à un développement des activités de tri, d’emballage et de manutention en général d’un côté, et une aug-
mentation des tâches de surveillance, contrôle et réglage des machines automatisées d’autre part.
Une autre transformation importante concerne la qualification des ouvriers. Celle-ci s’est globa-
lement élevée néanmoins, ils exercent souvent un emploi dont la qualification est inférieure à celle qu’ils
possèdent, 31% des salariés embauchés pour un emploi ne demandant pas de qualification possèdent un
CAP ou un BEP.
Taille des entreprises et du collectif de travail :
La taille des entreprises dans lesquelles travaillent les ouvriers a beaucoup diminué et ce pour plusieurs
raisons :
l’automatisation des tâches de production.
Les ouvriers travaillent de plus en plus dans les entreprises du tertiaire dont la taille est inférieure
à celle des entreprises industrielles.
Le cadre de travail des ouvriers s’est donc transformé. C’est la fin des grands rassemblements
ouvriers à l’ouverture des grilles de l’usine. Toutefois, la diminution de la taille des entreprises
n’implique pas un rapprochement entre les ouvriers et le patron. Les petites entreprises appartiennent
souvent à de grands groupes industriels et financiers et le pouvoir est en général loin du lieu de produc-
tion.
les transformations récentes du travail et de l’emploi (précarisation du travail, suppression des
emplois non qualifiés, individualisation de la carrière…) agissent sur l’identité professionnelle. Les fron-
tières de l’emploi sont plus floues, les métiers se transforment, les horaires sont « à la carte ». Ainsi,
l’individu semble triompher au détriment du collectif. L’identité professionnelle semble donc moins « im-
posée » à l’individu qui doit davantage trouver ses repères seul pour la construire. La mobilisation en
vue d’un conflit devient donc plus difficile à obtenir.
La culture ouvrière recule avec la transformation du travail ouvrier :
La précarisation du travail, l’expérience du chômage (les ouvriers sont plus touchés que les
autres catégories) dévalorisent le travail ouvrier tandis que le changement de la nature du travail ouvrier
dû à l’automatisation modifie directement sa spécificité.
De même, les conditions de vie des ouvriers se sont transformées, semblant rejoindre celles d’une
vaste classe moyenne. Au cours des années 1960-1970, les ouvriers ont accédé à la société de consomma-
tion et le mode de vie des ménages ouvriers s’est transformé par le développement du travail des femmes
d’ouvriers, l’allongement de la durée de scolarisation des enfants d’ouvriers et le développement de
l’accession à la propriété à l’aide du crédit.
2. Ce déclin de l’influence politique et sociale des ouvriers reste relatif.
On ne peut pas affirmer que les ouvriers ont disparu ; en revanche, ils ont leur statut de classe so-
ciale c'est-à-dire la capacité à transposer leur conflit à l’échelle de la société tout entière. Par ailleurs,
les sources du conflit social, les inégalités, la faible mobilité sociale, perdurent et même parfois
s’aggravent.
le poids numérique des ouvriers dans la, population active reste important malgré leur déclin re-
latif : Aujourd’hui, près d’un tiers des pères de famille sont ouvriers et 40% des enfants sont élevés dans
un ménage où un des deux adultes au moins est ouvrier. Par ailleurs, la diminution des effectifs ouvriers
s’est arrêtée depuis 2-3 ans.
La faible mobilité sociale enferme la classe ouvrière sur elle-même et la coupe des classes supé-
rieures : Depuis 20 ans, la mobilité sociale nette est faible ; les chances de monter dans la hiérarchie
sociale, en dehors des possibilités liées aux transformations de l’emploi, sont faibles. Malgré la prolon-
gation de la scolarité des enfants d’ouvriers, ceux-ci connaissent une faible mobilité ascendante. Même si
les enfants ont fait des études plus longues que leurs parents, ceux-ci ont plus de difficultés pour accéder
au marché du travail et obtiennent un emploi équivalent voire moins élevé que leurs parents.
Les inégalités, y compris matérielles, demeurent importantes :
Certes, les ouvriers ont accédé à la société de consommation mais la distinction se porte doréna-
vant sur de nouveaux biens et surtout sur les services (taux de départ en vacances, accès à internet, con-
sommation de services à domicile – femmes de ménage, garde d’enfants…- et il existe des différences