Le langage
Le langage oral
Il présente deux branches
1 ) langage oral expressif
En NP clinique, il faut distinguer :
le discours spontané que produit le patient hors des questions qu'on lui pose (et
notamment à son arrivée. Il permet déjà souvent dresser un tableau clinique
intéressant. Il faut noter si le lgg est éparpillé ou contient peu de mots, s'il est ralenti
ou hyperfluent, laborieux ou aisé.
La dénomination, en réponse au tests NP. Il existe des batteries de séries d'images
àdénommer. Le DO 80 est déconseillé car il ne présente pas de différences de F de
mots et ne détecte donc pas les patients légers. Le DEMO 100 (Krewin) est efficace, il
détecte 4 types d'erreurs : en fonction de la F, de l'âge d'acquisition (ex : clown, qui est
peu fréquent mais acquis généralement tôt), monde animé vs vivant et complexité de
configuration (comme la confrontation est visuelle, il faut veiller à ce que ce ne soit
pas les capacités visuoperceptives qui limitent :on présente donc un § et une table)
Il faut bien dissocier le discours spontané et la dénomination en entrée visuelle ! On ne peut
pas conclure à une absence de trouble de lgg sur la seule base du discours spontané.
Aphasies
Aphasie de Broca (ou motrice)
C'est la perte du lgg parlé (expression).
Elle fait suite aux lésions des aires de Broadman (BA) 44 et 45, dans le pieds de la 3e
circonvolution frontale gauche.
La fluence est ralentie, et le langage laborieux.
La répétition de mots simples est très affectée (il faut penser à le faire répéter en entretien).
La compréhension du lgg parlé est relativement préservée.
Attention ! Il existe des cas de Broca sans lésion de BA44, notamment en cas de lésion du
thalamus).Pour le diagnostic, si à l'époque on se fiait d'abord à l'examen NP, il faudrait
aujourd'hui profiter des avancées, et utiliser examen NP et I cérébrale.
Carramazza a souligné, sans doute avec raison, que la compréhension n'est en réalité jamais
totalement préservée en cas d'aphasie de Broca, et que des tests suffisamment ciblés les
mettraient à jour.
Aphasie trans-corticale motrice
C'est une version légère de l'aphasie de Broca, avec des symptômes similaires, mais beaucoup
moins lourds que dans B. Elle apparaît suite à des lésions non sylviennes (càd qui ne touchent
pas la scissure de Sylvius, comme le font les aires de Broca, de Wernicke et le faisceau
arqué).
La fluence est chutée (- que dans Broca).
La répétition est relativement préservée (≠ Broca).
Aphasie globale
C'est la csq d'une lésion de tout l'HG.
Il n'y a plus ni fluence, ni répétition, ni compréhension.
Il n'y a plus de point d'appui pour une rééducation. A noter qu'autrement, le lgg est la voie la
plus développée en NP (orthophonie), par opposition à la M.
Aphasie de Wernicke (ou sensorielle)
Suite à une lésion de BA 22, dans le lobe temporal.
C'est la plus difficile à tester de toutes les aphasies. ????????????
Hyperfluence.
Compréhension endommagée.
Anosognosie.
Rq, à propos des tests en NP : il ne faut pas conclure trop rapidement à la compréhension du
patient. Il existe un effet d'apprentissage qui peut être très important, notamment en M
procédurale.
Aphasie trans-corticale sensorielle
C'est une aphasie de W moins prononcée.
Aphasie de conduction
Plusieurs zones peuvent en être responsable, puisque cela touche aux liaisons entre B et W.
Ce sont surtout des lésions dans le pariétal, et surtout le faisceau arqué.
La répétition, qui met en évidence le lien entre les deux fonctions (boucle directe), est
déficiente.
Il y a anomie, càd difficulté en lgg spontané à trouver le mot précis ; cela touche parfois à des
mots particuliers : un patient ne parvenait jamais à dire président (et le savait !).
Conversation
Dénomination
lgg écrit,
écriture
Compréhension
lgg écrit
lecture
anosognosie
Broca
réduite
TRès
perturbée
perturbée,
parallèlement
à l'oral
préservée, sauf
la syntaxe
perturbée
non
TC motrice
réduite
relativement
perturbée
profil
parallèle à
l'oral
préservée
préservée,
difficulté a
minima
non (parfois
oui)
globale
perturbée
sévèrement
perturbée
sévèrement
perturbé
sévèrement
perturbée
sévèrement
perturbée
sévèrement
oui
Wernicke
fluente,
logorrhée ou
jargon
très perturbée
très perturbée
très perturbée
très perturbée
oui
TC
sensorielle
fluente,
paraphasies
perturbée ;
moins de
paraphasies
qu'en
conversation
perturbée
perturbée
perturbée
variable, mais
tous à un
certain degré
(sévère : rare)
Conduction
très altérée
variable
préservée
préservée
à haute voix
avec certaines
difficultés
non dans la
ppart des cas
(parfois oui)
Pour tester l'anosognosie dans l'amnésie globale, on peut p-ê se fier à l'humeur !
Paraphasie : emploi d'expressions verbales ne correspondant pas à l'expression de la pensée :
sémantique : erreurs dans le même champ sémantique (ex. : "ma cousine" au lieu de
"ma sœur").
Phonologique : altérations dans la prononciation des syllabes (ex. : "nefêtre" au lieu de
"fenêtre").
Jargon : il n'y quasiment plus de résidu de lgg.
Jargonophasie (ou jargonaphasie) : forme accentuée de paraphasie ; le sujet, bavard, emploie
un lgg incompréhensible.
La NP traditionnelle, ou médicale, à tendance neurologique ne permet sue d'étudier le déficit.
La NPC (cognitive) a proposé une base pour étudier le lgg chez le sujet intact.
Diagramme de flux
entrée --> 1 --> 2--> 3 --> 4 --> sortie
1) Analyse acoustique : c'est la patrie du TI qui permet de faire abstraction des aspects
ciblés du lgg (vitesse, accent, prosodie...), pour ne faire attention qu'aux sons du lgg.
2) Lexique phonologique d'entrée : c'est le dictionnaire, créé au fur et à mesure que la
personne avance dans son vocabulaire et qui indique si le mot est connu.
3) Système sémantique : donne le sens de ce mot, et met à disposition tous les liens
sémantiques qu'il entretient (ex. : pour "tigre" : animal, sauvage, dangereux,
Afrique...)
4) Lexique phonologique de sortie : c'est le dictionnaire qui offre le code phonologique
pour prononcer le mot.
C'est un diagramme de flux de la répétition.
Il est impossible de faire un diagramme de flux d'une conversation (!), mais on peut supposer
que le début et la fin sont identiques.
2 ) Réception, compréhension du lgg oral
La discussion correspond à l'aspect spontané.
La compréhension de la syntaxe peut se faire grâce au "spoken test" :
12 à 15 fiches avec formes et couleurs différentes. On donne un consigne d'action en fonction
des cartes ; la phrase a un sens et un but, et sa compréhension peut être évaluée sans recourir à
la production de lgg, puisque le patient n'a qu'à effectuer la consigne.
Les sons du lgg
Ils sont traités dans les étapes précoces du modèle ci-dessus (Analyse acoustique et registre
phonologique).
Des mots qui ont des sonorités voisines (bar et par) peuvent provoquer chez le sujet intact et
surtout chez certains sujets lésés des confusions. La discrimination de base fait dans cet
exemple référence à /p/ et /b/. Il existe 35 phonèmes en français.
Il faut d'abord évidemment vérifier les problèmes d'audition, avant d'évaluer la discrimination
des sons. Il y a des paires qui sont plus difficiles à discriminer que d'autres : /g/ et /p/ sont
assez faciles, alors que /t/ et /d/ sont plus difficiles pour un sujet intact, et impossibles pour
des sujets lésés. Il faut toujours faire attention à graduer les difficultés.
Ces patients peuvent parler, lire et écrire sans difficultés, et distinguer sans problème des sons
non-verbaux. Ils ont capables de répéter des mots sans savoir ce qu'ils signifient.
Sens
1ere remarque clinique, pour reconnaître le type de trouble : certains sont capables de définir
un mot (c'est le meilleur moyen de tester la compréhension d'un mot), mais pour les patients
présentant des pb d'expression, il faut leur demander de désigner des images.
Paramètre ayant une influence sur la compréhension du sens du mot :
fréquence : nombre de fois que ce mot apparaît dans la langue. Si elle est très élevée, il
y a souvent préservation même en cas de lésion (et vice versa).
Catégorie sémantique : concret / abstrait par ex. Ce sont fréquemment les mots
concrets qui sont conservés, mais on a observé des patients avec le pattern inverse :
ces deux catégories sont donc dissociables. (ex. : "mouton" : sorte de déchet, "savoir"
: se familiariser mentalement avec certains sujets...).
Données anatomiques
Les troubles phonémiques sont liés à une lésion du lobe temporal gauche.
Le traitement de la signification implique un trouble diffus, de type démentiel, comme
l'encéphalie herpétique, la MA. Ce sont des troubles généralisés touchant différants aspects du
lgg.
Dans l'HG, frontal ou préfrontal + postérieur (jonction temporo-pariétale) voire occipital.
2 théories pour expliquer le déficit de la compréhension du sens :
1 ) Hypothèse de la déconnexion
Basée sur le diagramme de flux du début, elle explique ce déficit par une lésion du lien entre
le LPE et le SS (se souvenir que liens sont aussi importants que les modules).
Le sujet serait incapable de passer du sons au sens, il aurait perdu la capacité de transcodage
entre forme acoustique et signification.
Les performances sont variables au sein d'une même catégorie sémantique : elles s'améliorent
si on ralentit le rythme en augmentant la latence entre les items.
On considère aussi qu'il y a une période réfractaire propre à chaque champ sémantique : ainsi,
si l'on teste différents items dans une catégorie, il faut ralentir le rythme, alors que ce n'est pas
nécessaire (ou moins ??) si les mots sont de champs lexicaux différents. Cette idée est inspirée
du connexionisme.
2 ) Hypothèse de dégradation du SS lui-même
Les symptômes peuvent être différents.
2 indices :
spécificité du déficit à certaines catégories sémantiques : c'est inexplicable par la 1ere
hypothèses dans le cadre considéré, on préférera donc la 2e.
effet de connaissances partielles (qu'est qu'un radiateur ? - hiver... chaleur...) : on
suppose que ce n'est pas un pb d'accès, mais plutôt de bruit dans le système lui-même.
Les troubles sont reproductibles, d'une séance à l'autre. Cela implique qu'il faut établir une
ligne de base détaillée pour chaque mot présenté. Si les troubles se répètent, on est
vraisemblablement en face d'une dégradation du SS.
Les performances sont déficientes indépendamment du rythme de présentation (période
réfractaire ??????????).
Citation de Garcia Marquez.
3 ) Expression des mots
Anomie : manque du mot précis. Une anomie importante peut gravement altérer la
communication et par là entraîner une dépression.
Anomie symptôme ou anomie syndrome ?
Elle est symptôme quand elle est insérée dans un ensemble de troubles (compréhension,
syntaxe...). Le traitement de l'anomie ne produira pas beaucoup d'effet, il vaut mieux traiter
l'ensemble.
Quand elle est syndrome, càd qu'elle est le seul pb, elle doit être traitée : il faut diriger le
patient vers un orthophoniste.
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