
L'ulcère chronique est une perte de substance détruisant la muqueuse, la sous-
muqueuse jusqu'à la musculeuse, le fond de l'ulcère est occupé de tissu conjonctif
avec un infiltrat inflammatoire présentant des capillaires dilatés ; après plusieurs
poussées, un processus de sclérose tend à gagner vers la profondeur atteignant la
séreuse.
La perte de substance dans l'ulcère aigu peut se limiter à la muqueuse et la sous-
muqueuse, mais peut traverser la musculeuse et perforer la séreuse. Il n'y a pas de
fibrose.
Il. Facteurs étiologiques
1. Facteurs génétiques
Les données concernent surtout l'ulcère duodénal. Il est trois fois plus fréquent chez
les descendants de premier degré des patients ayant un ulcère duodénal. Les
patients ayant des ulcères duodénaux sont plus fréquemment de groupe sanguin O.
2. Tabagisme
Le tabagisme est associé à une augmentation de la fréquence d'ulcère duodénal et à
une réponse diminuée au traitement.
3. Anxiété chronique et stress
Ils peuvent jouer un rôle dans l'exacerbation de l'activité d'un ulcère.
4. Helicobacter pylori (Hp)
Bacille spiralé Gram négatif multiflagelle avec une affinité pour un environnement
microaérophile ; le germe n'envahit pas les tissus, il réside dans le gel muqueux
enrobant les cellules épithéliales.
La colonisation duodénale par Helicobacter pylori est limitée aux régions de
métaplasie gastrique. C'est un facteur important dans la pathogénie ulcéreuse.
Cette bactérie est retrouvée dans 90 % des ulcères duodénaux au niveau de la
muqueuse antrale et dans 70 % des ulcères gastriques. Il est démontré que son
éradication entraîne la cicatrisation durable de l'ulcère duodénal et gastrique. Cela
peut correspondre à un simple facteur permissif puisque la bactérie est fréquemment
retrouvée dans des populations présentant une pathologie gastrique non ulcéreuse.
La vie en collectivité constitue le facteur de risque de transmission le plus important.
L'infection se transmet de proche en proche au sein de petits foyers endémiques.
Des cas de transmission professionnelle ont été rapportés (endoscopistes). Le
mécanisme de transmission d'Helicobacter pylori reste mal connu. Le modèle le plus
cohérent est celui d'une transmission inter-humaine directe principalement acquise
pendant l'enfance, le passage de bactéries se faisant directement à partir de la
salive, du liquide gastrique ou des selles.