Anesthésie pour la chirurgie des glandes parathyroïdes Elle s'adresse en règle aux hyperparathyroidies. Les progrès effectues dans leur détection ont contribué à augmenter la fréquence des interventions. Il s'agit aujourd'hui d'interventions peu traumatisantes s'adressant à des affections auxquelles un diagnostic plus précoce a conféré un aspect bénin. Toutefois, les conséquences sur le métabolisme phosphocalcique peuvent générer des perturbations physiologiques mettant en jeu le pronostic vital. A.Physiologie des glandes parathyroïdes Elle interviennent dans l'homéostasie calcique et le maintien constant du Ca ionisé. L'hormone parathyroïde ou parathormone (PTH) tend à augmenter la calcémie en agissant sur deux cibles, l'os et le rein, par plusieurs mécanismes: - réabsorption calcique au niveau du tube contourné distal - favorise l'hydroxylation rénale de la vitamine D en 1-25 cholécalciférol qui favorise l'absorption digestive de calcium - augmente le renouvellement osseux avec activité ostéoclastique prédominante. Le calcium est le principal régulateur de la sécrétion de la PTH. La cellule sécrétrice est sensible è la concentration plasmatique du calcium ionisé, de sorte que sa diminution stimule la sécrétion de PTH et que son augmentation l'inhibe. Cette régulation est rapide, les variations du taux sérique de la PTH se manifestant 1 à 3 h après les variations de la calcémie. B.Hyperparathyroidie I.Conséquences physiopathologiques de l'hypersécrétion de PTH - Conséquences biologiques La conséquence essentielle de l'hypersécrétion de PTH est l'hypercalcémie (calcémie normale = 95-105 mg/I ou 2,4-2,6 mmol/1). Le Ca sanguin est sous formes diffusible ionisée (forme active représentant 46 % du calcium total), non diffusible liée aux protéines (44 % ) notamment à l'albumine, et diffusible sous forme de complexes avec divers anions (10 %). La fraction ionisée est relativement plus élevée dans le cas de l'hyperparathyroïdie. Elle s'accompagne souvent d'une hypercalciurie, due à l'augmentation du calcium filtré, mais moins importante que ne le voudrait l'hypercalcémie du fait que la PTH favorise la réabsorption tubulaire du calcium. Il existe une hypophosphorémie sauf en cas d'insuffisance rénale, d'une hyperphosphaturie ou d'une tendance à l'acidose hyperchlorémique. - Manifestations cliniques Rénales Il y a polyurie-polydipsie avec tendance à la déshydratation. Une lithiase rénale affecte 70 % des patients. Elle entraîne une acidose tubulaire, une néphrocalcinose, et peut conduire à l'insuffisance rénale chronique. Osseuses L'ostéite fibrokystique classique est devenue très rare. Plus fréquemment existe une ostéopénie, responsable de douleurs osseuses et de fractures pathologiques. Musculaires et neurologiques Elles consistent en fatigue et atrophie musculaire, troubles de la mémoire, somnolence progressant vers la confusion ou allant jusqu'au coma en cas d'hypercalcémie sévère. Digestives Douleurs abdominales non spécifiques, anorexie et constipation sont fréquentes. Les vomissements en cas d'hypercalcémie élevée majorent la déshydratation. Une hypergastrinémie avec augmentation de la sécrétion acide gastrique est responsable d'une fréquence accrue d'ulcères gastroduodénaux. La pancréatite est une complication classique. Cardiovasculaires L’HTA est fréquente. Le risque majeur est le raccourcissement de l'intervalle QT aux dépens du segment ST, troubles du rythme à type d'extrasystoles ventriculaires faisant courir le risque de fibrillation ventriculaire. L'hypokaliémie et surtout les digitaliques majorent ce risque. II.Hyperparathyroidie primaire Elle représente 80% des cas avec une nette prépondérance féminine (60 - 80 %. des cas) et une fréquence maximale vers 50-60 ans. La prévalence de cette affection a été revue à la hausse depuis la pratique courante de dosages systématiques de la calcémie : elle est actuellement estimée entre 1 et 4 pour mille. La cause en est un adénome solitaire dans 75 à 85 % des cas, des adénomes multiples dans 5 % des cas, une hyperplasie diffuse dans 10 à 20 %, très rarement un carcinome (1 à 2 % des cas). L'association de plusieurs types de lésions sur des glandes différentes est possible, de même que l'existence de parathyroïdes surnuméraires ou ectopiques (thymique, intrathyroidienne, péricardique, rétrooesophagienne). La présentation clinique peut être résumée en trois modes. Les formes mineures dites asymptomatiques ou paucisymptomatiques (fatigue musculaire, lassitude, céphalées) sont mieux reconnues et plus fréquentes qu'autrefois. Les formes symptomatiques classiques. avec manifestations rénales et osseuses s'observent toujours. Les formes graves avec hypercalcémie sévère ou crises aiguës parathyroïdiennes menacent rapidement la vie du patient pris dans un cercle vicieux hypercalcémie - polyurie, vomissements, troubles de la vigilancedéshydratation - aggravation de l'hypercalcémie. II.Hyperparathyroidies secondaire et tertiaire Elles représentent 20 % des cas, touchant également les deux sexes avec un pic de fréquence vers 40-50 ans. En règle, la cause est une insuffisance rénale chronique avec hémodialyse dans 85 % des cas, sans hémodialyse dans 5 à 10 % des cas; les hyperparathyroïdies survenant après allogreffe rénale sont dites tertiaires et représentent 5 à 10 % des cas. Dans cette situation, une hyperplasie parathyroïdienne est la conséquence d'une hypocalcémie chronique liée à l'insuffisance rénale (rôles d'une réduction de synthèse ou de libération de 1-25 cholécalciférol et de l'hyperphosphorémie), ou à quelques affections plus rares (ostéomalacie par déficit en vitamine D, pseudohypoparathyroidie par déficit de la réponse à la PTH au niveau du récepteur). L'hypersécrétion de PTH constitue alors une réponse adaptée, mais qui peut dans certains cas dépasser la résistance à l'action de l'hormone et conduire è une hypercalcémie. La prévalence des manifestations osseuses histologiques de cette affection chez les hémodialyses est élevée (67 % des cas). En dépit de la prévention reposant sur la réduction de l'absorption digestive de phosphore, la supplémentation en calcium (carbonate de calcium), et l'apport de vitamine D, une hyperplasie parathyroidienne peut à la longue générer des douleurs osseuses, un prurit et une hypercalcémie. La transplantation rénale supprime la stimulation parathyroidienne chronique et entraîne une involution des glandes. Après allogreffe rénale, environ un tiers des receveurs ont une hypercalcémie postopératoire, le plus souvent transitoire. Toutefois, elle va persister chez une minorité d'entre eux et s'accompagner de complications (notamment douleurs et lésions osseuses, lithiase du greffon, pancréatite). L'indication d'un geste chirurgical sur les glandes parathyroïdes est posée s'il persiste une hypercalciurie au-delà du 6 ème mois après la greffe rénale. B.Chirurgie des parathyroïdes I.Diagnostic de l'hyperparathyroidie élévation du calcium total (> 2,6 mmol/l) et du calcium ionisé, de la calciurie, de la phosphaturie, de l'AMP cyclique néphrogénique, de la 1-84 PTH (au-delà de 60 ng/l), abaissement de la phosphorémie. Les deux anomalies biologiques principales sont l'hypercalcémie et l'élévation de la 1-84 PTH. Dans les formes limites on recourt à un test dynamique reposant sur un apport calcique qui, chez l'individu normal, doit faire baisser le taux de PTH. II.Localisation des lésions Ce n’est pas un moyen de diagnostic d'hyperparathyroïdie et n'a d'autre objet que de guider le chirurgien. Le meilleur procédé de localisation est l'exploration par un chirurgien expérimenté (95 à 97 % de succès). Mais l'imagerie prend une place de plus en plus importante dans la stratégie thérapeutique. Echographie, scintigraphie, scanner, par ordre décroissant de fréquence d'utilisation, ont une sensibilité allant de 60 à 80 % améliorée par leur association. Parfois coûteuse et source de perte de temps, leur utilisation est limitée en général à un examen: échographie ou scintigraphie. III.Traitement de l'hyperparathyroidie Il repose sur l'exérèse chirurgicale du tissu hypersecrétant. - Geste chirurgical Il comporte cervicotomie horizontale sous AG, l'ouverture de la loge thyroïdienne et l'exploration méthodique de tous les sites parathyroidiens. La difficulté varie selon la taille des lésions, leur siège (5 % sont ectopiques), enfin leur nature. On ne peut que schématiser les gestes réalisés: adénomectomie simple à laquelle certains associent une biopsie avec examen histologique extemporané d'au moins une des glandes lorsque l'atteinte est monoglandulaire : la majorité des opérateurs pratiquent une parathyroïdectomie sub-totale (épargnant 60 à 100 mg de tissu aux dépens d'une des quatre glandes), quelques-uns préférant une parathyroïdectomie totale suivie d'implantation dans un des muscles de l'avant-bras de 60 à 80 mg de glande prélevée et fragmentée lorsque l'atteinte est pluriglandulaire. Une lésion thyroïdienne dont l'association est fréquente (25 à 30% des hyperparathyroïdies primaires) sera souvent traitée dans le même temps. C.Période préopératoire I.Evaluation préopératoire Elle a pour but d'apprécier la gravité de la maladie, liée à l'amplitude de l'hypercalcémie et/ou à sa durée. L'intensité et l'ancienneté des manifestations cliniques d'hyperparathyroi'die sera relevée. L'examen clinique se focalisera sur: - la recherche de signes de déshydratation extracellulaire surtout si existent une polyurie, des vomissements ou nausées, et/ou des troubles de la vigilance ; - la recherche d'anomalies de la fonction, du rythme ou de la conduction cardiaques, naturellement aidée d'un électrocardiogramme récent. Outre la calcémie récente et la phosphorémie, les données biologiques importantes sont: - la kaliémie : la PTH augmentant la kaliurèse, une hypokaliémie majorant l'hyperexcitabilité cardiaque, doit être recherchée; - l'évaluation de la fonction rénale - la recherche d'une acidose métabolique ou, en cas de vomissements, d'une alcalose hypochlorémique. Une laryngoscopie indirecte est systématique dans certains centres. Elle a pour but de détecter une anomalie de mobilité des cordes vocales et renseigne sur les conditions d'intubation. C'est un examen simple et peu agressif mais de faible rentabilité. Plusieurs situations très différentes peuvent se présenter: - le plus souvent, l'hypercalcémie est modérée, inférieure à 2,8 mmol/1, sans retentissement rénal ou cardiovasculaire : elle ne pose pas de problèmes particuliers et ne nécessite aucune préparation spécifique; - l'hypercalcémie comprise entre 2,8 et 3,5 mmol/1, est symptomatique mais non menaçante; elle nécessite une surveillance régulière ; la période précédant l'intervention est mise à profit pour mettre en œuvre une thérapeutique hypocalcémiante (apports hydrosodés importants, diurétiques, diphosphonates per os, voire calcitonine); - l'hypercalcémie est sévère, (> à 3,5 mmol/l), s'accompagne de signes d'intolérance (déshydratation, troubles de la vigilance, hypertension artérielle, QT court), pouvant réaliser le tableau de la crise aiguë parathyrotoxique ; elle nécessite un traitement médical immédiat qui ne se conçoit qu'en unité de soins intensifs ; - l'hyperparathyroïdie de l'insuffisant rénal ou du receveur d'allogreffe rénale: elle requiert la recherche particulière de pathologie(s) induite(s) par l'insuffisance rénale, notamment cardiaque; une séance de dialyse la veille et le lendemain de l'intervention doit être prévue; en cas de transplantation rénale, une pathologie liée aux traitements immunosuppresseurs devra être recherchée et ce traitement poursuivi ; dans tous les cas, ces sujets souvent anxieux doivent être rassurés. II.Préparation à l'intervention des hypercalcémies sévères Elle constitue une urgence. Toutefois, la place du traitement médical de l'hypercalcémie ne saurait excéder le délai d'une stabilisation ou de réduction d'une hypercalcémie sévère . L'intervention est urgente en cas de certitude diagnostique si l'hypercalcémie est incontrôlable. Dans les autres cas, une fois les examens complémentaires effectués, la date de l'intervention est fixée dans un délai de 24 à 72 heures en fonction du contrôle de la calcémie. - Réhydratation et recharge sodée Elles diminuent la calcémie en corrigeant l'hémoconcentration, augmentent le débit de filtration glomérulaire et diminuent la réabsorption tubulaire de calcium. L'objectif souhaité est d'obtenir une diurèse de 3 à 5/24 h. Les apports initiaux de sérum salé isotonique peuvent être importants, souvent de l'ordre de 3 à 6 litres. Si un doute existe quant à l'aptitude cardiaque à tolérer cette expansion volémique, une surveillance de la pression veineuse centrale s'impose. Ce traitement simple et nécessaire suffira souvent pour ramener la calcémie dans des zones moins menaçantes mais ne la normalisera pas . - Diurétiques L'emploi éventuel du furosémide ne se conçoit qu'après une expansion volémique qui doit être maintenue. Ces diurétiques diminuent la réabsorption calcique au niveau du tube contourné proximal et de la branche ascendante de l'anse de Mente. L'excrétion calcique sera fonction de la natriurèse et du débit urinaire. Ce traitement est applicable en cas d'insuffisance rénale à diurèse conservée, mais son efficacité est diminuée. Il nécessite une surveillance étroite, le plus souvent la pose d'une sonde vésicale, la compensation des pertes hydroélectrolytiques, des contrôles réguliers notamment de la kaliémie et de la magnésémie. Ce traitement est très efficace pour réduire l'hypercalcémie, même s'il ne la normalise que rarement. Ses inconvénients essentiels sont la nécessité d'une surveillance horaire, l'importance des pertes en magnésium qui doivent être compensées, et le caractère éphémère de l'efficacité. La calcémie remontant dès l'arrêt du traitement, ce dernier ne doit être considéré que comme préalable à une intervention chirurgicale et ne doit pas être prolongé. L'hypomagnésémie tend à inhiber la sécrétion et les effets de la PTH, facilitant ainsi l'hypocalcémie postopératoire. - Hémodialyse L'hémodialyse avec bain appauvri en calcium est très efficace, mais la remontée de la calcémie est rapide dès la fin de la séance. La dialyse péritonéale est moins efficace. Elle constitue une bonne solution en cas d'insuffisance rénale oligoanurique, voire en cas d'insuffisance cardiaque évoluée. - Autres traitements hypocalcémiants Leur place est négligeable dans le contexte de l'hypercalcémie de l'hyperparathyroïdie, le traitement le mieux adapté étant l'intervention chirurgicale. La thyrocalcitonine diminue la libération osseuse de calcium et la réabsorption calcique au niveau du tube contourné proximal et de la branche ascendante de l'anse de Henle. Son effet hypocalcémiant est modeste. Utilisée seule, son efficacité est décevante, mais elle peut être un traitement d'appoint, en complément des précédents. Les doses utilisées sont de 4-8 UI/kg/j. Ses avantages sont sa relative rapidité d'action (quelques heures) par rapport aux autres traitements pharmacologiques et sa bonne tolérance en dehors de possibles urticaire et nausées. D. Période opératoire Les troubles du rythme peropératoires constituent le risque principal de la chirurgie des hypercalcémies graves. La succinylcholine semble avoir favorisé la survenue d'une fibrillation ventriculaire dans une observation de malade ayant une hypercalcémie (mais aussi une insuffisance coronarienne et des digitaliques) . Les doses de curares non dépolarisants requises pour produire un bloc neuromusculaire à 90 % sont d'environ 25 % plus élevées en cas d'hypercalcémie mais la pente de la courbe dose-effet et la dose nécessaire au maintien du bloc sont inchangées . Les halogénés sont bien adaptés à l'entretien d'une anesthésie profonde, nécessitée par une chirurgie minutieuse et exsangue, et à l'obtention d'un réveil rapide. Comme toujours en chirurgie cervicale, l'intubation garantit la liberté et la sécurité des voies aériennes, et l'installation revêt une grande importance: extension modérée de la tête en position strictement médiane avec billot sous ta ceinture scapulaire et protection des globes oculaires. E.Période postopératoire I.Surveillance postopératoire Certains auteurs préconisent le contrôle immédiat, en phase de réveil, de la mobilité des cordes vocales sous laryngoscopie directe. Le risque d'hématome compressif impose l'inspection de la région cervicale avant d'autoriser la sortie de la salle de réveil. Un contrôle du bilan phosphocalcique sera effectué à intervalle variable selon le contexte. La baisse de la calcémie est systématique et attendue car elle traduit le succès de l'intervention. La calcémie ne s'abaisse qu'après la 6 heure postopératoire pour être minimale vers le 2-3 jour. En cas d'hypercalcémie préopératoire sévère, la surveillance électrocardioscopique doit donc être maintenue en postopératoire jusqu’à l'abaissement franc de la calcémie. La phosphorémie remonte rapidement et est normale au 3e jour. Une hypophosphorémie franche doit être corrigée par des apports en phosphate en cas d'insuffisance cardiaque. Dans la majorité des cas, les suites sont simples avec ablation de la perfusion et alimentation le lendemain de l'intervention. Complications postopératoires La morbidité de la chirurgie parathyroïdienne est faible. Les lésions récurrentielles et l'hypocalcémie postopératoire doivent être connues car elles sont une source potentielle de complications graves. Hypocalcémie aiguë postopératoire C'est la complication la plus fréquente, avec une incidence plus élevée en cas d'hyperparathyroïdie secondaire. Elle est le plus souvent modérée et transitoire. L'hypocalcémie peut être considérée comme grave et nécessitant un traitement si elle est inférieure à 2 mmol/I (en tenant compte du chiffre de protidémie) avec manifestations cliniques etélectrocardiographiques (allongement de l'intervalle QT). Il n'existe pas de parallélisme entre ces manifestations et l'hypocalcémie. Les manifestations cliniques bénignes sont des signes d'hyperexcitabilité neuromusculaire bien connus (paresthésies, crampes, crises de tétanie, avec signe de Chvostek et spasme carpopédal à la manœuvre de Trousseau). Les manifestations graves, plus rares, sont neurologiques (crises comitiales, coma) ou respiratoires (spasmes laryngé, bronchique) 1"]. Les défaillances cardiaques hypocalcémiques sont exceptionnelles dans ce contexte. Le traitement de l'hypocalcémie postparathyroïdectomie dépend de la sévérité et du mécanisme prédominant de l'hypocalcémie : une hypocalcémie modérée asymptomatique initiale est respectée dans la mesure où elle constitue un stimulus pour le parenchyme parathyroïdien restant qu'un traitement calcique intempestif retarderait [']. Les manifestations bénignes mais pénibles pour le malade peuvent être ponctuellement soulagées par l'injection lente de 5 à 10 ml de gluconate de calcium. Les manifestations graves doivent évidemment être traitées: les formes injectables de calcium (chlorure ou gluconate de calcium injectés lentement) sont les plus adaptées à l'urgence. Les patients présentant une insuffisance parathyroldienne fonctionnelle persistante et ceux ayant un hungry bone syndrome. requièrent une supplémentation calcique et une vitaminothérapie D pendant plusieurs semaines. En cas d'hyperparathyroïdie secondaire, l'hypocalcémie postopératoire est fréquente, précoce, parfois profonde, le plus souvent asymptomatique: elle peut nécessiter une supplémentation calcique dès les premières heures postopératoires. L'hypomagnésémie, lorsqu'elle est profonde, entraîne une inhibition de la sécrétion de PTH et favorise une hypoparathyrofdie relative. L'hypomagnésémie est en soi une cause de manifestations tétaniques. De plus, elle est susceptible d'entraîner des troubles du rythme cardiaque. Dans tous les cas, elle doit être corrigée par des apports parentéraux : des doses totales de 25 à 30 mmol (6 mmol de sulfate de magnésium toutes les 6 heures, en intraveineux très lent) sont habituellement suffisantes. Autres complications Les pancréatites aiguës, le plus souvent bénignes, sont plus fréquentes en cas d'hypercalcémie préopératoire sévère ; c'est également le cas de l'insuffisance rénale postopératoire, le plus souvent consécutive à une déplétion hydrosodée non corrigée. Une autre complication est l'échec de l'intervention.