Le 1° Chabat des Hébreux En 2377, Moïse parvient à faire accepter au Pharaon Malloul qu’il serait sage et souhaitable que les Hébreux bénéficient d’un jour de repos par semaine. Sinon, ils mourront tous de fatigue et ne pourront accomplir les travaux gigantesques qui ont été demandés par le roi. En cette circonstance, les Hébreux inaugurent le premier Chabat ou Repos. Le repos hebdomadaire du Chabat sera ordonné en deux autres circonstances ; une première fois, après la traversée de la mer des Joncs par le peuple Hébreu sous la conduite de Moïse. Puis, une seconde fois, lors de la révélation de la Torah écrite et orale au mont Sinaï en 2448. L’ordonnance du Chabat est le quatrième commandement stipulé dans les Dix Paroles, que l’on appelle également le Décalogue ou les Dix Commandements. Le Chabat est un jour solennel décrété par la Torah écrite ; « Dieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu’en ce jour, Il se reposa de l’œuvre que Dieu avait créée en la faisant », Genèse 2-3. Et ; « Six jours tu travailleras, le septième jour, Chabat pour l’Eternel ton Dieu, tu ne feras aucun travail.... », Nombres 20-9. La durée du temps du Chabat est soumis aux lois spécifiques qui sont régis par le principe des 39 travaux interdits en ce jour sacré par la Torah. Le Chabat commence le vendredi soir au coucher du soleil et se termine le samedi soir, à la sortie des étoiles. L’entrée du Chabat est caractérisée par la Hadlakat Nérot - l’allumage de deux bougies par les femmes, suivit de la bénédiction appropriée. Et du Kidouch, la prière qui est dite sur un verre de vin par les hommes avant le repas. La sortie du Chabat se caractérise par la Havdalah elle comporte des bénédictions de transition entre ce jour « sacré » et les 6 jours profanes de la semaine. Celle- ci est aussi célébrée par une bénédiction sur un verre de vin, mais également sur des plantes et du feu. Les 6 jours de la semaine sont des jours dits de Hol. Le Chabat est célébré en souvenir de la Création du monde en six jours : Zikaron Lé-Mahassé Béréchith et que Dieu se reposa le septième jour. Le sujet du Chabat est également associé au souvenir de la sortie de peuple Hébreu d’Egypte : Zékhér Li- Tsiath Mitsraïm. Parmi les lois liées à ce jour, les Juifs ont la coutume de lire chaque Chabat matin à la synagogue, après le Téphila, la prière, une section des versets de la Torah écrite, c’est-à-dire du Pentateuque, appellée la Parachah, ainsi que la Haftarah. En rapport aux lois relatives au Chabat, on distingue avec une légère exception, les lois concernant les jours de Yom Tov. Les 39 travaux interdits du Chabat. La source fondamentale des 39 travaux interdits le Chabat est liée aux travaux qui étaient permis dans le Michkane - le Tabernacle. Raison pour laquelle ces deux sujets sont présentés côte à côte dans la Torah écrite, livre Chémot - Ki Tissa 31, et étudiés ensemble. En règle générale, tous les travaux qui étaient autorisés pour le service dans le Tabernacle sont interdits le Chabat, traité Chabat 49-2. C’est à dire, que tout les travaux qui nous sont interdits Chabat sont à l’image de ceux qui étaient autorisés de faire pour et dans le Tabernacle par les Prêtres - les Cohanim et les Lévytes. On distingue parmi les 39 travaux interdits du Chabat, les principes et règles fondamentales suivantes ; l’interdiction de labourer, de semer et d’ensemencer, de cueillir et moissonner, d’amasser et de lier les gerbes, de battre les céréales, de vanner, de trier, de filtrer, de moudre, de pétrir, de cuire, de laver, de tondre, de peigner la laine, de teindre, de filer, d’ourdir, de faire des boucles, de tisser, d’arracher des fils, de faire un nœud, de dénouer, de coudre, de découdre, de capturer, de tuer, d’écorcher, de tanner, de racler, de régler, de découper une peau, d’écrire, d’effacer, de bâtir, d’éteindre un feu, produire du feu, de finir une œuvre, de transporter du domaine privée au domaine public. Il est clair que toutes ces règles énoncées ci-dessus sont longuement commentées par de nombreux légistes. Ces derniers ont aussi expliqués les dérivées de ces lois, les « Toldoth », mais aussi, ont traduit la nature profonde des principes liés à ce jour saint et élevé, et ainsi fixés les limites à chaque chose. Les sources principales des lois du Chabat, en dehors de la Torah ; « Souviens toi du jour du Chabat afin de le sanctifier », se trouvent dans le corpus législatif la Michnah, Ordre Mohèd traité Chabat. Celui-ci comprend 24 chapitres. Ce corpus sera à nouveau soumis aux discutions des Maîtres du Talmud de Babylone, par le Sanhédrine des Amoraïm. Au delà de ces deux sources, une étude plus complète est nécessaire pour une meilleure connaissance et application de ces lois qui se trouvent, entre autre, dans le code du « Michné Torah », chapitre les Lois sur le Chabat du Rambam, et le code des lois juives ou « Choulhan Haroukh » de raby Yoseph Caro. C’est uniquement dans des cas d’extrême danger ou de graves maladies qu’il est permis de transgresser les lois du Chabat. Le sens profond du travail et du Chabat L’un des plus grands paradoxes d’une vie basée sur la foi concerne la nécessité de travailler pour vivre. Si D.ieu est la source de toutes les bénédictions, pourquoi devrait- on se fatiguer pour gagner sa subsistance ? Et si nous travaillons, comment éviter de penser que c’est notre travail seul qui est à la source de nos réalisations matérielles ? Nous paraissons déchirés entre une passivité absolue et le reniement de l’implication de D.ieu dans le monde. Aussi le croyant s’engage- t-il dans ce qui peut être dénommé un “travail passif”. Dans les versets bibliques qui ouvrent la Parachah Vayakhel, Moïse instruit le Peuple d’Israël à propos du Chabat : « Six jours le travail sera fait ; mais le septième jour sera pour toi un jour saint, un Chabat des Chabat pour D.ieu… ». Il n’est pas écrit : “six jours tu feras ton travail”, mais “six jours le travail sera fait”. La forme passive suggère que même au cours des six jours de travail de la semaine, quand un homme a la permission, voire l’obligation, de travailler, il doit s’occuper mais non se préoccuper de ses entreprises matérielles. C’est dans ce sens que l’enseignement hassidique interprète le verset (Psaumes 128: 2) : “si tu manges le travail de tes mains, tu seras heureux et tout ira bien pour toi”. Ce qu’implique le Roi David, enseignent les Sages, c’est que le travail dans lequel s’engage un individu pour ses besoins matériels, de sorte que “tu manges”, ne devrait être que “de tes mains”, une activité utilisant l’homme extérieur mais ne demandant pas un engagement intériorisé. Les “mains” et les “pieds” servent à exécuter nos entreprises matérielles mais la pensée et les sentiments restent attachés au Divin. C’est le même concept qui est impliqué par le verset : “Six jours le travail sera fait”. On ne “fait” pas le travail, il “est fait” comme par lui- même. Le cœur et l’esprit sont ailleurs et seules les facultés pratiques de l’individu sont engagées dans ce travail. L’homme ne travaille pas “pour gagner sa vie” mais pour façonner un kéli, un réceptacle, pour recevoir les bénédictions de D.ieu. C’est le sens des paroles de la Torah : “et l’Eternel ton D.ieu te bénira dans tout ce que tu feras”. L’homme n’est pas soutenu par ses propres efforts mais par la bénédiction divine ; cependant, D.ieu désire que Sa bénédiction se réalise par “tout ce que tu feras”. Le travail de l’homme ne fait que donner un canal naturel à la bénédiction divine de subsistance et il doit sans cesse se rappeler que ce n’est rien de plus qu’un canal. Bien que ses mains préparent ce canal, son esprit et son cœur restent concentrés sur la source de la bénédiction. Cela explique l’expression Chabat Chabaton, soit “un Chabat des Chabat” - utilisée par Moïse dans les versets cités précédemment. Chabat n’est pas un jour de repos suivant six jours de travail intense. C’est plutôt un “Chabat des Chabat”, un Chabat suivant six jours, eux- mêmes sortes de “Chabat”, six jours de travail passif, au cours desquels on n’engage que sa personnalité extérieure tout en gardant sa véritable attention concentrée vers un lieu plus élevé. En réalité, un véritable jour de repos ne peut que suivre une telle semaine. Citant le verset “six jours tu travailleras et feras tout ton travail”, nos Sages expliquent : “le Chabat, la personne devrait considérer que tout son travail est accompli”. C’est là le véritable repos, un repos dans lequel on se sent totalement libéré des préoccupations de la semaine. Si, toutefois, durant les six jours, la personne s’est préoccupée des considérations matérielles, le septième jour, elle risque d’être envahie par l’anxiété; même si son corps cesse de travailler, son esprit ne peut trouver de repos. Mais par contre, si elle a donné au travail sa place adéquate durant la semaine, la lumière du Chabat l’illuminera et ce sera « Chabat Chabaton », un double Chabat. Car Chabat imprégnera toute sa semaine et quand ce jour lui- même arrivera, il sera rempli d’une double sainteté, source Sihat haChavouah, Beth Loubavitch. De Chabat à Yom Tov En règle générale, toutes les lois qui sont en vigueur le jour du Chabat le sont également les jours de Yom Tov. De la même façon qu’il est interdit d’allumer l’éléctricité, de toucher de l’argent, d’utiliser un moyen de transport etc, un jour de Chabat, il est interdit les jours de Yom Tov. Toutefois, il existe une légère exception pour Yom Tov, avec la permission de cuisiner. Cependant, il est interdit de créer une nouvelle source de feu, soit par une allumette ou autres. Dans ce cas, il est utile de conserver un feu allumer durant les jours de fêtes. Les jours de Yom Tov, ou Yamim Tovim au pluriel, sont des jours de fêtes et de joie ; ils sont les deux jours de Roch ha- Chanah, les deux premiers et les deux derniers jours des fêtes de Péssah et de Souccot. Et le jour de Chavouhot. Comme Chabat, l’entrée du Yom Tov est célébrée par un « Kidouch », et la sortie, par la « Havdalah », mais avec quelques différences dans les bénédictions. Aussi, quand le 1er ou le 2ème jour de Yom Tov tombe une veille de Chabat, soit un vendredi, il est nécessaire de préparer un Hérouv Tavchilin afin de pouvoir cuisiner ce vendredi la pour Chabat. Le « Hérouv Tavchilin » consiste à préparer avant la fête quelques mets que l’on consommera Chabat. Lors d’une fête, les jours qui se situent entre des jours de « Yamim Tovim » sont appelés des jours de Hol ha-Mohed. Les lois relatives à ces jours sont traités dans le code des lois juives la Michnah traité Mohèd Katan, et développées par les Maîtres Amoraïm dans le Talmud de Babylone, du même nom. Chabbat « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. »—Ex. 20:8-11 » Le chabbat ou shabbat (hébreu : שבת- abstention) ou shabbes en yiddish est le jour de repos assigné au septième jour — le chiffre 7 se dit cheva en hébreu — de la semaine juive, qui commence le dimanche. Il est observé, du vendredi avant le coucher du soleil au samedi après la sortie des étoiles, par beaucoup de Juifs, indépendamment de leur degré de pratique. Il existe des tableaux (lou’hot) des heures dites distribuées dans la plupart des communautés. Le chabbat est également jour chômé officiel en Israël, et outre les magasins, les transports publics ne fonctionnent pas. Le mot a donné « sabbat » en français, sabbath en anglais, sabt ( )ال س بتen arabe, chabat (Շաբաթ) en arménien, sabado en espagnol, et ŝabato en espéranto. De façon plus indirecte, « samedi » en est dérivé à partir de « sambe-di » en vieux français, ainsi que « Samstag », « samedi » en allemand, à travers le gothique, sambaz-tac puis samez- tac. Le concept d’« année sabbatique » y est également associé, bien que le concept dérive aussi du concept juif de l’année de jachère chemitta. Étymologie La racine billitère de chabbat est shev ()שב, d’où lashevet ()לשבת, s’asseoir. Shabbat, bien que couramment rendu par « repos », signifie donc plutôt « abstention (du travail) », « cessation », qui comporte une nuance de repos, mais pas nécessairement, comme dans shevita, qui signifie « (faire la) grève » -- c’est une abstention active et voulue. En revanche, il n’y a pas de rapport (immédiat) entre chabbat ( )תַ בָׁ שet cheva ()עבָׁ ש. ַ Yom chabbat ne signifie donc pas « le septième jour », qui se dit yom hachevii (םֹוי )יָׁ ַע ַבםשַ ם, mais « le jour d’abstention », même s’il tombe le septième jour de chaque semaine. Ceci répond par ailleurs à la question théologique pourquoi Dieu l’omnipotent Se serait reposé. Cela étant, si l’abstention d’activité créatrice fut choisie par Dieu afin de permettre le libre arbitre (entre autres), l’abstention des activités quotidiennes humaines est pour l’homme l’occasion de se reposer, et de « régénérer son âme ». Institution biblique du chabbat Le chabbat trouve son origine dans la création du monde elle- même Genèse 2:2-3 : Dieu acheva au septième jour Son œuvre, qu’il avait faite, et Il S’abstint au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, car en ce jour, Il S’abstint de toute Son œuvre qu’il avait créée en la faisant. L’observance du shabbat est mentionnée en de nombreuses occurrences dans la Torah, les plus notables étant Exode 20:8- 11 et Deutéronome 5:12- 15. Exode 20:8-10 Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et Il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. Le Shabbat est présenté ici comme un trait d’union entre l’humain et le divin, créature et Créateur, marquant les deux rythmes, les synchronisant, chacun à son échelle. « Soyez saints comme Je suis Saint » Deutéronome 5:12-15 Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. Le chabbat n’est pas seulement le tribut à « Dieu le Créateur » (« Elohim »), il est aussi celui à « Dieu le Sauveur » (« YHWH »), qui exige l’abolition des barrières non seulement professionnelles mais aussi sociales en ce jour. Toutefois, ainsi que le rappelle le Shema Israël, YHWH Est Elohim, Il Est Un, et ces versets apparemment différents ne le semblent que du fait de l’inaptitude de l’homme à saisir « l’image globale ». Il existe d’autres occurrences importantes à Ex. 31:12- 37, Ex. 35:2-3,Lev. 19:3,Lev. 19:30,Lev. 23:3, et Nu. 28:9-10. D’autres citations directes dans le Tanakh incluent Is. 56:4-6, Ezéchiel (ch. 20, 22, 23) et Neh. 9:14, sans compter les nombreuses allusions et citations dont le shabbat n’est pas le sujet central. Statut dans le judaïsme Le chabbat est le principe fondamental du judaïsme. Observer le chabbat, cesser tout travail à l’approche de la nuit de vendredi soir, c’est faire publiquement la profession de foi que Dieu a créé l’univers en partant de rien, que Son Esprit domine la matière, qu’Il Est le Maître de notre force de travail, de notre vie. Source : Choulhan Aroukh abrégé du Grand Rabbin E. Weill zatsal, cité par JosephElie Charbit, in Siddour Pata’h Eliyahou Le Tanakh et le Siddour (livre de prières juives) décrivent trois rôles au Shabbat : Une commémoration de la rédemption des Israélites de l’esclavage en Égypte ; Une commémoration de la création du monde par Dieu, et de l’abstention qu’Il fit au septième jour ; Un avant-goût du monde aux temps messianiques. Bien que la plupart des autres cultures et religions ne considèrent pas le Shabbat comme un jour saint (exception faite des Sabbatarianistes), le judaïsme lui accorde au contraire un statut prééminent, quasiment inégalé, au sein des célébrations religieuses : le chabbat est le premier jour saint mentionné dans le Tanakh, et Dieu fut LE PREMIER À L’OBSERVER (cf. supra). la liturgie qualifie le chabbat de fiancée (kala), l’arrivée du chabbat, le vendredi soir, étant comparée à celle d’une fiancée, que tout le monde doit accuillir à l’entrée du foyer ou de la synagogue, et de reine (malka), qu’un festin accompagne pour son départ (Mélavè Malka, cf. infra). Le Sefer Torah est lu lors de la lecture de la Torah, partie intégrante de l’office du samedi matin, et la lecture est plus longue que celles du lundi et jeudi (instaurées par Ezra). La Torah, comportant 54 parachiot est entièrement lue au cours du cycle annuel, à raison d’une paracha par chabbat (parfois deux). À chabbat, la lecture est divisée en sept sections, encore une fois plus nombreuses que le nombre de sections lues lors d’une autre célébration, y compris Yom Kippour. Après la Torah est lue la haftara, passage des livres prophétiques. Rabbi Chimon bar Yohaï a enseigné que le Messie viendrait le jour où tous les Juifs observeront correctement deux chabbats consécutifs (Talmud, traité chabbat 118). o si c’est sur l’enseignement de ce Sage qu’est basé le Zohar, il ne faut pas y voir un message exclusivement ésotérique : l’observance impeccable d’un Shabbat requiert déjà des efforts fortement considérables de la part d’une personne (certains n’ont jamais observé un seul chabbat de leur vie) ; l’observance du Shabbat par l’ensemble d’un peuple, y inclus les assimilés et les apostats, et ce pendant plus d’un chabbat, donc pas pour « marquer un coup » mais de façon continue, voire routinière, reviendrait à dire de ce peuple qu’il possède de si grandes vertus que le royaume de Dieu serait déjà sur terre. (voir également mitzvah et principes de foi du Judaïsme) La pire des punitions infligées aux temps bibliques était infligée à qui n’observait pas le chabbat. Observance Le Shabbat est un jour de célébration autant que de prière. Trois somptueux repas (ou, du moins, meilleurs que l’ordinaire), les shalosh seoudot, sont offerts à la fin de chaque office : 1. Seouda richona à Erev chabbat, le vendredi soir 2. Seouda chenit après chaharit + Moussaf, le samedi, un peu après midi 3. Seouda chlichit, entre Minha et Arvit de Motsei chabbat (la prière du soir qui clôture chabbat), en fin d’après-midi Les meilleures denrées sont réservées pour chabbat. Dans certains milieux moins favorisés, c’est le seul jour où l’on mange de la viande, bien qu’il n’y ait pas de stricte obligation à en consommer, comme ce serait le cas à Yom Tov. « Melave Malka » représente le dernier repas à la sortie de shabbat destiné à retarder le départ de ce jour saint: seuls les plus pratiquants ajoutent ce dernier repas. L’affluence des fidèles est également plus importante à Shabbat qu’en semaine (même si elle n’égale pas Yom Kippour). Elle est pour certains le seul jour de « pratique religieuse », un peu comme la messe dominicale chez les chrétiens. Le chabbat étant un jour de fête et de réjouissance, tout jeûne est interdit. Tout autre jeûne que celui de Yom Kippour (qui n’est pas un jour de deuil malgré les signes extérieurs de mortification) tombant un chabbat doit être reporté au jeudi précédent, en règle générale. De même, les endeuillés en période de chiv’ah doivent se conduire « normalement » à chabbat, sans exprimer ouvertement les signes extérieurs de deuil (comme la Qeri’ah). Ils restent toutefois astreints au deuil en privé, ne se lavant pas et se réfrénant de toute activité joyeuse ou sexuelle. Activités mandatoires Les rabbins interprètent Shamor vezakhor (Garde et souviens- toi) par une série de prohibitions d’activités (shamor) et d’activités spécifiques à ce jour (zakhor)., chamor et zakhor étant symbolisées par l’allumage de deux bougies avant l’entrée du chabbat (pas plus tard que 18 minutes avant l’heure prévue de coucher de soleil). Il s’agit d’une mitzvah spécifiquement réservée aux femmes (l’épouse ou la mère). Bien que la plupart des lois chabbatiques soient restrictives (cf. infra), le Talmud enseigne que le quatrième des Dix commandements contient les allusions aux prescriptions positives du chabbat, à savoir : la récitation du kiddouch chel yom chabbat (sanctification du jour de chabbat) sur une coupe de vin cachère, au commencement du chabbat, avant le premier repas (Séouda richona, cf supra) et après les prières du matin, lors du second repas (séouda chènit, cf. supra). manger trois repas somptueux (cf. supra), les deux premiers repas lll devant être entamés avec deux tresses de ‘hallah (pain traditionnel). Le troisième repas, la Seoudah chlichit, est généralement léger et souvent parve (« neutre ») ou halavi (laitier), ce qui contraste avec les précédents. la récitation de la Havdalah, ou « séparation », à la fin de la nuit de samedi, réalisée sur une coupe de vin, des épices odorantes et une bougie à deux mèches. le délice du chabbat (Oneg chabbat), obligation de profiter de ce jour et de s’en réjouir : beaux habits, bonnes chaussures, bonne nourriture etc. sont recommandés, et, dans une certaine mesure, les rapports conjugaux, pour autant que l’union soit légitime et que chaque partenaire en éprouve du plaisir. l’honoration du chabbat (Kavod chabbat), en faisant un effort pendant la semaine afin de préparer chaque chabbat à venir. Ceci peut inclure une douche le vendrerdi soir (avant Shabbat), une coupe de cheveux, des vêtement spéciaux, de préférence beaux et confortables, mais aussi s’abstenir de tenir des conversations déplaisantes. Activités interdites Voir les 39 catégories d’activité prohibées à chabbat La loi juive interdit toute forme de melakha (plur. « melakhot ») à Shabbat. Cette occurrence, qu’on traduit généralement par « travail » ne correspond ni à la définition usuelle, ni à la définition physique du travail. Elle provient de Gen. 2:23 Gen 2:2: יָׁ ַע ַבםשַ ם יָׁ בֹוי תָׁבַ ַתיַ ש, לכַמַ שַשַ י אֶׁתֲ א ַלמָׁאַַ ְֹו Vayichbot bayom hachevyi mikol-melakhto acher assa (Et Il S’abstint au septième jour de toute sa ‘melakha’ qu’Il avait faite) Gen 2:3 : לכַמ תַ בָׁ ש בֹו כַ ם-ְֹו ַ ַַלמָׁא, ַ אאֶׁתֲא- ָׁמשֶׁשֹוש איִיַ םי יַ ַאא Ki bo Shabbat mikol melakhto asher bara Elokim la’assot (car en ce jour Il S’abstint de toute la ‘melakha’ qu’Elohim avait créée pour la faire) Les Sages ont enseigné qu’il y a trois degrés de création : 1. la beri’a, création ex nihilo ou de novo 2. la yetsira, formation 3. la assi’a, finition, passage de la forme à la fonction. Sur base de juxtapositions de passages bibliques correspondants, ils ont interdit toutes les activités qui avaient été nécessaires à la construction du Tabernacle, en d’autres termes, les activités « de finition », ou qui, selon une autre interprétation, permettent d’exercer un contrôle sur l’environnement. Les 39 travaux interdits à Shabbat Selon la Michna chabbat 7:2, ces activités sont : 1. - Labourer 2. - Semer 3. - Moissonner (ou cueillir) 4. - Lier en gerbes (amasser) 5. - Battre les céréales pour les dégager 6. - Vanner au vent 7. - Trier pour séparer grains et déchets 8. - Passer au crible pour trier 9. - Moudre 10. - Pétrir 11. - Cuire au four 12. - Tondre 13. - Laver la laine 14. - Peigner la laine 15. - Teindre la laine 16. - Filer 17. - Ourdir 18. - Faire des boucles de tissage pour lier 19. - Tisser deux fils 20. - Séparer deux fils de la trame 21. - Faire un nœud 22. - Défaire un nœud 23. - Coudre deux points 24. - Découdre 25. - Capturer 26. - Abattre la bête (tuer) 27. - Écorcher ou dépecer 28. - Tanner 29. - Racler 30. - Tracer des traits, régler, retirer les poils 31. - Découper la peau 32. - Écrire plus de deux signes ou lettres 33. - Effacer plus de deux signes ou lettres (Gratter le parchemin pour écrire dessus) 34. - Construire 35. - Démolir (en vue de bâtir) 36. - Éteindre un feu 37. - Allumer un feu 38. - Finir une œuvre 39. - Transporter d’un domaine privé dans un domaine public, ou sur une distance de plus de quatre coudées dans le domaine public. Ne pas porter un sac. Interdiction supplémentaire : Ne pas mettre les Tefilines (phylactères). Statut des prohibitions Chaque melakha entraîne des prohibitions dérivées. Par exemple, « produire un feu » s’étend à toute forme de courant ; « découdre » entraîne « déchirer », etc. En conséquence, la plupart des activités quotidiennes sont interdites. Réaliser une toledah (engendrement, c’est-à-dire activité directement dérivée) fait encourir une peine aussi sévère que l’accomplissement d’une melakha. Des activités plus indirectement dérivées, instituées par les Sages sous le nom de chevout, sont passibles de peines plus légères. Par ailleurs,les melakhot ne sont pas tant des activités que des « catégories d’activités ». Par exemple, le « tri » pour séparer grains et déchets, qui devrait se rapporter aux travaux des champs, est à comprendre au sens talmudique, c’est-àdire séparation entre comestible et incomestible : filtrer l’eau pour la rendre potable, ôter le noyau des pêches, les arêtes des poissons, etc. Le gefilte fisch, la traditionnelle « carpe farcie » a été inventée par les Ashkénazes pour pallier cette situation. Autre exemple, utiliser un interrupteur tombe sous l’activité de « construire » ou « démolir » (le mot hébreu pour définir cela peut être interprété comme « détruire en vue de reconstruire »). La solution classique est l’emploi de minuteries préréglées, encore que celle-ci ne fait pas l’unanimité parmi les Posqim. En clair, le Talmud interdit pratiquement toute activité de travail et recense trente-neuf activités prohibées qui sont adaptées au monde moderne par les Sages (cuisiner, saler les aliments, écrire, éteindre un feu, transporter un objet hors la ville, utiliser l’électricité—si une lumière est allumée, on ne l’éteint pas, etc.) Limites à ces interdictions Dans toute situation où sa vie est en danger (pikoua’h nefech), un Juif a le devoir de transgresser toute règle religieuse pouvant compromettre le sauvetage de cette vie. Bien que non réservée au chabbat, cette règle fut instituée après la mort de Hassidim qui avaient refusé de se défendre un chabbat lors de la révolte des Macchabées. Les règles de chevout peuvent être transgressées dans des situations moindres (ex : un patient grippé). Il importe de préciser qu’il ne s’agit pas d’une entorse aux règles tolérée, mais d’un devoir humain et religieux. D’autres principes légaux déterminent avec exactitude quelle activité constitue une désécration du chabbat. Exemple : principe du shinouï (changement) - une violation normalement sévère, comme l’écriture, ne le serait pas si l’acte a été réalisé de façon inhabituelle pour un jour de semaine, par exemple, écrire de la main gauche pour un droitier. Ce principe s’applique toutefois en post-facto (bedi avad) uniquement et dans des circonstances très spécifiques. Si les franges orthodoxes et « traditionalistes » du judaïsme adhèrent à ces prohibitions de façon littérale, les mouvements progressistes pensent que, s’il faut étudier ces prohibitions, comme part de la Loi juive, c’est en dernier ressort à chacun de choisir lesquelles suivre, ou s’il faut les suivre. Ils tolèrent par exemple l’écriture à des fins de loisir, puisque ça contribue à l’ »Oneg chabbat ». Circonvenir légalement à la Loi Lorsqu’un besoin humain ou médical se présente, sans être une situation d’urgence, il est possible de réaliser des actes interdits à première vue en modifiant la technologie qui les réalise de façon à ne pas enfreindre la loi : >>> http://www.modia.org/chabbate/index.html « l’ascenseur chabbatique » s’arrête à tous les étages, évitant aux gens d’appuyer sur les boutons d’appel et d’étage. les minuteries évitent d’utiliser les interrupteurs. On peut aussi laisser la lumière ou l’appareil fonctionner toute la journée. À ne pas confondre avec certains « interrupteurs » spéciaux, confectionnés de sorte à ne pas allumer/éteindre la lumière au cas où on activait malencontreusement l’interrupteur. il n’est permis de porter que ses vêtements. Comment porter ses clés ? Certains religieux ont trouvé la solution en les « incorporant », par exemple en les attachant à leur ceinture, de sorte qu’elles sont considérées comme des vêtements. Bien que dialectiquement et techniquement irréprochables, ces artifices ne sont pas toujours dans l’ »esprit du jour », et beaucoup d’autorités rabbiniques tendent à les restreindre aux personnes faibles ou malades, ou aux situations pratiques (comme les clés)… Activités permises Les activités suivantes sont au contraire encouragées à Shabbat : Passer le chabbat en famille. Assister aux offices synagogaux pour assister à la prière et à la lecture de la Torah. Rendre visite à la famille et aux amis ( dans la distance de marche permise, à moins qu’un erouv n’ait été institué ; Inviter des hôtes (hakhnassat or’him, « faire entrer les invités »—hospitalité, autrement dit) ; Chanter les zemirot de chabbat, chansons spécialement conçues pour le chabbat, généralement pendant ou après les repas. Lire, étudier, discuter de Torah, de ses commentaires, qu’il s’agisse de la Michna, du Talmud, ou de Sages ultérieurs, méditer la Halakha ou le Midrach. Avoir des rapports conjugaux avec son épouse, en particulier le vendredi soir. Le Shoulhan Aroukh en parle comme d’une « double mitzvah », vu qu’elle combine la procréation avec la réjouissance du chabbat, tous deux considérés comme des commandements toraniques. Selon le judaïsme réformé, « l’on devrait éviter les activités ou professions habituelles quand c’est possible (ce qui indigne les orthodoxes) et ne s’engager que dans des activités procurant de la joie, du repos et de la sainteté à ce jour. » (d’après le site shamash.org).