Philosophie La conscience
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La conscience
La conscience psychologique est une connaissance plus ou moins claire par le sujet de ce qui
se passe en lui et en dehors de lui.
La conscience spontanée est la première impression éprouvée par le sujet de ses états
psychiques (être conscient).
Mais le sujet peut se poser lui-même comme un objet de sa réflexion (avoir conscience de
soi), au travers d'une conscience réfléchie.
C'est un dédoublement du sujet qui se saisit comme une confiance avec un corps propre, qui
juge, qui sent, qui désire, qui éprouve, toujours en rapport avec autrui, un environnement
culturel, une société.
La question qui se pose est :
Qui suis-je ? Qui est autrui ?
Sujet BAC :
Suis-je toujours ce que j'ai conscience d'être ?
Y a-t-il des illusions de la conscience ?
Comment la conscience comme simple pensée peut elle fonder une connaissance de ce que je
suis, de ce que sont les autres, et de ce qu’est le monde ?
La conscience se définit aussi un d'un point de vue moral :
Exemples :
Avoir conscience de ses actes.
Ne pas avoir la conscience tranquille.
Avoir bonne ou mauvaise conscience (avoir le sentiment d'être irréprochable dans ses
actes ou un sentiment de malaise moral qui donne l'impression de ne pas avoir
accompli son devoir malgré les apparences).
C'est donc le jugement pratique par lequel on distingue le bien du mal et par lequel on juge
moralement ses actes ou ceux d'autrui.
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme »
C'est une science qui ne s'interroge pas sur ses méthodes et ses conséquences.
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I. La conscience de soi comme pensée
1) La conscience proprement humaine
Pascal (Pensées) 347/348
« L'Homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant »
L'Homme est grand parce qu'il se sait imparfait, sa dignité est dans la pensée.
Kant (dans Anthropologie) montre que la confiance fait de l'homme une personne et lui
permet de répondre de soi en disant « je ».
Ce pouvoir de dire « Je », dans la représentation élève l'homme infiniment au-dessus de
tous les autres êtres sur la Terre.
« Auparavant, il ne faisait que se sentir, maintenant il se pense »
Il obtient alors une identité : celle d'une personne qui demeure par delà les changements,
digne de respect comme une fin en soi.
Le « Je » fonde donc aussi la personne morale et le sujet de la connaissance qui est à
l'origine de la synthèse du sensible en physique pour se fonder une représentation de la
nature.
Mais la conscience peut elle fonder une connaissance ?
Pour Kant la conscience de soi ne peut pas fonder une connaissance de soi et de notre
substance.
Nous devons pouvoir identifier ce qui demeure par-delà les changements, et seule une
synthèse faite par l'entendement permet de constituer la connaissance.
Se prendre comme objet de conscience n'est pas une connaissance parce que la
représentation que nous avons de nous est une simple pensée et non pas une institution.
2) La conscience condition de la philosophie
Socrate (dans L'Apologie de Socrate) a conscience de son ignorance et c'est la condition
de la philosophie qui prépare l'accès au savoir.
Mais comment parvenir à la conscience de soi ?
Avons-nous conscience de ce que nous sommes véritablement ?
Et en quel sens la conscience permet-elle de fonder une connaissance ?
3) La conscience de soi au fondement de l'existence
Texte 1 : Descartes
Descartes identifie la conscience à la pensée.
Toutes les opérations de la volonté, de l'imagination et des sens sont des actions de la
pensée.
Ce sont des états de conscience.
La pensée est nécessairement consciente pour Descartes, ce qui exclut l'inconscient pour
lui.
Pour Descartes, la raison ou le « bon sens » est naturellement égale en tout Homme.
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Nous l'avons reçue en égal partage mais nous la conduisons ensuite par des voies
différentes.
Texte 3 : Descartes
Idées :
Les sens sont trompeurs, il suffit d'une fois pour ne pas nous y fier entièrement.
Mais il semble impossible de douter de nos propres sens.
Nous ne pouvons pas douter de ses sens à moins d'être fou.
Mais nous pouvons rêver que nous sommes réveillés. Nous n'avons pas de critères
concluants pour distinguer la veille du sommeil.
Thème :
Etat de conscience et sens.
Thèse :
Le doute porte sur ce qui vient des sens.
Question :
Nos sens sont sont-ils source de vérité ?
Problème philosophique :
Comment peut-on dire que nos sens sont trompeurs alors que notre vision du monde se
limite à eux ?
Descartes se demande comment parvenir à des vérités sans se contenter de celles admises
jusqu'à présent.
Il utilise le doute : un doute méthodique, méthodologique et non pas sceptique pour
découvrir une vérité.
Il rejette provisoirement comme faux tout ce qu'il a appris jusqu'à présent, son doute porte
d'abord sur le sensible puis l'intelligible : pour douter des essences mathématiques, il va
faire l'hypothèse d'un dieu trompeur, puis celle d'un malin génie qui va lui permettre de
douter de tout : un doute radical et hyperbolique universel qui nous met dans l'illusion sur
tout ce que nous voyons, ce que nous pensons, et c'est au sein de ce doute que va surgir
une vérité fondatrice de la pensée elle-même : le cogito.
Texte 2 : Descartes
Le « je pense » est une première vérité au fondement de la philosophie
Descartes pose la distinction de l'âme et du corps, l’âme est plus facile à connaître.
Thème :
La conscience de soi.
Thèse :
Dans le doute il découvre son existence et son essence.
Question :
Y a-t-il une vérité possible quand on doute de tout ?
Problème philosophique :
Comment peut-on dissocier l'âme du corps alors que nécessairement il y a union des deux
dans l'individu ?
Descartes prouve l'existence de la pensée qui fonde toute représentation.
La pensée privée de tout objet fait l'expérience de ne pouvoir douter d'elle-même alors
qu'elle doute.
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Descartes (Méditations métaphysiques)
« Cette proposition, je suis j'existe est nécessairement vraie toutes les fois que je la
prononce ou que je la conçois en mon esprit. »
La découverte du cogito se fait dans une intuition de la pensée et non pas une déduction.
Mais si je sais que je suis, je ne sais pas ce que je suis : comment prouver l'existence
d'autrui dans la solitude du cogito ?
N'y a-t-il pas solipsisme dans l'entreprise cartésienne qui oublie le rapport nécessaire de la
conscience au monde extérieur ?
II. La conscience du monde extérieur et d'autrui
La conscience pose le monde comme un objet en face d'elle de manière inévitable (par
objection à l'entreprise solipsiste de Descartes) et rentre en contact avec lui par : les
sensations et la perception qui est une synthèse spontanée des sensations et qui n'est
jamais neutre.
Le réel n'est donc jamais vu tel qu'il est en lui-même (cf. Kant) et la subjectivité se
confronte toujours à la tentative d'objectivité.
Puis-je faire confiance à ma perception pour me voir et voir le monde tel qu'il est ?
Texte 4 : Husserl
Idée principale :
La conscience est toujours de quelque chose, c'est une visée et une intention.
« Tout cogito porte en lui son cogitatum » (cogitatum = objet de pensée)
Question :
Qu'est-ce que la conscience ?
La conscience ne peut pas être une intériorité ou une chose vide : elle se projette dans le
monde, lui donne sens et le réalise.
Voir c'est poser des objets dans un monde extérieur
Se souvenir c'est faire un mouvement dans le passé
Aimer c'est se projeter vers autrui
La phénoménologie étudie les phénomènes donnés dans l'expérience et sur le modèle des
mathématiques doit fonder la science elle-même et la philosophie : il faut : « revenir aux
choses mêmes » et saisir les essences dans leurs apparences comme phénomène, le sujet a
donc sa conscience dans le monde et avec autrui.
Mais qui est autrui ?
Comment s'effectue le rapport à autrui ?
On pourrait opposer à Descartes que sa découverte du cogito est une attitude de celui qui
ne croit qu'en sa propre existence, même si ce n'est pas le cas chez l'auteur qui témoigne
seulement d'une expérience solitaire.
Autrui c'est le moi qui n'est pas moi et qui est différent de moi.
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Autrui est une occasion de rencontres, de désir, d'amour, d'amitié, de communication donc
d’échanges.
Mais il peut faire obstacle à la conscience que j'ai de moi.
Sartre (dans L'être et le néant) :
« L’enfer c'est les autres »
Plus encore qu'un conflit de consciences (cf. la dialectique du Maître de l'Esclave de
Hegel) le regard d'autrui m'impose « une chute » dans le monde des objets, le regard
d'autrui m'objectivise, me chosifie, m’agresse.
L'intersubjectivité se fonde sur le jugement de valeur et le conflit.
Mais autrui peut être une possibilité de partage de mon humanité, et aussi le médiateur
entre moi et ma conscience ou la prise de conscience de ce que je suis.
III. La conscience et le corps
Rappel :
Descartes a posé la distinction de l’âme et du corps par l'expérience du cogito et il a aussi
montré leur nécessaire union : l'Homme est un tout indivisible et l'âme n'est pas
simplement logée comme un pilote dans son navire : le corps et l'âme sont unis et se
conditionnent l'un dans l'autre (cf. Désir, passion).
Merleau Ponty (1908-1961) (dans Loeil et l'esprit)
Merleau Ponty parle de conscience du corps propre.
Il distingue le « corps objet » du « corps sujet » et affirme : « corps que je suis et non
corps que j’ai ».
La conscience a rapport au corps non pas simplement comme à une réalité biologique et
matérielle, mais elle a une existence charnelle et une manière d'être au monde.
Elle se projette dans le monde avec un corps qui conditionne toutes nos expériences, qui
ne peut pas être un simple objet pour la science.
La conscience et le corps participe ensemble à « la chair du monde ».
Ils sont dans un rapport d'être et pas simplement de possession ou de connaissance.
Remarque :
Le corps n'est plus, au XXe siècle, opposé à l'esprit.
C'est un corps animé, une chair, qui permet aussi à Freud de passer d'une vision mécaniste
du corps à l'idée d'un corps vécu qui légitime l'hypothèse de l'inconscient dans son œuvre.
IV. La conscience pratique
Rappel :
Le cours sur le travail et la technique : Descartes, Bergson.
La conscience est pratique car elle transforme la matière à son image.
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