6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen LES REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA CONSOMMATION CHEZ LES ETUDIANTS : UNE ETUDE EXPLORATOIRE AUPRES D’ETUDIANTS Christine Gonzalez CRGNA Faculté des sciences économiques Université de Nantes Chemin de la Censive du Tertre BP 62232 44322 Nantes Cedex 3 [email protected] Caroline Urbain CRGNA Faculté des sciences économiques Université de Nantes Chemin de la Censive du Tertre BP 62232 44322 Nantes Cedex 3 [email protected] LES REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA CONSOMMATION : UNE ETUDE EXPLORATOIRE AUPRES D’ETUDIANTS: RESUME : Phénomène économique et social, la consommation suscite aujourd’hui de forts débats sur ses conséquences économiques et sociétales. Objet d’enjeux multiples et contradictoires, on peut se demander quelles représentations les individus en on-t-ils. Cette recherche exploratoire a pour objet d’identifier les représentations sociales de la consommation afin de contribuer à construire ou à améliorer des programmes d’éducation. Elle porte plus précisément sur les représentations sociales des étudiants. Une enquête par questionnaire avec des questions ouvertes a été conduite auprès de 91 étudiants. Les résultats de l’analyse de contenu sont présentés et commentés dans cette communication. Mots clés : Consommation, Achat, représentations sociales SOCIAL REPRESENTATIONS OF CONSUMPTION AMONG STUDENTS : AN EXPLORATORY STUDY ABSTRACT: In light of the current debates on consumption and its economic and social consequences, one might wonder how consumers view it. Understanding social representations of this activity could help designing or improving consumption education programs. More precisely, this exploratory research deals with social representation of students. A questionnaire with open ended questions was distributed to a sample of 91 students. The results of content analysis are presented and discussed in this contribution. Key words : Consumption, social representations -1- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen consommation et de l’aide aux individus soumis aux effets pervers qu’elle produit (addiction, exclusion, surendettement…). C’est sous cet angle que se place la problématique générale de notre recherche : nous recherchons comment la compréhension du phénomène de la consommation peut-elle contribuer à la réflexion autour des actions d’éducation à la consommation. Cet article présente la première étape de ce travail, approche exploratoire qui s’attache à appréhender la consommation sous l’angle des représentations sociales qu’elle génère. Le groupe social auquel nous nous sommes intéressées dans cette première étape de recherche est composé d’étudiants. Ce choix est lié au moment du cycle de vie dans lequel se situent les étudiants (ils se trouvent, en effet, dans une des étapes-clés du processus de socialisation économique : apprentissage / construction de l’expérience, autonomie / dépendance…). Il est prévu ensuite de poursuivre la recherche auprès d’adultes dans la vie active et d’adultes se trouvant dans une situation d’aide sociale. INTRODUCTION Aujourd’hui, la notion de consommation est fortement questionnée dans les débats soulevés à propos des désordres écologiques, des évolutions économiques et sociales, voire remise en cause par des mouvements consuméristes ou anti-consommation. D’après Sansolini (2005), on assiste à une critique du discours marketing et en particulier à une évolution de la place de la marque dans l’acte d’achat, comme le montre la montée des MDD (marques de distributeurs) et du hard-discount (Mazzoli, 2005). Ainsi, pour 73% des Français, les MDD sont de qualité égale aux marques nationales (Moati et Ranvier, 2005), pour 46% d’entre eux les marques donnent moins envie que par le passé (Mazzoli, 2005) et 19% rejettent même « toutes les valeurs de la marque » (Sansolini, 2005). La consommation engagée se développe : le commerce équitable « raisonne positivement dans l’esprit » de 69 % des Français et 26 % déclarent acheter régulièrement des produits qui en sont issus (TNS Sofres, 2006) ; 50% des Français se disent concernés par les « implications collectives » de la consommation c'est-àdire sur l’environnement et sur la société (Pastore-Reiss, 2005). Tout cela interroge la consommation et on peut alors se demander comment aujourd’hui les individus se représentent-ils la consommation et quelles significations lui attribuent-ils. Répondre à ce questionnement permettrait en effet de mieux comprendre notamment comment s’opèrent les modes et les choix de consommation ainsi que les arbitrages budgétaires. La compréhension de ces processus intéresse bien entendu les entreprises qui proposent des offres de biens et de services. Elle intéresse également les acteurs « collectifs » et institutionnels (INC, DGCCRF, CCAS, CAF etc.)1 en charge de l’éducation à la Dans un premier temps, nous tenterons de définir la consommation telle qu’elle est examinée dans la littérature en montrant qu’elle peut être appréhendée comme un phénomène à la fois collectif et individuel qui fait l’objet de représentations sociales. Nous situons les représentations sociales de la consommation dans le champ plus vaste des représentations sociales de l’économie fondant les comportements de consommation des ménages. Dans un second temps, nous présenterons l’étude empirique menée en précisant la méthodologie retenue, les résultats et leur discussion. Consommation et à la Répression des Fraudes, CCAS = Centres Communaux d’Action Sociale, CAF = Caisses d’Allocations Familiales INC = Institut National de la Consommation, DGCCRF = Direction Générale à la Concurrence, 1 -2- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen bénéficiaires peuvent être précisément définis. C'est le cas en particulier des dépenses pour l'éducation et pour la santé » (sur www.insee.fr). Cette définition assimile la consommation à un phénomène quantitatif (les dépenses), utilitaire, identifié par des postes budgétaires et ne précise pas la signification du terme « consommation ». LA CONSOMMATION, OBJET DE REPRESENTATIONS SOCIALES La consommation participe des comportements de vie quotidiens, périodiques ou exceptionnels qui ont des incidences psychologiques, sociales, économiques, politiques et écologiques. A ce titre, différents champs de recherche se sont intéressés à ce phénomène et nous permettent d’en définir les contours. Faire émerger les représentations sociales de la consommation devraient nous permettre de comprendre la manière dont les différents groupes sociaux, ici les étudiants, appréhendent ce phénomène, les savoirs et les cognitions dont ils disposent et comment ils les articulent dans leurs pratiques quotidiennes. Nous insérons les représentations sociales de la consommation dans le cadre plus général des représentations sociales de l’économie. L’initiation des travaux sur la sociologie de la consommation revient à Veblen (1899) qui considère que ce phénomène résulte de processus non seulement économiques, mais aussi sociaux et psychologiques et introduit la notion de consommation ostentatoire. Baudrillard (1970, p.79) souligne qu’« on ne consomme jamais l’objet en soi (dans sa valeur d’usage) – on manipule toujours les objets (au sens le plus large) comme signes qui vous distinguent soit en vous affiliant à votre propre groupe pris comme référence, soit en vous démarquant de votre groupe par référence à un groupe de statut supérieur ». Bourdieu (1979), en analysant les pratiques à partir de la notion d’habitus, introduit la notion de styles de vie et de leur systématicité; la consommation apparaît alors comme un résultat de l’interaction entre l’habitus et des champs d’action. Desjeux (2006) précise que la consommation peut être analysée selon différents niveaux : un niveau macrosocial (la consommation résultant et produisant des effets d’appartenance et de différentiation sociales), un niveau mésosocial (la consommation participant d’un système d’action construisant un jeu social de pouvoir et de contre-pouvoir), un niveau microsocial (la consommation traduisant des pratiques et des comportements régis par des facteurs économiques, sociologiques et psychologiques). Herpin (2001), pour sa part, expose les différentes facettes de la consommation, depuis la consommation ostentatoire jusqu’aux phénomènes de mimétisme social et de « politisation » relatifs à la question de la manipulation des consommateurs et à la régulation collective. La consommation, un phénomène à la fois collectif et individuel La consommation fait l’objet d’approches très différentes selon qu’elle est regardée par les économistes, les sociologues ou les gestionnaires « marketeurs ». L’INSEE définit la consommation finale des ménages de la façon suivante : « Ensemble de la consommation des ménages. C'est la somme de la dépense de consommation des ménages et des consommations individualisables incluses dans la dépense de consommation finale des Administrations. La dépense de consommation des ménages se limite aux dépenses que les ménages supportent directement. Elle comprend la part des dépenses de santé, d'éducation, de logement, restant à leur charge, après remboursements éventuels. On y inclut aussi les loyers imputés, que les ménages propriétaires de leur résidence principale se versent implicitement à eux-mêmes. Les consommations individualisables incluses dans la dépense de consommation finale des Administrations sont celles dont les -3- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen spiritualité et enfin l’éthique. Dans ce cadre, la consommation est valorisée pour les effets qu’elle produit sur les autres, et notamment parce qu’elle permet aux consommateurs de se situer par rapport aux autres (Aurier, Evrard et N’Goala, 2004). D’autres valeurs (l’efficience, l’excellence, l’esthétique et le jeu) sont « orientées vers soi ». Dans ce cadre la consommation est valorisée en fonction de l’intérêt personnel du consommateur (Aurier, Evrard et N’Goala, 2004) et notamment parce qu’elle est source d’émotions ou parce qu’elle permet d’atteindre des objectifs utilitaires ou pratiques. Dans ce courant, Lai (1995) introduit les bénéfices épistémiques et esthétiques de la consommation. En marketing, rares sont les auteurs qui fournissent une définition explicite de la consommation. On peut toutefois citer Heilbrunn (2005) pour qui la consommation comprend « un ensemble de pratiques identitaires par lesquelles les individus structurent leur identité sociale par d’incessants mécanismes d’échange ». Plusieurs recherches en comportement du consommateur se sont toutefois tournées vers la signification de la consommation (Holt, 1995) et des objets/produits (Salomon, 1983 ; Richins, 1994) pour le consommateur. Ainsi, Holt (1995) s’intéresse aux significations et aux finalités de la consommation. Il met en valeur quatre dimensions : la consommation comme expérience (il s’agit des réactions subjectives et émotionnelles par rapport aux objets), la consommation comme jeu (« le consommateur prend part à une expérience commune et fusionne son activité avec celle d’un groupe »), la consommation comme intégration (le consommateur assimile l’objet comme un élément constitutif de son identité) et la consommation comme classification (les consommateurs utilisent l’objet pour se positionner par rapport aux autres). Richins (1994) étudie les significations publiques et privées des possessions matérielles du consommateur. En addition de la valeur utilitaire (aspect fonctionnel de la consommation), elle isole l’amusement (consommation comme source d’émotions), l’apparence, la spiritualité, le statut, l’expression de soi, le lien interpersonnel, la réalisation de soi et l’histoire personnelle (consommation pour structurer son identité et se situer par rapport aux autres). De façon plus précise, d’autres recherches comme celles de Aurier, Evrard et N’Goala (2004), de Passebois et Aurier (2000), de Aurier et Passebois (2002) ou de Puhl (2000) se sont intéressées à la valorisation de l’expérience de consommation dans des domaines plus spécifiques comme le cinéma, les musées ou les festivals de rue. Ainsi peut-on identifier en synthèse cinq composantes de la consommation : émotionnelle (la consommation est une « expérience source d’émotions et de plaisirs »), fonctionnelle (la consommation remplit des objectifs utilitaires et pratiques), esthétiques (la consommation est recherchée pour « la beauté et l’expression personnelle »), épistémique (la consommation permet au consommateur de « satisfaire la curiosité, le désir de connaissance ») et sociale (la consommation permet aux consommateurs de structurer leur identité et de se situer par rapport à un groupe), (Lai, 1995 ; Ladwein, 2003 ; Darpy et Volle, 2003 ; Aurier, Evrard et N’Goala, 2004 ; Solomon, Tissier-Desbordes et Heilbrunn, 2005) D’autres recherches se sont focalisées sur les valeurs de la consommation (Holbrook, 1994 ; Aurier, Evrard et N’Goala, 2004). Holbrook (1994) définit huit valeurs de consommation. Certaines de ces valeurs sont orientées vers les autres : le statut, l’estime, la -4- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen Par ailleurs, Heilbrunn (2005) pose la question des pratiques par lesquelles les La diversité des valeurs de objets permettent au consommateur de consommation isolées par Holbrook structurer son identité, de se situer par (1994), Richins (1994), Aurier, Evrard et rapport aux autres et d’éprouver des N’Goala (2004), Passebois et Aurier (2000), émotions. Cet auteur considère que la Aurier et Passebois (2002) ou Puhl (2000) manipulation des objets renvoie à un montre que la consommation est un ensemble de pratiques qui peuvent être phénomène polymorphe. Par ailleurs, les classées en trois catégories : travaux de Bourdieu (1979) ou de Veblen l’approvisionnement qui concerne « les (1899) et les débats récents autour de la modalités d’acquisition du produit », non-consommation prouvent qu’elle a une l’usage qui correspond « aux différents forte valeur d’enjeu social ; le rapport à la modes d’interactions fonctionnelles et consommation des individus mais aussi ergonomiques avec les objets » et le leur comportement de consommation débarras qui concerne toutes les pratiques fondent et garantissent la cohésion de de désinvestissement d’un objet (le rejet, la certains groupes ou tribus (Cova, 1995). transformation, le recyclage, etc.) ». Ainsi pouvons-nous avancer que la Dès lors, la prise en compte de ces consommation est bien un objet différentes approches nous amène à représentationnel au sens de Moliner définir la consommation comme (figure (1993). I) : « un ensemble de pratiques par lesquelles l’individu, en manipulant des objets, obtient d’une part des bénéfices fonctionnels2, émotionnels, esthétiques et épistémiques, d’autre part des bénéfices sociaux en communiquant avec ses semblables pour montrer son appartenance à un groupe tout en se différenciant des autres ». Figure n.1 La consommation Consommation Objectifs Manipulation des objets Bénéfices fonctionnels Bénéfices émotionnels Approvisionnement Bénéfices esthétiques Usage Débarras Bénéfices épistémiques Communiquer avec les autres Bénéfices sociaux Appartenance à un groupe Différenciation 2 Voir Aurier, Evrard et N’Goala (2004) -5- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen problématiques relatives à la compréhension de différents phénomènes sociaux (par exemple, le travail, l’argent, l’artisanat, la banque, l’alimentation, les pratiques alimentaires etc.). La littérature sur ce concept apporte plusieurs définitions, mettant en évidence la portée de ce concept dans les approches de la consommation (tableau 1). La consommation, un objet de représentations sociales Depuis les travaux de Moscovici (1961), le concept de représentations sociales, fortement débattu et objet de différents courants de recherche, est mobilisé pour répondre à différentes Tableau n.1 Différentes définitions des représentations sociales Auteurs Définitions Moscovici (1961) «Un système de valeurs, notions et de pratiques relatives à des objets, des aspects ou des dimensions du milieu social, qui permet non seulement la stabilisation du cadre de vie des individus et des groupes, mais qui constitue également un instrument d’orientation de la perception des situations et d’élaboration des réponses » (cité par Cazals-Ferré et Rossi, 2002) « La représentation sociale est un corpus organisé de connaissances et une des activités psychiques grâce auxquelles les hommes rendent la réalité physique et sociale intelligible, s’insèrent dans un groupe ou un rapport quotidien d’échanges, libèrent les pouvoirs de leur imagination » (pp.27-28) « Les RS sont des principes générateurs de prises de position liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux et organisant les processus symboliques intervenant dans ces rapports » (p.85) « Des réalités préformées, cadres d’interprétations du réel, de repérage pour l’action, des systèmes d’accueil des réalités nouvelles » (1989, p.26) « Une forme spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l’opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les RS sont des modalités de pensée pratique orientées vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et idéel » (1984, p.366) « En tant que phénomènes cognitifs, ils engagent l’appartenance sociale des individus avec les implications affectives et normatives, avec les intériorisations d’expériences, de pratiques, de modèles de conduite et de pensée, socialement inculqués ou transmis par la communication sociale » (1989, p.53) « Une morale sociale […] [les RS] sont reliées à des systèmes de pensée plus larges, idéologiques, culturels, à un état des connaissances scientifiques, comme à la condition sociale et à la sphère de l’expérience privée et affective des individus » (1989, pp.51, 52) « Une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social » (1989, p.53) « La représentation fonctionne comme un système d’interprétation de la réalité qui régit les relations des individus à leur environnement physique et social, elle va déterminer leurs comportements et leurs pratiques. La représentation est un guide pour l’action, elle oriente les actions et les relations sociales. Elle est un système de pré-codage de la réalité car elle détermine un ensemble d’anticipations et d’attentes » (p.13) Doise (1986) Jodelet (1984, 1989) Abric (1994a) -6- Contexte sociologique de la consommation Baudrillard (1970) Bourdieu (1979) Veblen (1899) 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen Ici, nous pouvons donc nous intéresser aux représentations sociales de la consommation en tant que « modèle théorique naïf » (Jodelet, 1989 ; Jodelet 1984). Ce cadre permet aux individus d’interpréter et de penser leur environnement socioculturel, économique, technologique, institutionnel et les actions des différents acteurs de cet environnement (pouvoirs publics, entreprises, médias, distributeurs etc.). marque nationale, marque de luxe) ou enseignes (hard discounteurs, hypermarchés, supermarchés, épiceries, grandes surfaces spécialisés, magasins populaires) et enfin sur les montants achetés, la fréquence d’achat etc.. Elles devraient aussi influencer l’émergence de différentes valeurs de consommation (l’efficacité, le jeu, l’excellence, l’esthétique, le statut, l’éthique, l’estime et la spiritualité, Holbrook, 1999) chez l’individu ou dans un groupe social donné (Bouder-Pailler et Gallen, 2006). Il semble donc fondamental d’étudier les représentations sociales et leur impact sur les valeurs de consommation et les comportements du consommateur, notamment afin d’améliorer les programmes d’éducation à la consommation que ce soit des adultes ou des enfants. L’apport du concept de représentations sociales à la compréhension de la consommation Si le concept de représentations sociales apparaît comme légitime pour la compréhension du phénomène de consommation, il reste à en montrer l’intérêt pour aborder les problématiques auxquelles s’intéressent les sciences de gestion. La consommation : un des aspects des représentations sociales de l’économie A cet égard, Abric (1994a) montre que les représentations sociales répondent à quatre fonctions essentielles : une fonction de savoir, une fonction identitaire, une fonction d’orientation et une fonction justificatrice. Dans le contexte de la consommation, elles permettent donc aux individus de comprendre les modes et les codes de consommation, de se situer dans un groupe social, de communiquer, de guider leurs choix et leurs comportements de consommation (achat, usage des produits etc.) et de les rationnaliser (figure 1). Ainsi, selon les conclusions de cet auteur, nous pouvons penser que les représentations sociales devraient influencer les comportements de consommation, notamment les arbitrages des ménages (Volle, 2006) : entre consommation et épargne, entre consommation immédiate et consommation future, entre grands postes budgétaires (alimentation vs textile vs loisirs vs télécommunication), entre différentes catégories de produits et de service, entre différentes marques (MDD, Tout d’abord, il est nécessaire de situer les représentations sociales de la consommation dans le cadre plus large des représentations sociales de l’économie et des objets économiques (la banque, le crédit, l’argent, le travail, l’artisanat…). Vergès (1989) distingue trois « procès » cognitifs en jeu dans la construction des représentations sociales de l’économie : un procès de sélection : l’individu repère les éléments les plus pertinents, c'est-à-dire les plus typiques, pour décrire l’objet économique, un procès connotatif, l’individu « juge et qualifie les éléments qu’il a sélectionné, il attribue des propriétés » et un procès de schématisation « qui organise le contenu de la représentation en un réseau dont chaque élément ne tire sa signification que de l’ensemble des autres éléments auxquels il est relié ». Il souligne que les représentations sociales de l’économie et des objets économiques sont le fruit de -7- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen l’expérience de l’individu et de leur place dans la société mais aussi « du travail que la société effectue sur les significations ». La représentation sociale de l’économie est élaborée dans trois lieux : la mémoire collective, le débat social et les conflits idéologiques et enfin les pratiques du sujet et son expérience (Vergès, 1989 ; Vergès, 1998). Selon cet auteur, les représentations sociales de la consommation résulteraient donc de (1) de la mémoire collective d’un groupe social ou de la société « qui actualise les raisonnements conçus par le passé », (2) des débats idéologiques au sein de ce groupe ou au sein de la société, on peut penser aux débats actuels sur la consommation socialement responsable, sur la non-consommation ou la simplicité volontaire et la remise en cause des marques et des pratiques marketing, et (3) des pratiques du sujet, on peut parler ici de l’apprentissage dans le domaine de la consommation lors de l’enfance et de l’adolescence par les interactions parents-enfants (Gollety, 1997) mais aussi des processus de perception, de mémorisation, d’apprentissage et la formation des attitudes (Filser, 1994). caractériser, entre plusieurs objets ou agents économiques comme le marché, l’entreprise, la publicité et l’argent. Les représentations sociales de l’économie et des objets économiques guident les attitudes, la conduite et les comportements du consommateur (figure 2). Ainsi, Meier et Kirchler (1998), mettent en évidence la relation représentations sociales – attitudes ; ils montrent en effet que les représentations sociales de l’euro déterminent les attitudes des individus à l’égard de cette monnaie. Les auteurs relèvent de fortes différences entre cinq groupes d’autrichiens définis selon leur attitude par rapport à l’euro : les opposants farouches, les opposants modérés, les neutres, les partisans modérés et enfin les partisans fervents. Ainsi, les opposants à l’euro mettent en valeur l’instabilité monétaire, une diminution de l’autonomie nationale, un taux de chômage plus élevé et une répartition injuste des coûts et bénéfices entre pays membres de la communauté européenne alors que les partisans de l’euro mettent en valeur la facilitation du commerce et du tourisme, la transparence des prix en Europe, les avantages pour l’économie nationale et les avantages politiques de l’Union Européenne. Pour sa part, Michel-Guillou (2006) montre les liens entre représentations sociales et pratiques en s’intéressant à l’engagement pro-environnemental en agriculture. Elle avance que « ce lien entre pratiques et représentations est dépendant du contexte au sein duquel les individus évoluent dans la mesure où la société influence leurs modes de pensée. Maintes orientations théoriques et études empiriques […] démontrent que pratiques et représentations sociales s’influencent mutuellement. La nature de leurs liens est déterminée par les caractéristiques de la situation, c’est-à-dire selon la part d’autonomie de l’acteur et la charge affective de la situation. Les représentations sociales déterminent les comportements lorsque la charge affective Par ailleurs, les représentations des différents objets économiques, par exemple le travail, l’argent, la banque, le crédit, sont reliées entre elles. Vergès (1998) met en valeur trois formes de relations entre les objets : des relations d’emboitement (« leurs relations sont fondées sur une hiérarchie, une dépendance d’un objet par rapport à l’autre »), des relations de réciprocité (« les relations ont entre eux des relations d’influence mais non de dépendance ») et enfin des relations de croisement de deux objets autonomes. Si l’on se réfère aux travaux de Vergès, Albertini et Ryba (1996) sur les représentations sociales de l’économie, de Roussiau (1998) sur celles de l’argent ou de Rolland-Levy (1998) et de Viaud et Rolland-Levy (2000) sur celles de la banque et du crédit, il semble exister des liens, qu’il est nécessaire d’expliciter et de -8- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen est forte ou lorsque l’individu dispose d’une certaine autonomie. Dans le cas contraire, lorsque l’individu se retrouve dans une situation à forte contrainte matérielle ou sociale, pratiques et représentations entrent en interaction » (Michel-Guillou, 2006, p.158). A cet égard, il serait intéressant d’étudier l’impact des représentations de la consommation sur les valeurs de consommation et sur les attitudes du consommateur mais aussi sur les comportements de consommation, et notamment sur les choix budgétaires. Figure n.2 Déterminants et effets des représentations sociales de la consommation identifiés à partir de la littérature (certains liens n’ont pas été vérifiés empiriquement) Mémoire collective Valeurs personnelles et collectives Débats idéologiques Expérience personnelle Représentations sociales de la consommation Valeurs de consommation Attitudes Comportements Des représentations sociales de la consommation à l’éducation à la consommation loisirs, avec l’appui éventuel des associations de consommateurs et des professionnels des différents secteurs économiques [...] cette éducation devrait prendre en compte tous les secteurs de la vie quotidienne sans exclusive, à savoir, notamment : l’alimentation, la sécurité et la qualité des produits et des services, la lecture des étiquettes, les contrats, le crédit, la publicité et son décryptage, la sécurité dans les transports, la santé, l’hygiène et la prévention, la citoyenneté, la gestion du budget, les nouvelles technologies de la communication, la protection de l’environnement, les relations économiques, les impôts, les prestations sociales ». Le CNC3 définit l’éducation à la consommation de la manière suivante : « former l’esprit, développer les aptitudes intellectuelles, faire acquérir des principes aux jeunes afin de leur permettre de satisfaire au mieux et à bon escient leur besoin, en utilisant les biens et les services mis à leur disposition […] l’éducation à la consommation doit concerner les jeunes au sein de leur famille, en milieu scolaire et dans les autres lieux de vie. Cette éducation à la consommation a donc pour vocation à être conduite par les parents, les enseignants, les formateurs et les animateurs de centres de vacances et de 3 Cette éducation concerne autant la consommation des services publics non marchands (prestations sociales, citoyenneté, santé) que la consommation CNC=Conseil National de la Consommation -9- 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen de biens et de services marchands. Il s’agit pour les autorités publics (DGCCRF, ministère de la santé à travers les travailleurs sociaux et les professionnels de la santé et ministère de l’éducation nationale à travers les enseignants), les associations de consommateurs et l’institut national de la consommation d’éduquer et d’informer les adultes et les jeunes consommateurs sur la consommation : Comment gérer un budget ? Comment évaluer et utiliser un objet de consommation (logement, nourriture) ? Quelle est la réglementation en matière de consommation ? programmes d’éducation à la consommation ainsi que les guides fournis aux consommateurs. A cet égard, il nous faut préciser que cette recherche s’inscrit dans un projet de recherche en collaboration avec un organisme public dont l’une des missions est d’aider et d’accompagner des publics en situation de précarité sociale et économique. A cette fin, nous avons souhaité tout d’abord explorer les représentations sociales d’un groupe social particulier, les étudiants, pour les raisons évoquées plus haut. LES REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA CONSOMMATION : UNE ETUDE L’éducation à la consommation ne concerne pas uniquement les pouvoirs publics. Plusieurs entreprises comme Procter&Gamble, Danone ou Nestlé s’engagent dans le domaine de l’éducation à la consommation afin de développer la proximité avec le consommateur et de créer un climat de confiance (Jullien, 2006) ou pour mettre en avant leurs marques. Ainsi, sur son site « Danone et vous », l’entreprise donne des conseils sur la santé et l’alimentation en proposant des guides, en fournissant des conseils diététiques et en proposant des bilans nutritionnels. De plus, cette entreprise propose « un guide annuel alimentation et santé de 68 pages donnant la parole aux experts du groupe (chercheurs, biologistes …) et aussi à des experts indépendants » (Levin, 2006). De même, tout en mettant en valeur ses marques, Procter&Gamble propose sur son site www.homemadesimple.com des conseils et des astuces qui facilitent la vie de la ménagère : « préparez votre salle de bains pour l’arrivée des invités sans avoir à jongler », « attirez le succès pendant les fêtes. Faîtes preuve d’organisation et passez un temps des fêtes reposant », « pour nourrir le corps et l’esprit. Quoi offrir à vos parents et amis passionnés de cuisine ». EXPLORATOIRE Dans un premier temps, nous rappellerons les principales méthodologies de recueil des représentations sociales. Ensuite, nous exposerons nos choix méthodologiques en précisant les caractéristiques de l’outil de recueil, de l’échantillon, de la collecte des données et de l’analyse des données. Cela nous amènera enfin à présenter nos résultats et à les discuter. Les méthodologies de recueil des représentations sociales Dans cette phase exploratoire, nous nous intéressons surtout au contenu de la représentation. Pour le recueil des données, Abric (1994b) distingue soit les méthodes interrogatives, comme l’entretien semi-directif et le questionnaire – et leurs variantes, des planches inductrices pour générer les représentations, des recueils sous forme graphique- soit et les méthodes associatives comme l’association libre et la carte associative. En recueillant un discours, l’entretien semi-directif permet de comprendre l’argumentation du sujet et donc l’articulation des différents éléments de la représentation sociale. Cependant, selon Abric (1994b), la « situation Dans ce cadre, travailler sur les représentations sociales et surtout sur leur évolution permettrait d’améliorer les - 10 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen d’énonciation », c'est-à-dire le contexte de l’interview, le comportement et le statut de l’interviewé, oriente le discours. Par ailleurs, au-delà de la situation d’énonciation, la verbalisation favorise l’apparition de certains biais (le filtrage, la rationalisation, le contrôle, l’obligation de cohérence etc.) qui influencent la fiabilité des résultats (Abric, 1994b). Etant donné le caractère exploratoire de cette recherche, de sa problématique nécessitant de susciter des réponses spontanées, la technique de l’association libre a été retenue. Le questionnaire, auto-administré en salle, a été construit autour de deux questions ouvertes : « Dans la société, on parle très souvent de la consommation, qu’est-ce que ce terme évoque pour vous ?» et « Dans votre vie quotidienne, que signifie pour vous le fait de consommer ? ». Il était demandé d’y répondre par une phrase, un mot ou un groupe de mots. La première question avait pour objectif de faire émerger les idées générales sur la consommation, la seconde d’insister sur les aspects plus concrets et personnels. Le questionnaire était complété par l’identification du répondant : année de naissance, sexe, situation matrimoniale, formation suivie (initiale, apprenti), part du budget pris en charge par l’étudiant. Ce choix méthodologie est inspiré des travaux de plusieurs chercheurs en psychologie sociale et en sociologie économique (Vergès, 1992 ; Roussiau, 1998). Le questionnaire permet de comprendre l’organisation de la représentation sociale, d’identifier les facteurs explicatifs et de comparer des groupes sociaux entre eux. La standardisation des réponses réduit les biais associés à l’enquêteur et à l’expression de l’interviewé. Cependant elle limite l’expression du sujet en lui imposant un choix des thèmes effectué par le chercheur. Pour réduire ce biais, il est possible d’introduire des questions plus ou moins ouvertes. Comme le souligne Abric (1994b, p. 60), les méthodes associatives (association libre, carte associative) « reposent elles aussi sur une expression verbale que l’on s’efforce de rendre plus spontanée, moins contrôlée et donc par hypothèse plus authentique ». L’association libre « consiste, à partir d’un mot inducteur (ou d’une série de mot) à demander au sujet de produire tous les mots, expressions ou adjectifs qui lui viennent à l’esprit » (Abric, 1994b, p.66). En permettant une certaine spontanéité dans les productions verbales de l’interviewé, elle facilite le repérage du contenu de la représentation, et notamment des éléments centraux. Cette technique peut être utilisée dans le cadre d’un questionnaire. Par exemple, Meier et Kirchler (1998) combinent des questions ouvertes pour collecter les représentations sociales de l’euro et des questions fermées pour mesurer les attitudes envers l’euro notamment. Le questionnaire a été remis lors du premier semestre 2006-2007 à un échantillon de 91 étudiants d’une université (IUP, IUT, IAE) et d’une grande école d’ingénieur de l’Ouest de la France. Cet échantillon est composé de 51 hommes et 39 femmes âgés de 21 à 27 ans. La majorité est célibataire (69), quelques uns déclarent « être en couple » (19) et une personne est mariée. Près de la moitié des répondants (40) prennent en chargent plus de 50% de leurs dépenses, et 14 (17%) la totalité. L’analyse des données a pour objectif de repérer de façon exploratoire la structure des représentations sociales de la consommation. A cet égard, l’analyse s’est essentiellement attachée à la fréquence de l’apparition des items dans l’échantillon La méthodologie - 11 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen ainsi qu’à la redondance de ces items dans les deux questions. « l’argent (pour consommer, il faut dépenser, investir) » (Femme, 21 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 1). Les résultats Nous pouvons remarquer que les termes dépense et argent sont fréquemment associés. Seuls quatre répondants ne citent que le terme argent sans faire référence au terme dépense, par exemple « argent ! » (Homme, 20 ans, 80% des réponses, réponse à la question 1). Huit citent le terme dépense sans faire référence au terme argent, par exemple « acheter, dépenser » « notion d’achat », « très liée au pouvoir d’achat et parfois aux catégories socioprofessionnelles » (Femme, 27 ans, 80% des dépenses, réponse à la question 2). Quatre thématiques principales, identifiées par la fréquence des occurrences, ressortent de l’analyse de contenu. La consommation évoque l’acte d’achat. Nous constatons que les termes les plus fréquemment cités renvoient à la notion d’achat (55 citations pour la question 1, 42 pour la question 2, dont 25 personnes énonçant le terme dans les deux questions soient 72 personnes faisant référence à cet item). Par exemple, « la consommation implique/exige un acte d’achat préalable » (Homme, 22 ans, 20% des dépenses mensuelles, réponse à la question 1), « acte d’achat lié à un besoin » (Femme, 21 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 1), « acheter toutes les choses dont j’ai obligatoirement besoin mais aussi des choses accessoires » (Femme, 21 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 2), « acheter » (Femme, 21 ans, 10% des dépenses, réponse à la question 2). En référence à l’achat, nous relevons des termes tels que courses (7 citations à la question 2), magasin, supermarché, grandes surfaces (3 citations à la question 2). Ce premier résultat décrit la composante « manipulation des objets de la consommation » (Figure 1), notamment la dimension « approvisionnement » qui intègre la notion d’échange à travers la dépense et le paiement ainsi que les lieux d’achat. Ce résultat interroge le lien entre les représentations sociales de la consommation et les significations de l’acte d’achat. Si la littérature en marketing analyse de façon approfondie le processus de décision d’achat, le comportement d’achat, les types d’achat, elle aborde peu, ou pas, la signification de l’achat. De la même façon, les travaux sur la sociologie de la consommation, à notre connaissance, évoquent peu ce thème. En corollaire, apparaissent des items tels que dépense (13 citations pour la question 1, 9 pour la question 2, dont 4 personnes énonçant le terme dans les deux questions soient 20 personnes citant cet item), argent (12 citations pour la question 1, 4 pour la question 2, dont aucune réponse aux deux questions soient 16 personnes citant cet item) et paiement (3 pour la question 2). Par exemple « lié à la dépense, donc à l’argent » « lié au pouvoir d’achat » « pour accéder à la consommation même immatérielle, il faut mettre la main à la poche » (Homme, 24 ans, 30% des dépenses, réponse à la question 1), « dépense de l’argent » (Femme, 22 ans, 80% des dépenses, réponse à la question 1), La consommation est associée à l’utilisation et à la destruction des produits. Apparaissent en effet les termes liés à l’utilisation (25 réponses pour la question 1, 20 pour la question 2, dont 10 énonçant le terme dans les deux questions - 12 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen soient 35 personnes citant cet item) et à la destruction (7 citations pour la question 1, 3 pour la question 2, soient 10 personnes mentionnant cette notion) de biens ou de services. L’évocation de la destruction évoque pour certains l’aspect collectif (désordres écologiques), pour d’autres l’aspect individuel. Par exemple, « acheter, se servir du produit ; consommation de masse » (Homme, 22 ans, 30% des dépenses, réponse à la question 1), « acheter et utiliser » (Femme, 21 ans, 0% des dépenses, réponse à la question 2), «utiliser à titre individuel» (Femme, 21 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 2), « Consommer c’est détruire » (Homme, 22 ans, 20% des dépenses, réponse à la question 1), « action d’acheter un bien ou un service et l’utiliser jusqu’à sa destruction partielle ou totale » (Homme, 22 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 1), « acheter, manger, le fait d’utiliser quelque chose jusqu’au bout (on ne peut plus l’utiliser après) » (Homme, 22 ans, 15% des dépenses, réponse à la question 2), « rappelle la « consommation de masse », consommation= destruction de la nature car destruction d’arbres pour le papier » (Femme, 20 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 1). la notion de destruction, qui renvoie à sa définition générique (« action de détruire l’utilité d’un produit, utilité que la production a créée », Littré, http://www.lexilogos.com/francais_lang ue_dictionnaires.htm). Ce résultat laisse penser à une tension entre les facettes individuelle et collective de la consommation où s’opposent différentes valeurs, celles orientées vers les autres, notamment, la spiritualité et l’éthique (par les références à la société de consommation et au gaspillage) et celles orientées vers soi, notamment l’efficience ou le jeu (Holbrook, 1994). La consommation est liée à la satisfaction des besoins et des envies ou désirs. Viennent ici les termes relatifs à la satisfaction des besoins (27 citations pour la question 1, 27 pour la question 2, dont 14 personnes énonçant le terme dans les deux questions soient 40 personnes citant des mots évocateurs de cet item) et à la satisfaction des envies (10 réponses pour la question 1, 5 pour la question 2, dont 2 énonçant le terme dans les deux questions soit 13 personnes citant cet item). Par exemple, « la consommation satisfait des besoins plus ou moins essentiels » (Homme, 28 ans, 80% des dépenses, réponse à la question 1) « action de satisfaire ses besoins et ses envies par un acte d’achat » (Femme, 22 ans, 50% des dépenses, réponse à la question 1), « lien direct avec des besoins et désirs » (Homme, 24 ans, 50% des dépenses, réponse à la question 1), « consommer=combler, satisfaire un besoin vital ou artificiel » (Homme, 23 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 2). A cet égard, il faut souligner l’occurrence des termes gâchis et gaspillage (25 réponses pour la question 1, 20 pour la question 2, dont 10 énonçant le terme dans les deux questions soient 35 personnes citant cet item). Par exemple, « plaisir ; prix ; manger ; monde de consommation, sur consommation ; gâchis » (Homme, 20 ans, 10% des dépenses, réponse à la question 1), « gaspiller » (Homme, 23 ans, 50% des dépenses, réponse à la question 2), « acheter à tout va, gaspiller » (Femme, 21 ans, 50% des dépenses, réponse à la question 2). Il faut remarquer la distinction opérée par plusieurs répondants entre nécessité (12 citations pour la question 1, 14 pour la question 2, dont 4 personnes énonçant le terme dans les deux questions, soient 22 personnes citant cette notion) et superflu (7 citations pour la question 1, 10 Ce deuxième résultat renvoie à la composante « manipulation des objets de la consommation », dans ses dimensions « usage » et « débarras ». Ici, la consommation est étroitement associée à - 13 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen pour la question 2, dont 4 personnes énonçant le terme dans les deux questions, soient 13 personnes citant cette notion). Par exemple, « besoin réel et besoin superflu non indispensable » (Femme, 23 ans, réponse à la question 1), « pour moi, fait de consommer- répondre à mes besoins vitaux : me nourrir, m’habiller, me déplacer, me loger … ms pourrais consommer à moindre coût des choix, des options au sein même de cette consommation - répondre à des envies - de nouvelles envies (≠ besoins)» (Femme, 27 ans, 10% des dépenses, réponse à la question 2). 1), « les propagandes qui poussent les gens à consommer » (Femme, 22 ans, 80% des dépenses, réponse à la question 1), « Utilisation finale d’un bien - gaspillage manipulation » (Femme, 22 ans, 25% des dépenses, réponse à la question 1). 10 personnes évoquent une de ces trois notions. Certains répondants associent la consommation à l’appartenance et à l’intégration à un groupe (2 citations pour la question 1, 7 pour la question 2, dont 2 personnes évoquant la notion dans les deux questions soient 7 personnes citant des mots évocateurs de cet item), l’existence sociale (2 citations pour la question 1, 2 pour la question 2, dont 1 personnes évoquant la notion dans les deux questions soient 3 personnes citant des mots évocateurs de cet item), le plaisir (6 citations pour la question 1, 7 pour la question 2, dont 1 personnes évoquant la notion dans les deux questions soient 12 personnes citant cet item) et le bien êtreéquilibre (1 citation pour la question 1, 1 pour la question 2, soient 2 personnes citant des mots évocateurs de cette notion). Par exemple, « Consommer devient une nécessité pour être intégré dans la société, pour se valoriser, pour montrer sa position sociale » (Femme, 20 ans, 40% des dépenses, réponse à la question 1), « Faire comme les autres ≠ se différencier » (Femme, 22 ans, 25% des dépenses, réponse à la question 2), « acheter des produits par effet de mode (vêtements) en étant incité (pub) » (Femme, 23 ans, 30% des dépenses, réponse à la question 2), « la consommation permet d’exister socialement » (Homme, 22 ans, 20% des dépenses, réponse à la question 1), « faire appel des services permettant de trouver un équilibre » (Homme, 28 ans, 80% des dépenses, réponse à la question 2), « se faire plaisir » (Homme, 22 ans, 30% des dépenses, réponse à la question 2). Notons que 10 personnes évoquent la nécessité sans évoquer le superflu (« survie » : Femme, 29 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 2) alors qu’une seule personne évoque le superflu sans évoquer la nécessité (« consommation : achats de biens qui ne sont pas nécessaires ; tout ce qui est vêtement, friandises, livres… » : Femme, 21 ans, 20% des dépenses, réponse à la question 1). Ce résultat pose la question du contenu de la nécessité et du superflu. Les postes de consommation le plus souvent rattachés à la notion de nécessité sont la « nourriture » (« manger », « boire »), le « logement », le « transport » (déplacements), les « vêtements » et ceux le plus souvent associés à la notion de superflu : « livres », « cd », « loisirs », « caprices ». Les items relatifs à la nécessité sont cités beaucoup plus fréquemment, le superflu est peu concrétisé et le plus souvent reste du domaine des « envies », des « désirs ». Dans cet ordre d’idée, nous remarquons que certains verbatims renvoient à la stimulation des besoins, à l’incitation à consommer, à la manipulation par les entreprises et la publicité. Par exemple, «de nouvelles envies (≠ besoins) créer par la publicité» (Femme, 27 ans, 10% des dépenses, réponse à la question 2), « consommation non nécessaire mais engagée par les stratégies marketing des E on créer des besoins » (Femme, 27 ans, 10% des dépenses, réponse à la question Ce troisième résultat exprime différents objectifs de la consommation, notamment les bénéfices fonctionnels, - 14 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen émotionnels et sociaux. Ce résultat rejoint les propos de Rochefort (1995) : « Qu’est ce que consommer ? Alliance du fonctionnel et du matériel » en mêlant le besoin, le plaisir et le désir. Il illustre également les approches sociologiques présentées plus haut sur la consommation comme mode d’appartenance et de différenciation sociales. (Homme, 23 ans, 100% des dépenses, réponse à la question 1). Ce dernier résultat montre que l’individu inscrit la consommation dans un système d’échange marchand qui obéit à des règles et à des normes au sein duquel l’individu paradoxalement subit et agit. Il renvoie à l’approche mésosociale de la consommation vue comme un système d’action développée par Desjeux (2006). Il semblerait que l’individu se sente acteur de ce système, sans toutefois que nous puissions préciser sous quelle modalité. La consommation inscrit l’individu dans son environnement économique et sociétal. Certains répondants associent la consommation à son rôle dans l’économie et dans la société (8 citations pour la question 1, 2 pour la question 2, dont 1 personne évoquant la notion dans les deux questions, soient 9 personnes se référant à cette notion), au travail (1 citation pour la question 1, 3 pour la question 2, soient 4 personnes citant cette notion) ou au consommateur-acteur faisant partie d’un système (5 citations pour la question 2). Par exemple, « la consommation est située au cœur de l’économie » (Homme, 28 ans, 80%, réponse à la question 1), « du point de vue de la société, la consommation participe au développement économique et à la croissance » « monde marchand (tout s’achète), flux d’échanges économiques » (Femme, 22 ans, 25% des dépenses, réponse à la question 1), « on ne vit plus pour travailler, mais plus (+) pour consommer, c’est une fin en soi; on travaille pour consommer » (Homme, 22 ans, 20% de ses dépenses, réponse à la question 2), « être acteur de la société » (Homme, 23 ans, 30% des dépenses, réponse à la question 2), « la consommation « pour exister », simple conséquence des normes et des besoins artificiels créés par la société » DISCUSSION Ces résultats exploratoires, première étape d’une recherche plus large, conduisent à plusieurs constats. D’une part, ils peuvent apporter un premier éclairage sur la structuration de la représentation sociale de la consommation chez les étudiants. D’autre part, ils soulignent l’importance et la diversité des pratiques associées à la consommation. Si on s’appuie sur l’approche de Moliner (1996) rappelée par Seca (2005), les résultats apportent des informations sur l’objet « consommation » (connaissances et contenus), sur l’attitude qui correspond à l’orientation évaluative globale ou à des réactions positives ou négatives vis-à-vis de la consommation et dans une moindre mesure étant donné le caractère exploratoire de la recherche sur le champ et l’agencement des éléments du système « consommation ». Le contenu de la représentation sociale peut alors être distingué entre cognitions descriptives qui la définissent (définitions et descriptions) et évaluatives qui émettent un jugement (normes et attentes) (voir tableau 2). - 15 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen Tableau n.2 Les champs cognitifs associés à la représentation sociale de la consommation Adapté de Moliner (1996) cité par Seca (2005) Pôle descriptif Définition Acheter Utiliser Satisfaire des besoins et des envies Pôle évaluatif Des normes Distinction nécessité/superflu Gaspillage - Destruction Système marchand Rôle économique et sociétal Description Faire les courses Rechercher des produits (logement, nourriture etc.) Des attentes Contenu des besoins et des envies à satisfaire Identification concrète du « nécessaire » « superflu » Le premier champ rassemble les « éléments de définition indissociables » de la consommation. Acheter et utiliser semblent deux pratiques à la fois complémentaires et distinctes qui définissent la consommation, l’objectif indissociable de ces pratiques étant la satisfaction de besoins. Le deuxième champ est celui des normes qui comprend « des cognitions centrales investies d’une valeur positive ou négative aux yeux des individus », on retrouve la distinction, voire l’opposition, entre nécessité et superflu, la notion de gaspillage et de destruction (valeur négative), l’intégration des pratiques dans un système marchand qui donne à la consommation un rôle économique et sociétal (Paradoxe entre manipulation du consommateur et consommateur-acteur). Ces deux premiers champs, selon l’analyse de Seca (2005), pourrait constituer le noyau central de la représentation sociale de la consommation « système structurant » ou « élément fondamental de la représentation car c’est lui qui détermine à la fois sa signification et son organisation » (Abric, 1994a ; Seca, 2005). et du différer selon les individus et selon le contexte dans lequel ils évoluent. Le quatrième champ est celui des attentes, « cognitions périphériques investies aux yeux des individus d’une valeur particulière » (Moliner, 1996 in Seca, 2005), traduction concrète des normes (Seca, 2005). Les résultats montrent la diversité des contenus des besoins et des envies que la consommation peut satisfaire (appartenance sociale, fonctionnalité, plaisir, bien être etc.) et l’aspect subjectif de la distinction entre nécessaire et superflu, ce qui est nécessaire pour l’un (un téléphone portable) peut être considéré comme superflu pour l’autre. Ces deux derniers champs, selon Seca (2005), pourraient regrouper des éléments périphériques de la représentation sociale de la consommation, c'est-à-dire « sous l’emprise du noyau central » tout en concrétisant et illustrant la représentation et tenant compte du contexte dans lequel se trouvent les individus. Par ailleurs, ces résultats interrogent sur la distinction et l’imbrication des différentes pratiques qui construisent la représentation sociale de la consommation. Cela a été souligné, les répondants associent avant tout la consommation à l’achat, puis à l’utilisation des produits. Dès lors, deux remarques s’imposent. D’une part, on peut penser que l’achat et l’utilisation sont susceptibles de renvoyer à des significations et des objectifs de consommation différents. Le troisième champ regroupe des descriptions, c'est-à-dire des cognitions « dont la variabilité est grande selon chaque individu et en fonction du contexte historique » qui concrétisent les définitions plus centrales. On retrouve des activités (faire ses courses) et des produits (logement, alimentation) qui peuvent - 16 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen D’autre part, une question fait jour : l’individu peut-il considérer consommer s’il utilise sans acheter ? Cette dernière question intéresse les représentations des consommations « gratuites » sans acte d’achat, qu’elles soient à l’initiative d’acteurs privés (entreprises) ou publics (fournissant des services publics, des aides économiques ou sociales). prévu de mener des entretiens individuels semi-directifs). Ces deux volets devraient nous permettre d’identifier les représentations sociales de différents groupes sociaux et de vérifier s’il existe un lien entre leurs représentations et leurs pratiques. Cependant, ce travail contribue à la compréhension de la consommation en tant que phénomène social en s’appuyant sur le concept de représentations sociales, approche qui à ce jour est, à notre connaissance, peu explorée en marketing. Cette exploration met à jour la consommation comme ensemble de pratiques à la fois complémentaires et distinctes dont il conviendrait d’approfondir la signification : acheter ne signifie pas utiliser et malgré tout participe de l’action de consommer. D’un point de vue méthodologique, les items produits constituent un premier matériau pour la construction d’outils quantitatifs de mesure. Enfin d’un point de vue managérial, cette première étape de la recherche permet de comprendre les représentations sociales de la consommation. Les étapes suivantes en cours, qui viennent d’être évoquées, devraient apporter des éléments de réflexion sur les approches relatives aux programmes d’éducation à la consommation, que ce soit dans le cadre public (administrations ou associations) ou dans le cadre privé (entreprises). CONCLUSION ET PISTES DE RECHERCHE Cette recherche s’est attachée à identifier les représentations sociales de la consommation chez les étudiants. Elle constitue une première étape d’une problématique plus générale relative à la compréhension du phénomène de la consommation dans un contexte d’éducation à la consommation. Ce travail exploratoire comporte des limites conceptuelles et méthodologiques. L’identification des représentations sociales de la consommation qui a été conduite ne permet pas d’isoler formellement le noyau central et de repérer et d’approfondir tous les éléments périphériques. Cette identification nécessiterait l’utilisation de méthodes complémentaires (pour une revue, voir Abric, 1994b). D’un point de vue méthodologique, l’échantillon d’étudiants constitue un groupe social qui ne représente pas pour autant un groupe social homogène. Ces limites nous ont conduit à travailler sur des publics plus diversifiés. D’une part, une recherche quantitative auprès d’étudiants et de personnes en activité est en cours (en complément d’associations libre, un questionnaire portant sur différentes mesures du comportement d’achat et de consommation est utilisé). D’autre part, une collaboration avec un Centre Communal d’Action Sociale nous amène à nous intéresser aux représentations sociales et aux pratiques de consommation de personnes en situation de précarité (en complément d’associations libres, il est BIBLIOGRAPHIE Abric, J. C. (1994a), Les représentations sociales : aspects théoriques, Pratiques sociales et représentations, sous la direction de Jean Claude Abric, édition 2003, Psychologie Sociale, Presses Universitaires de France, 11-36 Abric, J. C. (1994b), Méthodologie de recueil des représentations sociales, Pratiques sociales et représentations, sous la direction de Jean Claude Abric, édition 2003, Psychologie Sociale, Presses Universitaires de France, 59-82 - 17 - 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen Aurier P., Evrard Y. et N’Goala G. (2004), Comprendre et mesurer la valeur du point de vue du consommateur, Recherche et Applications en Marketing, 19, 3, 1-20 Aurier, P. et Passebois, J. (2002), Comprendre les expériences de consommation pour mieux gérer la relation client, Décisions Marketing, 28, 4352 Baudrillard, Jean (1970), La société de consommation, Folio Essais Bouder-Pailler, D. et Gallen, C. (2006), Le rôle des représentations mentales sur la valeur de l’expérience de consommation culturelle : approche exploratoire, 5ème congrès des nouvelles tendances en marketing, Université d’Economie, Venise, Italie Bourdieu, P. (1979), La distinction, critique sociale du jugement, édition 1992, Les éditions de Minuit Cazals-Ferré, M.P. et Rossi, P. (2002), Eléments de Psychologie Sociale, Armand Colin Cova, B. (1995), Au-delà du marché : Quand le lien importe plus que le bien, L’Harmattan, Dynamiques d’Entreprises Darpy, D. et Volle, P. (2003), Comportements du consommateur, Dunod Desjeux, D. (2006), La consommation, Que Sais Je ?, Presses Universitaires de France Doise W. (1986), Les représentations sociales : Définition d’un concept, L’étude des représentations sociales, sous la direction de W. Doise et A. Palmonari, Delachaux & Niestlé, 81-94 Filser, M. (1994), Le comportement du consommateur, Précis Dalloz Gollety, M. (1997), Communication familiale et comportement de consommation de l’enfant, Thèse de Doctorat ès Sciences de Gestion, Université Paris IX – Dauphine, Centre de recherche DMSP Herpin, N. (2001), Sociologie de la consommation, Edition 2004, La Découverte, Repères Heilbrunn, Benoît (2005), La consommation et ses sociologies, Armand Colin Holbrook, M.B. (1994), The Nature of Customer Value : An Axiology of - 18 - Services in The Consumption Experience, Service Quality; New Directions in Theory and Practice, Rust, R.T et Oliver, R.L. (eds), Sage Publications Inc.: Thousand Oaks, California, 1-7 Holbrook, M.B. (1999), Consumer Value: A framework for Analysis and Research, Routledge Interpretative Marketing Research Series : London and New York Holt, D.B. (1993), How consumers consumer: a typology of consumption practices, Journal of Consumer Research, 22, 1-16 Jodelet, D. (1989), Représentations sociales : un domaine en expansion, Les représentations sociales, sous la direction de Denise Jodelet, édition 2003, Sociologie Aujourd’hui, Presses Universitaires de France, 47-78 Jodelet, D. (1984), Représentations sociales : phénomènes, concept et théorie, Psychologie Sociale, sous la direction de Serge Moscovici, édition 2003, Presses Universitaires de France, Quadrige Manuel, 363-384 Jullien, B. (2006), Danone et vous, la marque relationnelle à l’ère Internet, La revue des marques, 54, 14-16 Ladwein, R. (2003), Le comportement du consommateur et de l’acheteur, Economica Lai, A. W. (1995), Consumer values, product benefits and customer value: A consumption behavior approach, Advances in Consumer Research, Frank Kardes and Mita Sujan (eds), Provo, UT: Association for Consumer Research, 22, 381-388 Levin, M.J. (2006), Danone recentre son programme relationnel sur la santé, Marketing direct, 100 Mazzoli, R. (2005), Le consommateur veutil vraiment la peau du marketeur ?, Marketing Magazine, 98, 6-10 Mazzoli, R. (2005), Pour un nouveau modèle consommatoire, Marketing Magazine, 100, 66-67 Meier, K. et Kirchler, E. (1998), Social representations of the euro in Austria, Journal of Economic Psychology, 19, 755774 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen Michel-Guillou, E (2006), Représentations sociales et pratiques sociales : l’exemple de l’engagement pro-environnemental en agriculture, Revue Européenne de Psychologie Appliquée, 56, 157-165 Moati, P. et Ranvier, M. (2005), Faut il avoir peur du hard discount ?, Consommation et Modes de vie, Credoc, 188 Moliner, P. (1993), Cinq questions à propos des représentations sociales, Les cahiers internationaux de Psychologie Sociale, 20, 5-14 Moscovici, S. (1961), La Psychanalyse, son Image, son Public, édition 2004, Presses Universitaires de France, Bibliothèque de Psychanalyse Passebois, J. et Aurier, J.P. (2001), Une approche relationnelle de l’expérience esthétique, 6ème Journée de Recherche en Marketing de Bourgogne, Marketing des activités culturelles, des loisirs, du tourisme et du sport, 28-40 Pastore-Reiss, E. (2005), Tous ensemble coresponsables, Marketing Magazine, 100, 12 Puhl, M. (2001), La fréquentation des festivals de rue : Une réflexion concernant la valeur attachée par le public aux événements culturels, 6ème Journée de Recherche en Marketing de Bourgogne, Marketing des activités culturelles, des loisirs, du tourisme et du sport, 60-85 Richins, M. (1994), Valuing things: the public and private meaning of possessions, Journal of Consumer Research, 21, 504-521 Rochefort, R. (1995), La société des consommateurs, Odile Jacob Rolland-Levy, C. (1998), Psychologie économique de la consommation et de l’endettement, Psychologie économique : théories et applications, sous la direction de Christine Roland-Levy et Philippe Adair, Economica, 69-79 Roussiau, N. (1998), Représentation sociale de l’argent, Psychologie économique : théories et applications, sous la direction de Christine Roland Levy et Philippe Adair, Economica, 69-79 Sansolini, R. (2005), Le non-consommateur ou l’avènement de la consocratie, Marketing Magazine, 100, 8-12 Seca, J.M. (2005), Les représentations sociales, Armand Colin, Cursus Solomon, M.R. (1983), The role of products as social stimuli : a symbolic interactionism perspective, Journal of Consumer Research, 10, 319-329 Solomon, M.R., Tissier-Desbordes, E. et Heilbrunn, B. (2005), Comportement du consommateur, Pearson Education TNS-SOFRES (2006), Baromètre du commerce équitable Malongo-TNS Sofres, www.tns-sofres.com Veblen, T. (1899), The Theory of the Leisure Class, Macmillan, New York Vergès, P. (1998), Représentations sociales en psychologie économique, Psychologie économique : théories et applications, sous la direction de Christine Roland Levy et Philippe Adair, Economica, 19-33, 337 Vergès, P. (1989), Représentations sociales de l’économie : une forme de connaissance, Les représentations sociales, sous la direction de Denise Jodelet, édition 2003, Sociologie Aujourd’hui, Presses Universitaires de France, 47-78 Vergès, P (1992), L’évocation de l’argent : une méthode pour la définition du noyau central d’une représentation, Bulletin de Psychologie, XLV, 405, 203-209 Vergès, P., Albertini, J.M. et Ryban R. (1996), Mental representations of the economy: a key factor in economic progress, European Union, DG XII, Programme Copernicus Viaud, J. et Rolland-Levy, C. (2000), A positional and representational analysis of consumption. Households when facing debt and credit, Journal of Economic Psychology, 21, 411-432 Volle, P. (2006), Les arbitrages budgétaires des ménages : réflexions et voies de recherche, Cahier de recherche du DMSP, Février SITES WEB Nomenclature de l’insee : www.insee.fr/fr/nom_def_met/definiti - 19 - Objectifs 6ème Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommations 19-20 Mars 2007, Groupe ESC Rouen ons/html/consommation-finalemenages.htm Bulletin officiel de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes : www.finances.gouv.fr/dgccrf/boccrf/01 _01/a0010023.htm Dictionnaire en ligne de la langue française : http://www.lexilogos.com/francais_ langue_ dictionnaires.htm - 20 -