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L’Église est apostolique
 Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie
Jn 20, 21
Chronique de Juliette Levivier, parue dans Famille Chrétienne
« Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église »
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L’acte de fondation de l’Église tient en peu de mots. Contrairement à ce que
certains esprits forts à défaut d’être saints affirment avec acidité, l’Église
n’est ni un avatar de l’Histoire, ni une invention des hommes. Elle est née de la
volonté clairement exprimée du Christ ressuscité de confier à ses Apôtres, et à
Pierre en particulier, la délicate mission d’être les témoins de son amour.
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » Jn 20, 21 : la phrase
est courte, la mission, claire, et tout entière contenue dans leur surnom apostoloi
signifie « envoyé ».
Une, sainte, catholique, l’Église est donc également apostolique, c’est-à-dire
fondée sur les Apôtres. Ce mot exprime deux réalités complémentaires. Il
signifie, premièrement, que l’Église est fondée sur le témoignage et
l’enseignement des Apôtres. Choisis par Jésus pour être avec Lui , les Douze
sont les proches parmi les proches. Ils l’ont maintes fois entendu prêcher, ils ont
été les témoins oculaires des guérisons, des exorcismes, des miracles divers, de
la Passion, de la Résurrection, de l’Ascension. Leur témoignage est simple et
vrai Jn 21,24 : ils racontent ce qu’ils ont vu et entendu. Par la grâce de l’Esprit
Saint, ils ont gardé la parole de Dieu et l’ont fidèlement restituée : leur
enseignement n’a pas d’autre source.
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Le mot apostolique signifie également que l’Église repose sur les évêques,
successeurs des Apôtres, dont ils sont chargés de poursuivre la mission.
Collégialement gardiens de la parole de Dieu et du dépôt de la foi sous l’autorité
du pape, chargés avec lui d’en assurer la propagation, les évêques sont les
ambassadeurs du Christ 2 Co 5, 20 dans le monde : qui les accueille, accueille
le Christ Mt 10, 40. Annoncer le Christ ressuscité est une mission apostolique,
c’est-à-dire collégiale, même si le collège des apôtres est passé de douze à cinq
mille trente-trois : personne ne travaille à son compte, mais tous sont serviteurs
du Christ et de l’Évangile.
Malgré tout, certains bons catholiques ont des doutes. Peut-on vraiment faire
confiance à l’Église ? N’aurait-elle pas perdu en cours de route une partie du
message du Christ ou dilué l’Évangile dans ses rites et ses lois ? C’est oublier un
peu rapidement que le cœur de l’Église, c’est Jésus ; que son âme, c’est l’Esprit
Saint.
Si le Christ a confié à ses Apôtres la mission de transmettre la Bonne Nouvelle
et d’en garder intacts le sens et la portée, c’est qu’Il savait que, au-delà des
limites humaines, sa grâce et son Esprit leur en donneraient les moyens. L’Esprit
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de Vérité conduit à la Vérité tout entière. La transmission de la foi, ce n’est pas
le téléphone arabe, c’est la grâce de Dieu !
Nous avons la foi parce que l’Église nous a fidèlement transmis le témoignage
de Pierre, de Jacques, de Jean, de Paul. L’Église nous donne des points de repère
solides et objectifs, elle est la gardienne de notre foi, elle nous évite de dérailler,
d’aller brouter dans les bas-côtés, un peu de New Age par-ci, une touche
d’ésotérisme par-là, on a vite fait sa petite popote. L’Église nous garde du tri
sélectif (résurrection de la chair ? Enfer et péché ?), du relativisme, de
l’individualisme, et de tous ces « ismes » qui sentent l’idéologie à plein nez…
en serait notre foi si elle était suspendue à nos idées personnelles ? Il y a une
objectivité des contenus fondamentaux de la foi : nous ne passons pas la foi de
l’Église dans le tamis de nos idées personnelles, nous adhérons à une foi
universelle, objective. Le catholique n’est pas un mouton qui broute là on lui
dit de brouter, mais un humble qui, se sachant limité, accueille humblement la
foi de l’Église. Sans elle, nous serions hérétiques en moins de temps qu’il ne
faut pour l’écrire. Voilà pourquoi, selon le beau mot de saint Cyprien, nul n’a
Dieu pour Père qui n’a l’Église pour Mère.
Faisons confiance à l’Église, notre Mère : ce qui compte, ce n’est pas notre foi,
avec ses hauts et ses bas, ses pauvretés et ses richesses, c’est la sienne, intacte et
vivante.
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