D – Fils de suture
L’état inflammatoire dépend de la réaction immunitaire du sujet : le corps étranger (CE) est
plus ou moins bien toléré selon le patient. La persistance du CE peut induire une réaction
granulomateuse. Des cellules épithélioïdes se regroupent en amas autour du CE et fusionnent
en cellules géantes avec des noyaux de morphologie anarchique : cellules de Müller (=
cellules de Touton).
Dans le cas où on ne connaît pas la nature du CE à l’origine de l’inflammation, on va le
rechercher avec un microscope à polarisation.
E – Poussières de métaux : exemple de la silicose
Silicose = poussière + particules de silicate. La réaction épithélioïde est plutôt dirigée contre
le silicate et se caractérise par un phénomène de fibrose abondant entraînant une insuffisance
respiratoire. Le diagnostic repose sur une dyspnée, la présence de nodules pulmonaires
infiltrés à la radio, et le contexte de travail dans une atmosphère de poussière (la silicose est
une maladie historique : elle est plutôt rare maintenant, grâce aux mesures de protection).
L’examen anapath sur une biopsie pulmonaire n’est pas indispensable en général.
L’observation microscopique montre un granulome formant de petites lésions éosinophiles,
riches en cellules. Ce granulome est entouré d’alvéoles et d’infandibulums (bronchioles
distales), qui risquent d’être comblés et détruits par la réaction inflammatoire cellulaire. On
retrouve en plus de nombreuses particules de silice, et de l’anthracose (pigment noir présent
chez tout le monde dans les vaisseaux lymphatiques pulmonaires et les ganglions
médiastinaux, sans causer de pathologie) qui risque ici d’aggraver l’inflammation.
L’étude minéralogique est réalisée si le contexte ne permet pas de préciser le minéral à
l’origine de la réaction inflammatoire. Elle se fait sur un échantillon de tissu frais qui est
ensuite fixé avec du formol dépoussiéré. Dans une silicose, on observera des particules de
silice.
F – Sarcoïdose
La sarcoïdose donne des granulomes épithélioïdes.
Dans une biopsie trans-bronchique ou dans une biopsie pulmonaire chirurgicale (cf photo
diapo 17 du diaporama mis à jour), on observe des petits granulomes les uns à côté des
autres.
La particularité de ces amas (cf photo diapo 18) est qu’ils ne confluent pas contrairement à la
tuberculose. Les granulomes apparaissent comme des sortes de petits glomérules. On observe
une fibrose cerclée qui entoure les granulomes et les sépare les uns des autres. Les fibres
pénètrent un peu dans les follicules (granulomes). Aussi, il n’y a pas de nécrose ni de nécrose
caséeuse. On peut voir un tout petit peu de nécrose fibrinoïde mais ça reste très petit. Au total,
les granulomes sont non confluents et non nécrosants.