Hanoukka, fête des Lumières Hanoukka (en hébreu: )ח נ וכהest une fête juive, aussi connue sous le nom de Fête des Lumières. Cette fête est célébrée pendant 8 jours à partir du 25 du mois hébraïque de Kislev (novembre-décembre). Il s’agit de la seule fête juive n’ayant aucune source biblique. En effet, les Livres des Macchabées qui en retracent le contexte historique, ne furent pas inclus dans le « canon » juif. Le rituel de Hanoucca porte moins sur la commémoration de ces épisodes de l’histoire juive que sur le Miracle de la Fiole d’Huile, lequel est consigné dans le Talmud (TB Chabbat 21b), mais pas dans les Livres des Macchabées (bien que 2 M 1:18 et seq. rapporte une histoire de contenu similaire, mais situé à l’époque de Néhémie) Histoire(s) de Hanouka La révolte des Hasmonéens L’épisode historique se déroule vers -165 en Judée, qui est sous la domination des Séleucides depuis la victoire d’Antiochos III sur Ptolémée IV en -200. Au moment des événements commémorés par Hanoucca, le pays est gouverné par Antiochos IV qui, d’après les Livres des Macchabées impose aux Judéens les pratiques païennes en vigueur chez les Grecs, et frappe d’interdiction l’étude de la Torah et, plus généralement, la pratique des préceptes du judaïsme sous peine de mort. Il est possible que certains Juifs se soient alors réfugiés dans les montagnes et aient lutté épisodiquement contre les Grecs, mais l’événement déclencheur de la révolte se déroule, d’après le Premier Livre des Macchabées, dans la petite ville de Modiin. Les Grecs auraient ordonné au dirigeant de la ville, Mattityahou (Mattathias) HaCohen (le Prêtre), petit-fils de Hasmonaï (d’où le nom de la famille : les Hasmonéens), de sacrifier un porc à leurs divinités. Outré, Mattathias, refuse, mais un Juif hellénisé se porte volontaire pour « collaborer » sans contrainte. Il est sur le point d’abattre la bête quand Mattathias le poignarde, ainsi que le dignitaire grec présent sur place. Puis, il appelle à la révolte ceux qui restent fidèles à la Loi de YHWH et à Son Alliance. Sachant qu’ils seraient désormais traqués sans merci, Mattathias, ses fils et leurs fidèles s’enfuient dans les montagnes. Les Juifs observants, regroupés sous le nom de Hassidim (les Intègres, qui ne partagent avec le mouvement ultra-orthodoxe né en Europe de l’Est que le nom) avant d’adopter le surnom de leur chef légendaire, Yehouda haMaccabi, mènent alors une guerilla violente et sanglante, aboutissant en -165 à l’expulsion des Séleucides (pourtant en nombre et en technologie supérieurs, disposant entre autres d’éléphants de guerre) hors des frontières de Judée et à la reprise de Jérusalem. Antiochus lui-même mourut sur le chemin qui mène à Jérusalem. Cependant, la victoire sera payée au prix fort. La plupart des combattants et de leurs chefs, à commencer par Juda Macchabée, trépassent de mort violente. Les victimes dont font état les Livres furent si nombreuses que le terme Macchabée, qui signifiait à l’origine « Marteau » [qui écrase les ennemis], à moins qu’il ne soit un acronyme de Mi Kamokha Baelim YHWH (Qui est comme Toi parmi les puissances, YHWH), devint synonyme de « cadavre ». Une fois parvenus au Temple de Jérusalem, les Macchabées procèdent à la purification du lieu saint profané par les Grecs. Une fête de huit jours Les Juifs célèbrent moins cette victoire que le Miracle de la Fiole d’Huile ayant duré huit jours, selon le Talmud. Par le terme « lamèhadrine » (litt., « du plus magnifique »), les Sages indiquent que les Hasmonéens, prêtres et marchands d’huile de leur état, savaient en réalité comment faire durer une flamme, en utilisant les longues mèches des jours d’été au lieu des mèches d’hiver. Cependant, la flamme ainsi obtenue aurait dû être frêle et pour ainsi dire pathétique. Le miracle aurait donc été qu’elle brilla intensément, glorieusement, réchauffant le cœur, raffermissant la foi de ceux qui l’avaient perdue, comme de ceux qui l’avaient gardée. Pour certains, le miracle est imputable à certaines propriétés de l’huile, un « grand crû ». Pour d’autres, la vision de la flamme, fût-elle frêle, eut le même effet sur les Judéens que si elle avait été glorieuse. Il n’est fait nulle mention de ce miracle dans les sources non-talmudiques. Les livres deutérocanoniques hébreux des Macchabées donnent d’autres raisons pour les huit jours de Hanoucca : 1 Macchabées (4:56- 59) dit que « pendant huit jours, ils fêtèrent la redédication de l’autel. Puis Juda et ses frères, ainsi que toute la congrégation d’Israël décrétèrent que les jours de la rédedication...seraient observés...chaque année...pendant huit jours », et 2 Macchabées précise que « les Juifs célébrèrent joyeusement pendant huit jours comme lors de la Fête des Cabanes. » 2 Macchabées livre une autre explication, également consignée dans le Talmud : les huit jours commémoreraient la mort d’une mère (nommée Hannah dans le Talmud) et de ses sept fils; Ceux-ci furent torturés, puis exécutés pour avoir refusé de transgresser en mangeant du porc et en se prosternant devant une statue; Hannah elle-même se suicida après leur mort; Cette histoire forme la base du principe de yehareg vèlo ya’avor (être tué plutôt que de transgresser, dans 3 circonstances: 1- Devoir tuer soi- même une tierce personne innocente 2Commettre un adultère 3- Servir une idole) Selon un enseignement talmudique similaire, les huit jours de Hanoucca seraient une allusion aux huit jours du nouveau-né au moment de sa circoncision, pratique interdite par le pouvoir séleucide. De la commémoration historique à la célébration religieuse. Historiquement, Hanoucca commémore une double victoire : le triomphe spirituel des valeurs du judaïsme, concrétisées dans la Torah, et symbolisées par la Menorah (la Torah est comparée à la lumière) sur la civilisation hellénistique, considérée comme porteuse de ténèbres. Ceci ne vise pas tant les aspects déplaisants aux Juifs comme l’idolâtrie ou les sports (les athlètes devaient concourir nus, ce qui passait pour obscène aux yeux des Judéens), que l’adoption de règles qui, pour contenir du bon, n’étaient pas les leurs et les confinaient in fine à la faute, puis à la perte de leur identité. la victoire physique des Juifs, menés par les Hasmonéens sur les légions séleucides syriennes d’Antiochus IV en -165, victoire qui rendit l’indépendance (autonomie) à la Judée ainsi qu’une partie de la terre d’Israël. Cependant, Hanoucca célèbre moins ces faits que le Miracle de la Fiole qui s’ensuivit. Ceci s’explique d’abord par la réticence du judaïsme à fêter une victoire, où la tentation de méconnaître la « main » de Dieu au profit du génie militaire et stratégique humain est trop importante. Ensuite, parce que les Hasmonéens devinrent quelques générations plus tard le symbole d’oppression et de décadence, surtout après que, hérésie suprême, un descendant des Cohanim se nommât roi, ce qui représentait une usurpation du pouvoir, celui-ci ne pouvant revenir qu’à un enfant d’ascendance davidique. La guerre civile qui s’ensuivit fut jugée d’autant plus déplorable qu’elle ne s’acheva que par l’arrivée des légions de Pompée, invitées à arbitrer le différend. Ceci marqua le début de la conquête romaine de la Judée, qui devait s’achever par sa destruction et le second exil des Juifs, à l’époque où les docteurs de la Mishna discutaient des lois de Hanoucca, parmi d’autres. La redédication du Temple et le Miracle de la Fiole sans lequel il n’aurait pu avoir lieu (selon le Talmud) ne véhiculaient en revanche que des aspects positifs et immuables. Le cruchon d’huile d’olive devint une métaphore de la miraculeuse survie du peuple juif au long de milliénaires d’épreuves et de tribulations. Hanoucca dans les grands Textes Dans le Tanakh Si la fête de Hanoucca n’est pas mentionnée dans le Tanakh (la Bible), le terme qui provient de la racine ח נכ, qui signifie « édifier, inaugurer », s’y trouve lors de l’inauguration de l’autel en Nombres 7, et lors de l’inauguration du Temple de Salomon, dans le Livre des Rois. On le retrouve dans le nom biblique de ח נ וךHénoch, car il est l’édificateur d’une ville, et dans le ‘( ח י נ וךHinoukh, éducation, c’est-à-dire édification des enfants). Il est de coutume avant d’inaugurer une maison dans laquelle on compte vivre, de se réunir et de prier ; cette cérémonie est appelée « ( » ב ית ח נ וכתHanūkat Bayit). Dans la Septante L’histoire de Hanoucca est préservée dans les deux premiers Livres des Macchabées. On y trouve également (M%201%3A18 2 M 1:18 et seq.) une histoire similaire au Miracle de la Fiole, mais nettement plus ancienne, selon laquelle lors du rallumage du feu de l’autel par Néhémie était due à un miracle qui se produisit le 25 Kislev, et aurait joué un grand rôle dans le sélection de cette date par Juda Macchabée pour réinaugurer l’autel du Temple. Dans le Talmud Le miracle de Hanoucca est décrit dans la Gemara du traité Chabbat 21b[1]. Ayant chassé les profanateurs du Temple, les vainqueurs s’aperçoivent qu’il ne reste pratiquement plus d’huile consacrée, à l’exception d’une fiole scellée par Yohanan le Cohen Gadol. Cependant, elle ne pourrait éclairer la Menorah que pendant un jour alors que le processus de fabrication d’huile en requiert huit. Ils l’utilisent néanmoins, et miracle, la Menorah brille de tous ses feux durant les huit jours. Le Talmud présente trois coutumes: 1. Allumer une lumière chaque nuit par foyer 2. Allumer une lumière chaque nuit par membre du foyer 3. La méthode la plus pieuse fait varier le nombre de lumières chaque nuit. L’école de Shammaï, se basant sur les sacrifices de Souccot où le nombre de bœufs diminue chaque jour, propose de commencer avec huit lumières et de terminer avec une, tandis que l’école de Hillel est d’avis qu’il faut les allumer par ordre croissant. C’est cette opinion qui l’emporte. Excepté les situations dangereuses, la hanoukkia devrait être placée à la fenêtre donnant sur la rue. Joseph ne pouvait croire que ces lumières pouvaient symboliser la liberté obtenue par les Juifs le jour commémoré par Hanoucca. Et Rachi, commentant Chabbat 21b, dit que leur but est de rendre le miracle (de la Fiole) public. Hanoucca est aussi mentionnée dans la Mishna plus ancienne du traité Meguila (TB Meguila 30b). Par ailleurs, une retombée majeure mais méconnue de Hanoucca sur la pratique du judaïsme (yehareg vèlo ya’avor Mishna Yoma 8:6; T.B Yoma 85a et b; Ketouvoth 5a) est rapportée en 1 M 2:29- 48 : des Hassidim se font surprendre à Chabbat par l’ennemi et préfèrent se laisser tuer qu’enfreindre le Chabbat ; cette tragédie conduit alors à établir le Pikouah nefesh: il est désormais obligatoire de transgresser les lois du judaïsme, fût-ce celles du Chabbat, afin de préserver ou de sauvegarder une vie, à l’exception des trois cas de péché dans lesquels la mort est préférable, à savoir le meurtre, le viol et l’idolâtrie. Certains Sages tirent d’autres enseignements de ce nom Hanoucca peut être décomposé en deux mots, « Hanou- » (« ils se sont reposés ») & « -cca » (« le 25 », valeur numérique de )ה» כ: le 25 du mois de Kislev, les Macchabées purent enfin se reposer, la guerre était gagnée. Selon I Macc. 1:59, le 25 du mois, les Grecs sacrifiaient à leurs divinités sur l’autel de YHWH. Bien que ce mois ne soit pas précisé dans ce verset, le nom de Kislev apparaît un peu plus haut. Quant au verset suivant, il indique que les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants furent massacrées. Le fait d’avoir redédicacé le Temple trois ans plus tard et d’y faire resplendir la ménorah serait donc la conséquence d’un choix délibéré des Macchabées. La fête des Lumières est célébrée le 25 parce que le mot ‘Or, « Lumière », est le 25e mot de la Torah : [Yehi] ‘Or, [YHY] AWR, Que la Lumière soit ! Hanoucca est aussi un notarikon en Hébreu pour הלל כב ית והלכה נר ות ’חhuit bougies et la halakha est comme Bet Hillel ». Il s’agit là d’un moyen mnémotechnique évoquant une controverse entre l’école de Hillel et celle de Shammaï concernant la façon adéquate d’allumer les bougies de la Hanoukkia. Shammaï suggérait de commencer avec 8 bougies et d’en réduire le nombre à chaque nuit, alors que Hillel proposait de commencer avec une bougie et d’en ajouter 1 à chaque nuit. La halakha suivit l’avis de Hillel. 3593 / 3596 : Antiochus IV souille le Temple de Jérusalem qu’il voue aux dieux de L’Olympe. Les séleucides massacrent les Juifs En 3593, la Judée est depuis plus de trente années vasal de l’empire séleucide, et Jérusalem, le théatre d’intrigues politiques. A cette date, des Juifs et des Cohanim, des Prêtres, qui ne sont pas apte au statut de Grand Prêtre, complotent pour s’emparer de la charge pontificale aux mépris de la loi juive. Cette même année, et profitant des discordes, Antiochus IV charge les légions séleucides de s’emparer de la Judée et de Jérusalem. Ces derniers pénètrent par ruse dans le pays, durant le jour du repos, le Chabat, puis, massacrent durant trois jours près de 40 000 juifs opposants au culte gréc hellénisant. Leurs biens sont spoliés et leurs familles vendues comme esclaves sur les marchés de l’empire. Le roi séleucide décrète sous peine de mort l’interdiction des célébrations du jour de Roch-Hodech ou la néoménie, du respect des lois du Chabat et de la circoncision. Il souille le Temple de Jérusalem qu’il voue aux dieux de l’Olympe, instaure le culte de Zeus, place de faux prêtres au service du Temple de Jérusalem, et organise des orgies et sacrifices des truies. L’Acra, la citadelle militaire des séleucides chargée de faire régner l’ordre, est construite face au Temple. Les sacrifices païens sont obligatoires dans toutes les villes et villages du pays, et Jérusalem est placée sous l’autorité du gouverneur Philippe : « Le 15 kislev 3593, le roi construisit l’abomination de la désolation sur l’autel des holocaustes. Quand aux Livres de la Loi, ceux qu’on trouvait étaient jetés au feu après avoir été lacérés ». livre des Maccabées I. Le 25 kislev, un sacrifice est offert en l’honneur du roi séleucide au Temple de Jérusalem, contre la volonté des membres du Sanhédrine et des Sages, qui sont arrêtés et torturés. Antiochus IV charge le légat de Samarie Appolonius, d’interdire l’étude de la Torah et de procéder à un autodafé de tous les ouvrages hébraïques, puis, instaure dans tout le pays le droit de cuissage. De nombreux Juifs quittent la Judée, et certains s’installent à Alexandrie. Le don de soi Lors de cette période de trouble et de terreur, l’historiographie juive rappelle l’épisode héroïque de Hana et de ses sept fils. Ils seront tués publiquement l’un après l’autre par les autorités séleucides pour avoir refuser d’abjurer leur foi ; « Hal Kidouch Ha-Chem », pour la « sanctification du nom de Dieu ». A ce célèbre récit, les sources témoignent aussi de l’épisode du vieux prêtre Eléhazar qui mourut lui aussi en martyre. Aussi, les Samaritains de la région de Sichem informeront les autorités séleucides que ces derniers n’ont aucun lien de parenté avec le peuple juif, et affirmeront descendre des Perses et des Mèdes. Ils consacreront leur Temple aux dieux grecs et feront serment d’allégeance au régime des séleucides, tout en conservant leurs rites. C’est suite à ses événements que vont se révolter les Juifs sous la banière des Hasmonéens et que sera célébrée la fête de Hanoukah. 3595 / - 166 3595 / 3622 - La révolte des Hasmonéens. La révolte de Matityahou de Modîn. En l’an 3595, les Juifs de Judée vivent depuis plusieurs années sous le coup de rudes persécutions des gouverneurs séleucides. L’état de servitude, l’interdiction de la pratique du culte, d’apporter en holocauste les sacrifices quotidiens au Temple de Jérusalem, le Korban ha-Tamid, ainsi que les assassinats arbitraires orchestrés par Antiochus IV provoquent la colère et la révolte des Juifs. Celle-ci est conduite par Matityahou, le fils de Yohanane Cohen Gadol. Il est le père de cinq fils nommés Yohanane alias Jean, Yéhoudah alias Judah I, Eléhazar I, Yonathane alias Jonathan I et Chimhon I alias Simon I. Ils donneront tous leurs vies pour que cèsse l’oppression des séleucides et des héllénisants, et qu’à nouveau, le peuple juif soit indépendant et libre de pratiquer leurs lois. Yohanane, le père de Matityahou, est l’ancien Cohen Gadol, le Grand Prêtre Onias III. Cette famille est célèbre sous le nom générique des Hachmonaïm, les Hasmonéens, elle est issue de la caste des Cohanim et est originaire de la région de Modîn. Matityahou charge Judah I de recruter des hommes dans tout le pays, tandis que des Juifs hellénisants informent l’inspecteur Philippe et les autorités de l’insurrection qui se prépare. Lors d’un premier conflit, les Hasmonéens repoussent quelques soldats séleucides dirigés par Philippe, ainsi que des mercenaires nubiens à leur solde, puis, ils entrent dans le maquis. Immédiatement, ils organisent la résistance. Puis, ils lancent des campagnes visant à libérer le Temple de Jérusalem qui avait été souillé, et également, à ce que la circoncision qui avait été interdite sous peine de mort soit de nouveau pratiquer. C’est à la suite à vingt six années de durs combats et de négociations, puis suite au miracle de Hanoukah, que se dressera à nouveau un royaume juif sous l’autorité politique des « Prêtres-Rois », la dynastie des Hasmonéens. Celle-ci débutera en 3622 par le règne de Simon I et perdurera durant 103 ans Les Hasmonéens, qui sont appelés aussi les Maccabee, constituent la première armée juive face aux puissantes armées séleucides. Ils mettront fin aux persécutions des grecs et de leurs complices juifs héllénisants après plusieurs années de conflits armées. Leur devise inscrite sur leur drapeau était Mi Khamokha Ba-Hélim ha-Chem, littéralement : « Qui (est comme Toi Dieu !!!) t’est comparable parmi les puissants », acronyme de MaKaBhY, d’ou leur surnom de Maccabee. A la tête des opérations militaires, Judah I et ses frères écraseront toutes les légions séleucides auxquelles s’étaient alliés des mercenaires originaires d’Anatolie, de Gaule, d’Egypte, de Macédoine et de Perse. Ils exécuteront Appolonius, qui avait été dépêché sur place afin de rétablir l’ordre et de superviser la conversion forcée des Juifs. A Beth-Horon, lors d’un second conflit armé, Judah I infligera une sévère défaite aux séleucides conduits par le légat de Syrie Cyron, allié à des juifs hellénisants. Quelques survivants battront en retraite et se réfugieront chez les Philistins. Un petit nombre d’hommes contre une grande armée... Cette même année 3595, suite à la révolte des Juifs et aux victoires menées par les Hasmonéens, Antiochus IV charge le Régent Lysias et le chef des armées Nicanor de conquérir la Judée et de s’emparer de Jérusalem. Mais aussi, de massacrer sa population afin de coloniser tout le pays. De son côté, Antiochus IV, qui est soutenu par des mercenaires originaires des îles grecques, part mater en Perse une rébellion d’opposants au régime des séleucides. Lors d’un ultime combat et à la tête de 3 000 hommes, les Hasmonéens lancent une attaque contre les troupes des généraux Gorgias et Ptolémé. Une armée composée d’environ 46 000 soldats qui avait été placée sous les ordres de Nicanor. Malgré la supériorité en nombre, les deux généraux sont vaincus, provocant la stupeur et la fuite de Nicanor. Suite à cette célèbre victoire, Judah I ménera d’autres campagnes jusqu’en Syrie, afin de combattre deux autres chefs militaires grecs, Bachidès et Timothéos. C’est aussi là que se cache Philippe qui sera tué au cours des combats. Lors d’une dernière tentative menée par Lysias, les troupes séleucides parviendront à Beth Tsour où elles seront défaites par Judah I. Antiochus IV, qui est mis au courant des succès des Hasmonéens, modifie le statut imposé aux Juifs, comme en témoigne le livre des Maccabee II : « Le roi Antiochus au Sénat des Juifs et autres Juifs, salut. Les Juifs auront l’usage de leurs aliments spéciaux et de leurs lois comme auparavant, etc.». Matityahou et ses cinq fils font leur entrée au Temple de Jérusalem qu’ils purifient des souillures et des idolâtries grecs. Matityahou oint son fils Judah I Grand Prêtre, avant de décéder cette même année le 15 héchvan. Les livres des Maccabee Il existe trois livres qui retrace l’histoire des Maccabee. Le premier livre des Maccabee I est rédigé en hébreu et fut traduit en grec. Il retrace les événements depuis Antiochus IV Epimane dit le Fou, sous lequel éclata la révolte des Hasmonéens, jusqu’à la mort du roi Simon I ben Mattathias. Ces ouvrages font partie, au même titre que d’autres ouvrages juifs, des « Séfarim Hytsonyim ». C’est à dire, que ces ouvrages sont considérés comme extérieur au corpus Biblique, le Tanakh, c’est-à-dire qu’ils n’en font pas partie. Bien que ces derniers soient à l’origine du miracle des bougies de Hanoukah, il ne fut pas pardonné à cette famille d’avoir transgresser la loi établit en Israël, et qui consiste à ne pas conjuguer le statut de roi avec celui de Cohen Gadol, de Grand Pêtre. C’est également pour ses raisons qu’il n’existe pas de « Méguilat Hanoukha », et qu’il n’existe aucun chapitre spécifique dans le code des lois juives, la Michnah. 3596 / - 165 Le Miracle des huit jours de « Hanoukah » ou la fête des Candélabres. Le 24 kislèv 3596, les combats cèssent entre les Juifs et les grecs. Suite aux victoires des Hasmonéens contres les armées séleucides, le décret qui interdisait l’étude de la Torah sous peine de mort, ainsi que la pratique de la circoncision est aboli par Judah I. Le Temple de Jérusalem ainsi que le Grand Autel, le , qui avaient été souillés par la présence d’idoles de Bahal, de Zeus, et par des sacrifices de porcs, sont purifiés et restaurés par les Cohanim, les prêtres, selon la loi juive. Le 25 kislèv, lors de sa restauration, les prêtres trouvent une fiole d’huile d’olive pure, cachetée de sceau des prêtres, et utile à l’allumage du Candélabre en or à 7 branches, la Ménorah. Malgré que la quantité ne soit suffisante pour l’allumage d’une journée, la fiole durera miraculeusement huit jours, le temps pour les prêtres d’en fabriquer de nouveau. Depuis, chaque année à cette même date, fixée le 25 kislèv par le Grand Sanhédrine, en souvenir du miracle et de l’heureux dénouement, les Juifs sont tenus d’allumer dans chaque foyer un Candélabre de huit bougies selon le code des lois et coutumes de la fête de Hanoukah ou des Candélabres. Le terme hébraïque de Hanoukah, qui est le nom donné à cette fête, signifie Inauguration ou Dédicace. Nommée ainsi en souvenir de la cérémonie d’inauguration du Temple et de l’allumage du Candélabre par les prêtres, affirmant ainsi son rejet pour la culture païenne et l’idolâtrie sous toute ses formes. Les exégètes proposent une deuxième lecture du mot Hanoukha : « Hanou », c’est à dire : « ils se sont reposés », et de « Kah », dont la valeur numérique est de « 25 ». Un an plus tard, le 25 kislèv 3597, le Sanhédrine fixera les règles de la fête des Candélabres, une fête désormais incluse dans le compte des 7 lois rabbiniques déduites de la Torah. Celles ci s’ajoutent aux comptent des 613 commandements de la Torah. Une lettre est envoyée aux communautés juives d’Egypte et de Babel afin de les informer de cette institution et fête nationale. Les Sages du Talmud commentent la raison pour laquelle la fête de Hanoukah a été instituée : « Le vingt-cinq kislev commencent huit jours, durant lesquels on ne prononce pas d’oraison funèbre et on ne jeune pas, ceci, parce que, lorsque les Grecs pénétrèrent dans le sanctuaire de Jérusalem, ils profanèrent toutes les huiles consacrées au Temple. Mais quand les Hasmonéens vainquirent l’ennemi, ils ne trouvèrent qu’une fiole d’huile portant l’authentification et sceau du grand prêtre. Cette fiole qui devait brûler un jour, brûla miraculeusement huit jours durant. L’année suivante les Sages fixèrent ces 8 jours pour la louange et la reconnaissance à l’Eternel », Talmud de Babylone traité Chabat 21-a. Le 1er soir, soit le 24 kislèv au soir (nuit du 25), on allumera à l’aide du Chamach une seule bougie. Elle est placée du côté droit du Candélabre. Le second soir, on allumera deux bougies, toujours à l’aide du Chamach, le troisième soir on allumera trois bougies, et ainsi de suite jusqu’au huitième soir. Il faut préciser que, pour le deuxième jour et au-delà, on allumera en premier la bougie qui se trouve à gauche en se déplacent vers la droite. Le « Chamach » est la bougie supplémentaire qui sert à allumer les huit bougies. Le vendredi soir, veille du Chabat, on allumera évidemment les bougies de Hanoukah avant les bougies du Chabat. Les soirs de Hanoukah, les enfants ont la coutume de jouer à la toupie, la Sévivon en hébreu, ou Dreidel en yiddish. Car pendant cette période d’oppression et d’interdiction d’étudier la Torah sous peine de mort, les enfants jouaient à la toupie et guettaient l’arrivée des soldats. Ainsi, ils pouvaient prévenir de tout danger ceux qui étudiaient. Sur chacune de ces faces, une lettre hébraïque est inscrite, symbolisant le grand miracle qui s’était produit à Jérusalem ; la lettre « Noun » pour le mot Ness ou miracle. La lettre « Guimel » pour le mot Gadol ou grand. La lettre « Hé » pour le mot Haya tiré du verbe être au passé. Et la lettre « Chin » pour le mot Cham ou là-bas. 3597 / - 164 Antiochus IV tombe devant Jérusalem Empire séleucide - 3597 / 3599 : Antiochus V Eupator En l’an 3597, dès son retour de campagne de Perse Antiochus IV lance une opération militaire destinée à mater l’insurrection des Hasmonéens. Devant les murailles de Jérusalem et lors de rudes combats, le roi tombe de son char. Il est conduit à Babel où il décédera de ses blessures et de maladie. Alors que l’héritier Antiochus V Eupator est encore mineur, une guerre de succession pour la Régence éclate entre Lysias et Philippe, un proche d’Antiochus IV.