importance à cet anniversaire ? Parce que Vatican II est un évènement essentiel de l’histoire
de l’Église au XX° siècle. Il a été et reste pour elle un temps d’action de l’Esprit Saint pour la
guider, l’orienter, la renouveler, la réformer dans chacune de ses communautés disséminées
de par le monde. Or il s’en faut de beaucoup que les catholiques, dans leur grande majorité, se
soient donnés les moyens d’en recueillir tous les fruits. Pour le dire autrement, cinquante
après, le concile Vatican II est encore à recevoir. Avec le service de la Formation permanente,
nous avons donc jugé nécessaire d’accueillir à nouveau frais les grandes intuitions du Concile
en prenant le temps d’approfondir ses textes majeurs, les décrets et constitutions sur une durée
de trois ans. Des temps forts, des conférences, des groupes de lectures du concile à la maison
ou en paroisse viendront ainsi soutenir notre cheminement chrétien tout au long de ces trois
étapes successives que seront l’Année de la Foi (2012-2013), l’Année de la Conversion
(2013-2014) et l’Année de la Mission (2014-2015). Voilà donc le cap fixé, voilà la feuille de
route pour les trois années qui viennent dans notre diocèse. En attendant le 11 octobre, qui
marquera le lancement officiel de l’Année de la Foi dans l’Église universelle, nos
communautés sont invitées à poursuivre leur exploration priante de la Parole de Dieu (après
saint Luc et les Actes, c’est l’évangile de saint Jean qui est cette année médité), tandis que sur
le terrain des paroisses s’organise la mise en place d’une diaconie diocésaine lancée le 4
novembre dernier pour une attention renouvelée aux besoins des plus pauvres. Comme je l’ai
redit à plusieurs reprises, la crédibilité de notre Église aujourd’hui se joue sur la prise en
compte effective de ces deux priorités pastorales que sont le retour aux sources de la
révélation, d’une part, et l’ouverture aux nécessités du monde contemporain, d’autre part. Ces
deux objectifs doivent être poursuivis l’un et l’autre inséparablement. Notre Église en effet ne
peut espérer se revitaliser dans son témoignage que par un souci constant de revenir aux
fondamentaux de la foi, cette foi au Dieu Créateur et Sauveur qu’elle désire transmettre aux
générations actuelles. Mais elle se doit dans le même temps de répondre prophétiquement aux
interrogations des hommes et des femmes d’aujourd’hui tout autant qu’aux situations
dramatiques de marginalisation et de pauvreté qui, malheureusement, s’aggravent chaque jour
un peu plus dans le contexte de crise mondiale que nous connaissons.
Nous n’oublierons pas que 2012 verra aussi le 10° anniversaire du rappel à Dieu de
Mgr Louis-Marie BILLÉ qui fut évêque de ce diocèse de Laval de 1984 à 1995 avant de
devenir Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles de 1995 à 1998, puis Archevêque de Lyon de
1998 à 2002. Sa personnalité tout autant que son intelligence ont durablement marqué l’Église
de France dont il fut le chef de file en tant que Cardinal Président de la Conférence épiscopale
durant deux mandats consécutifs. Nous lui rendrons hommage les 3 et 4 mars prochain à
travers une conférence publique donnée par Mgr Stanislas Lalanne le 3 mars à 15 h au Parc
des Loges de Saint Berthevin et d’une messe solennelle que je présiderai moi-même en la
cathédrale de Laval de lendemain, dimanche après-midi.
A l’heure où j’écrivais ces quelques lignes, l’actualité alimentait le paradoxe en
relayant à un jour d’intervalle la mort du tyran nord-coréen Kim Jong-il, l’un des derniers
dictateurs du pays le plus fermé au monde, et celle d’un homme de paix, Vaclav Havel, apôtre
enthousiaste des droits de l’homme et de la liberté, qui fit sortir en douceur son pays de plus
de quarante années de totalitarisme communiste. Par leur contraste saisissant, ces deux
visages soulignent l’ambivalence et la fragilité d’un monde qui ne cesse en réalité d’aspirer
aux plus grands idéaux de paix, de justice et de vérité, mais qui, dans le même temps, est
enclin, presque malgré lui, à retourner à ses vieux démons. Les conflits sanglants, les attentats
meurtriers, les atteintes innombrables à la dignité de l’homme en sont aujourd’hui encore la
cruelle illustration. Les chrétiens, pas moins que les autres, vivent parfois douloureusement