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communautés religieuses, chez les laïcs, mais aussi par son désir d’étendre sa
société sur toute la terre et de trouver ainsi des fils et filles apostoliques de toutes
les nations. Agissant ainsi, il n’aimait pas avec un amour plutôt superficiel, bien
au contraire, il avait évalué tout être humain, aussi le plus perdu, en
reconnaissant en lui une créature bien-aimée par Dieu et appelée au bonheur
éternel. En bref, il aimait avec un amour réel. Son universalité dans le domaine
de la foi – une foi véritablement “catholique” – le poussa envers une espèce de
spiritualité, capable de franchir des barrières injustes de tout genre.
Enfin, nous sentons la nécessité de souligner l’amour du Fondateur pour l’Église
Catholique, considérée par lui comme l’épouse du Christ, une épouse
persécutée, traitée avec hostilité dans son propre pays pendant le soi-disant
Kulturkampf. Il ne se décourageait jamais ; il cherchait son inspiration parmi les
Laïcs catholiques et les prêtres fervents (“Katholikentage”), parmi les personnes
authentiquement spirituelles et saintes, qui l’avaient aidé à arriver à la certitude
d’être appelé à fonder une Société Apostolique. Il continuait à aimer l’Église,
même quand il expérimentait ses faiblesses, qui lui ont procuré beaucoup de
douleur, surtout quand il parle des « quatre calices » d’amertume d’une personne
apostolique (voir Paroles et Exhortations, chap. 31 « Apostolat » - 5 Mai 1899 -
pages193/194). Grâce à son obéissance radicale et malgré ses expériences
difficiles, il les avait franchies trouvant dans l’Église une véritable aide, un lieu
pour la croissance de son Charisme et sa Spiritualité authentique.
Quelle est la réponse, que nous désirons donner aujourd’hui?
Exactement comme le P. Jordan dans son temps, aujourd’hui, nous aussi, devons
affronter la croissance de la sécularisation, une crise de la foi et de l’Église institutionnelle.
Pour cela, nous devrions restaurer l’esprit et le zèle apostolique, que notre Fondateur nous
a transmis, afin de répondre, avec impulsion renouvelée dans notre vie chrétienne,
religieuse et salvatorienne. Seulement une vie authentiquement évangélique pourra devenir
la force d’inspiration de notre vocation apostolique. C’est pourquoi nous devrions rétablir un
rapport intime avec la Personne de Jésus Sauveur. Avec véritable courage salvatorien, il
nous faudrait proclamer qu’il ne s’agit pas d’une formule, mais d’une Personne, qui nous
rédimera. Il faudra le faire avec cette grande fermeté qui provient de cette Personne: Or, la
vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu (Jean 17, 3). “Ainsi il ne
s’agit pas d’inventer un nouveau programme, puisqu’il existe déjà : c’est bien le plan qu’on
trouve dans l’Évangile et dans la Tradition vive – donc, le même plan comme toujours. À la
fin des fins, il a son centre dans le Christ, qui doit être connu, aimé et imité.” (« Nuovo
millenio ineunte », n° 29). Avant tout, nous avons besoin de femmes et hommes
salvatoriens, qui sont comme de nouveaux apôtres de la foi. De nous, le monde attend le
témoignage de la beauté de croire en Dieu, devenant des apôtres aussi persuasifs et
courageux comme c’était notre Fondateur.
Plus que jamais l’Église et le monde d’aujourd’hui ont besoin de nouveaux chemins
vers la sainteté – et il nous faut les réveiller ! De nous, les peuples d’aujourd’hui attendent
de ne pas seulement “parler” du Christ, mais de Le leur “montrer”. (voir « Nuovo millennio
ineunte », n° 16). Cela est notre tâche principale : faire réfléchir en nous la vie du Christ
Sauveur et montrer son vrai visage aux générations du nouveau millénaire.
Pour terminer, nous posons quelques demandes pour le discernement personnel et
communautaire. Cherchons donc de répondre avec honnêteté et courage, dans un profond
esprit de prière personnelle et une fervente vie sacramentelle, qui nous purifient et fortifient :