Cours n°16 : neurologie 27/05/2010 Les traitements en neurologie Antiépileptiques Classification Epilepsies généralisées o Crises tonico-cloniques (grand mal) +++ o Crises myocloniques o Absences (petit mal) • Suspension brèves de la conscience (< 20 s) totalement amnésiques Epilepsies partielles (focales) avec ou sans altération de la conscience Etats de mal o Crise épileptique prolongée Mécanismes d’action des médicaments Interférence avec les neurotransmetteurs excitateurs et inhibiteurs Blocage des canaux ioniques voltage dépendants Antiépileptiques polyvalents Dépakine* (Acide valproique) Indications o Tous les types d’épilepsies Pharmacocinétique o Métabolisme hépatique Elimination urinaire Posologie - Administration o Formes cp (immédiat et LP) - Solution buvable o Forme injectable (IV) quand la VO inutilisable ou dans l’état de mal épileptique o Marge thérapeutique étroite o Deux à trois prises (sauf pour forme LP : 1 à 2 prises) aux repas Effets secondaires o Bonne tolérance –Troubles digestifs- Tremblements - Hépatotoxicité -– trouble hémostase - prise poids Précautions d’emploi o Hépatique - Rénale - NFS Interaction médicamenteuses o Inhibiteur enzymatique o Contre indication : méfloquine (Lariam) Contre –indication o Hypersensibilité – Hépatite Benzodiazépines Valium* (diazépam cp inj) Rivotril* (clonazépam cp inj) Indications o 1ère intention dans la crise épileptique et l’état de mal épileptique pour leur action rapide Autres antiépileptiques Tégrétol® (carbamazépine) o Indications • Crises tonico cloniques et partielles (pas dans les absences et crises myocloniques) o Pharmacocinétique • Métabolisme hépatique intense : inducteur enzymatique o Posologie et administration • Formes libération immédiate (cp sec) et LP 200 et 400mg Forme buvable • Marge thérapeutique étroite : dosage • Posologie progressive par paliers tous les 3 à 7 jours. 2 prises par jour (LP) o Effets secondaires • +++ Neurologiques : somnolence vertiges diplopie (surdosage) céphalées • Troubles digestifs • Hyponatrémie o Précautions d’emploi • Hépatique, hématologique o Interactions médicamenteuses (nombreuses) • Inducteur enzymatique : Associations déconseillées : contraceptifs oraux, AVK, macrolides, lithium… Di hydan* (Phénytoine) - Dilantin* Prodilantin* o Indication : comme carbamazépine o Marge thérapeutique étroite o Effets secondaires • Fréquents - doses dépendants • Digestifs : Hypertrophie gingivale (20%) • Neurologiques • Hirsutisme • Hématologiques o Inducteur enzymatique o Forme injectable IM IV Barbituriques Gardénal* Apepsal* (phénobarbital) Mysoline* (primidone) Crises tonico cloniques et partielles mais pas absences Effets secondaires o Fréquents : sédation somnolence chez adulte (transitoire) – hyperactivité chez enfant o Pharmacodépendance Nouveaux antiépileptiques o 1ère intention o Spectre large o Bonne tolérance • Oxcarbamzépine Trileptal* • Lamotrigine Lamictal* • Gabapentine Neurontin* • Ethosuccinimide Zarontin* • Felbamate Taloxa* • Tiagabine Gabitril* • Topiramate Epitomax* • Vigabatrin Sabril* • Lévétiracétam Keppra* • Stiripentol Diacomit® Conduite du traitement Instauration o Monothérapie o Progressive o Suivi biologique Education du patient Arrêt du traitement o Possible o Facteurs en faveur : absence de crises o Progressif sur plusieurs mois o Accord du patient Surveillance Avant administration o Vérifier la prescription, dose et horaires o Bilan préthérapeutique • EEG • Bilan hépatique • Pas d’allergie Constater l’efficacité du traitement o Reconnaître la crise convulsive : début brutal, cri, chute o Prévenir les crises si possibles • Reconnaître les signes annonciateurs • Eviter les facteurs favorisants : alcool, surmenage, manque de sommeil, décalages horaires, certains médicaments • Médicaments de la crise à prévoir Contrôle régulier : o EEG o Dosages de l’antiépileptique • efficacité du traitement • si des signes d’intolérance apparaissent • réalisés à l’état d’équilibre o Bilan hépatique Dépister les effets secondaires o graves (agranulocytose…) ou bénins Conseils à l’entourage du patient Ce qu’il faut faire o Noter l’heure de la crise o Retirer les objets pouvant blesser le patient o Position latérale de sécurité dès que possible o Rassurez le patient o Contacter le SAMU si la crise dure plus de 5 min Ce qu’il ne faut pas faire o Ne pas transporter le patient o Ne pas entraver les mouvements ou tenter de l’asseoir o Ne rien mettre dans la bouche ANTIMIGRAINEUX Qu’est ce que la migraine ? Trouble fonctionnel d’origine biologique intéressant le cerveau et les méninges ainsi que leurs vaisseaux sanguins Migraine = céphalées +/- troubles végétatifs Migraine avec ou sans aura Aura o Troubles visuels (99%) o Troubles sensitifs : fourmillements o Troubles du langage o Troubles moteurs (rares) Quels sont les facteurs déclenchant ? Psychologiques (70%) Alimentaires : fromage, conserves de poisson gibiers faisandés, charcuterie, vin, chocolat … Hormonaux Manque ou excès de sommeil Facteurs sensoriels (bruit) ou climatiques TRAITEMENTS Maladie sous diagnostiquée : automédication surconsommation de médicaments non spécifiques céphalées par abus médicamenteux Penser aux gestes simples Pas d’antalgiques opiacés Médicaments de la crise o Médicaments non spécifiques : antalgiques et anti-inflammatoire o Médicaments spécifiques : triptans et dérivés ergot de seigle Médicaments de fond Médicaments de la crise non spécifiques : crise modérée Antalgiques périphériques o Paracétamol : 0.5 à 1g/j (adulte) (grade C) o Aspirine : 0,6 à 1g/j (adulte) (Grade A) + métoclopramide 10mg (grade A) AINS (Grade A) o Ibuprofène (Nureflex®) 400 à 600 mg * o Ketoprofene ( Bi profénid ®) 75 à 150mg* o Naproxène (Apranax®, ) 500 à 1000mg o Diclofénac (Voltarene®) Mode d’administration o Au cours d’un repas Effets indésirables o Digestifs et hémorragiques Contre indications o Ulcères digestifs o Hémorragies o Allergie o Prise d’anticoagulants MEDICAMENTS DE LA CRISE spécifiques Triptans Grade A • Sumatriptan (Imigrane®, Formes orales pernasales et injectables (Imiject®) • Zolmitriptan (Zomig® Zomig oro®) • Naratriptan (Naramig®) • Elétriptan (Relpax®) • Almotriptan (Almogran®) • Frovatriptan (Tigreat®) o Indication : traitement de la crise migraineuse avec ou sans aura o Contre-indications : • Maladies cardiovasculaires, HTA • Accident vasculaire cérébrale • Insuffisance rénale et hépatique • Traitement par antidépresseurs IRS (Prozac …) IMAO, ergotamine Effets secondaires (10%) : o Syndrome des triptans : impression de tête vide, oppression, somnolence, fatigue, augmentation pression artérielle o Nausées o Risque de dépendance : céphalées auto-entretenues Attention modalités de prises o Délai min entre 2 prises (2 à 4h) o Pas plus de 2 prises par jour o < 12 doses par mois Ne pas prendre deuxième prise si première inefficace Ne pas associer aux alcaloïdes de l’ergot de seigle Attention aux interactions : Tramadol, IMAO Dérivés de l’ergot de seigle Tartrate d’ergotamine : Gynergène caféiné® o Effets secondaires : digestifs – ergotisme – céphalées auto entretenues Dihydroergotamine : Diergo-spray®, DHE Sandoz® o Mauvaise biodisponibilité PO Voie inj ou nasale o Meilleure tolérance Précautions d’emplois et surveillance : o Respect des posologies o Trouble digestifs : prise antiémétique o Interactions : Macrolides et Triptans (risque ergotisme) MEDICAMENTS DU TRAITEMENT DE FOND 1. Beta-bloquants o Propranolol (Avlocardyl®) o Métoprolol (Seloken®) o Aténolol (Ténormine®) 2. Antidépresseur o Amitryptiline (Laroxyl®) 3. Antisérotoninergiques o Oxetorone (Nocertone®) o Pizotifène (Sanmigran®)* o Epitomax (topiramate®) Autres médicaments o Flunarizine (Sibélium) o Methysergide (Désernil®) • Utilisé en 2ème intention • Effets secondaires :> fibrose rétropéritonéale o Valproate de sodium (Dépakine®) CONSEILS A DONNER AU PATIENT Conseils d’hygiène de vie o Nombreux facteurs déclenchants à éviter • Alimentaires • Psychologiques • Hormonaux • Physico-chimiques (luminosité odeurs) o Techniques comportementales ; Relaxation acupuncture … o Repos au lit – sombre – silence o Compression de la tempe – eau froide o Calendrier des crises Bon usage médicament o Attention à l’abus médicamenteux et automédication o Respect doses maximales STRATEGIE THERAPEUTIQUE 1. Traitement de la crise o Crise modérée : paracétamol (1 à 2 g) aspirine (0,6 à 1g) ou autres salicylés, AINS o Crise sévère : alcaloïdes de l’ergot de seilgle (DHE, Ergotamine) ou Triptans per os (ou injectable pour le sumatriptan) 2. Traitement de fond o Première intention : béta- bloquant, pizotifène, oxétorone ; amitryptiline ; DHE n’est plus considérée comme traitement de 1ère intention mais bonne tolérance o Seconde intention : flunarizine, valproate de sodium Bon usage du médicament : o Respecter les doses maximales o Prévenir le patient des effets indésirables de somnolence et vertiges pour certains médicaments (triptan, nocertone, sanmigran, sibelium, vidora) o Réduire progressivement les doses de beta-bloquant ou méthysergide o Prévenir le patient des nombreuses interactions médicamenteuses entre médicaments traitement fond et médicaments traitement de la crise attention à l’automédication o Administration : Prendre pendant le repas pour éviter les intolérances digestives ANTIPARKINSONIENS PHYSIOPATHOLOGIE Dégénérescence massive des neurones dopaminergiques Déséquilibre dopamine - acétylcholine Objectifs de traitement o Renforcer le fonctionnement de la voie domaminergique o Déprimer le fonctionnement de la voie cholinergiques SIGNES CLINIQUES Tremblement de repos Hypertonie ou rigidité Akinésie : réduction de la motricité automatique et volontaire. Troubles de la marche et de l’équilibre + séborrhée, sialorrhée, hypotension orthostatique, constipation , troubles de la miction + troubles humeur personnalité : dépression psychique, confusion, hallucinations visuelles ralentissement psychomoteur : détérioration intellectuelles Evolution : o Vie normale pendant plusieurs années o Déclin TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX Substitutif et symptomatique Médicaments dopaminergiques : o Lévodopa et inhibiteurs de la dopa décarboxylase o Agonistes dopaminergiques o Inhibiteurs de la dégradation de dopamine Médicaments anticholinergiques Les médicaments de suppléance en dopamine Sinemet® cp sec, cp LP Modopar® gel, gélules LP, cp dispersibles, o Lévodopa + inhibiteur de la Dopa décarboxylase (Carbidopa, bensérazide) o Posologie : Augmentation par palier o Modopar® : 125mg x2/j 250mgx3/j o Sinemet® : ½ cp 250mg x2/j 250mgx8/j Mécanisme d’action Absorption réduite par protéines alimentaires Effets secondaires : o Digestifs (90%) : anorexie nausées vomissements o Cardiovasculaires (hypotension orthostatique – troubles du rythme) o Psychiques : somnolence, cauchemars, épisodes psychotiques o Neurologiques : • Fluctuation motrices : Akinésies de fin de doses • Mouvements anormaux involontaires : dyskinésies • Effets « on » « off » • Prévention : Fractionner les prises et/ ou utiliser forme LP Prise en dehors de repas ou repas pauvres en protéine Agoniste dopaminergique o Urines foncées Contre-indications o Hypersensibilité, o psychose grave, confusion mentale, détérioration intellectuelle o Infarctus du myocarde, affections CV o Ulcère gastro-duodénal o Grossesse 1er trim Interactions médicamenteuses contre-indiquées o Neuroleptiques sauf clozapine (Léponex®) et « neuroleptiques cachés » sauf Motilium®) o IMAO non sélectifs Agonistes dopaminergiques Avantages : épargne de la L Dopa Dérivés de l’ergotamine o Bromocriptine Parlodel® Bromo-kin® o Pergolide Celance® Dérivés non ergotés o Piribédil Trivastal® o Ropinirole Requip® o Pramipexole Sifrol® Apomorphine : Apokinon® inj SC Amantadine : Mantadix® Effets indésirables o Nausées o Céphalées vertiges o Hypotension orthostatique o Somnolence excessive o Troubles psychiques o Vasoconstrictions o Association déconseillée avec les macrolides (josacine®, rulid®) Inhibiteurs de la dégradation de la Dopamine Entacapone : Comtan® Levodopa + carbidopa + entacapone (Stalevo®) Sélégiline : Déprenyl® Mécanisme d’action 3.4 Anticholinergiques centraux 2ème intention, actifs surtout sur les tremblements, en association Trihexyphénidyle : Artane® Parkinane® Bépéridène : Akinéton® Tropatépine : Lepticur® Scopolamine : Genscopolamine® Effets secondaires atropiniques inévitables o Sécheresse - Constipation - mydriase aggravation glaucome o Tachycardie o Excitation confusion o Contre indications : glaucome, prostatisme, cardiopathie, sujet > 70 ans SURVEILLANCES Constater l’efficacité o akinésie hypertonie tremblement Evaluer les effets indésirables pendant la période d’adaptation o Hypotension orthostatique tachycardie o Effets atropiniques doses dépendants o Troubles psychiques o Détecter les fluctuations motrices : effet « on - off » CONSEILS AU PATIENT Administration du traitement o Augmentation progressive o Administration aux mêmes heures, répartition des prises o Avant les repas pour efficacité optimale, pendant les repas pour effets digestifs. o Ne jamais arrêter brutalement Exercice physique et bonne alimentation Favoriser la qualité du sommeil, éviter le stress Rééducation (kinésithérapie orthophonie)