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des homologues de protéines humaines. Néanmoins, comme dans l’allergie aux acariens de
la poussière de maison, les propriétés fonctionnelles des allergènes, telles qu’une activité
enzymatique, peuvent contribuer à l’induction d’une réponse à IgE. La propension à induire
des réponses IgE augmente avec la taille, la complexité moléculaire, la stabilité physico-
chimique et l’ubiquité de l’allergène. Cependant, toutes les protéines ne sont pas des
allergènes et seules 5% des familles protéiques contiennent des allergènes prouvés. En
réalité, un pollen, un aliment ou des phanères d’animal contiennent des dizaines de
protéines, dont certaines seulement sont des allergènes. Il est donc important de distinguer
la source allergénique (un pollen, un aliment, un animal), ses composants (protéines
allergéniques ou non) et au sein de ceux-ci les épitopes allergéniques. Le terme allergène
majeur caractérise une structure reconnue par des IgE présentes chez au moins 50% des
patients qui y sont allergiques. Inversement, un allergène pour lequel moins de 50% des
patients allergiques présentent des IgE spécifiques est dit allergène mineur. Une source
allergénique peut contenir un ou plusieurs allergènes majeurs et mineurs. Ces allergènes
sont aujourd’hui classés par familles moléculaires hautement conservées dans l’évolution.
Ceci explique l’existence de réactions croisées entre différentes espèces éloignées sur le
plan de la taxonomie.
IV-Mécanismes immunologiques de l’hypersensibilité immédiate
Comme dans toutes les réponses d’hypersensibilité, il existe deux phases immunologiques
dans l’hypersensibilité immédiate. Une première phase de sensibilisation / immunisation
conduit à la synthèse des IgE spécifiques. Elle est cliniquement muette. La deuxième phase,
dite « de révélation » ou encore « effectrice », est cliniquement symptomatique, liée à
l’activation immédiate par l’allergène des cellules (principalement mastocytes et basophiles)
porteuses des IgE à leur surface (Figure 2).
IV-1.Phase de sensibilisation
Les tissus frontières de l’organisme (comme la peau ou les muqueuses respiratoires ou
digestives) constituent l’interface entre l’environnement et le système immunitaire et ont une
double fonction de défense anti-infectieuse et de maintien de la tolérance vis à vis des
antigènes environnementaux. Selon la taille ou la nature de l’antigène, les tissus frontières
empêchent la pénétration des antigènes, ou, si cette pénétration a lieu (par exemple dans le
tube digestif), maintiennent et entretiennent la tolérance par différents mécanismes.
Les cellules dendritiques, présentes dans tous les tissus frontières, capturent en
permanence les antigènes qui y pénètrent. Les cellules dendritiques ayant internalisé des
antigènes migrent vers les ganglions lymphatiques locorégionaux en achevant leur
maturation. Elles induisent alors une réponse immunitaire cellulaire en interagissant avec les