d’ensemencer, de cueillir et moissonner, d’amasser et de lier les gerbes, de battre
les céréales, de vanner, de trier, de filtrer, de moudre, de pétrir, de cuire, de
laver, de tondre, de peigner la laine, de teindre, de filer, d’ourdir, de faire des
boucles, de tisser, d’arracher des fils, de faire un nœud, de dénouer, de coudre,
de découdre, de capturer, de tuer, d’écorcher, de tanner, de racler, de régler, de
découper une peau, d’écrire, d’effacer, de bâtir, d’éteindre un feu, produire du
feu, de finir une œuvre, de transporter du domaine privée au domaine public.
Il est clair que toutes ces règles énoncées ci-dessus sont longuement commentées
par de nombreux légistes. Ces derniers ont aussi expliqués les dérivées de ces lois,
les « Toldoth », mais aussi, ont traduit la nature profonde des principes liés à ce
jour saint et élevé, et ainsi fixés les limites à chaque chose. Les sources principales
des lois du Chabat, en dehors de la Torah ; « Souviens toi du jour du Chabat afin de
le sanctifier », se trouvent dans le corpus législatif la Michnah, Ordre Mohèd traité
Chabat. Celui-ci comprend 24 chapitres. Ce corpus sera à nouveau soumis aux
discutions des Maîtres du Talmud de Babylone, par le Sanhédrine des Amoraïm. Au
delà de ces deux sources, une étude plus complète est nécessaire pour une
meilleure connaissance et application de ces lois qui se trouvent, entre autre, dans
le code du « Michné Torah », chapitre les Lois sur le Chabat du Rambam, et le code
des lois juives ou « Choulhan Haroukh » de raby Yoseph Caro. C’est uniquement
dans des cas d’extrême danger ou de graves maladies qu’il est permis de
transgresser les lois du Chabat.
Le sens profond du travail et du Chabat
L’un des plus grands paradoxes d’une vie basée sur la foi concerne la nécessité de
travailler pour vivre. Si D.ieu est la source de toutes les bénédictions, pourquoi
devrait- on se fatiguer pour gagner sa subsistance ? Et si nous travaillons, comment
éviter de penser que c’est notre travail seul qui est à la source de nos réalisations
matérielles ? Nous paraissons déchirés entre une passivité absolue et le reniement
de l’implication de D.ieu dans le monde. Aussi le croyant s’engage- t-il dans ce qui
peut être dénommé un “travail passif”. Dans les versets bibliques qui ouvrent la
Parachah Vayakhel, Moïse instruit le Peuple d’Israël à propos du Chabat : « Six
jours le travail sera fait ; mais le septième jour sera pour toi un jour saint, un
Chabat des Chabat pour D.ieu
…
». Il n’est pas écrit : “six jours tu feras ton
travail”, mais “six jours le travail sera fait”. La forme passive suggère que même au
cours des six jours de travail de la semaine, quand un homme a la permission, voire
l’obligation, de travailler, il doit s’occuper mais non se préoccuper de ses
entreprises matérielles. C’est dans ce sens que l’enseignement hassidique
interprète le verset (Psaumes 128: 2) :
“
si tu manges le travail de tes mains, tu
seras heureux et tout ira bien pour toi
”
. Ce qu’implique le Roi David, enseignent
les Sages, c’est que le travail dans lequel s’engage un individu pour ses besoins
matériels, de sorte que “tu manges”, ne devrait être que “de tes mains”, une
activité utilisant l’homme extérieur mais ne demandant pas un engagement
intériorisé. Les “mains” et les “pieds” servent à exécuter nos entreprises matérielles
mais la pensée et les sentiments restent attachés au Divin. C’est le même concept