Valorisation des campagnes à la mer
Navires Ifremer - IRD - IPEV
La cible de cette étude porte sur la limite updip de la zone de contact entre la croûte avant-arc et la croûte
océanique qui correspond en première approximation à la limite updip de la portion sismogénique de l’interplaque
de subduction. La géométrie de cette grille (Fig. 1, profils en rouge) a été construite sur la base des résultats
d’imagerie sismique de la précédente campagne SISMANTILLES. Cette grille consiste en un ensemble de 7 longs
profils «strike-line» parallèles à la subduction (300 km de long, espacés de 15 km) et de 12 profils perpendiculaires
«dip-lines» (150 km de long, espacés de 25 km). J’ai organisé le traitement de tous ces profils à bord, jusqu’au
stack et migration temps avec une vitesse de 1500 m/s avec le logiciel Geovecteur / Geocluster de la CGG Veritas.
La représentation de ces 12 transects révèle le socle au toit de la croûte avant-arc avec le pendage caractéristique
vers la fosse, jusqu’à des distances de 160-190 km de l’arc volcanique et jusqu’à 5 s temps double sous le fond de
mer. Au-delà de la zone de transition entre le bassin avant-arc profond et le prisme d’accrétion, le toit de la croûte
océanique et le décollement sont imagés avec le pendage caractéristique vers l’arc jusqu’à 70-80 km du front de
déformation et jusqu’à 6-7 s temps double sous le fond de mer avant de le perdre dans le 1er multiple du fond de
l’eau (12-15 km de profondeur). Avec deux des profils de la 1ère campagne, nous disposons de deux profils
supplémentaires allant jusqu’au front de déformation (Fig. 2). Un résultat de premier ordre est la très grande
variation dans le domaine avant-arc de la topographie de son socle d’un profil à l’autre, autrement dit le long de la
subduction. Un deuxième résultat de premier ordre porte sur les structures révélées par migration profondeur
avant-sommation attestant de la déformation active du domaine avant-arc. Ce traitement a été réalisé par Anne
Bécel à l’IFM_GEOMAR sur des profils choisis (Fig. 2, profil E et L) pour leur disposition dans le prolongement des
deux rides asismiques portées par la lithosphère océanique et subductant de manière oblique par rapport à la
direction de convergence.
Le travail d'interprétation en cours permettra de documenter pour la première fois la déformation de la croûte
avant-arc elle-même en réponse à la subduction de reliefs portés par la plaque plongeante. Cette segmentation de
la marge sera à discuter en regard de la sismogénèse.
2 : Structure sismique 2D à l’échelle de l’arc
Les deux profils de tirs réalisés pendant la campagne TRAIL (R/V Merian, PI Flueh) longs de 280 km recoupant
tout l’arc sont en cours d’étude (Fig 1, profils en bleu). Celui du nord, entre la Guadeloupe et la Dominique, est
traité à GEOMAR par un étudiant en thèse sur ces données (W. Weinzierl). Celui du sud, entre la Dominique et la
Martinique, est traité à GeoAzur par un étudiant en thèse avec Audrey Galvé et Philippe charvis (M. Evain).
Ma contribution est de participer à la comparaison de chacun de ces profils avec les profils SMT coïncidents ainsi
qu’avec les résultats de modélisation de la campagne précédente (thèse Estelle Roux, 2007). Une comparaison
entre les deux profils est en cours de préparation pour l’EGU 2010.
3 : Inversion tomographique des tirs enregistrés par le réseau d’OBS
Tous les tirs ayant été enregistrés par les OBS (Fig. 1, profils en rouge et mauve), une inversion tomographique
3D des temps de 1ères arrivées complète la vue 2D que l’on a à partir des profils sismiques. Ce jeu de données a
été partagé en deux sous-ensembles : la partie sud, enregistrée par des OBS du parc GeoAzur est tout
naturellement réalisée par Mikael Evain en thèse dans ce laboratoire et sur ce sujet. La partie nord est réalisée au
laboratoire sous ma responsabilité dans le cadre de l’ATER suivi d’un postdoc de quelques mois de Gaye
Bayrakci. Nous utilisons l’approche développée dans le cadre de sa thèse sur la Mer de Marmara, où les variations
topographiques du socle qui atteignaient 7 km sont ici doubles (15 km).
Une première étape est en cours de réalisation et consiste en l’élaboration d’un modèle a priori pertinent en 3-D,
par l’implémentation des connaissances sur la géométrie du socle à la fois du domaine avant-arc et de la croûte
océanique à partir de l’interprétation des profils MCS (Fig. 1, coupe du bas).