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Question 106. Tuberculose.
Module 7 : Santé Environnement-Maladies Transmissibles
Service des maladies respiratoires et allergiques (Pr Lebargy)
Les facteurs de contamination inter-individuelle
sont :
une atmosphère confinée qui augmente le risque de
transmission du bacille (lors de l’isolement d’un
tuberculeux, il est important de renouveler l’air de la
chambre très régulièrement)
le contact proche et répété (époux, mère-enfant,
frères et sœurs, collègue sur un même poste de
travail)
La contagiosité devient nulle moins de deux
semaines après le début d'un traitement efficace (+++).
5. La résistance aux antituberculeux
la résistance du BK aux antibiotiques relève de deux
mécanismes
la résistance primaire concerne des souches
sauvages (n'ayant jamais été confrontées
antérieurement au traitement antituberculeux). Elle
est rare, estimée 4% pour l'Isoniazide et 0,8 % pour
la Rifampicine.
la résistance secondaire concerne les souches
soumises à une pression de sélection par les
antibiothérapies prescrites antérieurement chez un
malade (monothérapie, traitements trop brefs ou
posologies insuffisantes). Leur fréquence est estimée
à 15% pour l'Isoniazide et 8% pour la Rifampicine
depuis quelques années des multirésistances
(résistance INH+RFA) ont été rapportées aux Etats-
Unis. Il s'agissait essentiellement de petites épidémies
nosocomiales touchant des patients de milieu socio-
économique défavorisé, insuffisamment traités et se
transmettant des bacilles ayant acquis une résistance par
pression de sélection. En France la multirésistance est
rare et 0, 9 % des souches. Il s'agit dans ¾ des cas d'une
multirésistance secondaire.
Toutefois, la prévalence des tuberculoses multi-
résistantes peut atteindre 30-50% chez les sujets
provenant de certaines régions d’Afrique, d’Asie et
surtout d’Europe de l’Est. Il convient d’isoler ces sujets
et d’entreprendre d’emblée une quadrithérapie jusqu’à
obtention de l’antibiogramme.
HISTOIRE NATURELLE DE LA MALADIE
1. L'infection
la tuberculose se transmet essentiellement par voie
aérienne
après inhalation, les bacilles parvenant dans l'alvéole
pulmonaire sont phagocytés par les macrophages
alvéolaires
la plupart des bacilles sont détruits par le
macrophage
mais certains peuvent continuer à y proliférer
(enveloppe lipidique résistante, libération de
substances inhibant la fusion lysosomiale)
localement la multiplication des bacilles dans le
macrophage entraîne un afflux de cellules
inflammatoires (monocytes, lymphocytes, PNN)
responsable d'un foyer d'alvéolite (encore appelé
chancre). Secondairement, ce foyer subira une
transformation en caséeum solide (substance
amorphe, acellulaire ayant un aspect de lait caillé),
peu propice au développement des bacilles (richesse
en acides gras et faible teneur en O2).
Ultérieurement la lésion primaire peut se calcifier.
Des bacilles peuvent rester à l'état quiescent dans les
macrophages et être éventuellement responsables
d'une rechute notamment à l'occasion d'une
immunodépression.
les macrophages ayant phagocytés les bacilles
migrent vers les ganglions lymphatiques drainant le
territoire pulmonaire et présentent les antigènes aux
cellules immunocompétentes. Les lymphocytes T
sont activés, se multiplient dans le ganglion, puis
circulent dans l'ensemble de l'organisme. Ils
interviendront dans les réactions d'hypersensibilité
cutanée à la tuberculine et assureront une immunité
protectrice lors d'une nouvelle infection
2. Tuberculose maladie
Parmi les sujets infectés, 5% seulement
développeront une tuberculose-maladie
soit précocement (dans l'année) : ce sont les
tuberculoses post-primaires
soit secondairement après une période de latence
plus ou moins longue. Ce sont les tuberculoses
secondaires par réactivation.
la dissémination se fait par 2 voies
hématogène: à partir d'un ganglion lymphatique,
les bacilles passent dans le canal thoracique puis
dans le courant circulatoire. Le tableau clinique
correspond à celui de la miliaire tuberculeuse, des
sérites (pleurésies, péricardites, méningites) des
atteintes viscérales
bronchogène secondaire à la nécrose du caséeum
et à sa fistulisation dans l'arbre bronchique
3. Terminologie clinique actuelle : tuberculose
infection latente/tuberculose maladie (+++)
Lors de la période de forte endémie tuberculeuse
(19ème et première moitié du 20ème siècle), il était évident
que les caractères cliniques et donc les différentes
présentations de la maladie dépendaient du délai entre la
contamination et le début de la maladie. Aussi on
distinguait
– Les primo-infection tuberculeuses (PIT) :
manifestations succédant immédiatement à
l’infection. La PIT pouvait être latente ou
symptomatique (s’exprimant essentiellement par
l’association d’un chancre d’inoculation pulmonaire
et des adénopathies médiastinales)
– Les tuberculoses post-primaires survenant dans les
deux ans suivant l’infection. Il s’agissait de sérites
(pleurésies, péricardites), de méningites, de miliaires
mais aussi de tuberculoses pulmonaires
– Les tuberculoses secondaires, plus tardives
correspondant aux formes pulmonaires « ulcéro-
nécrosantes » ainsi qu’aux différentes atteintes
viscérales.
Aujourd’hui, cette classification a été simplifiée
pour homogénéiser la prise en charge thérapeutique. On
distingue