Les plaines prennent plus d’1/3 de l’espace, elles sont immenses au nord et plus réduites au sud (plaines du nord-est de
350 000 km² ; plaines de Chine du nord de 300 000 km² ; plaines du bas Changjiang de 200 000 km² ; plaines du
moyen Changjiang de 150 000 km² ; delta du Zhujiang de 20 000 km²…)
Au nord des moyennes montagnes occidentales, des plaines centrales et des collines orientales (Liaoning, Shandong).
Au sud des Qinling un ensemble de collines (200 – 500 m), de moyennes montagnes (1000 – 1200 m) sur une grande
superficie de 300 000 km².
Il n’y a des plaines que sur une petite superficie, dans le delta de la Zhujiang. Le littoral est rocheux sur la péninsule du
Liaodong et du Shandong. Au nord, les côtes sont sableuses, basses et régulières. Au sud, les côtes sont rocheuses et
très découpées.
Dans des rias et des semis insulaires se trouvent 5000 îles et îlots, dont Taiwan (34 380 km²) et Hainan (35 788 km²).
2- Chine aride, Chine humide
Le dispositif géographique de la Chine est aussi marqué par une vigoureuse opposition entre l’aride et l’humide,
provoquée par la forte continentalité, le rôle de la masse tibétaine et le climat de mousson qui caractérise la Chine
orientale.
Le monde aride (isohyète annuel de 250 mm) :
Le monde aride est le haut Tibet, Xinjiang, Tsaidam et la Mongolie à l’ouest du fleuve jaune et d’Ordos. C’est un
univers de déserts de sables dunaires et de déserts pierreux sur 1M km² et, de la steppe désertique sur les auréoles
externes.
La diagonale semi-aride (isohyète entre 250 et 450 mm) :
Elle couvre la Mongolie méridionale et orientale, l’ouest des plateaux de lœss, le Qinghai et le Tibet des sources des
grands fleuves. La végétation est constituée de steppe herbeuse et de pelouse alpine (au Tibet), c’est la principale base
pastorale des Mongols et des Tibétains.
Isohyète supérieur à 450 mm :
C’est une région qui va des confins de l’amour à l’est, jusqu’au sud des tropiques. Ici, la Chine des plaines se confond
avec la Chine des moussons. Dans un domaine qui juxtapose les plaines (et un bassin au Sichuan), les paysages sont
humanisés et les reliefs fortement dégradés.
Mais l’extension en latitude (plus de 30°) combinée aux effets de la mousson introduit une autre dichotomie : celle de
la Chine du nord des Qinling et celle de la Chine du sud.
La Chine du nord a une saison sèche et froide et un été torride et arrosé, on y cultive du blé, du soja et du gaoliang, les
paysages sont austères et dépouillés.
La Chine du sud a des écarts thermiques moindres et plus longuement arrosés, c’est l’univers de la rizière, du mûrier,
des théiers. Les paysages sont verdoyants et souvent amphibies.
Au nord comme au sud, le rôle géographique des fleuves est capital par leurs bienfaits (construction de plaines,
irrigation) comme par leurs maléfices (inondations).
L’immensité et la complexité de l’espace chinois constituent une assise géopolitique et un potentiel économique
d’importance, ce sont aussi de formidables pesanteurs (voir le tableau n°1).
Les proportions s’inversent largement dans l’espace européen de même taille mais deux fois moins peuplé. L’idée que
la Chine est un vaste pays peut être trompeuse.
B- les ensembles géomorphologiques
1- les données de la géologie
Chine continentale et Chine orientale se distinguent encore sur ce sujet : sédimentation complexe et tectonique
Yanshan pour le premier ; longue évolution continentale et orogenèse Plio-pléistocène pour l’autre.
La Chine orientale :
L’orogenèse Yanshan s’est manifestée différemment de part et d’autre des Qinling.
Au nord, ce sont des ondulations à grands rayons de courbures, des fractures dans un matériel sédimentaire compact
(calcaire, grès), quelques notables intrusions granitiques (dômes du Shanxi) et, d’importants épanchements
volcaniques au nord-est (grand Xing An).
Au sud, les effets sont plus considérables, affectant un matériel plus varié (calcaire, grès, schistes…) qui sera
vigoureusement plissée, tandis que les granits intrusifs (batholites) y sont généralisés.
Le mouvement himalayen est décisif au nord comme au sud, d’abord par le jeu de grandes failles en fonction
desquelles se met en place l’essentiel du dispositif en gradin et du tracé hydrographique (effondrement de la Chine du
nord entre les plateaux de lœss et du Shandong, le soulèvement du Yunnan-Guizhou, le façonnement en relief
collinaire du Sichuan.
Le quaternaire est essentiellement marqué par l’épandage massif du lœss en Chine du nord et par le remblaiement de
la Grande Plaine, par de nombreux phénomènes de captures dans le réseau hydrographique (coudes du fleuve jaune) et
par un intense alluvionnement dans toutes les parties basses.