C’est d’avoir mis en relief le lien entre pensée et conscience. Descartes a mis en lumière que le
sujet tout en pensant se savait et se reconnaissait comme sujet pensant. Dans le doute, j’ai la
conscience d’être sujet pensant. Descartes a montré la dimension réfléchie de la conscience. Pour
Descartes, on pense et on a conscience de penser. A la fin de son expérience, Descartes écrit : « je
pense, donc je suis » [cogito, ergo sum]. Cela veut dire que qu’on a conscience de ce qu’ont est à
travers notre pensée.
Critique de la thèse cartésienne : on a reproché à Descartes son solipsisme (partir de lui seul pour
établir des grandes vérités telles que j’existe). N’a-t-on pas besoin de l’autre, d’autrui pour prouver
qu’on existe ? La frontière entre le rêve et la réalité dépend de la présence de l’autre. Autrui est
celui qui me garantit la réalité de mes pensées. « Je pense, donc je suis » est vraie si et seulement
si, autrui fonctionne et pense comme moi.
2) Qu’est ce que la conscience de soi ?
A/ La conscience de soi comme retour sur soi
Descartes a permis de montrer un nouvel aspect de la conscience (la conscience comme pouvoir de
connaissance réflexive sur soi). Il y a une structure double de la conscience : la conscience comme
conscience d’objet physique extérieur (conscience spontanée) et la conscience comme
connaissance de soi (conscience réfléchie). C’est cette seconde forme de conscience que nous
tenterons d’expliquer.
Qu’est ce que la conscience de soi ? C’est l’expérience d’un retour du sujet sur lui-même. La
conscience de soi est le moment où le sujet s’auto-appréhende, saisit sa propre intériorité. La
conscience de soi est l’acte par lequel je me transforme comme objet pour ma propre conscience. A
partir du moment où je deviens objet pour ma propre conscience, il va y avoir séparation entre
l’objet (moi) et la conscience (qui m’a pris pour objet). Dès lors la conscience de soi instaure et
crée une séparation. Le sujet est divisé en deux : la conscience d’un côté et le reste qui est objet
pour la conscience. En ce sens être conscient de soi ce n’est jamais coïncider parfaitement avec soi,
c’est être à distance avec soi. Nous pouvons prendre l’exemple du voleur. Le voleur vole sans avoir
la conscience d’être voleur. Au moment où il vole, où il fait son acte, sa conscience n’accompagne
pas son acte, ne réalise pas la dimension grave de son acte. Ce n’est qu’après avoir été arrêté ou
pris en flagrant délit, que le voleur réalise ce qu’il était réellement. Etre voleur et avoir conscience
qu’on est voleur sont deux attitudes qui n’ont rien à voir du point de vue de la signification
philosophique. A partir du moment où il y a conscience de soi, de ses propres qualités, défauts,