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UE 4 Appareil Respiratoire
Pr. Peyrat-Détis
Podcast : n°9
Promo : P2 Enseignant : Pr. Elsa Peyrat-Détis
Ronéiste : GAMBLIN Pierre-Louis
Pneumothorax
I. Définition
II. Pneumothorax
1. Physiopathologie
2. Examen clinique
3. Examen(s) complémentaire(s)
4. Traitement
III. Conseils à donner aux patients
IV. Récidives
1. Risques des récidives
2. Prévention des récidives
Préambule :
Objectifs d’enseignements tels que définis dans le programme de l’ECN :
Diagnostiquer un pneumothorax
Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient
I. Définition
Le pneumothorax est défini par l’entrée d’air dans l’espace pleural :
Soit au travers d’une brèche dans la plèvre viscérale,
Soit au travers d’une brèche dans la plèvre pariétale (pneumothorax traumatique : par arme blanche,
par embranchement du poumon par une côte par exemple)
L’entrée d’air dans l’espace pleural via la plèvre viscérale résulte soit de la rupture d’alvéoles périphériques,
de blebs, ou de bulles d’emphysèmes.
Plus rarement, il peut s’agir de la rupture de processus nécrosant du parenchyme pulmonaire (abcès, caverne
tuberculeuse ou cancer).
II. Pneumothorax
1. Physiopathologie
Pneumothorax spontané :
- Idiopathique : homme jeune longiligne, rupture de blebs, FDR (Facteur de Risque Majeur) =
tabac, récidive dans 30 % ces cas
- Secondaire : pathologique respiratoire sous jacente (+ fréquemment BPCO et emphysème ;
parfois de l’asthme ou de la mucoviscidose avec risque de pneumothorax de l’ordre de 8 à 20 % ;
et très rarement des cas de pneumothorax liés à des fibroses, des cancers, des infections
parenchymateuses nécrosantes). Dans de rare cas il s’agit d’un pneumothorax cataménial quand
il existe de l’endométriose chez les femmes.
Pneumothorax traumatique :
- Plaie par arme à feu ou blanche, hyperpression thoracique (dans la plongée sous marine)
- Iatrogène : ponction pleurale, pose VVC (Voie Veineuse Centrale), ventilation mécanique
(barotraumatique)
2. Examen clinique
La première chose, interroger le patient pour savoir si il est tabagique et connaître ses antécédents
respiratoires (BPCO, asthme, mucoviscidose).
Au niveau de l’examen clinique, on recherchera :
Les signes fonctionnels :
Douleur thoracique :
- Brutale, homolatérale, latérothoracique ou postérieure
- Rythmée par la respiration (augmentation à la toux)
- Survenant presque toujours au repos
- S’estompe souvent rapidement (donc quand le patient arrive rapidement aux urgences,
si il n’a plus mal, ceci n’élimine pas un diagnostic de pneumothorax)
Dyspnée d’intensité variable, inconstante
Toux sèche irritative
Aucun symptôme
Les signes physiques :
Hémithorax normal ou distendu et moins mobile
Diminution du murmure vésiculaire (à l’auscultation)
Abolition de vibrations vocales (à la palpation)
Tympanisme (à la percussion)
Orientation étiologique (traumatique)
Les signes de gravité :
Dyspnée
Polypnée ≥ 25/min
Cyanose
Malaise
Hypotension
Tachycardie 120/min
Bradycardie ≤ 60/min
PNO (Pneumothorax) bilatéral
Il peut y avoir, voir de façon rare, une tamponnade gazeuse. C'est-à-dire que lors du pneumothorax, il y a
des gènes au retour veineux au niveau des veines cave sup et inf amenant à une chute tensionnelle majeure
et à des signes d’insuffisance ventriculaire droite. Bien entendu, il faut faire en urgence une exsufflation.
3. Examen(s) complémentaire(s)
Radiographie thoracique de face en inspiration en urgence (premier examen complémentaire à
faire) permet de mettre en évidence :
- Hyperclarté périphérique
- Taille du pneumothorax qu’on appelle « conflé » (elle le dit à l’oral et je ne sais pas si c’est
ça) s’il est décollé de haut en bas
- Compression avec déplacement du médiastin
- Recherche de complications (brides, liquide) et parenchyme sous jacent
RT (Radiographie Thoracique) en expiration n’est pas systématique car elle risque d’aggraver le
pneumothorax !
Le scanner est à réserver aux formes traumatiques, secondaires (chez patients BPCO,
emphysémateux, etc...) ou de doute diagnostique (bulle d’emphysème).
Voici une radiographie thoracique de face où l’on peut noter l’hyperclarté périphérique avec une rétractation
du poumon au niveau du hile. Il s’agit bien entendu d’un pneumothorax « conflé » qui est décollé de haut en
bas.
4. Traitement
O2 nasal (oxygénothérapie nasal)
Antalgiques (puisque en général c’est douloureux)
Substitution nicotinique si besoin
Abstention
Exsufflation à l’aiguille (ou au petit cathéter) par voie thoracique antérieure, en dehors de la ligne
médio-claviculaire, au niveau du 2 ou 3ème EIC
Drainage pleural par voie thoracique antérieure ou axillaire (ligne axillaire moyenne, 4 ou 5ème EIC)
L’abstention ne s’envisage (figure 15) :
- Que pour les pneumothorax spontanés idiopathiques peu ou pas symptomatiques (absence de
dyspnée)
- Que pour les petits pneumothorax spontanés idiopathiques (surtout). Rappel : on définit un
pneumothorax comme étant de « grande taille » comme un pneumothorax comportant un
décollement sur toute la hauteur de la ligne axillaire, c'est-à-dire de haut en bas.
Le drainage pleural est recommandé en 1ère intention si :
- Pathologie pulmonaire sous-jacente
- Pneumothorax bilatéral
- Epanchement pleural associé
- Patient ventilé
III. Conseils à donner aux patients
Toujours un sevrage tabagique
Repos : pas de preuve formelle pour limiter l’activité physique des patients…
Contre-indication (CI) temporaire pendant 3 semaines :
- Efforts à glotte fermée (discuté… et pas validé par l’ensemble des écoles)
- Vols en avion pressurisé
CI définitive :
- Plongée sous-marine en bouteille si lésions bulleuses
IV. Récidives
1. Risques des récidives
Elles sont fréquentes :
Risque de récidive homolatérale après un 1er épisode de pneumothorax est de 30 % dont les 2/3 dans
les 2 ans, (il faut bien entendu informer au patient de ce risque)
Risque de 62 % au 2ème épisode
Risque de 83 % au 3ème épisode
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