politiques économiques dans l’Union européenne Politique conjoncturelle : action de l’Etat pour corriger à court terme les déséquilibres macroéconomique. = pol. budgétaire+ monétaire =>Politique mixte Critique de Fitassi à l’action par les règles -> PSC : - Il empêche de régler les déséquilibres - Il faut laisser à l’appréciation des politiques par les citoyens : en période de crise les règles sont contraignantes et ne permettent pas un politique conjoncturelle efficace. DIfférentes analyses sur la crise de la zone € : Analyses sur la responsabilité: - Pb de conception : comme il n’y a pas de mécanismes de politique de relance - Mauvaise gestion des pays du sud, qui se sont beaucoup endettés à cause d’un taux d’intérêt très bas Sur la stratégie pour sortir de la crise : - Libéraux : il faut une politique de rigueur -> retrouver l’équilibre budgétaire) +des réformes -> retrouver de la compétitivité) - Néokeynésiens : politique budgétaire de relance -> soutenir la demande +politique monétaire expansionniste Sur la marge de manœuvre des Etats sur la pol. budg. : - Laisser + de marges aux Etats en assouplissant le pacte de stabilité - Donner + de pouvoir à l’UE avec un budget européen crédible = fédéralisme Des inégalités dans la zone € : L’UE cherche une convergence en termes de croissance avec des choix économiques et situations différents. Avec des divergences de : taux de chômage, inflation, dette publique, balance commerciale Les réformes Schröder: Instauration de la TVA sociale : -hausse de la TVA -> taxation des produits importés - cotisations sociales-> compétitivité prix ( ct du W) Les conséquences sont : - une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs - une hausse des exportations - une dégradation des conditions de W mais + de flexibilité => Désinflation compétitive (car l’Allemagne ne peut pas dévaluer l’€) Les nouveaux entrants : Caractéristiques : protection sociale faible + Structure de production archaïque+ cout du W faible Enjeux : C’est une entrée rapide, de différents pays aux forts écarts de développement, sans qu’il t ait les infrastructures pour une convergence. Ils mettent alors en place une forte compétition à l’intérieure de l’UE. Les handicaps de l’UE : - Elle a une politique non coopérative - Elle n’a pas de budget suffisant pour une harmonisation fiscale etsociale - Il y a de forts écarts dans les critères de convergences ( avec les déficits publics). Les pays ont alors des objectifs divergents. - Par rapport à ses partenaires (ex USA) : sa population vieillit, le facteur W est moins mobilisé et n’a pas d’outil budgétaire, seulement monétaire. Les conséquences d’un taux d’intérêt bas au sein de l’UE BCE = 1 taux unique d’intérêt Pays signataires : taux d’intérêt bas grâce à une bonne gestion des pays comme l’Allemagne et au PSC. Ce qui cause : - surendettement privé + public des pays du Sud -> perte de compétitivité et hausse des salaires, 0 adaptation industrielle, 0 politique de compétitivité = perte de part du marché industriel + « croissance factice » - Ralentissement de la consommation de produits importés pour les pays du nord (Allemagne) et augmentation des exportations vers le Sud et hausse des exportations = renforce le commerce La politique de taux unique a donc creusé les écarts entre les pays. UE : zone monétaire optimale ? Selon Mundell, une zone monétaire est optimale si : - C’est une zone économique homogène - S’il existe des mécanismes pour compenser les déséquilibres qui pourraient apparaitre. - Principes des stabilisateurs automatiques par la mobilité des facteurs : le K va là où il est le plus utile et les chômeurs se déplacent là où il y a de l’activité. La zone € : - a une mobilité des facteurs, cependant les différentes langues sont une barrière. Un mécanisme de stabilisateurs auto. avec les régions dynamiques qui financent celle qui le sont peu qui n’ont pas de recettes et bcp de dépenses. -un budget pour compenser les déséquilibres mais il est insuffisant et il n’est formé que de contributions (et non d’impôts) => ce n’est donc pas une ZMO. Les réponses possibles à la crise de la zone € : - Mise en place d’un budget fédéral - Endettement de l’UE - Harmonisation des politiques fiscales (pas de dumping) - Confier plus de pouvoir aux institutions européennes Les réponses actuelles à la crise de la zone € : - Mise en place d’un traité sur la stabilité, la croissance et la gouvernance au sein de l’union économique et monétaire. Il regroupe l’idée d’une régle d’or : les déficits structurels ne doivent pas dépasser 0,5% du PIB ainsi que de lourdes sanctions en cas de dérapages. - Le mécanisme européen de Stabilité (MES)= 80 milliards de fonds propres alimenté par les Etats + a le droit de s’endetter jusqu’à 700milliards €. Pour en bénéficier il faut : signer le TSCG+ accepter d’être sous la tutelle du FMI. - Union bancaire avec des instruments pour surveiller l’activité des banques (pas acceptée de tous, ex l’Angleterre avec le refus du MES+ accords bancaires) - Politique d’austérité - Action de la BCE pour calmer le marché (rachat des dettes publiques, baisse des taux directeurs, bcp de prêts aux banques) Les limites de ces réponses : -Le MES ne règle pas le pb de l’hétérogénéité (fait juste des injections) et ne peut sauver qu’un ou deux pays seulement. - aucune coordination des politiques+ outils pour harmoniser les politiques économiques (ex dumping) Les obstacles au fédéralime : - Aucun budget fédéral - Pas de substitution du pouvoir l’état-> U.E : Les états veulent garder toute leur souveraineté + Réticence des opinions publiques avec une crise de confiance - Pas de politique coopératives (concurrence fiscale, sociale,..)