Les dyslexies, définitions, classifications :Mme Mancini

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LES DYSLEXIES , DES REPERAGES PRECOCES AUX
APPROCHES PEDAGOGIQUES
Stage se déroulant au CNEFEI les 10, 11, et 12 juin 2002
INTRODUCTION :
Les troubles spécifiques du langage sont un problème récurent. Les progrès
scientifiques ont permit des éclairages nouveaux. Le rapport Ringard a posé la
question sur la nécessité d’agir.
Le CNEFEI projette la mise en place d’un groupe de travail pour les troubles
spécifiques du langage. Il éditera un Cdrom sur les TSL dont est prévu début
2003.
En France on a adopté en 89 la classification de l’OMS. Depuis le décret du
4/11/93 il y a eu refonte du guide barème et prise en compte des déficiences du
.langage et de la parole comme suit :
1) Déficiences acquises du langage et de la parole chez l’enfant, chez l’adulte
après l’acquisition de l’écriture et de la lecture.
2)Troubles du langage et de la parole congénitaux ou acquis avant ou pendant
l’acquisition de l’écriture et de la lecture.
a) déficience légère (15%) :ex :. retard simple
b) déficience moyenne (20 à 25%) : » perturbant notablement les apprentissages
notamment scolaires mais pas la socialisation « :ex : dyslexie, dyscalculie,
dysorthographie, apraxie verbale.
c) Déficience importante (50 à 70%) : » troubles importants de l’acquisition du
langage oral et écrit perturbant notablement les apprentissages et retentissant
sur la socialisation »
d) Déficiences sévères (80 à 95%) « trouble sévères et définitifs de
l’acquisition du langage oral et écrit rendant celui-ci incompréhensible ou
absent »
3)Déficiences vocales.
4)Conséquences d’une déficience auditive congénitale.
Les dyslexies, définitions, classifications :Mme Mancini
Neuropédiatre- Hôpital de La Timone à Marseille.
Replacer la dyslexie dans le cadre des troubles d’apprentissage de l’enfant :
Dans les troubles de l’apprentissage différents facteurs interviennent : les
facteurs génétiques, neurobiologiques, le développement intellectuel, les
stimulations. Il y a interrelation entre ses différents facteurs.
Troubles secondaires :
Pathologie cérébrale lésionnelle :
-Souffrance périnatale , prématuré.
-Encéphalopathies acquises.
-Des anomalies sévères du développement.
-Epilepsie.
-Facteurs environnementaux.
La dyslexie est un trouble spécifique du langage :
- C’est un trouble développemental : installation incorrecte d’une fonction (et
non perte).
- C’est un trouble spécifique qui se définit par la négative (pas de retard
mental…).
C’est un trouble durable, persistant, à distinguer des difficultés d’apprentissage,
avec des marqueurs de déviance.
Déficit attentionnel
Dysorthographie
DYSLEXIE
Dysphasies
Talents
Particuliers
Dysgraphie
Dyspraxie
Dyscalculie
Les objectifs du plan d’action national d’avril 2001 :
- Mieux prévenir(dépistage)
- Mieux identifier
- Mieux prendre en charge
- Mieux former, mieux informer
- Meilleur suivi
sur une base de collaboration entre médecins, rééducateurs, psychothérapeutes,
enseignants, formateurs.
Définition de la dyslexie :
La dyslexie est un trouble spécifique d’acquisition de la langue, souvent en
dépit : - d’une intelligence normale.
- pas de troubles sensoriels.
- pas de troubles psychiatriques.
- ont bénéficié d’une instruction scolaire adéquate.
- milieu socio culturel correct.
L’enfant dyslexique a des potentialités normales, mais un retard de 18 à 24 mois
dans ses performances en lecture. On retrouve des difficultés dans la traduction
graphème/phonème, mais la capacité de compréhension n’est pas affectée.
Les critères sont les mêmes pour la dysorthographie, qui est une atteinte
spécifique du développement des performances d’orthographe. Les capacités à
épeler oralement et à écrire correctement sont affectées. On note le caractère
inattendu et la persistance dans ce trouble comme dans celui de la dyslexie. Ces
2 troubles sont souvent associés, ils s’accompagnent souvent d’une difficulté
personnelle.
Epidémiologie :
2 à 8 % des enfants d’âge scolaire :
- Dans toutes les langues mais plus en français et en anglais qu’en italien ou en
espagnol dût au système de correspondance des graphèmes et des phonèmes.
- Prédominance masculine (1 fille/3 garçons).
- Comorbidité avec les troubles d’attention et les troubles développementaux
du langage oral.
- Terrain familial.
Quand suspecter une dyslexie
1)Devant les anomalies de déchiffrage :
- Confusions auditives :a/an, s/ch, u/ou.
- Confusions visuelles : p/q, b/d.
- Inversions ; or/ro, cri/cir.
- Omissions : bar/ba, arbr/arbe.
- Adjonctions : paquet/parquet.
- Substitutions : chauffeur/faucheur.
La lecture est lente, hésitante, saccadée. Il y a une difficulté à saisir le
découpage des mots en syllabes et une ignorance de la ponctuation.
2) Devant les anomalies de compréhension :
Souvent l’enfant dyslexique ne saisit que partiellement le sens de ce qu’il a
déchiffré. De ce fait il n’aime pas lire et rejette les matières écrites.
3)Devant les 2 types de troubles et surtout leur persistance.
Quand suspecter une dysorthographie :
Devant le même type de fautes que pour la lecture, mais aussi par des anomalies
lors du passage à l’écrit :
- erreurs de copies.
- omissions : liberté/librt.
- économie de syllabes : semblable/semble.
- Découpages arbitraires ; l’égume.
- Fautes de conjugaison, de grammaire.
On retrouve par ailleurs une lenteur d’exécution, des hésitations et une pauvreté
des productions.
Les signes avant-coureurs de la dyslexie :
- En maternelle :- trouble du langage oral
- trouble de la conscience phonologique
- mauvaise orientation temporo-spatiale
- difficultés de latéralisation
- difficultés graphiques
- écriture en miroir
- instabilité psychomotrice
- troubles mnésiques et attentionnels
- En primaire et secondaire : - confusions auditives et visuelles (inversions,
adjonctions, omissions……).
- troubles de compréhension.
- absences d’automatisation dans les procédures
de lecture (lenteur).
- difficultés orthographiques.
Les différents types de dyslexie :
Hypothèses des 2 voies de lecture : - par assemblage : correspondance
graphème/phonème (voie phonologique).
- par adressage : lexique visuel qui permet la
reconnaissance globale du mot (voie lexico-sémantique).
Mot écrit
Adressage
Sens
Forme phonologique
Assemblage
Forme phonologique
Sens
Un bon lecteur utilise la voie par adressage, les mots familiers sont stockés en
mémoire. C’est la seule procédure utilisée pour lire les mots irréguliers. Tous les
lecteurs utilisent la voie par assemblage pour l’apprentissage de la lecture, et
pour les mots nouveaux.
A partir de l’hypothèse de ces 2 voies de lecture on distingue 2 groupes de
dyslexie :
Dyslexie phonologique : (65%). Atteinte de la voie phonologique, lecture des
logatomes mauvaises et difficultés à lire les mots nouveaux. La voie lexicosémantique est préservée, lecture des mots familiers et irréguliers.
Dyslexie dyséïdétiques (dyslexie visuo-attentionnelle ou de surface) :
(10%).Atteinte de la voie lexico-sémantique, lecture des mots irréguliers
mauvaise. Lecture des logatomes mais plus lente. Mauvaise perception visuelle,
lenteur, régularisations, problèmes de compréhension.
Dyslexie mixte :(25%) Les 2 voies sont atteintes.
Diagnostique et bilan :
Eliminer les déficiences auditives ou visuelles, le retard intellectuel, les troubles
psychoaffectifs.
- Examen clinique : contrôle acuité visuelle et auditive.
- Examen neurologique : notion de signes mineurs : station debout sur un pied
(acquit à 7-8 ans) ; station debout bras tendus (voir si mouvements
anormaux) ;déficit des digitognosies (traces avec le doigt sur le corps).
- Bilan orthophonique.
- Bilan neuropsychologique : quantifie le retard de lecture, définit les fonctions
en cours d’acquisition, hiérarchise les dysfonctionnements, évalue l’organisation
spatio-temporelle, les compétences mnésiques.
Dans les antécédents chercher à préciser :
- Troubles de l’oral : - retard de parole
- retard de langage
- dysphasie
- trouble d’évocation (lenteur de dénomination)
- langage peu informatif
- Sur le plan psychomoteur : - mauvaise latéralisation
- mauvais repérage spatio-temporel
- instabilité psychomotrice
- vision
- trouble du graphisme
on peut également repérer dans les antécédents :- la lenteur
- troubles de la conscience
phonologique
- difficultés attentionnels
- troubles mnésiques
Quelques signes évocateurs : - absence d’automatisation
- échec scolaire, désinvestissement de l’écrit
- résultats meilleurs en mathématiques
- notion de lenteur et hésitation
- image de soi dégradée
L’évaluation :
Elle doit mettre en évidence les déficits mais aussi les compétences. Typer la
dyslexie permet d’orienter la rééducation et de donner des conseils
pédagogiques.
- Bilan de prélecture : - niveau du langage oral
- conscience phonologique : rétention, auditive,
découpage des mots, manipulation phonologique.
- tests visuo-attentionnels : comparaison, orientation
spatiale de formes et de mots.
- Bilan de lecture : - discrimination auditive et visuelle
- lecture de logatomes, mots réguliers et irréguliers, de textes (exactitude),
vitesse, mélodie, compréhension.
Reéducation des dyslexies :
- Pour la dyslexie phonologique : - entraînement conscience phonologique.
- développer la voie de la conversion.
- jouer sur le renforcement des capacités de
repérage visuel.
- Pour la dyslexie de surface : - reconnaître des mots parmi des voisins visuels.
- entraînement à la lecture globale avec accès au
sens.
Les dysorthographies :
- Enfant dyslexique est souvent disorthographique.
- Erreurs phonologiques.
- Difficultés à appliquer les règles grammaticales.
- Mauvaise mémorisation de l’orthographe d’usage.
Bilan d’orthographe :
- Dictée de logatomes.
- Dictée de textes (correspondances phonèmes/graphèmes, erreurs par rapport
à la langue, attention visuelle).
Rééducation de la dysorthographie :
- En parallèle à la dyslexie.
- Sur le système phonologique.
- Sur le système graphique et la correspondance phonème/graphème.
- Construction syntaxique.
- Rétention visuelle.
- Réinvestir le langage écrit.
La rééducation doit être menée en partenariat avec la famille et les enseignants.
La prise en charge peut être individuelle ou en groupe. Il faut adopter la
pédagogie de l’encouragement, utiliser des techniques spécifiques et adapter la
rééducation au type clinique en renforçant les capacités préservées et en
développant les capacités déficitaires.
Bilan neuropsychologique :
C’est une science au carrefour de nombreuses sciences (neurologie, psychologie,
linguistique, sciences cognitives). Elle essaie de comprendre le rapport entre la
structure et le fonctionnement du cerveau. Elle repose sur des modèles cognitifs
(évaluation puis rééducation).
La neuropsychologie évalue :
Capacités attentionnelles
Capacités mnésiques
auditives-visuelles
La lecture implique
Capacités de
conceptualisations
mémoire à court terme
mémoire à long terme
attention soutenue
+
Capacités de stockage
constitution des
différents lexiques
constitution du
lexique visuographique
Les composantes de l’attention :
1) Vigilance et alerte : disposition mentale générale (enfant rêveur, distractible)
2) Attention sélective : capacité à choisir la bonne information à traiter parmi
d’autres, donc inhiber celles non pertinentes (défaut d’inhibition, traite tout).
3) Commande attentionnelle (mémoire de travail): prise en compte du stockage
et du traitement de l’information, planification des tâches (difficultés à
planifier des stratégies, manque de flexibilité cognitive).
4) La mémoire à court terme (immédiate) : c’est le nombre maximum
d’informations que l’on peut restituer après une seule présentation (empan
mnésique endroit)
Rôle du neuropsychologue :
- Evaluer le trouble spécifique d’attention (mesure de l’efficience intellectuelle).
- Evaluer les autres fonctions cognitives que le langage.
- Rechercher les compétences préservées de l’enfant, trouver ses points forts.
- Rechercher les mécanismes précis du trouble.
- Offrir à l’enfant une rééducation ciblée (prise en compte des fonctions
cognitives associées permettant l’accès au langage écrit).
- Orienter les conseils pédagogiques ( façon de se comporter face à l’enfant).
La prise en charge est adaptée aux types de difficultés, personnalisée, et peut
être associée à un suivi psychologique et/ou psychomoteur si nécessaire. Elle est
globale et multidisciplinaire.
DIFFICULTES PSYCHOLOGIQUES DES ENFANTS
DYSLEXIQUES : M. Messerschmitt Pédopsychiâtre hôpital
Trousseau Paris.
La psychologie des enfants dyslexiques :
Elle est intéressante pour les conséquences , mais aussi pour ce qu’elle
développe :
- La psychologie de l’enfant dyslexique n’est pas réduite à son handicap de
dyslexique.
- La dyslexie est un trouble langagier spécifique, mais il faut se pencher sur le
global pour voir si il n’y a pas d’autres troubles.
- Les troubles langagiers sont volontiers associés à des troubles d’hyperactivité
et d’attention, concentration. Il y a un trouble au niveau de la vigilance
cognitive. Au départ le trouble d’hyperactivité peut masquer le trouble
langagier, il faut donc se méfier de l’audition et du langage oral.
- Le trouble attentionnel gêne toute acquisition, mais il sera d’autant plus
gênant que l’enfant n’a pas le langage dans le sens de la relation , de la
communication. Ainsi il ne bénéficie pas de l’élaboration d’une relation.
- Chez les enfants dyslexiques rien n’est automatisé, ils doivent être vigilants
pour tout, même pour ce qu’ils connaissent :cela se traduit par un coût au
niveau fatigabilité et pénibilité. Ils ressentent cet instrument (le langage)
comme quelquechose de peu valorisant ayant des conséquences affectives et
socioculturelles tel que le rejet de la lecture.
- Quand le trouble de lecture est lié essentiellement à un déficit attentionnel
(omission, saut de lignes), les fautes augmentent au fur et à mesure du temps
de lecture qui passe. Ce trouble attentionnel est décrit depuis l fin de 19°
siècle (aspect cognitif et impulsivité). Ce trouble est résistant. Il se retrouve
chez 6 à 8% des enfants. Il est continue, commence très tôt et perdure. C’est
le contraire de la turbulence réactionnelle (rentre dans une causalité) qui est
plus sensible à l’intervention, à la relation.
- Chez les hyperactifs les sédatifs augmentent l’hyperactivité. Ces enfants ont
alors un niveau attentionnel plus bas. En 1937 on décide de donner plutôt des
stimulants aux hyperactifs pour élever leur vigilance, ce qui les calmaient.
- Aujourd’hui on traite l’hyperactivité à partir de 6 ans car certains enfants
peuvent se trouver exclus. Cette prescription a 2 intérêts : l’action du
médicament est rapide, et l’école qui n’est pas informée garde son statut
d’observateur.
- Les troubles actifs du comportement de ces enfants qui ont des troubles
langagiers se traduisent par une tendance à s’opposer. Ces enfants vont être
résistants (lenteur active), boudeurs, mais ne sont pas dans la rupture, plutôt
dans la provocation.
- Troubles des conduites sociales : c’est l’enfant qui « pète les plombs », se
bagarre . Il démissionne mais n’a pas de phobie scolaire. L’adolescent pose
des problèmes d’orientation et refuse le contrat scolaire.
- Troubles anxieux, dépressifs : Ces enfants restent dans le contrat affectif,
mais ils ressentent une difficulté de moyens plus qu’une difficulté de
motivation. C’est l’impuissance apprise. Ils sont dans le contrat de réussite
scolaire, dans la compétition, dans la culture. Ils ont des complexes et se
rendent compte de leur handicap. Il y a un sentiment de responsabilité pour
l’enfant. Ces troubles sont une mécanique de base de la souffrance mentale.
- Pour l’enfant dyslexique il y a un prix à payer :- c’est le travail qui représente
un lourd coût cognitif et sa pénibilité. Ce sont les enfants qui restent dans le
contrat scolaire qui sont les plus déprimés, car ils se responsabilisent. Ceux
qui sortent du contrat souffre moins.
- c’est l’impuissance apprise
car les enfants ont assimilés leur échec et le régularisent. Ils retiennent ce qui est
mauvais, le généralise « je ne suis pas bon », cela devient systématique de ce
qu’on va faire « je n’y arriverai pas ». Cette dévalorisation conduit à un blocage.
- La phobie scolaire : Les dyslexiques ne sont pas concernés par la phobie
scolaire. C’est une problématique scolaire qui touche de bons élèves sans
problème, faciles. Les enfants effectuent un retrait sur le pôle familial qui a
induit une base de dépendance. L’enfant devient régressif, il prend
conscience de son individualité dans ce fonctionnement automatique du
monde, et il se retire.
- En reconnaissant la part que cette difficulté (la dyslexie) joue dans sa vie, on
permet à l’enfant de clarifier des choses.
- La prise en charge entre l’orthophoniste et l’enseignant doit être cohérente et
coordonnée. Une prise en charge orthophonique à dose homéopathique (une
fois par semaine) n’est pas efficace. Elle se fait avec l’accord de l’enfant sous
forme de contrat. Il faut pouvoir faire des fenêtres thérapeutiques quand
l’enfant sature. Il est nécessaire de varier les méthodes d’orthophonie pour
dynamiser l’enfant.
- Les dyslexiques sont des enfants qui vont souffrir davantage et parfois
l’orientation est une bonne chose. L’école primaire paraît jouable mais au
delà une adaptation est nécessaire notamment au niveau des langues
étrangères.
DEPISTAGE DES ENFANTS A RISQUE EN GSM-CP
M. Zorman Médecin conseiller du Recteur de l’académie de Grenoble
Langage oral, lecture : un dépistage fondé sur l’analyse des processus
cognitifs (BSEDS 5-6 ans) :
La performance de lecture d’après Gough et Tunmer (1986) : L=R*C
L(extraire de l’information de ce qui est écrit)=R(reconnaissance des mots isolés)*C(compréhension orale
sémantique et syntaxique)
La compréhension n’est pas spécifique à la lecture. Un énoncé lu ou entendu en
terme de traitement c’est identique. On peut supposer qu’il y a un problème de
compréhension quand on trouve ce même problème de compréhension, à l’oral
et à l’écrit.
Les compétences en langage oral :
1) Capacités de discrimination et d’analyse acoustique : un bébé de 4 jours fait
la différence entre ba/da.
2) Représentation en mémoire à long terme de la forme sonore des mots : les
encoder, les stocker, faire le rappel en mémoire .
3) Connaissances sémantiques : signification des mot parlés.
4) Compétences implicites d’analyse syntaxique.
Chacune de ces fonctions chez l’adulte cérébrolésé peut disparaître isolément, ce
qui implique : - un déficit ou un retard de développement de ces capacités
relatives au langage oral entraînera un handicap dans l’apprentissage de la
lecture.
- l’apprentissage de la lecture sera d’autant plus facile que l’enfant
présente un bon niveau de langage oral.
Il est très difficile d’empêcher à un enfant d’apprendre à parler. C’est la pratique
du langage écrit oralisé qui fait la différence.
Quand on lit un texte de 59 mots dont 9 mots ont été modifiés on ne comprend
plus rien. L’enfant de CP se retrouve fréquemment dans cette situation.
Les lecteurs en difficulté :
Axe de processus de reconnaissance des mots
Bons décodeurs(10%) : difficultés de compréhension
Ce qui fait les différences ce sont les stratégies de
lecture active (inférences, hypothèses, représentations
de la situation) sans arrêt on réajuste par rapport à un
schème central.
Bons lecteurs
Axe processus
linguistique
Bons lecteurs (75%)
Dyslexiques (4-6%) : bon niveau de langage
oral, faible reconnaissance des mots.
lecteurs précaires(10%) :- faible stimulation linguistique.
- Pratique du langage faible et
fonctionnelle.
- Vocabulaire faible, pas
d’acculturation à l’écrit, ça ne prend pas de sens.
Si on lit un texte où il manque des lettres, on utilise un traitement phonologique
qui représente une grosse charge mentale de travail (50% de temps de lecture en
plus) d’où l’importance de la reconnaissance des mots par le voie
orthographique.
Il est difficile de coordonner différentes tâches par exemple pour l’écriture d’un
texte. Cela n’est possible que si des tâches sont automatisées. Plus la
reconnaissance des mots est automatisée plus on est disponible pour le
traitement d’autres tâches. La lecture est inconsciente même si c’est une activité
apprise. Quand on a appris à lire, la lecture est automatique comme le montre
l’expérience des mots écrits en couleur et dont il faut dire le nom de la couleur
de chaque mot.
1) Conscience phonologique : C’est ce qui prédit le mieux la performance de
lecture en fin de CE1.
- Aptitude à reconnaître et manipuler les unités sonores constituant les mots
(mots, syllabes, attaque/rime, phonème).
- Nécessaire pour l’apprentissage de la lecture.
- Seul processus génératif (lecture de mots nouveaux).
Les langues alphabétiques traduisent les sons de la langue sous forme de
graphèmes : en français environ 35 sons pour 120 graphèmes ; en anglais 41
sons pour plus de 1000 graphèmes ; l’italien et l’espagnol sont plus transparents.
Ainsi la même déficit neurologique a des conséquences sociologiques
différentes.
Dans les nouveaux programmes on donne les pratiques pédagogiques
nécessaires pour apprendre à lire ( travail sur les sons, apprendre le nom des
lettres….) et pas uniquement les compétences.
2) Traitement visuel : Le mot est un objet visuel particulier.
- Analyse des traits des lettres ; P-R, O-Q, h-k, n-m.
- Prise en compte de l’orientation des lettres : b-d, p-q, u-n. Il est utile de
nommer les lettres pour les individualiser.
L’apprentissage doit se faire sous plusieurs modalités (gestes, couleurs…) et se
répéter.
- Coder la position des lettres dans le mot :chien/niche/chine.
Une hypothèse existe pour ceux qui utilisent que la voie d’assemblage, il y
aurait un problème de fenêtre visuoattentionnel (empan lettres à lettres) . Ces
enfants n’arriveraient pas à encoder la forme orthographique à cause d’un
empan réduit à 2 ou 3 lettres.
Pour la prédiction de l’apprentissage de la lecture, on analyse le langage oral et
on vérifie les tâches cognitives : conscience phonologique et traitement visuel.
En lecture on a des connaissances du système expert, mais peu de connaissances
du développement et des interactions dans le développement qu’on ne sait pas
décrire.
La conscience phonémique est liée à l’apprentissage d’une langue alphabétique
d’où la nécessité d’écrire.
Le développement de la lecture :
1) Traitement alphabétique : C’est un traitement analytique.
- La reconnaissance du mot repose sur un traitement analytique par décodage
des graphèmes et codage des phonèmes
- Cette stratégie est la seule qui permet à l’enfant de lire des mots nouveaux
- Cet apprentissage repose principalement sur la prise de conscience de la
structure segmentale de la parole (phonèmes).
2) Traitement orthographique : c’est un taitement analogique.
- Les représentations lexicales des mots familiers deviennent directement
accessibles
- L’enfant accède au sens à partir de la représentation orthographique.
- Analogique car l’enfant se sert de sa connaissance de l’orthographe des mots
et de leur prononciation pour traiter de nouveaux mots.
- Seule procédure pour lire les mots irréguliers (faon, monsieur…).
Le bilan de 6 ans (Bilan de Santé Evaluation du Développement pour la
Scolarité 5-6) :
Il permet d’avoir un regard croisé sur l’enfant ; Un questionnaire est rempli par
les enseignants. Il fait le bilan du langage oral, de la conscience phonologique, et
du système visuoattentionnel.
Modèle simplifié des processus du langage oral :
RAISONNEMENT
FONCTIONS EXECUTIVES
Fonctions langagières
Compréhension
Compréhension
Interprétation
Interprétation
Mots
Motssyntaxe
syntaxe
phrases
Phrasesabstraction
abstraction
Idéation
du message
idéation
du message
Intention
de communication
intention
de communication
Structures
sémantiques
structures
sémantiques
Système
systèmeattentionnel
attentionnel
Mémoire
Mémoireààcourt
courtterme
terme
cortex
cérébral
spécialisé
Accès
lexical
accès
lexical
Programmation
morphosyntaxique
cortex
cérébral
spécialisé
Décodage phonologique
répétition indépendante
du sens
Programmation phonologique
Oreille interne cortex auditif
Audition
Articulation
Réception du langage
cotex
Articulation
Articulation
Production du langage
moteur
phonatoire
Les épreuves :
Au niveau du langage oral
1) La réception du langage oral :
- La discrimination phonèmique : PA/BA
pareil, pas pareil ?
FA/FA
pareil, pas pareil ?
- Vocabulaire : on donne un mot « rire », montre- moi l’image qui correspond.
- Compréhension : « la femme poursuit le chat qui saute », la phrase est dite
oralement et on demande à l’enfant de montrer l’image qui correspond. On
s’assure avant que l’enfant connaît le vocabulaire car il n’a à traiter que la
syntaxe.
2) La production du langage oral :
- Répétition de pseudo-mots : bartin, molumé.
- Langage spontané (par l’enseignant et le médecin scolaire) : présence des
connecteurs, conjugaison, ordre des mots, relatives (qui, parce que, comme),
3) La mémoire verbale à court terme :
C’est ce qu’on peut répéter d’un même empan. La mémoire de travail , c’est
garder en mémoire une information pendant qu’on fait une opération cognitive.
Au niveau de la reconnaissance des mots
1) La conscience phonologique :
- Jugement de rimes
- Comptage syllabique
- Suppression syllabique
Le traitement de l’information visuelle :
L’acuité
La motricité
La discrimination : montrer des séquences de lettres et dire si elles sont
identiques
- L’attention visuelle : épreuve des cloches
nombre et stratégies (pour
voir si l’enfant a du mal à inhiber certaines informations)
2)
-
La conduite à tenir après bilan :
En GSM : - Langage oral défaillant : bilan complémentaire et pris en charge.
- Conscience phonologique et traitement de l’information visuelle :
activités pédagogiques adaptées et intensives.
En CP : - Faire le suivi des enfants et réévaluer au 2° trimestre CP.
- Si confirmation, faire bilan plus complet et prise en charge
rééducative et pédagogique (adaptation).
- Si après cela, pas de mise en place de la lecture en fin de CE1
orienter l’enfant vers un centre de diagnostic CHU.
- Suivi au primaire en évaluant les progrès avec ODEDYS (Outil de
DE pistage sur les DYSlexies), outil sur le langage écrit étalonné du CE1 au
CM1.
DYSLEXIES ET TIC : M. Robert orthophoniste Châteauroux
L’ordinateur rend la rééducation plus ludique et plus spécifique.
La maîtrise des 2 procédures de lecture nécessite que l’enfant aie développer des
capacités transversales : capacités métalinguistiques, métaphonologiques et de
conceptualisation, capacités de repérage du temps et de l’espace, capacités
mnésiques, capacités d’attention et de concentration, capacités visioglobiques.
Informatique et procédure d’assemblage :
Travail sur l’écoute et les sons pour la capacité d’attention et de concentration.
Repérage des rimes, comptage et segmentation syllabique.
Logiciel AUDIOLOG (Créasoft,Plexsoft, 2-3000F) : - écoute et
perception des cris d’animaux.
- mémoire
- séquences : 3
aboiements, il faut retrouver la séquence imagée correspondante.
Logiciel SPEECHVIEWER (IBM, 5-6000F) : montrer ce qui intervient,
ce qu’on remarque dans la prononciation des sons ( mouvement des lèvres).
Logiciel DISCRISSONS (Adeprio diffusion, 400F) : conscience
phonétique consonantique : comparer une cible par rapport à des syllabes
données oralement et si pareil ou pas pareil.
Informatique et procédure d’adressage :
Pour développer et acquérir une vitesse de lecture suffisante.
Développer l’attention visuelle : - mémoires et similitudes.
- logique et déduction- Destination lecture.
- l’intrus : bandes d’images : retrouver celui
qui est différent ( similitudes, orientations, signes orientés…) en reconnaissance
et en mémorisation.
Logiciel LECTURE AU GALOP (Adeprio, 800F) : lecture transcription,
lecture rapide, lecture compréhension, lecture repérage.
Différents paramètres : Possibilité de flash, de temps, mise en couleur d’un
phonème.
Avec les enfants dyslexiques il faut augmenter la taille des graphies.
- Met en jeu la mémoire visuelle, la mémoire de travail, l’analyse
graphème/phonème (graphies proches ou inversées).
- Visualiser parmi 4 mots celui qui est signifiant.
- Retrouver dans une liste les mots identiques au mot cible.
EXEMPLE D’UNE METHODOLOGIE DE
REMEDIATION :M. Delahaie maître E et phoniâtre à Tours
Balisage théorique : - Procédures de lecture experte.
- Aspects développementaux : modèle deFRITH – stade
logographique, alphabétique et orthographique.
Ces modèles permettent d’évaluer et de repérer les difficultés et d’apporter des
solutions pédagogiques. Tous les enfants dyslexiques présentent plus ou moins
des difficultés phonologiques ;
- Facteurs développementaux : ils se situent dans le domaine phonologique
essentiellement.
Etude pluridisciplinaire : 3 objectifs
1) Mieux préciser la dynamique des représentations phonologiques des enfants
de la GSM au CE1. Proposer à l’enfant d’identifier des sons, corréler avec la
mémoire visuelle, et la répétition de non mots
procédure de prérepérage
des enfants à risques qui arriveront au CP.
2) En CP repérage des procédures de médiation phonologique.
3) Vérifier la stabilisation des acquis au CE1.
Des constantes apparaissent chez les non lecteurs persistants : Problèmes de
traitement de sons : l’entraînement phonologique ne marchait pas forcément.
Les graphèmes ne sont investis que quand les enfants ont des représentations
suffisamment nettes des sons.
Progession en 3 phases :
1) Habiletés métarimiques :
- Séquence 1 : entraînement à la reconnaissance rimique : sons /a/ et /i/.
- Séquence 2 : entraînement à l’identification rimique : phonèmes /l/ et /r/.
- Séquence 3 : entraînement à l’identification rimique : phonèmes /y/ /m/ /u/.
- Séquence 4 : entraînement à la transcription des rimes : phonèmes /on/ /p/.
A partir de la 3° séance on commence par une dictée de sons. Regrouper les
mots imagés qui riment…. Le traitement des mots se fait sur des mots isolés.
2)
-
Habiletés métasyllabiques :
Séquence 5 : entraînement à la reconnaissance métasyllabique : ph. /t/ /n/.
Séquence 6 : entraînement à l’identification syllabique : ph. /f/ /d/.
Séquence 7 : entraînement à la segmentation syllabique : ph. /v/ / o/.
Séquence 8 : entraînement à la segmentation syllabique : ph. /s/ /wa/
Séquence 9 : entraînement à la manipulation syllabique : ph. /e/ /ch/.
Chaque séance commence par une dictée et finit par une lecture de mots.
Entourer le mot imagé où on entend telle syllabe.
3) Habiletés métaphonèmiques :
- Séquence 10 : entraînement à la reconnaissance de phonèmes : ph. /k/ /b/.
- Séquence 11 : entraînement à l’identification de phonèmes : ph. /an/.
- Séquence 12 : entraînement à l’identification de phonèmes : ph. /è/.
- Séquence 13 : entraînement à l’identification de phonèmes : ph. /oe/ /eu/.
- Séquence 14 : entraînement à l’identification de phonèmes : ph. /j/.
- Séquence 15 : entraînement à la segmentation phonémique : ph. /ein/
- Séquence 16 : entraînement à la manipulation phonémique : ph. /w/ /ein/.
- Séquence 17 : entraînement à la manipulation phonémique : ph. /z/.
- Séquence 18 : entraînement à la manipulation phonémique : ph. /g/.
- Séquence 19 : entraînement à la manipulation phonémique : ph. /gn/ /ille/.
- Séquence 20 : séquence de synthèse.
Pour chaque séance une dictée de mots, un rappel de l’entraînement
phonologique de la séance précédente et une manipulation phonémique.
GRANDS PRINCIPES DES APPROCHES
PEDAGOGIQUES :M. Couteret professeur au CNEFEI.
Quelques régularités qu’on retrouve chez ces enfants :
- Des dissociations incompréhensibles pour les parents et les enseignants. Des
choses qui fonctionnent normalement et d’autres qui ne fonctionnent pas.
- Dissociation entre compréhension et reconnaissance des mots. Beaucoup
d’énergie dans la reconnaissance des mots ce qui implique une disponibilité
moindre pour la compréhension.
- Quand l’écrit est un outil (qu’il n’est pas l’objet d’un apprentissage), il faut
travailler à l’oral et leur données des photocopies.
- Certains apprentissages se font à un rythme normal et d’autres avec beaucoup
de temps.
- Dans la classe, au lieu de faire différent pour l’enfant dyslexique, on peut
faire pour tout ce qu’on ferait pour lui (entraînement phonologique).
- Au cycle 3 et au collège il y a une différence entre niveau de langage et
maturité, il faut donc que le contenu soit adapté à sa maturité personnelle.
Deux principes pédagogiques sont à retenir :
1) On apprend à lire et à écrire pour communiquer :
- Aspects formels (phonologie, morphosyntaxe), sémantiques, pragmatiques
(adaptées aux situations), communicationnels, sensori moteurs (yeux, voix),
motricité fine (écrire).
- Pour mieux intégrer l’enfant dyslexique et éviter un regard négatif on peut
préparer les parents et les enfants de la classe en expliquant ce que c’est la
dyslexie. Il est possible d’apprendre à l’élève à se présenter, à pointer et dire ses
difficultés et à dire ce dont il a besoin.
- Organiser la classe pour que l’enfant prenne souvent la parole ( conseil de
classe, coopérative..).
- Faire en sorte que les enfants aient des interactions : jeux phonologiques…
- Verbaliser ses stratégies et ses mécanismes et échanger les méthodes entre
les enfants.
- Respecter la loi de la classe, ne pas profiter de son handicap, il a des droits
mais aussi des devoirs. Il doit entrer et respecter le contrat scolaire.
2) Les apprentissages multimodales ou plurisensoriels :
- Intégrer les sens dans les apprentissages : - à court terme par la focalisation de
l’attention
- à moyen terme par la répétition de
conduites intentionnelles.
- L’attention est au centre de tout et la meilleure façon de la susciter et
d’installer l’intention (le désir, le projet).
- Du point de vue de la perception : - Elémentaire : perception des contrastes,
des différences. Difficile pour eux de voir les similitudes.
-Complexe : reconnaissance de formes et
de places.
- Articuler les nouveaux apprentissages au déjà connu (mémorisé).
- Monomodale : dessin
objet réel.
- Plurimodales : lettre o
lettre o perçu par les doigts.
- Les types cognitifs : - verbal, non verbal.
-simultané, séquentiel (par ex. consignes avec
pictogrammes).
Le problème de l’automatisation :
3 boucles de régulation pour la maîtrise :
contrôle volontaire
contrôle automatique
contrôle réflexif
En faisant passer le geste d’un contrôle volontaire à un contrôle automatique, il
sera possible de le réaliser correctement à la demande tout en faisant ou pensant
à autre chose. Quand le geste est automatisé le coût en énergie est moindre et la
mise en action se fait plus rapidement. L’apprentissage consiste à automatiser
les tâches. La vigilance est coûteuse en énergie.
Pour installer un automatisme : - Il faut répéter (expliquer la nécessité de
répéter), faire des rappels à différents moments de la journée, de la semaine.
- IL faut diversifier pour éviter les stéréotypes
(faciliter la souplesse d’adaptation).
On va se servir des compétences pour améliorer les déficits : par ex. difficulté de
langage oral on va utiliser les gestes, les pictogrammes….
On peut coder les graphèmes ou les phonèmes par des couleurs, par les gestes.
Pour la correspondance phonème/graphème on peut faire une trace tactile avec
le doigt dans le dos de l’enfant.
Trop souvent on demande aux dyslexiques de concentrer leur attention sur le
visuel. Le mieux serait d’utiliser le tactile, l’évocation, l’audition.
Une modalité sensorielle qui fonctionne bien: - On perçoit bien
- On transcrit bien
les images
- On manipule bien
mentales
Décaler le temps de la transcription et le temps de la correction ; Pour les
dyslexiques c’est difficile d’écrire et de se corriger en même temps.
Rechercher avec l’enfant dyslexique quel est l’outil qui lui convient le mieux.
PRISE EN CHARGE DE DYSLEXIQUES SEVERES :Mme
Vernay institutrice spécialisée « les Lavandes » à Orpierre 04/92/66/21/35.
1) Les différents types de dyslexies
A)Dyslexie phonologique :
- Caractéristiques : - atteinte de la voie d’assemblage.
- difficultés à lire des logatomes
- difficultés d’accès à la procédure phonologique.
- Exercices possibles : -dictée de syllabes.
- mots à trous qu’il faut compléter avec une syllabe.
- dictée de logatomes puis les décomposer en syllabes,
puis ultérieurement en phonèmes.
- segmentation assistée sur les logatomes.
-travailler sur la rime, l’attaque des mots (poème) :
étude de la syllabe puis glisser progressivement au phonème.
-dictée muette : à partir d’images, l’élève doit colorier
d’une certaine couleur l’image où il entend tel son (c’est lui qui lit les mots dans
sa tête).
- Types d’erreurs : Exemples de réalisations lexiques et de transcription.
- des omissions : brioche lu briche, plâtre lu plar.
- des adjonctions : mastic lu parstic, cliente lu climente.
- des substitutions : guidon lu guildon, costume lu cortume.
- des lexicalisations : tartine lu marmite, deuxième lu dernier
B) Dyslexie de surface (lexicale ou dyséïdétique) :
- Caractéristiques : - déficience de la voie d’adressage.
- maîtrise des sons mais difficultés à appliquer les règles
grapho-phonologiques pour les lettres dont la prononciation
dépend du contexte orthographique (cercle au lieu de serkle).
- prononce souvent les lettres muettes.
- les mots irréguliers sont lus par analogie avec la
prononciation la plus fréquente (fusil est lu fusile).
- supériorité de la lecture des mots réguliers par rapport
aux mots irréguliers.
- lexique visuo-orthographique imprécis, car prise partielle
des indices de lecture.
- paralexie visuelle proche (phrase au lieu de phare).
- Exercices possibles : - ne pas faire apprendre de listes de mots.
- essayer de leur donner des stratégies pour classer des
mots particuliers dans une même famille : travailler sur la morphologie des mots
- travail sur les familles de mots, les préfixes et les
suffixes, les lettres muettes.
- établir un lien entre la morphologie et le sens.
- Types d’erreurs : - régularisations : femme lu feme, plomb lu plonbe.
- sur-syllabation : immédiatement lu in/médiateman.
- méconnaissance des graphies complexes.
C) Dyslexie visuo-attentionnelle :
- Caractéristiques : - maîtrise des correspondances graphie/phonie.
- erreurs de ressemblances spatiales (confusions de
graphèmes visuellement proches comme br/dr, pr/dr, tr/dr, on/ou, me/ne, an/on..)
- grande fatigabilité, proposer des exercices courts.
- ne pas demander de recopier un texte.
- Exercices :
- Amener cet élève à plus de précision et l’aider à automatiser
des graphèmes visuellement proches.
- proposer 2 textes en parallèle, un texte intact et le même
texte avec des erreurs de type visuo-attentionnel comme place/phare,
phrase/page, perdu/pendu….L’élève doit entourer les erreurs commises. On
« force » donc l’élève à prendre en compte tous les indices de lecture.
- phrases à trous : compléter en choisissant des mots
visuellement proches (j’ai (perdu, pendu, prendre) ma clé).
- travail sur les listes de mots : entourer un mot dans une liste
de mots qui se ressemblent sur le plan visuel.
- Types d’erreurs : - glissements, contaminations, inversions :retire lu (ou
écrit) retri, train lu trani, plomb lu plonpl(e), le vétérinaire lu de lévérinère.
- prise d’informations partielle et production d’un mot
visuellement proche : manteau lu bateau, province lu providence, bruit lu brun.
- omissions de mots outils.
- sauts de lignes en lecture.
Analyse qualitative des différents types de dyslexie
Dyslexie
phonologique
Dyslexie de surface
Dyslexie visuoattentionnelle
Effet de lexicalité
oui
non
non
Effet de fréquence
oui
non
non
Effet de complexité
oui
Oui : lecture et/ou
transcription
Non : lecture ou
transcription
Effet de régularité
oui
Oui : lecture et/ou
transcription
Non : lecture ou
transcription
Verlan
+ -
+ -
+ +
+ +
+ +
Jugement des rimes
+(réussite) -(échec)
Suppression 1er phonème
- -
+ +
+ +
Segmentation phonémique
- -
+ +
+ +
2) Présentation de l’enfant dyslexique en classe :
A) Rythme et fatigabilité :
- séquences courtes – temps de pause.
- progression et programmation ou adaptation permanente.
- progression des acquisitions
B) Attention et concentration :
- distractibilité due aux difficultés d’attention et de concentration . Répéter les
consignes orales, faire verbaliser les consignes par les élèves, consignes
simples et courtes.
- difficultés de gestion des activités longues.
- difficultés de gestion des multiples données
- ne pas surcharger la mémoire immédiate et la mémoire de travail.
B) Les mémoires :
- la mémoire immédiate c’est la capacité à retenir une certaine quantité
d’information après perception directe.
- la mémoire de travail c’est un mécanisme basé sur la capacité de retenir des
informations et de leur appliquer un traitement précis ultérieur.
- La mémoire de travail c’est un mécanisme de rappel à long terme des
acquisitions.
C) Les troubles cognitifs :
- de spatialité : organisation (cahiers différents), rangements, localisations,
repérages des pages, espace personnel.
- de temporalité : chronologies, séquentialité de lecture et de raisonnement,
organisation, désordres de procédures, utilisation de la valeur des temps.
- un emploi du temps personnel journalier pour chaque enfant (barre ce qui a
été fait).
- la maîtresse écrit au tableau ce qui sera fait dans la matinée.
- ne pas tronçonner les apprentissages (vocabulaire, grammaire….), bien
acquérir la notion et se donner du temps. Ne pas passer d’une notion à une
autre. Si une notion n’est pas intégrée et qu’on en voit une autre ils sont
perdus. Respecter leur lenteur.
3) Quelques exemples de pratiques de classe :
A) Lecture (sens) : exemple d’une progression.
a) Texte court à lire : Question de compréhension (générales et de détails).
Analyse de leurs propres difficultés, comment y répondre ?
b) Texte court à lire : Proposer 3 résumés très différents de l’histoire, choisir le
résumé qui correspond au texte puis relire le texte pour valider la réponse.
Donner des résumés de plus en plus semblables.
c) Texte court à lire : Série de questions où la réponse n’est pas forcément dans
le texte lu. L’élève doit cocher les questions dont la réponse est dans le texte
lu. Validation en donnant la réponse orale aux questions et en lisant la
question qui correspond au texte.
d) Texte court à lire : Proposer des questions générales ou de détails sur le texte
puis correction par une relecture.
B) Ecriture de phrases (dictée) : proposition d’une progression.
Importance du temps de relecture, et du temps pour pouvoir mettre en place tout
ce qu’ils connaissent. Tout doit se faire de manière successive.
a) Proposer des erreurs ciblées dans des phrases déjà écrites.
b) Démarche de relecture (énoncer les règles).
c) Systématiser cette démarche : relecture lente par la maîtresse puis par
l’enfant
d) Ecriture de phrases avec relecture individuelle.
e) Evaluation : Ils ne sont pas sanctionnés par le temps. En dictée on compte le
nombre de mots total, les erreurs sur les items étudiés et le nombre de mots
justes. Quand les items sont acquis on ajoute d’autres items. Les dictées ont
toujours le même nombre de mots (permet de comparer). Ce qui n’est pas
réussit n’est pas noté.
Aide-mémoire :
Pour chaque enfant on peut faire un catalogue des erreurs les plus fréquentes
qu’il fait, sous forme d’un cahier ressource.
1) Objectifs :
- Prendre conscience de ses types d’erreurs.
- Répertorier ses erreurs sur un support facilement utlisable ; utiliser cet outil
pour une relecture d’autocorrection active.
- Eviter la surcharge cognitive lors de l’écriture de phrases.
2) Création :
- Les 2 premiers mois de l’année, l’enseignant ou l’élève note les types
d’erreurs souvent rencontrées dans la marge.
- Chaque élève reprend son cahier et relève les types d’erreurs qu’il commet
souvent.
- Chaque élève verbalise à haute voix ses types d’erreurs.
- Essai individuel de classement de ses erreurs.
- Création de l’aide-mémoire, mis sous pochette plastique et fixé sur le bureau.
3) Utilisation :
- A chaque écrit, relecture active en guidant cette relecture grâce à la
consultation de l’aide-mémoire.
- En écriture libre, consultation simultanée pour rechercher un indice
orthographique.
- Compléter l’aide-mémoire au besoin tout au long de l’année.
4)
-
Résultat :
délimiter un temps de relecture accompagné d’une aide personnalisée.
Dissocier dans le temps l’acte d’écrire et la réflexion sur son écrit.
Prise de conscience de l’importance d’une relecture active.
L’ACCUEIL DES DYSLEXIQUES A L’ECOLE ET LE
TRAVAIL AVEC LES PARENTS : M. Lahalle, institutrice
spécialisée CNEFEI.
Différentes définitions :
- OMS : Difficulté persistante d’apprentissage de la lecture, en dehors de tout
trouble perceptif (déficit d’acuité visuelle, auditive, ou d’affection
neurologique), chez un enfant d’intelligence normale, exempt de troubles
psychiques, et alors qu’il a été normalement scolarisé.
- C. RICHARD : troubles spécifiques probablement d’ordre neurologique,
probablement liés à des facteurs génétiques, affectant un certain nombre de
mécanismes cérébraux du fonctionnement de la pensée, et s’exprimant à
travers des symptômes ; c’est la quantité de ces symptômes et leur
persistance dans le temps qui fait dire s’il y a dyslexie ou non.
- LECOQ (1996) : Difficultés d’apprentissage de la lecture, qui n’est pas liée à
la compréhension, mais à l’identification des mots écrits.
- Dr. GERARD : Concept en évolution. Difficultés constitutionnelles qui
amènent à des difficultés adaptationnelles.
- Mme SPENGER-CHAROLLES : Le lecteur expert est capable d’identifier
des mots isolés rapidement et automatiquement.
- Dr. CHEMINAL : Troubles de la reconnaissance des mots isolés. Troubles
spécifiques et durables de l’acquisition de la lecture et de son automatisme ,
non imputable à un niveau intellectuel trop bas, à des troubles de l’acuité
visuelle ou auditive, interférant avec la réussite scolaire ou des activités de la
vie quotidienne nécessitant des activités de lecture .
Types de troubles sur la procédure phonologique :
Difficultés à manier les sons du langage.
Problèmes pour : - percevoir le son
- distinguer le son
- reproduire le son
- reproduire le continuum( la totalité des sons et dans l’ordre)
Types detroubles sur la procédure orthographique :
Difficultés à traiter les informations visuelles.
Problèmes pour : - identifier le lettre
- orienter la lettre
- reproduire la lettre
- reproduire le continuum ( la totalité des lettres et dans
l’ordre)
- percevoir la forme globale du mot ( invention de la fin d’un
mot : carabine/carafe, soutane/souterrain)
- conserver la forme grammaticale(conserveront/conservèrent)
Symptômes phonologiques et/ou visuels :
Confusions, inversions, omissions, adjonctions, substitutions.
Problème de langage orale (prononciation, construction de phrases..)
Problème de rythme : ponctuation
Confusion auditives(p/b, c/g, ch/j, s/z..)
Omissions de lettres, de syllabes, mots voir portion de phrases
Répétitions ( il aime aime bien manger bien de la confiture)
Inversion (pâtre lu parte)
Assimilations( une poigrée de graines)
Segmentation (découpage :lépicié, sai tinrouleau de papier)
Français : lecture, orthographe, vocabulaire, expression orale et écrite,
grammaire, conjugaison, syntaxe
Histoire-Géographie : noms propres
Math : vocabulaire, compréhension des énoncés
SVT/Physique : mots « savants », vocabulaire
Musique : déteste chanter, chante faux, dysphonies
Problèmes généraux durables et persistants :
Lenteur/perception et exécution, lecture à haute voix, compréhension/lecture,
problèmes de mémorisation/restitution, dysorthographie/dyscalculie,
fatigabilité/instabilité/concentration.
Difficultés à sélectionner des informations suivant certains critères pertinents.
Difficultés majeures devant l’écrit.
Difficultés de compréhension des consignes (orales ou écrites).
Ralentissement dans l’intégration de toute nouvelle notion.
Difficultés de généralisation d’un apprentissage.
Difficultés pour ce qui est abstrait.
Difficultés dans l’apprentissage d’une leçon.
Difficultés pour exprimer sa pensée.
Difficultés pour organiser sa pensée.
Difficultés d’organisation du travail et dans le choix de méthodes.
Sentiment de dévalorisation : perte de confiance en soi, repli sur soi-même,
enfant qui se mésestime (image négative, de mauvais élève). Refus scolaire et
abandon. Troubles du comportement voire de la personnalité pouvant évoluer
vers un syndrôme dépressif et des comportements déviants.
Programmation éducative :
Les parents ont du mal à trier les différentes informations qu’ils reçoivent. Ils
ont un mode de fonctionnement qui leur est propre. Ils ont en tête l’image d’un
enfant idéal. Ils font la démarche d’aller chez l’orthophoniste pour retrouver une
normalité, mais si l’enfant est dyslexique il devra vivre avec. Il faut donc prévoir
comment ils vont s’intégrer, s’adapter dans la vie quotidienne sous la forme
d’une programmation éducative :
- Fonctions : Définir les interventions et les évaluations.
- Actions : Educatives, rééducatives, thérapeutiques.
- Moyens : - Projet rééducatif et/ou thérapeutique spécialisé : orthophonie,
psychologie, neuro-psychologie, psycho-motricité…
- Projet éducatif et/ou rééducatif : pédagogie, loisirs, art, culture,
sport….
- Projet familial
- Projet de l’enfant.
Conclusion ou quelques pistes de réflexions…Adapter : Faire «Autrement».
- Reconnaître l’existence d’un problème.
- Identifier ou faire identifier la nature exact du problème par des
professionnels.
- Enoncer clairement cette reconnaissance à tous les partenaires.
- Tenir compte des difficultés.
- Tenir compte des impossibilités.
- Définir la zone limite entre : le possible-facile, le possible-difficile,
l’impossible dans un temps déterminé.
- Dégager des priorités, et les classer.
- Définir un ensemble de tâches où l’enfant, peut réussir.
- Les tâches doivent tendre vers l’impossible, faire travailler la difficulté sans
« cultiver » la facilité.
- Elaborer, évaluer et réajuster en étroite collaboration avec tous partenaires le
projet global : il précise les objectifs et les tâches de l’enfant, de sa famille et
de l’ensemble des professionnels.
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