II Entre- deux-guerres, malgré un empire colonial français à

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De la contestation coloniale à la décolonisation au Maghreb 1914-1956
Intro :
La Maghreb : 3 pays d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie). Dans la 1ere moitié du 19e siècle,
Algérie devient 1 colonie française par conquête militaire française et de nbrx colons s’y installent ;
pays considéré comme une partie intégrante de la Franc et placé sous l’autorité d’un gouverneur
général. Plus tard, Tunisie devient protectorat gouverné par gouv français indigène avec 1 Résident
général. Enfin Maroc : protectorat français et espagnol en 1912. Dans sa mission de modernisation, la
France a connu des résistances armées et politiques. On s’interroge ici sur les débuts de la contestation
jusqu‘à la décolonisation au Maghreb jusqu’en 56. NB/ décolonisation= processus d’émancipation
des colonies par rapport aux métropoles. Ce terme vient après 2e GM lorsque phénomène prend de
l’ampleur dans le monde entier avec le développement des nationalismes. La décolonisation se traduit
soit par assimilation, soit par autonomie interne, soit par indépendance (> c’est l’indépendance qui est
envisagée au Maghreb). La perte de prestige de la métropole française liée à la 1e GM (trop de morts)
+défaite de 40 + occupation Afrique du Nord par USA en 42 qui remettent en question le maintien de
la domination française dans l’Empire colonial et qui ouvrent la voie à l’indépendance. Décolonisation
du Maghreb différence au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Enjeux dans les nationalismes. Comment
ont-ils parmi la décolonisation ? Comment celle-ci s’est-elle déroulée et pourquoi les colonies ont-
elles réclamé l’indépendance ? En quoi l’immobilisme colonial entraine-t-il des revendications armées
qui mèneront à la guerre meurtrière d’Algérie?
I La décolonisation amorcée à la fin de la 1e GM avec l’éveil des nationalismes maghrébins.
II Entre- deux-guerres, malgré un empire colonial français à son apogée, celui-ci est ébranlé et la
montée des revendications est de +en + importante.
III 2e GM accélère le processus des revendications nationalistes et mène aux indépendances de
Tunisie et Maroc en 56. Algérie quand à elle rentrera en guerre contre le France et obtiendra
indépendance en 62.
I. PREMIERE GUERRE MONDIALE ET CONSQUENCES. EVEIL DU NATIONALISME
A La1GM
Des mouvements nationalistes sont déjà présents dans les colonies avant la Première Guerre mondiale.
Par exemple au Maroc en 1912, le Résident général de France, Lyautey, fait face à une résistance
solide, mais peu organisée qui s’insurge contre les expropriations massives et la sédentarisation forcée
d’une grande partie de la population. Ou encore, en Tunisie, le mouvement des Jeunes Tunisiens
marque le début des revendications qui réclament une amélioration de l’éducation des Tunisiens, et
pas encore l’indépendance (Nouveau nom : Destour). Mais la Première Guerre Mondiale ouvre
véritablement à de nouvelles revendications et renforce la volonté d’émancipation des pays du
Maghreb. Au Maroc, comme en Tunisie et en Algérie, le mouvement d’opposition à la colonisation et
de revendication dit « nationaliste » voient le jour. Le conflit entre pays chrétiens ébranle l’image des
chrétiens triomphants et unis. A cela s’ajoute le refus de la France de démocratiser le système colonial
alors que les colonisés se sont battus pour la France durant la guerre et ont participé économiquement
à l’effort de guerre. Le prestige de la métropole est ainsi remis en cause. Les colonies demandent
l’assimilation au nom de leur sacrifice et du sang versé et visent l’accession à la citoyenneté française.
Or, la position de non recevoir de la France entraîne une désillusion, une amertume profonde qui leur
fait penser qu’il n’y a pas beaucoup à attendre de la métropole. C’est cette frustration qui conduira à
une radicalisation des nationalismes. Quelques réformes auraient pu éviter de nombreux troubles
auxquels le gouvernement français a répondu systématiquement par la répression. Les 14 points de
Wilson de 1918 marquent aussi l’émergence des revendications. Un mémorandum est envoyé par les
Jeunes Tunisiens mais ils ne recevront aucune réponse. Le rejet de la colonisation est donc accéléré et
ainsi naissent des mouvements nationalistes qui développent l’idée de nation. La France reste sourde
aux revendications indigènes du Maghreb.
B. Le Maroc et la Guerre du Rif (26)
L’émergence de l’opposition au Maghreb est aussi visible dans le conflit le plus important dans le
contexte de l’après-guerre pour les Français : « la Guerre du Rif ». L’opposition est renforcée puisque
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plus moderne et mieux organisée, cette guerre met à mal les positions françaises et espagnoles dès
1921. Sous le commandement d’Abd el Krim al Khattabi, l’armée du Rif se lance à la conquête des
villes occupées par les Espagnols. La France entre dans le conflit, pour tenter de ruiner les objectifs de
l’émir, à savoir l’instauration d’une « République confédérée des tribus du Rif ». Premiers renforts
pour La Résidence, bataille tourne en sa faveur. La répression est conçue comme une pacification, une
mission civilisatrice de la France, qui ne conçoit pas de territoire indépendant au sein de ses colonies.
Il reste des foyers de « guérillas » qui continuent. Après la révolte d’Abd El Krim contre les espagnols
puis contre les français des mouvements nationalistes se met en place.
II-L’ENTRE DEUX GUERRES
A. Les ébranlements de l’entre-deux guerres : « le commencement de la fin »
L’environnement international marqué par la bonne conscience coloniale et le triomphalisme impérial.
Les mouvements nationalistes s’implantent de manière plus marquée avec l’affirmation du Néo-
Destour en Tunisie, mais la métropole refuse de voir ce qui se joue. Elle se trompe d’interlocuteur en
tentant de convaincre les métropolitains plutôt que de s’adresser aux colonies. Or, la crise coloniale
n’est guère ressentie sur le moment et la colonisation ne pèse pas sur la vie courante des français, plus
préoccupés par leurs problèmes immédiats. De plus, la célébration permanente de la domination
coloniale masque la crise coloniale, et les difficultés intérieures semblent compensées par le mythe de
la puissance coloniale. Le point culminant de cette vague d’exaltation de l’idée coloniale est
l’exposition coloniale de 1931. On cherche à justifier économiquement, moralement et historiquement,
la domination française au Maghreb. La crise qui s’amorce contribue à conforter l’opinion dans ses
sentiments coloniaux, le repli sur l’empire peut apparaître comme une solution de rechange face à la
détérioration des échanges internationaux. L’Empire est ainsi présenté comme un remède face à la
crise mais il se caractérise par son grand immobilisme durant l’entre-deux-guerres. Avant tout,
soucieuse de maintenir son autorité, la France n’entreprend aucune réforme profonde face à la montée
des revendications nationalistes et préfèrent la voie de la répression face aux troubles.
Puis, dans les années 36 à 38 : espoir nouveau pour le Maghreb du Front populaire qui a le souci
de répondre à l’espoir des colonies et de faire disparaître les abus et les injustices de la domination
coloniale mais cet espoir est vite déçu. Création d’une « illusion lyrique », qui fait rêver à une cité
franco-musulmane réconciliée. Le Front Populaire trace l’esquisse d’une politique intelligente et tente
une réforme du système. L'avènement du Front Populaire donne de l'espoir aux Algériens musulmans
mais le projet Blum-Violette envisageant l'extension des droits politiques à une élite algérienne de
20.000 à 25.0000 personnes (diplômés, gradés de l’armée) est bloqué au Sénat : il déchaîne forte
opposition des français résidents et des groupes de pression donc gouvernement retire sa proposition.
Ainsi, le Front Populaire reflète l’humanisme colonial et a compris la nécessité d’intégrer les élites
arabes. Or, le lobby algérien composé des colons refuse catégoriquement de voir ces évolutions. Au
Maghreb s’est en effet développée une société coloniale puissante qui a pris l’habitude d’imposer ses
volontés en métropole. Une des clés des problèmes de l’Algérie réside donc dans cette incapacité du
pouvoir métropolitain à y imposer ses décisions politiques.
B. Le Nationalisme au Maghreb dans les années 30
Au tout début, dans les années 30, le nationalisme représente une ouverture pour la bourgeoisie
talentueuse qui reste bloquée par le colonat.
En Tunisie, la rupture entre les générations se manifeste par la séparation entre le « vieux »
Destour et le Néo-Destour, qui a lieu en 1934. Le Destour (parti de la Constitution) regroupe,
depuis 1920 les élites indigènes favorables à une démocratisation du système coloniale et à un
dialogue avec la France. Les plus jeunes de ses militants se radicalisent peu à peu sous
l’impulsion d’Habib Bourguiba et Mahloud Materi. La fondation du journal L’action tunisienne
permet de développer leurs idées. La question des naturalisations donne l’occasion à Bourguiba
d’agiter les masses avec ses articles qui incitent population à s’opposer à la naturalisation des
Tunisiens. Méthode B pas accepté par Destour qui rejette l’appel aux foules pour s’opposer aux
autorités coloniales. Divergences s’accentuent et provoquent en 34 la création d’un nouveau
mouvement plus radical, dirigé par Bourguiba, qui réclame une indépendance par étapes et une
Tunisie indépendance et laïque: le Néo-Destour. Le Néo-Destour devient un mouvement de masse
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mais il rompt avec le Front Populaire. Au printemps 38 le Néo-Destour est dissous et ses chefs
emprisonnés. Il sera interdit.
En Algérie, le mouvement nationaliste est divisé en plusieurs courants. En dehors du Parti
Communiste Algérien très peu influent, trois grandes tendances dominent la scène politique :
- Le mouvement des élites intellectuelles : il regroupe des intellectuels très occidentalisés comme
Ferhat Abbas. Ils ne revendiquent pas l'indépendance mais l’égalité avec les Français. Sont alors
partisans de l’assimilation avec la France : « je ne mourais pas pour la patrie algérienne car cette
patrie n’existe pas »
- Le mouvement populaire : le premier parti revendiquant l'indépendance est né parmi les ouvriers
algériens travaillant en France. Il s'agit de l'Etoile Nord africaine dirigée par Messali Hadj
favorable à l’indépendance. Du fait de la situation internationale et de l’arrivée d’Hitler au
pouvoir, la lutte contre le fascisme prend une grande place dans l’action de l’ENA. A partir de
1937, mouvement parvient à s'implanter dans les grandes villes d'Algérie et dans les campagnes
sous le nom de Parti du Peuple Algérien.
- Le mouvement religieux des Oulémas créé en 1931 par Abdel Hamid Ben Badis, refuse
l'assimilation. Son action s'exerce dans les mosquées, la presse et l'enseignement. La devise du
mouvement : "l'Islam est ma religion, l'Algérie est ma patrie et l'Arabe est ma langue".
Au Maroc, l’évolution est symétrique. Le nouveau système de vie sociale, juridique et
économique, instauré par le Protectorat, opère des changements radicaux sur la mentalité et les
mœurs locales. Les difficultés dûes à la «Grande Dépressio (1929) et la paupérisation croissante
de la population permettent l’éclosion d’idées nationales et anti-françaises. Courant d’idées se
propage auprès des intellectuels puis des populations urbaines mais seule la mobilisation des
forces intellectuelle, spirituelles et morales contre l’entreprise de destruction de l’occupant peut
faire espérer au salut. En effet À partir de 1932, plusieurs revues nationalistes: «Maghreb» (1932),
« L’Action du peuple »+ naissance du premier parti politique marocain : le Comité d’Action
Marocain (CAM). Dans sa lutte politique, le CAM se heurtera à la répression, souvent sévère, du
Résident. parti sera finalement dissout. L’Islam représente l’arme la plus efficace mais un Islam
qui s’ouvre à la modernité. La nécessité d’un retour à l’Islam originel s’imposait aux Musulmans
pour les libérer de la tutelle étrangère mais en acquérant la force de l’Occident, sa puissance
matérielle, ac conservation de la spiritualité islamique.
C. Relations entre nationalisme maghrébin et la Métropole
Les mouvements nationalistes qui s’éveillent déstabilisent la politique coloniale française. La
contestation coloniale était marquée par des mouvements réactionnaires. Les colonisés attendent que la
France respecte sa parole. Mais le modèle colonial français se caractérise par une ambiguïté profonde,
les républicains prétendent réaliser l’assimilation pour le Maghreb mais cette idée est théorique mais
en réalité, les populations autochtones sont considérées comme inférieures : elles ne peuvent avoir les
mêmes droits politiques que les français et subissent le code de l’indigénat. Par exemple, dans le
domaine scolaire, la France permet à tous les jeunes d’aller à l’école pour devenir citoyens mais la loi
n’est pas appliquée aux algériens qui sont exclus. Les études sont réservées uniquement à l’élite
française (la proportion d’enfants scolarisés ne dépassera jamais un dixième). La politique française ne
laisse aucun espoir de promotion sociale (sauf dans l’armée).
III VERS L’INDEPENDANCE
A. La Seconde guerre Mondiale = rupture essentielle et impacts.
La Deuxième Guerre mondiale est l’élément déclencheur de la décolonisation. Elle a un impact
politique, économique et sociologique, qui, tous les trois, vont jouer un rôle dans le processus de
décolonisation. Les mouvements d’émancipation auparavant réprimés se durcissent au moment où la
guerre se déclare. Notons que la Tunisie est le seul pays occupé par l’invasion allemande. La France a
été vaincue. Sa légitimité est très sérieusement entamée au lendemain de la guerre. Tunisie, Maroc,
Algérie fortement impliqué 2GM puisqu’ils fournissent hommes& produits agricoles : 40000 Nord-
Africains sont morts dans les combats contre les nazis=> se renforce le sentiment des nationalistes
d’avoir des droits au nom de ce sacrifice. La défaite de 40 plonge les Musulmans de toute l’Afrique du
Nord dans un grand désarroi : La France n’est donc pas cette grande puissance invincible qui dominait
la région depuis plus d’un siècle. Quand aux français d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, ils ne
sortent de l’angoisse sur le sort du Maghreb qu’en apprenant les conditions d’armistice qui
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garantissent l’intégrité de l’Empire. L’affaiblissement de l’autorité politique de la métropole fait
ressortir celle des leaders nationaux, qui utilisent la faille pour se rendre visible au niveau
international : En Tunisie, Bourguiba (leader du Néo-Destour tunisien) est aux yeux des alliés le
principal représentant des mouvements nationaux. Les revendications du Néo-Destour trouvent de plus
en plus d’auditeurs. En Algérie, Ferhat Abbas en 43 prononce le manifeste du peuple algérien ; au
Maroc les nationalistes en 44 s’unissent dans le parti de l’Istiqlal. La France a imposé son autorité aux
peuples d’Afrique, leur promettant à terme qu’ils se fondraient dans la nation française. Comme cette
promesse tarde à venir, les colonisés choisirent de recouvrer leur souveraineté. Par ailleurs les Droits
de l’homme sont désormais une valeur essentielle au sein des relations internationales et incluent
l’idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et donc la revendication de l’indépendance est
selon les nouvelles normes mondiales justifiée. La Charte de l’Atlantique signée entre Churchill et
Roosevelt contient des éléments qui peuvent aller dans le sens de la décolonisation.
Ainsi, s’ouvre l’ère de la décolonisation qui mêle retraits pacifiques et guerre.
B Le Maghreb & Vichy
Le Maghreb constitue un enjeu lors de la Seconde Guerre Mondiale. L’Empire colonial est même une
notion politique primordiale. L’Afrique du Nord française (départements d'Algérie, protectorats du
Maroc et de la Tunisie) est placée sous l'autorité du gouvernement de Vichy, lui-même inféodé à
l'occupant allemand et l’adhésion au maréchal Pétain est massive dans les populations de droite et
antisémite du Maghreb.
Tunisie : Bourguiba et le Néo-Destour fait pendant la guerre un choix politique « indépendant »
en choisissant de se rallier aux alliés plutôt qu’au régime de Vichy, soit la métropole. Cela illustre
bien que désormais si le Maghreb est toujours une possession de la France, la légitimité de celle-ci
n’est plus évidente. Au sein du mouvement nationaliste, la nouvelle équipe prend le relais des
dirigeants emprisonnés. Néo-Destour se maintient pendant la guerre. Il fallait prendre position sur
les questions que posaient l’occupation et le gouvernement de Vichy : il s’agit de choisir son camp
dans la guerre mais aussi de réagir face aux lois raciales. Du côté du vieux Destour les dirigeants
collaborent pour la plupart avec les Allemands (par propagande).Propagande antisémite trouve
écho dans une population en proie à des difficultés éco et entraine conflits intercommunautaires +
massacres juifs. Certains partisans de Bourguiba voient en l’Allemagne un libérateur. Cependant
les dirigeants du Néo-Destour sont persuadés de la victoire des Alliés.
Au Maroc : Malgré la défaite de la France en 1940, Mohammed V reste loyal envers la France de
Pétain. Les nationalistes promettent de ne rien faire qui puisse gêner l’effort de guerre. Les
Maghrébins souffrent de la famine et des épidémies de temps de guerre, et cela a une influence sur
la société : l’instauration d’un rationnement à deux vitesses rend frappante la frontière entre
indigènes et colons. La société est en attente: envers les Américains, défenseurs des libertés, et
envers les pays arabes indépendants, partisans de la solidarité arabe. Les soldats ont été honorés,
choyés en Europe, et le retour à la normale est insupportable. Cette fois, ils n’acceptent pas de se
fondre dans le statut d’ancien combattant comme lors de la Première Guerre mondiale. La
désillusion est profonde.
De juin 40 à Nov. 42 (débarquement américain) Afrique du Nord= enjeu capital disputé entre les
puissances belligérantes qui tente d’en faire une base de contournement des forces ennemies. Le
débarquement américano-britannique du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord est un révélateur. Il
s’agit de l’ « Opération torsh ».La France «collaboratrice» perd de son autorité, les forces
vichystes sont écrasées par les Allié et l’influence grandissante de Washington sur le Maroc
redonne un coup de fouet au nationalisme marocain. Les Etats Unis suscitent admiration et
l’espoir des nationalistes d’une aide dans leur combat pr l’indépendance. Le débarquement anglo-
américain et la présence des Forces françaises libres revigorent aussi le nationalisme algérien.
Jusque là divisés sur les principes, les nationalistes font leur unité en 1943 quand Ferhat Abbas
renonce à l'assimilation et participe à la rédaction du "Manifeste du Peuple Algérien". Celui-ci
réclame l'institution dun Etat Algérien fédéré à la France. La revendication devient très forte mas
le projet est rejeté par le Comité Français de Libération Nationale. Engagement de Ferhat Abbas
symbolique pcq considère que si France est impuissante, leur idéal de liberté serait enseveli.
C. Processus d’indépendance en Tunisie et au Maroc jusqu’en 56.
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Dans les protectorats français du Maghreb (Maroc et Tunisie), des mouvements nationalistes à double
visage : certains sont soucieux de renouer avec le passé d'avant la colonisation. D’autres ont pris les
armes et massacrent les colons français qui en représailles torturent et exécutent sommairement.
D'autres, en revanche, sont résolument tournés vers le monde moderne et réclame une autonomie
interne (c'est le cas du Néo-Destour en Tunisie). La décolonisation commence dans les protectorats
par une affirmation du Néo-Destour et de l’Istiqlal qui deviennent de véritables partis de masse. On
assiste au retour de l’islam politique, et à l’affirmation de l’arabe comme langue du conflit historique
avec l’Occident. L’amour de la patrie est considéré comme compatible avec la foi religieuse. Au
Maroc, l’influence grandissante de l’Istiqlal, parti indépendantiste influent mais radical né en 43 et qui
bénéficie de l’appui du sultan en place Mohammed V Ben Youssef, pousse la métropole à engager des
réformes. Mais celles-ci jugées excessives par les colons sont abandonnées. En 1944, malgré
l’avertissement lors de l’agitation des années 30, le gouvernement français a cru possible de maintenir
son pouvoir et sa domination coloniale au Maghreb, en limitant les changements attendus comme des
ruptures à des modifications. L’ordonnance de 1944 illustre ce problème : il s’agissait d’une réponse
capable d’amorcer l’entrée dans une politique d’intégration, mais arrivée trop tard elle fut perçue
comme une dernière opération de repêchage par les colonisés. Cette ordonnance est ainsi le reflet de la
lenteur de la France à réformer le statut des populations musulmanes. Au Maroc, L’Istiqlal est à
l’origine d’une agitation multiforme dans le pays : grèves, attentats, mouvements de
fouleMohammed V décide, dans les années 1950, de faire la « Grève du sceau », refusant de signer
les lois. Il bloque toute décision de l’occupant. Le gouvernement français décide alors de le déporter
pcq considéré comme le fauteur de troubles, et de le remplacer par un souverain docile, Ben Arafa,
mais ce ne fait qu’aggraver la situation. La déposition du sultan entraîne alors une vague de
mouvements populaires et d’attentats visant directement l’autorité coloniale. L’identité nationale
s’intensifie lorsqu’elle va se « personnifier » en un homme providentiel, Bourguiba ou Mohammed
Ben Youssef. Ce sont les « pères de la nation », et le parti sert simplement de relais. Face à la montée
des nationalismes tunisien et marocain au début des années 50, les gouvernements français répondent
d'abord par la répression Les colons en place dans ces protectorats s’opposent à toute évolution du
régime colonial et aliment les tensions. Mais La défaire en Indochine convainc les Français de la
nécessité de la décolonisation dans les 2 protectorats. À partir de 1954, Mendès France alors à la tête
du gouvernement engage la négociation et accorde l'autonomie interne à la Tunisie (discours de
Carthage de juillet 1954).
Mohammed V Ben Youssef rentre à Rabat en 55 et les gouvernements d’Edgar Faure puis de Guy
Mollet poursuivent cette politique qui aboutit en 1956 à l'indépendance de la Tunisie et du Maroc le 2
mars et 20 mars.
Le scénario de l’indépendance a donc lieu en 3 étapes : une expérience réformiste arrêtée par
les colons les plus conservateurs, puis une tentative de francisation par la force, et enfin un
déblocage rapide et soudain par la reconnaissance de l’autonomie.
D. Evolution de l’Algérie 1942 à 1954.
A la différence du Maroc et de la Tunisie, l’Algérie est considéré comme partie intégrante du territoire
et elle abrite une communauté européenne importante. Idée se développe que ce qui a été volé ne peut
être repris que par la force mais le choix du mode d’utilisation de la violence est difficile : faire primer
l’action politique, ou encourager l’action armée clandestine ?
Peu après les émeutes de Sétif (mai 45) qu’elle réprime violement, la France donne une certaine
autonomie à l’Algérie en créant une Assemblée algérienne en 47. Mais elle a peu de pouvoirs et elle
est élue moitié par les Français d’Algérie, moitié par les musulmans, alors que les Française sont très
minoritaires dans le pays. Il apparait surtout rapidement que les élections au collège musulman sont
truquées aux dépens des nationalistes qui ne voient alors plus de solution que dans la lutte armée.
L’insurrection est déclenchée en oct. 54. Ben Bella fonde le nouveau parti, le Front de libération
nationale (FLN) qui proclame sa volonté d’engager le combat pour l’indépendance de l’Algérie et qui
s’implante d’abord dans les campagnes. Son objectif, restaurer un « Etat algérien souverain,
démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ». Les dirigeants du FLN sont de la
même génération : leur enfance a été marquée par l’humiliation du centenaire, et leur jeunesse par la
répression atroce après le 8 mai 45. Ils sont « demi-cultivés », c'est-à-dire qu’ils ont un bagage
scolaire, mais pas le bac. Ils prévoient une action armée contre l’avis du Mouvement pour le Triomphe
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