dirigé contre une protéine précoce du CMVH [2].
Cette technique de culture rapide qui a remplacé la culture traditionnelle permet d'obtenir des
résultats en 48 heures avec une meilleure sensibilité que la technique classique.
L'antigénémie pp65
Cette technique dont le principe est simple permet de détecter et de quantifier la virémie à
CMVH (c'est-à-dire le nombre de cellules sanguines circulantes infectées par le CMVH en
phase réplicative) [3]. Il existe deux kits commerciaux permettant de réaliser ce test dans de
bonnes conditions de reproductibilité. Le sang est recueilli dans un tube contenant un
anticoagulant et, après lyse des globules rouges, les leucocytes sont déposés sur une lame. La
présence du CMVH dans les leucocytes est révélée par immunofluorescence à l'aide d'anticorps
monoclonaux dirigés contre la protéine du tégument pp65. Les cellules positives présentent une
fluorescence nucléaire caractéristique (figure 1).
La détection de l'antigénémie pp65 est beaucoup plus sensible que la culture virale pour
détecter une virémie à CMVH et a largement supplanté cette dernière [3-5]. Elle a aussi
l'avantage d'être quantitative puisque l'on peut estimer le nombre de cellules positives pour 100
000 leucocytes déposés sur la lame. Cependant, cette technique, en théorie réalisable dans
n'importe quel laboratoire équipé d'un microscope à fluorescence, reste longue et fastidieuse, à
la fois pour la préparation et pour la lecture des lames. Par ailleurs, elle est peu informative en
cas de leucopénie.
Les techniques de biologie moléculaire : l'amplification génique
(polymerase chain reaction ou PCR)
Les techniques de biologie moléculaire sont de plus en plus utilisées pour le diagnostic des
infections à cytomégalovirus. Elles présentent en effet l'avantage, par rapport aux techniques de
culture cellulaire ou à l'antigénémie pp65, d'être réalisables de manière différée sur des
prélèvements stockés congelés, et d'être rapides, sensibles et automatisables. De nombreuses
techniques « maison » ont été mises au point dans les laboratoires de virologie avant que
n'apparaissent quelques trousses commerciales encore peu diffusées. Ces techniques peuvent
être réalisées sur de nombreux prélèvements (plasma, leucocytes, urines, LCR, biopsies, liquide
amniotique).
Les techniques de PCR qualitative ayant l'ADN viral pour cible
Ces techniques sont d'une très grande sensibilité, en particulier lorsqu'une double PCR (PCR
nichée) est utilisée. De nombreux laboratoires de virologie disposent d'une PCR CMVH «
maison » et actuellement une trousse commerciale est disponible : il s'agit du kit Amplicor CMV
de Roche Diagnostic System basé sur l'amplification du gène de l'ADN polymérase virale.
L'avantage de ces techniques est leur très bonne sensibilité. Ce type de PCR va donc être un
outil précieux dans tous les cas où l'on veut pouvoir détecter la présence de CMVH sans risque
de faux négatif. Ainsi, par exemple, une PCR négative dans le liquide amniotique permet
d'exclure le diagnostic d'infection du fœtus en cas de suspicion d'infection maternofœtale à
CMVH. Ces techniques détectent l'ADN du CMVH, qu'il provienne de virus en phase de
réplication ou de virus en phase de latence ; ainsi ces techniques seront difficiles à interpréter
pour le diagnostic des réactivations virales dans le cadre du suivi des patients immunodéprimés.
Les techniques de PCR qualitatives ayant les ARN messagers viraux pour
cible
Ces techniques qui amplifient les ARN messagers viraux permettent de détecter uniquement les
virus en phase de réplication active, contrairement aux techniques précédemment décrites.
Plusieurs équipes ont développé des techniques de PCR basées sur ce principe [6] et une