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l’appareillage scientifique pur ne le permet et plus universellement reconnues que les
statistiques associatives ne peuvent le prétendre.
Mais ce que je veux dire, pour conclure en ce jour de première rencontre entre vous et le
Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’exclusion, concerne les règles
dont dépendent la pérennité, le développement et le succès de tous les efforts faits par les
acteurs de terrain de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
La première règle est celle de la sanctuarisation des crédits affectés à ce secteur, c'est-à-dire
le fait de les soustraire à toute opération de gel ou d’annulation pour des contraintes
d’équilibre budgétaire.
La lutte contre la pauvreté n’a pas d’élasticité.
La deuxième règle généralise la première. C’est la règle de stabilité. La fragilité des
personnes en situation d’exclusion n’a pas de flexibilité. Les mécanismes d’appui qui leur
sont proposés ne doivent pas être sans cesse modifiés. Tout changement doit être précédé
d’une évaluation précise des bénéfices attendus démontrant qu’ils seront largement
supérieurs à ceux qui sont constatés sous l’emprise du régime en vigueur.
La troisième règle est celle de la simplification. Tout nouveau système doit, non seulement
satisfaire les deux premières règles, mais aussi apporter une clarification de ses mécanismes,
une plus grande lisibilité de son fonctionnement et faciliter la compréhension par
anticipation de ses effets.
Il y a sûrement d’autres règles que l’on pourrait ajouter, mais celles-ci me semblent
tellement fondamentales que l’on peut dire que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale en dépendent directement.
Parce que leur non respect entraînerait la disparition de nombreux organismes efficaces
dans le combat, mais encore le découragement des cohortes d’acteurs dévoués qui y
consacrent une large fraction de leur existence.
Mais il y a aussi une autre raison qui est la nécessité de ne pas disperser son énergie dans
des combats stériles pour pouvoir se consacrer à l’essentiel c’est-à-dire à la prévention de la
pauvreté et de l’exclusion.
Il est évident que les journées passées à convaincre l’administration des finances de
respecter les règles que j’ai rappelées constituent autant de gaspillage d’énergie volée à
l’essentiel.