jeunes à la fois les arts de la scène (car leur promotion est à mes yeux un objectif
fondamental) mais aussi un des plus grands auteurs français du XVIIIème.
De plus, la morale délivrée par cette œuvre me parait tout à fait d’actualité. On
peut faire un parallèle entre les institutions critiquées par Voltaire et celles
d’aujourd’hui. Il est important de reconnaître la légitimité d’une autorité, mais il
ne faut pas basculer dans une obéissance totalement passive qui peut mener au
fanatisme de toute sorte. L’importance est donnée à la critique, à l’objectivité et
à l’ouverture intellectuelle : « Il faut cultiver son jardin » comme dirait Candide,
et non accepter les choses telles qu’elles sont : « tout est pour le mieux dans le
meilleur des mondes possibles », comme le dirait Pangloss.
La maxime de Candide prend tout son sens dans notre époque où notamment la
télévision dicte les comportements, les modes, les façons de penser, où la
conscience sociale est atténuée au profit de l’individualisme. Il est important à
mon sens de prendre conscience qu’il faut devenir un acteur de la vie de tous les
jours, de faire des choix, de décider par soi même et non de se laisser influencer
par des gens, des groupes, des idéologies. Ce message est d’autant plus fort
aujourd’hui, dans un contexte de forte pression sur les personnes, de stress au
travail et dans la vie, dans un contexte de mondialisation et d’inégalités
économiques qui fait ressortir les indépendantismes, les extrémismes ou encore
le nationalisme. Cette œuvre apparaît comme un appel à la raison, à l’échange et
à la réflexion : c’est pourquoi nous aimerions jouer cette pièce en France avec
une équipe de professionnels issus de Belgique, deux pays cousins entre lesquels
les échanges sont fructueux.