PSAUME LXXXIX
1 Cantique
d’Étan l’Ezrahite.
2 Tes bontés
, Jéhovah, je veux [les] chanter toujours
,
de ma bouche je veux déclarer ta constance, de génération en génération.
3 Car tu as dit
:
« Ma bonté
est bâtie pour toujours,
ma constance
est placée dans les cieux.
4 Avec mon élu, j’ai conclu une alliance ;
j’ai fait un serment
avec David mon serviteur :
5 ‘J’affermirai ta descendance pour toujours,
et je bâtirai ton trône de génération en génération.’ »
(Pause)
Il n’y pas en français de terme idoine pour rendre l’hébreu . Pour les uns, son sens
est incertain (ses instances en dehors des livres poétiques, 1Sa 18.14, 15, Job 22.2, en
donnent néanmoins une bonne idée). Pour les autres, le terme dérive de la racine , dont
l’un des sens signifie « rendre intelligent, sage, instruit » (ST : 713 ; DHAB : 444 ne
s’étend pas), d’où le sens probable du substantif : « chant instructif, ou : chant pour
l’intelligence, chant accompagné d’une instruction, explication » (Ibid.). On pourrait opter
pour les alternatives suivantes : « maskil » (en tant que terme technique de musique
apportant une instruction ; ce qui est le rôle du cantique de nos jours), ou « instruction ».
LXX, su,nesij (intelligence), Vg. intellectus (participe passé de intellego,
« comprendre »).
L’apparat de la BHS indique : G θ´ ad suff 2 sg, l prb , c’est-à-dire que la version des
Septante (LXX) ainsi que celle de Théodotion ajoutent le suffixe de 2e personne du
singulier, et qu’il faut plus probablement lire « tes bontés ». On a opté pour cette variante
car la phrase est construite sur le mode de l’interpellation, comme l’indique le suffixe 2MS
de . La version syriaque (S) a bien senti le problème, et préféré harmoniser en mettant
le suffixe à la 3MS.
L’apparat de la BHS indique : mlt Mss Gσ´ST Hier , c’est-à-dire que de nombreux
manuscrits, tels que la LXX, la version de Symmaque, la version syriaque, les targums, et
le texte des Psaumes employé par Origène, indiquent la variante « pour toujours ».
TM : , « car j’ai dit ». L’apparat de la BHS indique : G 2 sg, c’est-à-dire que la
LXX traduit ce verbe à la deuxième personne du singulier (ei=paj). Au vu des versets 4,
5 et 20 (et de la variante du verset 2), c’est une option cohérente qui a été adoptée.
TM : , litt. « [la] bonté ». Les éditeurs de la BHS proposent de lire ou . La
première proposition a été retenue.
TM : , litt. « ta constance ». De même, les éditeurs de la BHS proposent le suffixe
de 1MS.
Litt. « j’ai juré ».
, « terme inexpliqué de l’art musical » (DHAB : 264), que d’aucuns interprètent
comme un signe marquant soit une de pause dans la diction, soit une élévation de la voix
(ST : 490).