CHI 002 – Géographie de la Chine

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CHI 002 – Géographie de la Chine
Le cadre naturel
A- Le dispositif géographique
La RPC est à l’est du continent Eurasien (9 561 240 km²).
Son littoral est de 18 000 km (40 000 km en Europe). Il y a 14 états frontaliers.
Cette profondeur continentale, sa géopolitique des frontières et cette faible imbrication terre-mer
sont les aspects immédiats de la configuration géographique de la RPC.
Il y a 4 grands domaines géographiques :
 Un ensemble oriental :
Occupe ½ du territoire et rassemble 95% de la population. C’est la “Chine des 18 provinces”
(entre la Grande Muraille au nord et les chaînes de montagne du sud).
 La Mongolie intérieure :
C’est le fragment chinois de l’empire mongol avec un territoire de 1 200 000 km².
 Le Xinjiang :
C ‘ est le fragment chinois de l’Asie Centrale avec un territoire de 1 600 000 km².
 Le Tibet
La “ région autonome du Tibet” a un territoire de 1 200 000 km².
Ces trois domaines sont des régions autonomes : “région autonome de la Mongolie intérieure”,
“région autonome ouighour du Xinjiang”, “région autonome Hui du Ningxia”, “région autonome du
Tibet”. Cette structure traduit une géographie de minorités.
1- Le dispositif topographique
Le dispositif topographique peut être divisé en 3 parties d’ouest en est.
 Les hautes terres tibétaines (2M 5 km²) :
- des plateaux (4000-5000 m).
- des dépressions avec des lacs et des rides montagneuses (5000-6000 m).
- de hautes chaînes de montagnes :
chaînes de Kunlun et de Qilian
chaînes des monts Gangdise et de l’Himalaya
la chaîne du Hengduan
Entre ces montagnes, les cours supérieurs des plus grands fleuves asiatiques (Yangzi, haut
Mékong…).
 Un palier intermédiaire (4M km²) :
- Des altitudes souvent comprises entre 1000-2000 m.
- Au nord, les alvéoles désertiques du Xinjiang (Tarim, Qaidam Dzoungarie).
- Des chaînes de montagne :
les Tianshan
le grand Xing An
Yingshan
Helanshan
- Du sud de la Mongolie à l’Indochine, il y a 3 ensemble complexes :
- Les plateaux de lœss :
- Le bassin du Sichuan, domaine collinaire verrouillé de toutes parts
- Les plateaux de Yungui , avec une riche collection de formes karstiques.
 Le troisième palier (3M de km²) :
1/3 de plaines, elles sont immenses au nord et plus réduites au sud (plaines du nord-est; plaines
de Chine du nord; plaines du bas Changjiang; plaines du moyen Changjiang; delta du Zhujiang…)
Au sud des Qinling un ensemble de collines, de moyennes montagnes sur une grande superficie.
Du Liaodong et du Shandong, le littoral est rocheux. Au nord, les côtes sont sableuses, basses et
régulières. Au sud, les côtes sont rocheuses et très découpées.
Dans des rias et des semis insulaires se trouvent 5000 îles, dont Taiwan et Hainan.
2- Chine aride, Chine humide
La Chine est marqué par l’opposition entre aride/ humide, provoquée par la forte continentalité, le
rôle de la masse tibétaine et le climat de mousson de Chine orientale.
 Le monde aride (isohyète annuel de 250 mm) → haut Tibet, Xinjiang, Tsaidam et la Mongolie à
l’ouest du fleuve jaune et d’Ordos
Des déserts de sables dunaires et de déserts pierreux (1M km²). De la steppe désertique sur les
auréoles externes.
 La diagonale semi-aride (isohyète entre 250 et 450 mm) → Mongolie méridionale et orientale,
l’ouest des plateaux de lœss, le Qinghai et le Tibet
Une végétation de steppe herbeuse et de pelouse alpine, la principale base pastorale des Mongols
et des Tibétains.
 Isohyète supérieur à 450 mm : → des confins de l’amour à l’est, jusqu’au sud des tropiques
Les paysages sont humanisés et les reliefs fortement dégradés.
L’extension en latitude (+ de 30°) combinée aux effets de la mousson introduit une autre
dichotomie : celle de la Chine du nord des Qinling et celle de la Chine du sud.
Chine du nord → saison sèche et froide, été torride et arrosé, culture du blé, du soja et du
gaoliang, paysages austères et dépouillés.
Chine du sud → écarts thermiques moindres et plus longuement arrosés, c’est l’univers de la
rizière, du mûrier, des théiers. Paysages verdoyants et souvent amphibies.
Au nord comme au sud, le rôle géographique des fleuves est capital par leurs bienfaits
(construction de plaines, irrigation) comme par leurs maléfices (inondations).
L’immensité et la complexité de l’espace chinois constituent une assise géopolitique et un potentiel
économique d’importance, ce sont aussi de formidables pesanteurs.
B- les ensembles géomorphologiques
1- les données de la géologie
Chine continentale et orientale se distinguent encore. En Chine continentale, une sédimentation
complexe et tectonique Yanshan. En Chine orientale, une longue évolution continentale et une
orogenèse Plio-pléistocène.
2- Géomorphologie de la Chine du nord
Les lignes de fracture nord-est et sud ouest ordonnent la morpho-structure selon trois gradins
dénivelés.
 Les plaines et leurs bordures :
Ce sont des plaines d’érosion (Dzoungarie) ou des plaines construites par les apports fluviaux ou
éoliens (plaines du Liaohe, plaines du Huanghe).
 Les plateaux de lœss :
C’est l’ensemble tabulaire dans lequel s’inscrit le cours moyen du fleuve jaune. Sa structure est
faite d’une couverture de calcaire et de grès. Cela donne des plates-formes structurales que
dominent des massifs cristallins, et d’où s’ouvrent bassins et grabens.
La masse de lœss est très épaisse.
3- Géomorphologie de Chine du sud
 Les bassins de la Chine du Yangzi :
Le bassin du Sichuan a été formé au Trias-Eocène par des milliers de mètre de grès rouge. Ils ont
été plissés par l’érosion, ce qui a entraîné l’actuel relief collinaire.
 Collines et moyennes montagnes du sud :
C’est une morphologie de type appalachien (sur les bassins lacustres et le Guangdong), une
structure hercynienne (Chine du sud, Nanling), de l'orogenèse Yanshan (Daiyunshan, Wuyishan).
 Les karsts du sud-ouest :
Guizhou, Yunnan oriental et Guanxi septentrional forment un ensemble tabulaire soulevé par
l’orogenèse himalayenne. Une morphologie karstique s’y est développée sur 25 000 km².
4- Hautes terres tibétaines et Xinjiang
 Le haut Tibet :
C’est une succession de lanières tabulaires, de chaînons sédimentaires plissés où l’abondance de
calcaire donne des crêtes à plus de 6000 m et de nombreuses formes karstiques, de larges
vallées qui aboutissent vers 4000 m à une multitude de lacs salés de toutes tailles.
 Le bassin du Tsaidam :
Etabli à la faveur d’une dépression continentale, le soulèvement plio-pléistocène l’a incorporé à la
masse tibétaine.
 Le Xinjiang :
Des structures calédoniennes et hercyniennes exhaussées par le mouvement plio-pléistocène.
C- Climat et biogéographie
1- L’importance des cyclogenèses
L’essentiel des précipitations est d’origine cyclonique, au contact des masses d’air continentales et
froides et des masses d’air tropicales et humides qui s’affrontent le long du front polaire entre
Mongolie et Nanning. Ainsi s’explique le temps perturbé du sud en hiver et les pluies du nord en
été.
 Les pluies des prunes :
Elles surviennent vers la mi-juin sur le bassin moyen et inférieur du Changjiang et jusqu’à la Huai.
Pour 20 jours il pleut continuellement, avec une basse pression et une relative humidité.
 Les typhons :
Ce sont des cyclones tropicaux qui se forment entre mai et octobre sur le Pacifique nord-ouest.
80% atteignent la Chine entre juillet et septembre.
Ils apportent des pluies abondantes mais irrégulières et des pluies bienfaisantes (sur l’île de
Hainan, 40% des précipitations indispensables à la riziculture sont apporté par les typhons).
2- Température et précipitations
L’espace chinois est caractérisé par une énorme amplitude thermique du nord au sud en hiver, par
une unification thermique en été et par l’opposition entre une Chine aride et une Chine orientale.
 La géographie des températures :
Les températures sont très contrastées en hiver : Harbin –23°C et Canton +13°C.
Elles sont unifiées en été par l’effet de la mousson : Harbin +26°C et Canton +28°C..
Un isotherme de janvier de 0°C (axe Qinling–Huaihe), et de +15°C (lisière tropicale méridionale).
 La répartition des précipitations :
Pour l’essentiel du pays, les pluies coïncident avec la saison chaude.
La façade sud-orientale est la plus touchée, puis ensuite le bassin du Changjiang et le sud-ouest.
Deux axes sont importants : l’axe Qinling–Huaihe (Chine rizicole du sud/ céréaliculture sèche du
nord), l’axe du moyen Changjiang au Tibet (Chine humide/ semi-humide).
Le précipitations d’hiver ne représentent que 10%.
Hormis au nord-est et au Xinjiang septentrional, les précipitations neigeuses sont peu abondantes.
La répartitions des précipitations peuvent avoir des fluctuations considérables. Elles se traduisent
par des calamités naturelles récurrentes : inondations et sécheresses.
3- La biogéographie
 La Chine du nord-est :
Elle est forestière sur son cadre montagneux : taïga à mélèze et à pins rouges, peuplement mixte.
La faune somptueuse est mise à mal : cervidés, animaux à fourrure, ours bruns, tigre de Sibérie.
La forêt steppe fait transition avec les formations de prairies sur sols noirs qui couvrent les plaines
centrales, ce sont les dernières terres vierges cultivables en Chine.
 La Chine du nord tempérée tiède :
Les îlots forestiers comportent de nombreuses sortes de chênes.
Les sols lœssiques et les sols alluviaux ont laissé place à la végétation agricole dans les plaines et
aux ravages de l’érosion sur les plateaux de lœss.
 L’immense domaine subtropical humide → du seuil Qinling-Huai au Guangdong et du littoral
oriental au Sichuan/ Yunnan
Aux forêts monogéniques du nord se substituent des formations mixtes mésophytiques (feuillue,
chênes verts) dans le bassin du Changjiang. La laurisylve sempervirente (bambous, conifères) est
axée sur le 26e nord.
Cette richesse végétale a disparu (sauf au Qinling et au Sichuan oriental). Les sols dénudés ont
subi une allitération généralisée pour donner des sols rouges et jaunes rubéfiés.
La faune est somptueuse, mais les derniers spécimens (tigres, cervidés, singe, faisans) sont
braconnés alors que certaines espèces sont protégées (panda, singe doré, faisan doré…).
 Le domaine tropical → littoral du Guangdong, Hainan, lisière méridionale du Yunnan
Les vestiges de la forêt tropicale humide ont pu subsister. Cette forêt est abondante en bambous.
Sa faune est en voie de disparition.
 Haut Tibet, Qinghai :
Des sources tibétaines aux grands fleuves, c’est la steppe, puis il n’y a plus d’arbres sur 1M 5 km².
L’est du plateau est favorablement exposé, steppique et riche en eau douce, c’est le berceau
d’une faune importante, c’est un véritable îlot biologique.
Du Pamir au Kunlun, c’est un univers minéral portant sporadiquement une forme de toundra.
 Les milieux désertiques
Le Tsaidam, le Xinjiang et la Mongolie ont des déserts à été froid, les uns arides (Alashan, Gobi,
Dzoungarie), les autres hyper-arides (Takla-Makan, Tsaidam).
La Dzoungarie est une désert de sable de 60 000 km² à dunes, l’auréole externe est steppique.
 La Mongolie semi-aride → boucle du Fleuve Jaune au Grand Khingan
C’est le domaine de la steppe herbeuse à stipa. C’est le berceau de l’ancêtre du cheval.
D- Les fleuves
Il y a plus de 50 000 cours d’eau, avec 11 grands fleuves. S’y ajoutent 2 800 lacs naturels et plus
de 110 000 km² de marais, sans oublier l’eau stockée par les glaciers.
Cette hydrographie se répartit entre un réseau endoréique au nord-ouest (36% du pays), et un
réseau exoréique à l’est et au sud-ouest (2/3 du territoire).
1- Le réseau endoréique (Mongolie Occidentale, Tibet-Qinhai du nord-ouest, Xinjiang,
corridor de Hexi. Mongolie occidentale et Xinjiang oriental)
Il y a des oueds aussi vite desséchés que grossis par une averse estivale.
Le puissant dispositif montagneux du haut Tibet-Qinhai et du Xinjiang alimente un réseau
permanent, mais que l’enclavement condamne à la perte dans le sable (Xinjiang), à
l’aboutissement dans un autre réseau endoréique ou dans les lacs du Tibet.
2- De l’Amour au Brahmapoutre
Le réseau exoréique chinois est considérable.
Le dénominateur commun est la mousson qui alimente partout les hautes eaux d’été.
 Le bassin Amour-Soungari :
Il représente 7% de l’écoulement du pays. Paralysé par l’embâcle de novembre à avril, il se gonfle
d’une crue de débâcle au printemps, suivie de la crue principale de juillet-août.
 Les bassins de Chine du nord :
C’est 3% de l’écoulement du pays. Les régimes sont les plus brutaux de toute la Chine exoréique
une énorme crue relative estivale accompagnée d’une énorme turbidité.
 Les fleuves du sud-ouest :
Ils écoulent plus de 2% du total. Le dispositif typographique du sud-ouest limite les bassins mais
les expose de plein fouet à la mousson et aux typhons avec de forts coefficients d’écoulement et
une moindre turbidité.
 Le réseau méridional :
Il est dominé par le Xijiang, artère principale d’une confluence vers le Zhujiang. Son bassin,
inférieur à celui du fleuve jaune, écoule 6 fois plus (13% du total) avec le plus fort module
spécifique de tout le réseau chinois.
Le régime est nettement marqué par la mousson. C’est une belle artère navigable et un énorme
potentiel hydroélectrique que l’on commence à équiper.
 Le sud-ouest :
Il est drainé par les cours supérieurs des géants comme le Mékong, le Salween, le Brahmapoutre
et le fleuve rouge. Ils ont en commun d’échapper à la Chine pour aller construire en Inde et en
Indochine quelques-uns des grands foyers de peuplement en Asie.
3- Le Huanghe
C’est le bassin du fleuve jaune qui a irradié la civilisation chinoise, qui porte quelque 100 M
d’habitants.
Depuis 1947, le fleuve de 5 464 km est maîtrisé mais peu utilisé car sa turbidité empêche les
barrages qui pourrait le rendre navigable.
La mise en valeur hydroélectrique reflète le double aspect du fleuve : absente à l’aval de la boucle,
elle est très concentré en amont.
4- Le Changjiang (ou Yangzijiang)
C’est le 3e fleuve du monde par son abondance et c’est la plus belle artère navigable de l’Asie. Le
fleuve de 6 380 km est sujet à de nombreuses crues, on a donc construit à partir de 1950 des
barrages et des digues pour contrôler les crues à la confluence centrale. Le Changjiang écoule
80% du frêt fluvial et produit de l’électricité.
E- Calamités naturelles et dégâts anthropiques
1- Les séismes
La Chine se situe au contact de plusieurs plaques dont elle subit les pressions, surtout au nord
(plaque du Pacifique) et au sud-ouest (plaque indienne). L’activité sismique qui en résulte est
considérable.
Il y a 6 grandes zones sismiques : la façade septentrionale ; les plateaux de lœss ; le nord-ouest ;
le sud-ouest ; le Tibet sud-oriental et le littoral méridional.
2- Sécheresses et inondations
Les calamités d’origine climatique restent le fléau le plus grave par leur récurrence, leurs échelles
et leur coût. Sécheresse et inondations frappent souvent au cours de la même saison le nord/ sud.
3- Déboisement, érosion, désertification
La forêt ne couvre plus que 12% de l’espace et le grignotage annuel atteint 15 000 km².
L’aggravation de la turbidité des fleuves, l’accélération du rythme et de l’ampleur des inondations
en sont les conséquences directes de l’érosion des sols.
Les déserts du nord-ouest gagnent chaque année l’équivalent d’un département français.
4- La question de l’environnement
 Pollution atmosphérique :
La combustion industrielle et domestique massive du charbon, les pluies acides, entraînent dans
les grandes villes un taux de poussière dans l’air de 660 µg/m³ (le seuil normal est de 90 µg/m³).
 Pollution de l’eau :
30 milliard de litres/an d’eaux industrielles non traitées, 10 M de tonnes de polluants organiques, 3
M de tonnes de métaux lourds empoisonnent l’eau.
La question de l’environnement est enfin posée avec la Loi de Protection de l’Environnement de
1979. Elle est suivie par d’autres dans les années 1980.
Pour le première fois, on consacre 0.7% du PNB à l’environnement.
Mais l’impunité demeure : braconnage, pollution de l’eau…
En Chine comme ailleurs, une politique de l’environnement ne peut être efficace que dans un
environnement favorable et stable.
CHI 002 – Géographie de la Chine
Géographie humaine
La géographie du peuplement
1- Les grands foyers de peuplement
Ils vont en se réduisant du nord au sud.
 La grande plaine du nord = 250 M d’hab. sur 400 000 km² (+ grande nappe humaine du
monde)
 L’axe de la vallée du Changjiang = 3 grands foyers
- Bassin du Sichuan (90 M d’hab.)
- Plaines du Hubei-Hunan-Jiangxi (150 M d’hab.)
- Basses plaines et deltas (150 M d’hab.)
Le delta des Perles = 30 M d’hab. est dynamisé par HK (un des foyers les plus denses du monde).
 Les plaines du nord-est = 100 M d’hab. (un foyer récent mais la plus forte densité urbaine en
Chine)
 Au Yunnan-Guizhou, au Sichuan oriental, au Tibet, en Mongolie, au Xinjiang : poches
sporadiques de peuplement
2- Les migrations intérieures
Entre 1950-80, il y a eu 3 sortes de flux (= 50 M de migrants).
 Les fronts pionniers :
Grande plaine et deltas → espaces frontaliers du Xinjiang, de Mongolie, du Heilongjiang, du Yunnan et de
Hainan (15 M de prs).
 Les flux interprovinciaux organisés :
Les provinces surpeuplées → sud-ouest et le Jiangxi
Plaine du nord → nord-ouest du sud-ouest (lors du GBA).
Ces deux flux ont fait migrer 5 M de personnes.
Gansu-Ningxia → Hexi et la vallée du fleuve jaune ( = 900 000 prs, c’était un Programme de l’ONU
pour délester une poche de pauvreté).
 Les migrations villes-campagnes :
- 1er plan quinquennal : 1er flux des campagnes vers les villes (20 M de personnes).
- 1958-1962 : flux/ reflux
- 1966-75 : déportations de masses (+ de 30 M de prs)
- 1980 : décollectivisation + dynamique urbaine = exode rural incontrôlé
3- La mosaïque ethno-culturelle
La Chine est un état multinational : 8% de la population constituent 54 minorités nationales.
La géographie des minorités est faite de 4 grandes aires ethno-culturelles :
 La Mandchourie-Mongolie : à l’origine peuplée d’altaïques orientaux, désormais Han.
 Le Xinjiang : a un peuplement turc et mongols, mais l’immigration Han équilibre le peuplement.
 Le Tibet : encore globalement à majorité tibéto-birmane.
 Les marches du sud-ouest (Guizhou, Hunan, Yunnan, Guangxi, Hainan) : les minorités sont
importantes (25 au Yunnan) : familles thaï-kadaï et tibéto-birmane.
Ces minorités sont de plus en plus des “produits touristiques“ devant l’uniformité apparente de la
Chine des Han.
Le fait urbain
1- La croissance urbaine
1950-90 : 11% de la population est urbaine, à 26% de la population
Partie de très bas (un niveau inférieur à celui de la plupart des pays du Tiers Monde après la
guerre), la Chine se situe aujourd’hui au niveau de l’Inde.
C’est une évolution accidentée qui reflète le croît négatif de la période du Grand Bond et
l’explosion des années 80.
2- L’armature urbaine
Les villes millionnaires totalisent environ 50% de la population urbaine. Les petites villes ne
représentent que 30% de la population. Cela laisse apparaître le déséquilibre entre la façade
littorale et l’immensité continentale.
3- La morphologie des villes chinoises
C’est un mélange du passé maoïste, de l’occident et du Japon. C’est partout un grand contraste
entre les habitations basses serrées dans un lacis de ruelles et les grandes artères avec des
bâtiments de style sino-stalinien.
De 1958-76, le principe de l’urbanisation est remis en question. On élimine les différences villescampagnes pour finalement revenir en arrière. Il en résulte une grande désorganisation avec des
atteintes au patrimoine (temples transformés en usines, murailles rasées…).
Vers 1980, on promeut le développement industriel (indissociable du fait urbain et de l’exode
rural). Les priorités sont les logements sociaux. (moyenne de 4 m²/ prs !). Le paysage urbain est
en pleine effervescence avec des nouveaux gratte-ciel, les petits commerces fleurissent, la
ségrégation spatiale naît (centre-ville/banlieues).
Le poids du nombre
1- La transition démographique
Sa première phase est le classique effondrement du TM qui passe de 38-40 ‰ (1949) à 20-22 ‰
(années 50) et à moins de 10 ‰ (à partir de 1969).
Jusqu’en 1973 (sauf la période du Grand Bond), les TN se maintiennent entre 31-42 ‰. Le TF est
supérieur à 5.5.
L’accroissement naturel qui était alors de 10 ‰ (du fait du niveau de mortalité) amorce une courbe
en cloche qui est classique de la première phase d’une transition démographique, pour dépasser
20 ou même 30 ‰.
Un coup d’arrêt intervient avec le GBA : c’est un désastre économique et social (famine). Les TN
s’effondrent, les TM grimpent, une perte démographique de 60 M de personnes.
Cette perte entraîne à partir de 1963 un baby boom qui a un TN entre 31-42 ‰ jusqu’en 1971.
C’est une nouvelle explosion de croissance avec 170 M de naissance en 8 ans.
Désormais, la démographie est entrée dans la seconde phase de sa transition, celle qui a infléchi
le TF et qui a une basse mortalité, ce qui ralenti le rythme de croissance. C’est la grande affaire
des années 70 où l’index de fécondité passe de 5.82 à 2.75 en dix ans, une performance inédite
alors.
2- Le contrôle des naissances
La première campagne est vite avortée (1956-57).
L’explosion démographique de 1963-64 conduit à une nouvelle campagne (diffusion de stérilet,
pilule, recul de l’âge du mariage). Mais la Révolution Culturelle anéantit les effets.
La campagne de 1970 est décisive, avec une mise en œuvre massive de la contraception (stérilet,
stérilisations, avortements, encadrement systématique de la population). Il en résulte un
effondrement du taux de natalité.
Mais l’héritage est là, la précédente explosion démographique mets en ligne 125 M de femmes en
âge de procréer. Malgré le bas taux de fécondité auquel on est parvenu, se profile à l’horizon une
nouvelle explosion démographique.
3- L’enfant unique
Les autorités imposent le régime de l’enfant unique. C’est une prétention inouïe (société paysanne
nataliste, volonté d’une descendance mâle = infanticide, enfants parias heihaizi…). La résistance
est violente, on doit autoriser un 2e enfant si le 1erest une fille.
Dans les villes naissent les petits empereurs, ces fils uniques ultra gâtés.
Environ 70 % des ménages pratiquent la contraception, majoritairement par stérilisation. Les
avortements par échec de contraception restent importants.
La formation de la famille chinoise a été considérablement modifiée.
4- Démographie
Les composantes de la démographie varient en fonction des provinces, de la nature du
peuplement, des traditions culturelles…
Le taux de natalité est plus bas à Shanghai qu’au Tibet (11.32 ‰ et 27.60 ‰). Les 13 provinces
les plus peuplées (Mandchourie et littoral) ont des taux inférieurs à la moyenne nationale. Les
régions autonomes et 17 provinces ont des taux supérieurs.
Les taux de mortalités sont plus resserrés et varient en fonction des structures par âge et du taux
d’urbanisation.
Une société en mutation ?
La société chinoise, si opaque et nivelée depuis 1949, semble remonter vers le jour à partir de
1978, pour se retrouver à nouveau bloquée depuis 1988-89. Dix ans d’ouverture compromise par
des contradictions (ouverture économique /verrouillage politique, économie de marché /économie
de commande…) qui aboutissent à la crise sociale et politique de 1988 et à la répression de 1989.
L’ouverture, c’est d’abord celle d’une population tenue à l’écart pendant 30 ans. C’est surtout la
télévision qui est à l’origine de cette ouverture par des programmes internationaux et des séries
américaines.
C’est aussi le déferlement sans contraintes des touristes de Hong Kong, Macao et Taiwan, qui
montrent au peuple la réalité de leur niveau de vie. C’est plus efficace que le modèle occidental
qui demeure étranger.
La mutation est en même temps renforcée par l’élévation du niveau de vie et par une évolution de
la structure de consommation.
Ce sont aussi des libertés nouvelles comme celle des cultes et surtout celle de la libre circulation
qui favorise le brassage. Des turbulences sont provoquées par la décollectivisation de l’agriculture,
l’introduction des mécanismes de l’économie de marché, la création de secteurs privés… Au début
positifs, ce nouveau dispositif produit des effets pervers comme les inégalités accrues entre villes
et campagnes, entre les provinces riches et pauvres…
Un tel contexte qui cumule les nuisances de l’économie de commande et les brutalités de
l’économie de marché constitue un terreau fertile d’une économie seconde (corruption,
détournement, trafic..).
CHI 002 – Géographie de la Chine
L’emprise sur le milieu
L’agriculture
1- Les fondements géographiques
Compte tenu du nombre de la population, c’est une agriculture des limites. C’est nécessairement
une agriculture céréalière condamnée à l’intensification.
La maîtrise de l’eau est la clef. On a su imposer une culture intensive que le climat ne favorisait
pas (ex. blé dans la plaine du nord, sèche au printemps), mais aussi la riziculture à récoltes
multiples.
L’irrigation concerne 45 /120 M d’hectares cultivés.
L’intensification s’exprime aussi par le coefficient de multiplicité (environ 1.5 sur l’ensemble) sur
une même parcelle.
Dans de telles conditions (parcellaires, densités humaines, contraintes de l’eau), la mécanisation
est exclue.
Le repiquage du riz, la cueillette des feuilles de thé, les semailles et les moissons sont des travaux
manuels et féminins.
2- Société et économie rurales
En 1983, lors de la dissolution des communes populaires, on a redistribué la terre aux familles
paysannes en usufruit.
Un tel décollage agricole se manifeste aussi par une première redistribution de 400 M d’actifs. 200
M restent à la terre, 100 M dans d’autres aux bourgs. Les 100 M restants sont la population
flottante.
Un seuil semble aujourd’hui atteint. La paysannerie est bloquée par la parcellisation, par les limites
physiques, par l’absence de régulation des prix. La course au profit immédiat est encouragée par
la nouvelle idéologie et, elle est en passe de transformer l’agriculture en activité de pure et simple
prédation.
3- La géographie agricole
Elle reste dans ses grandes masses calquée sur la géographie bioclimatique.
 Le nord-est (du Liaoning au Heilongjiang) :
Ce sont les plus vastes plaines de Chine. La limitation thermique ne permet que des cultures d’été
(soja 45% de la production du pays et maïs 30%). C’est une des agricultures les plus mécanisées
et les plus productives.
 Le nord (Grande Plaine et pays du lœss) :
C’est la trilogie blé (54%)-maïs (40%)-coton (75%) soit en double récolte annuelle, soit en trois
récoltes tous les deux ans ailleurs. Dans les pays du lœss, la dominante est maïs et patate douce
(30%).
 Le centre (moyen et bas Yangzi) :
La riziculture d’été se combine avec blé, colza ou engrais vert en hiver. C’est une double riziculture
(progrès agronomiques + densification humaine) qui livre 60% du total national. Il y a aussi des
plantations de théiers (1er rang dans le pays).
 Le sud (du Fujian au Guangxi) :
Les plaines se réduisent, mais les conditions climatiques autorisent une forte intensification avec la
double riziculture (parfois trois) suivie d’une culture d’hiver (légumineuses).
 Le sud-ouest (du Sichuan au Yunnan) :
Avec une topographie tourmentée (collines au Sichuan et reliefs karstiques ailleurs) et une
moindre pluviométrie, la polyculture traditionnelle (riz, blé, légumineuses, tubercules…) est en
rupture d’équilibre (surcharge humaine + l’aggravation de l’érosion/ pollution). Les territoires
propices au riz/ blé du Guizhou et du Yunnan sont très limités.
 Le nord-ouest et le Tibet :
Altitudes et aridité confinent l’agriculture à des niches : vallées orientales/ méridionales du Tibet
(orge, pois, navets), oasis du Xinjiang (céréaliculture, coton, cucurbitacées), périmètres irrigués à
partir du fleuve jaune du Ningxia et de Mongolie, les fronts pionniers du nord des Tianshan et du
Qinghai.
On distingue une agriculture péri-urbaine qui s’est largement étendue à la faveur de l’incorporation
de très nombreux district ruraux aux municipalités urbaines depuis 1984.
Au cœur des grandes plaines céréalières traditionnelles (nord-est, grandes plaines du nord,
plaines des bassins lacustres du Hunan-Jiangxi…), l’état investit dans des bases de céréales
marchandes pour l’exportation (textiles), c’est un vecteur important pour la diffusion des progrès
agronomiques.
Fermes d’état et collectifs (5-10% des surfaces cultivées) se distinguent par leurs cultures
industrielles, leurs innovations spéculatives (vignes, plantations tropicales…) et leurs complexes
agroalimentaires.
Dans les campagnes profondes, la mise en œuvre et les lois du marché condamnent à la
stagnation ou à la misère.
La mobilisation des ressources énergétiques
1- Les combustibles minéraux
 Le charbon :
Il est à la base de l’industrialisation du nord et du nord-est depuis la fin du 19e. L’aide japonaise et
occidentale de 1980 fait du Shanxi une province énergétique (33% des réserves du pays).
Ce pays noir se prolonge en Mongolie vers l’Ordos et vers l’est (5 mines géantes à ciel ouvert).
Au total, ce sont 2 000+ houillères d’état concentrées dans le quart nord/ nord-est du pays.
 La production pétrolière :
Elle a été amorcée avec la coopération soviétique dans les années 50. Un palier a maintenant été
atteint, inférieur à 140 M de tonnes.
Depuis 1982, il y a une grande activité offshore avec 40 compagnies étrangères (mer de Chine
Méridionale).
L’exploration du Xinjiang, réactivée depuis la fin des années 70 est plus fructueuse.
Daqing (Heilongjiang) est le principal producteur (55 M T). La production de Shengli (Shandong)
est en plein développement, comme les différents bassins du Hebei.
Le pétrole est aussi la principale source de devise de la Chine, qui doit alors maintenir un certain
seuil alors que la production plafonne et que les besoins intérieurs sont de moins en moins
satisfaits.
2- Hydroélectricité et électricité nucléaire
La production d’électricité est au ¾ d’origine thermique et le potentiel hydroélectrique immense n'est exploité
qu'à 5%.
La production est pour 60% le fait de la Chine centrale et méridionale. Cela corrige un peu le
déséquilibre géographique.
Les premières grandes centrales hydroélectriques sont de construction japonaise (1930-40) en
Mandchourie.
Puis, elles sont soviétiques et mieux réparties du nord au sud : Sanmen, Liujiaxia sur le Fleuve
Jaune ; Dajiangkou sur la Han ; Gongzui sur le Dadu…
Vers 1970, on érige le 1er barrage au Yangzi, au débouché des gorges du Sichuan, à Gezhou.
Vers 1980, un vaste programme hydroélectrique installe une vingtaine de centrales, surtout sur le
réseau Sichuan-Guizhou-Yunnan-Guangxi, mais aussi sur la façade sud-est qui était jusque là
paralysée par l’état de guerre avec Taiwan.
Les années 80 sont aussi celles du nucléaire civil. Il semble qu’un programme nucléaire soit le
seul qui soit en moyen de réduire la crise énergétique du pays.
Pour les énergies de substitution, l’essentiel se trouve au Tibet avec l’énergie géothermique, la
production de biogaz est domestique, l’énergie des marées n’a pas de succès, alors que l’énergie
éolienne n’est utilisée qu’en Mongolie ; l’énergie solaire est exploitée ça et là.
3- Le bilan énergétique
Le bilan énergétique reste fondé sur le charbon malgré le décollage pétrolier des années 70 et le
potentiel hydroélectrique.
L’industrie chinoise consomme 2/3+ de l’énergie du pays (France = celle des secteurs tertiaires,
domestique et transports).
La pénurie d’énergie en Chine procède de nombreuses pertes, de la faible productivité et du
médiocre rendement de l’appareil industriel. Le système des prix est incohérent : l’état maintient
des prix très bas à la source qui laissent ne marge insuffisante pour améliorer les équipements et
pour encourager la productivité.
En Chine comme partout, la course à l’énergie doit commencer par la réduction du gaspillage,
l’innovation technologique et l’éducation des consommateurs. Elle doit surtout viser à un
développement autre.
Les transports
1- Les transports terrestres
Ils sont affrontés à la dimension continentale et au relief excessif du pays.
Le réseau ferroviaire est la clef de voûte des transports modernes. Malgré les progrès de
désenclavement, l’engorgement est certain.
Aujourd’hui, la Banque Mondiale finance le programme ferroviaire mais elle privilégie les régions
côtières (rentabilité).
L’équipement ferroviaire a une faible densité, surtout au sud et à l’ouest. De nombreux problèmes :
modernisation des lignes, la lenteur, la vétusté.
La construction routière a été fois 13 depuis 1949. Mais le retard reste grand. Elles s’organisent
en réseaux dans chaque province, rayonnant à partir de la capitale. Avec la future explosion du
parc automobile, l’effort se porte vers la création de grands axes routiers.
2- Les transports par eau
Ils sont de haute tradition la Chine a construit la plus grande voie d’eau du monde (Grand Canal
Impérial).
La navigation intérieure n’écoule que 20% du fret national. Il est concentré à 75% dans le bassin
du Changjiang. Les 35 000 km de canaux ne concernent que les provinces du Jiangsu et du
Zhejiang.
Les ports maritimes sont l’armature essentielle de l’ouverture et de la stratégie littorale, ils sortent
d’un verrouillage de trente ans.
Equipement et développement portuaire sont les principaux objectifs de la Chine de la fin du 20e.
En 1991, la Chine disposait de 215 ports maritimes, dont plus de 150 ouverts au commerce
international et 52 accessibles aux navires étrangers.
3- Le développement des transports aériens
La Chine s’ouvre vers 1970 et le réseau passe de 45 000 km (1974) à 150 000 km (1978).
Le réseau international est passé du principe idéologique et géopolitique à un principe commercial
universel. Le flux le plus important est le flux touristique.
Le réseau intérieur a dû faire face au flux touristique de masse (= création de lignes, rénovation du
parc, sous-équipement des aéroports).
Jusqu’en 1987, la CAAC coiffait l’ensemble, mais elle a dû laisser la place à 6 nouvelles
compagnies.
Dans le même temps, la Chine accède à l’industrie aéronautique civile : le dispositif militaroindustriel (Harbin, Shenyang, Xian) a permis la mise au point des premiers aéronefs civils.
L’organisation de l’espace
1- Provinces et régions
Les provinces chinoises sont de petites patries : dialectes multiples, pratiques culturelles, traditions
culinaires… sont les composantes d’une conscience identitaire qui perdure.
C’est si vrai que les différentes tentatives de rassemblement des provinces (« six grandes régions
administratives », « six régions de la coopération économique »…) ont été éphémères.
2- Les stratégies territoriales
L’ouverture au commerce international et aux capitaux étrangers est dans le 6 e plan (1981-85).
Le 7e plan va plus loin en distinguant trois grandes zones méridiennes :
Une façade maritime : 9 provinces (400 M d’hab.) qui élaborent plus de 50% de la valeur de la
production agricole et industrielle du pays. Elle porte les espaces d’ouverture (ZES, ports
ouverts…).
- Une zone centrale : 9 provinces (380 M d’hab.) On lui assigne la mise en valeur de ses
richesses énergétique et autres matières premières.
- Une zone occidentale : ce sont les neuf autres provinces et régions autonomes qui portent 240
M d’habitants. Elle doit faire avec ce qu’elle a.
Cette politique contribue au renforcement du pouvoir des provinces ( d’autonomie pour le
commerce international, les contrats avec l’étranger). A tel point que les provinces les plus riches
(littorales) se comportent à leur tour comme des puissances par rapport aux autres provinces.
Ainsi, le Guangdong investit dans le Shanxi, dans le Guizhou, dans le Sichuan…
3- Stratégie littorale et armature industrielle
La nouvelle politique de 1980 veut continuer à développer la façade littorale pour tirer le pays dans
son ensemble et ce, avec l’aide des technologies et des capitaux étrangers.
Les grands traits de la géographie industrielle sont :
- Un 1er axe intérieur (de Zhenzhou à Xian et Lanzhou) : industries textiles et mécaniques,
électronique, pétrochimie, aéronautique…
- Un 2e axe intérieur (de Nanjing à Wuhan et Chongqing) : pétrochimie, industries mécaniques et
chimiques, électronique…
- Quelques grands centres provinciaux (Changchun, Taiyuan, Chengdu, Kunming) :
automobiles, sidérurgie, chimie, métaux non ferreux…
- Diverses poches autours d’importantes matières premières (Daqing, Baotou, Datong)
- Un foyer intérieur (Shenyang, Anshan) : complexe mécanique, complexe sidérurgique….
- Les foyers du littoral (Shanghai, Hainan, Fujian)
Les foyers du littoral ont connu un essor fulgurant.
 Shanghai :
Ses 7 villes satellites élaborent 20% de la valeur de la production industrielle chinoise. Shanghai
est le centre le plus diversifié du pays : sidérurgie, pétrochimie, électronique, ordinateur… Pudong,
la nouvelle zone, concentre tous les espoirs.
 Le littoral du Bohai et du Shandong :
Ce sont des grandes villes portuaires avec des industries mécaniques, chimiques et textiles. Mais
à l’heure de la réforme, avec ses entreprises d’état et son éloignement, c’est le parent pauvre de la
façade littorale.
 Le pays cantonais et Hainan :
C’est là où se trouvent les ZES. La métropole, Canton, vit maintenant à l’heure de Hong Kong.
 Le littoral du Fujian :
Il connaît la mutation la plus spectaculaire. Ancien foyer de navigation, aire d’émigration, espace
verrouillé au temps des conflits avec Taiwan, c’est en 1980 le siège de la ZES de Xiamen. Depuis
1987, c’est le premier espace de délocalisation des industries de Taiwan.
4- La question des régions géographiques
La configuration géographique de la Chine reste fondée sur la distinction entre une Chine
extérieure de l’ouest et une Chine des dix-huit provinces quelque peu élargie.
A l’ouest : des entités géographiques reconnues (Xinjiang, Ningxia, Tibet, Qinghai, Gansu,
Mongolie Intérieure). Parfois les réalités géographiques ne correspondent plus au cadre
administratif (la moitié orientale de la Mongolie appartient désormais à la Chine du nord industrielle
et agricole).
A l’est : des pays neufs comme le nord-est et l’île de Hainan, des ensembles enclavés (pays de
lœss, Sichuan et provinces du sud-ouest), une façade littorale différenciée (Bohai, Shandong,
Zhejiang, Fujian, Guangdong)...
Ces ensembles régionaux sont eux-mêmes fondés, au moins en Chine orientale, sur une trame
provinciale.
-
CHI 002 – Géographie de la Chine
La diaspora chinoise
A- La dimension migratoire
1- L’appel des mers du sud
A partir du –3e, on entreprend la colonisation du Midi, qui atteindra le centre Vietnam.
A partir du 3e, c’est le premier essor du commerce maritime avec les mers du sud (import de
pierres précieuses, esclaves), puis ce sont les pèlerinages bouddhiques.
A partir du 11e, la marine chinoise se développe et favorise de nouvelles colonies de peuplement.
Au 19e, le fait chinois dans les mers du sud se déploie hors des villes : agriculture des plantations
(Java, Philippines), mines (Malaisie, Siam, Bornéo).
Jusqu’au bouleversement politique de 1840-60, l’immigration est plutôt un processus d’intégration
silencieuse qui caractérise les communautés chinoises du Nanyang.
2- La dimension diasporique
 Une nouvelle donne géopolitique au 19e
L’immigration change de nature et d’échelle (abolition de l’esclavage, mise en valeur coloniale de
l’Asie du sud-est, break up de la Chine par les puissances, Traité de Nanjing, récession
économique…).
 D’un océan à l’autre
Les coolies vont dans les îles à sucre (Réunion, Caraïbes, Pacifique…). Les activités minières
emploient (Afrique du sud, Pérou), ainsi que les grands travaux (canal du Panama, Transsibérien,
chemins de fer au Canada/ USA).
Dans les pays neufs se développent des Chinatown.
Les ports ouverts sont le lieu de la traite des coolies (intimidation, enlèvement, mirage).
Vers 1910, on recrute en Europe pour aider à l’effort de guerre (UK, Hollande, France).
 Migrations de masse en Asie du sud-est
Le flux des coolies est énorme avec Singapour, la Malaisie, Java… En 1930, environ 8M
d’hommes se trouvent entre la Birmanie et les Philippines.
La diaspora commence à s’ancrer dans le sud-est asiatique avec l’arrivée des femmes, autorisée
depuis 1893.
 Flux et reflux contemporains
Après la 2e guerre mondiale, on assiste à un flux/ reflux des migrants :
Continent → Taiwan, USA, HK, Macao
Indonésie, Vietnam → Guangdong, Hainan, Fujian
Malaisie → Singapour
3- Les foyers de l’immigration
 La disposition géographique
La diaspora est massivement d’origine méridionale, littorale et sub-littorale. Les migrants sont à
90% originaires du Fujian, Guangdong et Hainan.
 La configuration humaine
Il y a moins de Han et plus de minorités (She, Miao, Yao, Zhuang - minorités du Guangdong).
Les cantonais sont partout dans la diaspora. Les Teochiu sont majoritaires en Thaïlande,
Cambodge et en France, les Hokkien sont en Indonésie, aux Philippines, en Malaisie et à
Singapour, les Hakkas sont en Asie du sud-est, dans l’océan Indien, Pacifique et en France.
B- Géographie de la diaspora
1- Le fait chinois outre-mer
Ils sont sur tous les continents avec une grande concentration en Asie du sud-est (88%).
 Les Chinatown
Ce sont des quartiers chinois, des villes dans la ville (San Francisco). C’est un fait culturel chinois.
Ils servent de foyers d’accueil aux émigrants et sont des conservateurs identitaires de la
communauté. Ils présentent une surcharge démographique (jusqu’à 2000 hab./km2).
 La diaspora aux champs (Asie du sud-est et espaces insulaires)
Ce sont souvent des boutiquiers ruraux dans des maisons à terre (alors que les habitations locales
sont sur pilori). Puis ils forment des groupements villageois avec un noyau commercial et quelques
édifices publics élémentaires (écoles, mosquées, police). Ils sont peu dans l’agriculture mais plutôt
dans les cultures spéculatives.
2- En Asie du sud-est
 Malaisie, Singapour
A Singapour, les Chinois représentent environ 76% de la population.
En Malaisie, jusqu’à l’indépendance de l’île (1965), la population des Chinois (42%) est égale à
celle des Malais (46%).
Aujourd’hui, 1/3 de la population est chinoise en Malaisie, 2/3 sont urbains.
Les secteurs tertiaires et secondaires en Malaisie sont principalement chinois.
 Indonésie
Une situation semble à celle de la Malaisie avec une société mixte qui est à 70% de fait chinois.
Les Chinois se trouvent surtout sur le littoral septentrional de Java, mais il n’y a pas de Chinatown
(interdit en 1965). Ailleurs, les implantations sont plus diversifiées.
 Philippines
Les communautés historiques sont à Manille (60% de la diaspora). Leur importance numérique est
faible comparé au poids économique. Les migrants sont très insérés et forment un métissage sinophilippin où ils contrôlent le tabac, les industries alimentaires et pharmaceutiques, le textile, les
banques, les médias, les assurances…
 Thaïlande
Il y a une large intégration et, la puissance chinoise s’étend à toutes les branches (sauf
l’agriculture de subsistance). Les activités sont confortées par les joint-ventures pour lesquelles les
capitaux de la diaspora sont essentiels.
 Cambodge
L’immigration et la puissance chinoise datent du protectorat français (1863). Ils n’ont pas
beaucoup investit dans le secteur secondaire.
 Birmanie
La pénétration s’est fait par voie terrestre et maritime. C’est un pays verrouillé depuis 40 ans et
comme elle est soutenue par la Chine Populaire les Chinois y sont bien traités.
 Vietnam
Une occupation chinoise historique dans un pays sinisé et sinophobe. Avec la normalisation des
rapports depuis 1990, les immigrés recontrôlent une part de l’industrie et du commerce, ils sont
des intermédiaires privilégiés pour les investisseurs de Taiwan, HK et Singapour.
3- Dans les pays neufs
 USA
Après le tarissement consécutif au chinese exclusion act (1882), ce fut une émigration féminine
depuis 1943. Mais depuis la normalisation des rapports avec la Chine, l’accélération de
l’immigration est remarquable (nouvelle donne géopolitique/ économique du bassin AsiePacifique). La diaspora n’est plus uniquement de Taishan mais aussi de HK, Taiwan et du
continent.
 Canada
Après l’immigration massive due à la ruée vers l’or (1858) et la construction du Canada Pacific
Railway (1880), on limite l’immigration à cause de la récession (1888).
En 1967, le pays s’ouvre à nouveau. En 1978, Deng autorise les déplacements et c’est une
nouvelle vague de personnes et de capitaux (les migrants augmentent de 60% entre 1981-86).
 Australie
Les effectifs baissent avec the white australia. Le pays s’ouvre en 1970, ce qui entraîne une vague
d’immigration. Une grande partie de la diaspora (ABC-Australian born Chinese) s’intègre par le
haut.
4- Les îles
A Hawaï, Tahiti, l’île Maurice, la Réunion, les Caraïbes, les descendants des coolies sont intégrés
et prospèrent grâce aux commerce. Dans les Caraïbes, ils ont souvent migré vers la Floride,
profitant des relations avec NY/ Vancouver/ Toronto.
Les descendants des coolies sont intégrés dans la riziculture, le commerce puis les professions
libérales.
5- Europe
 Royaume-Uni
Il y a eu une vague d’immigration massive en 1950, puis en 1971 des droits spéciaux sont donnés
aux habitants des îles anglaises.
Le fait chinois est caractérisé par sa relative dispersion (pas de Chinatown).
 France
Il y a eu des apports successifs de volume inégal.
Jusqu’en 1970, c’est un fait ‘invisible’ à Paris. A partir de 1975, elle change de nature avec l’échec
US au Vietnam, ce qui donne naissance aux premiers Chinatown.
A partir de 1977-78, la communauté se convertit au commerce, les Chinatown débordent un peu
partout. Ils s’implantent à Paris et en province.
C- La dimension géopolitique
1- La fracture (1949-78)
 Les choix de la diaspora
En 1949, les Chinois de la diaspora sont naturalisés ou ont un passeport de la République de
Chine (Taiwan). Ils ne sont pas vraiment attirés à Taiwan.
Beijing fonde une Commission des Chinois d’Outre-Mer chargée de rallier la sympathie et de
drainer l’argent de la diaspora (5% des revenus internationaux de la RPC).
 De la conférence de Bandung à la Révolution Culturelle (1955-65)
A Bandung, Zhou renonce au droit de regard sur les Chinois immigrés. Un traité est signé avec
l’Indonésie, le nord Vietnam et la Birmanie. Ailleurs, l’influence de Taiwan prévaut.
Une minorité d’immigrés supportent la Révolution Culturelle ce qui entraînent de sanglants
affrontements en Malaisie, en Inde, en Birmanie et au Cambodge. Les parents du continent sont
diabolisés.
2- Les retrouvailles panchinoises depuis 1979
Le désengagement US au Nord Vietnam (1975) et la mort de Mao (1976) amènent une politique
de modernisation et d’ouverture. C’est le début de l’essor entre la Chine et le monde chinois : HK
devient le 1er partenaire du continent et l’ASEAN le 5e, les échanges se multiplient entre HK et
Taiwan, Taiwan délocalise au Fujian.
Les Chinois de HK et Taiwan sont autorisés à venir sur le continent, les victimes de la Révolution
Culturelle sont indemnisées… Les Chinois découvrent eux aussi la modernité de HK ou Taiwan et
seule la frontière politique paraît expliquer ce gouffre.
D- Intégration et identité
1- Les aléas de l’intégration
Dans les pays neufs, les Chinois sont traités avec la législation commune. Les Chinois de HK ont
des ‘sous-passeports’ de ‘territoire dépendant de la Grande-Bretagne’.
En Asie du sud-est, il y a beaucoup de restrictions culturelles (interdiction des journaux chinois,
serment de loyauté). La naturalisation peut être conditionnelle ou optionnelle. Les Chinois restent
soumis aux aléas des conjonctures intérieures (Cambodge, Vietnam).
2- Quelle conscience identitaire ?
Il y a plusieurs sortes de communautés :
- Les communautés qui restent nettement chinoises
- Les communautés qui s’identifient d’abord à la diaspora elle-même
- Les communautés (individus) qui s’impliquent dans la vie du pays d’accueil (couches
supérieures)
- Les communautés assimilées (babas, pernakans, luk-jin…)
Leur caractère commun est une identité sans territorialité mais un sentiment d’appartenance à une
langue écrit. Il y a un certain communautarisme confucianiste (famille…).
E- La dimension économique
1- Les fondements de l’activité économique
 Les formes d’organisation
Un dispositif associatif étoffé est le fondement de l’activité économique : organisations
géodialecticales, lignagères, professionnelles, culturelles, religieuses. Ces sont de puissants
canaux d’intégration et d’activité.
 Le crédit communautaire
Les tontines (hehui) sont une réunion d’environ 20 personnes à l’initiative d’un gérant qui veut
lever une somme d’argent. Le fond commun peut être constitué par tirage ou par enchère (c’est
aussi une forme de jeu). Le prêt prioritaire va à l’initiateur et les participants peuvent bénéficier
d’un prêt gagé à moindres frais sur leur épargne constituée par les cotisations.
 Chambres de commerce, banques et réseaux financiers
Les chambres de commerce sont initiées par les Chinois fortunés. Elles recouvrent toutes les
activités socioprofessionnelles, sociales et charitables. Les banques sont nombreuses en Asie du
sud-est.
2- Secteurs et formes d’activité
 Traits généraux
Ils sont dans toutes les catégories socioprofessionnelles.
L’activité commerciale devient une fonction majeure lors de l’ère coloniale de la fin du 18 e où les
Chinois deviennent des intermédiaires entre les sociétés agricoles autochtones et les implants
coloniaux. Les filières géodialecticales sont primordiales.
 Boutiques et ateliers
Ce sont des emblèmes qui manifestent bien la base familiale car c’est à la fois un lieu de travail et
de résidence. C’est un tissu économique d’insertion car ils se rendent indispensables.
 Firmes et groupes
Elles se sont développées avec le commerce de produits agricoles avec intégration verticale. Une
nouvelle génération s’est tournée vers l’importation de produits manufacturés. Ils ont trouvé le
marché local et l’exportation, puis ils ont investit dans des produits en pleine expansion mais à
faible contenu électronique (jeux…), c’est ce qui a entraîné l’expansion des NPI asiatiques et
correspond au taux de croissance de la RPC.
3- L’importance économique de la diaspora
 En Asie du sud-est
Ils ont un poids économique important. Ils produisent d’importantes richesses. Leur part sectorielle
est grande (90% des investissements industriels en Thaïlande). Ils participent à la capitalisation
boursière (89% en Thaïlande) et possèdent des banques (+ de 100).
Une telle puissance dispose d’appuis politiques (Indonésie, Malaisie, Thaïlande).
 En Occident
L’importance économique à pris son essor après la 2e guerre mondiale, en Amérique du Nord.
L’intelligentsia chinoise se forme (informatique, prix Nobel), ils participent aux activités bancaires et
à la spéculation.
En Europe, c’est essentiellement restreint à la restauration, à la confection et au commerce.
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