Géographie de la Chine
Pierre Trolliet
LE CADRE NATUREL
A- Le dispositif géographique
La RPC est à l’est du continent Eurasien et occupe un espace un peu plus vaste que les USA : 9 561 240 km².
Son littoral est de 18 000 km (40 000 km en Europe).
La Chine compte 14 états sur ses frontières.
Cette profondeur continentale, sa géopolitique des frontières et cette faible imbrication terre-mer sont les aspects
immédiats de la configuration géographique de la RPC.
Il y a en Chine quatre grands domaines géographiques :
Un ensemble oriental :
Il occupe environ la moitié du territoire et rassemble 95% de la population. Cela correspond à la “Chine des 18
provinces” (entre la Grande Muraille au nord et les chaînes de montagne du sud).
La Mongolie intérieure :
Elle correspond au fragment chinois de l’empire mongol avec un territoire de 1 200 000 km².
Le Xinjiang :
C ‘ est le fragment chinois de l’Asie Centrale avec un territoire de 1 600 000 km².
Le Tibet
La “ région autonome du Tibet” a un territoire de 1 200 000 km².
Ces trois derniers domaines diffèrent aussi de la Chine Orientale par leur structure administrative. Alors que la Chine
Orientale compte 22 provinces, les trois autres domaines sont des régions autonomes : “région autonome de la
Mongolie intérieure” (avril 1947), région autonome ouighour du Xinjiang” (octobre 1955), “région autonome Hui
du Ningxia” (septembre 1958), “région autonome du Tibet” (septembre 1965).
Cette structure traduit une géographie de minorités.
1- Le dispositif topographique
Le dispositif topographique peut être divisé en trois parties allant d’ouest en est.
Les hautes terres tibétaines :
C ‘est un territoire de 2 500 000 km² avec de nombreux plateaux entre 4000 et 5000 m d’altitude.
Il y a des dépressions avec des lacs et des rides montagneuses entre 5000 et 6000 m.
Il y a aussi de hautes chaînes de montagnes : chaînes de Kunlun et de Qilian (2500 km au nord), chaînes des monts
Gangdise et de l’Himalaya au sud, entre lesquels s’abrite la vallée du Brahmapoutre supérieur (vers 4000 m), la
chaîne du Hengduan à l’est (entre 4000 – 6000 m).
Entre ces montagnes, les cours supérieurs des plus grands fleuves asiatiques (Yangzi, haut Mékong, haut Salween…).
Un palier intermédiaire :
Un ensemble de 4M km² avec des altitudes souvent comprises entre 1000 et 2000 m.
Au nord, il y a les alvéoles désertiques du Xinjiang (Tarim et Dzoungarie) entre 800 et 1300 m.
Puis, la chaîne des Tianshan sur 2000 km (3000 et 5000 m).
Le plateau mongol de 1M km² (1000 1200 m) avec ses reliefs dissymétriques, grand Xing An (1500 2000 m),
Yingshan (1000 2000 m), Helanshan (1000 2000 m)
Au sud de la Mongolie jusqu’à l’Indochine, il y a trois ensemble complexes :
- Les plateaux de lœss sont un ensemble de 400 000 km² dans lequel s’inscrit le cours moyen du fleuve jaune. Ce
sont des éléments tabulaires à 1000 1500 m ouverts par des bassins empruntés par le fleuve jaune. La majeure partie
de cet ensemble est tapissée d’une couche de lœss, la terre jaune des chinois.
- A l’autre extrémité de ce palier se trouvent les plateaux de Yungui, entre 800 2000 m sur une superficie de plus
de 300 000 km² qui ne sont pas exclusivement des plateaux et dont les masses calcaires offrent une riche collection de
formes karstiques.
- Entre ces deux ensembles il y a le bassin du Sichuan, domaine collinaire de 200 000 km² et entre 400 et 800 m,
verrouillé de toutes parts.
Le troisième palier :
Il s’abaisse jusqu’au littoral est et couvre 3M de km². C’est surtout la Chine des moyennes montagnes, des collines et
des plaines.
Les plaines prennent plus d’1/3 de l’espace, elles sont immenses au nord et plus réduites au sud (plaines du nord-est de
350 000 km² ; plaines de Chine du nord de 300 000 km² ; plaines du bas Changjiang de 200 000 km² ; plaines du
moyen Changjiang de 150 000 km² ; delta du Zhujiang de 20 000 km²…)
Au nord des moyennes montagnes occidentales, des plaines centrales et des collines orientales (Liaoning, Shandong).
Au sud des Qinling un ensemble de collines (200 500 m), de moyennes montagnes (1000 1200 m) sur une grande
superficie de 300 000 km².
Il n’y a des plaines que sur une petite superficie, dans le delta de la Zhujiang. Le littoral est rocheux sur la péninsule du
Liaodong et du Shandong. Au nord, les côtes sont sableuses, basses et régulières. Au sud, les côtes sont rocheuses et
très découpées.
Dans des rias et des semis insulaires se trouvent 5000 îles et îlots, dont Taiwan (34 380 km²) et Hainan (35 788 km²).
2- Chine aride, Chine humide
Le dispositif géographique de la Chine est aussi marqué par une vigoureuse opposition entre l’aride et l’humide,
provoquée par la forte continentalité, le rôle de la masse tibétaine et le climat de mousson qui caractérise la Chine
orientale.
Le monde aride (isohyète annuel de 250 mm) :
Le monde aride est le haut Tibet, Xinjiang, Tsaidam et la Mongolie à l’ouest du fleuve jaune et d’Ordos. C’est un
univers de déserts de sables dunaires et de déserts pierreux sur 1M km² et, de la steppe désertique sur les auréoles
externes.
La diagonale semi-aride (isohyète entre 250 et 450 mm) :
Elle couvre la Mongolie méridionale et orientale, l’ouest des plateaux de lœss, le Qinghai et le Tibet des sources des
grands fleuves. La végétation est constituée de steppe herbeuse et de pelouse alpine (au Tibet), c’est la principale base
pastorale des Mongols et des Tibétains.
Isohyète supérieur à 450 mm :
C’est une région qui va des confins de l’amour à l’est, jusqu’au sud des tropiques. Ici, la Chine des plaines se confond
avec la Chine des moussons. Dans un domaine qui juxtapose les plaines (et un bassin au Sichuan), les paysages sont
humanisés et les reliefs fortement dégradés.
Mais l’extension en latitude (plus de 30°) combinée aux effets de la mousson introduit une autre dichotomie : celle de
la Chine du nord des Qinling et celle de la Chine du sud.
La Chine du nord a une saison sèche et froide et un été torride et arrosé, on y cultive du blé, du soja et du gaoliang, les
paysages sont austères et dépouillés.
La Chine du sud a des écarts thermiques moindres et plus longuement arrosés, c’est l’univers de la rizière, du mûrier,
des théiers. Les paysages sont verdoyants et souvent amphibies.
Au nord comme au sud, le rôle géographique des fleuves est capital par leurs bienfaits (construction de plaines,
irrigation) comme par leurs maléfices (inondations).
L’immensité et la complexité de l’espace chinois constituent une assise géopolitique et un potentiel économique
d’importance, ce sont aussi de formidables pesanteurs (voir le tableau n°1).
Les proportions s’inversent largement dans l’espace européen de même taille mais deux fois moins peuplé. L’idée que
la Chine est un vaste pays peut être trompeuse.
B- les ensembles géomorphologiques
1- les données de la géologie
Chine continentale et Chine orientale se distinguent encore sur ce sujet : sédimentation complexe et tectonique
Yanshan pour le premier ; longue évolution continentale et orogenèse Plio-pléistocène pour l’autre.
La Chine orientale :
L’orogenèse Yanshan s’est manifestée différemment de part et d’autre des Qinling.
Au nord, ce sont des ondulations à grands rayons de courbures, des fractures dans un matériel sédimentaire compact
(calcaire, grès), quelques notables intrusions granitiques (dômes du Shanxi) et, d’importants épanchements
volcaniques au nord-est (grand Xing An).
Au sud, les effets sont plus considérables, affectant un matériel plus varié (calcaire, grès, schistes…) qui sera
vigoureusement plissée, tandis que les granits intrusifs (batholites) y sont généralisés.
Le mouvement himalayen est décisif au nord comme au sud, d’abord par le jeu de grandes failles en fonction
desquelles se met en place l’essentiel du dispositif en gradin et du tracé hydrographique (effondrement de la Chine du
nord entre les plateaux de lœss et du Shandong, le soulèvement du Yunnan-Guizhou, le façonnement en relief
collinaire du Sichuan.
Le quaternaire est essentiellement marqué par l’épandage massif du lœss en Chine du nord et par le remblaiement de
la Grande Plaine, par de nombreux phénomènes de captures dans le réseau hydrographique (coudes du fleuve jaune) et
par un intense alluvionnement dans toutes les parties basses.
La Chine occidentale :
La succession de chaînes et de rides montagneuses depuis l’Altaï, les Tianshan et les Kunlun jusqu’à la chaîne
himalayenne plio-pléistocène traduit les collisions successives des blocs détachés du continent de Gondwana et
migrant vers le bloc paléo-asiatique.
Au Trias supérieur → collision du bloc nord-Tibet/Kunlunshan
Au Jurassique-Crétacé → collision du bloc sud-Tibet avec le précédent. A cette collision, il y a la formation du bloc
Transhimalaya (Gangdishishan).
Vers 50, - 40 M d’années → collision Inde-Asie dont la subduction finit par se bloquer alors que la plaque indienne
continue de poinçonner la plaque asiatique
Vers 25 M → une cassure dans la plaque indienne qui introduit un chevauchement du nord sur le sud, c’est la
formation de la chaîne himalayenne qui va s’élargir progressivement et continuer de s’élever de 10 à 14 cm par an au
cours du Quaternernaire et, de 0.1 aujourd’hui.
Cette orogenèse plio-pléistocène a remanié et exhaussé toutes les constructions antérieures qui avaient été plus ou
moins arasées avant la fin du Tertiaire. Ainsi, le Pamir est porté à 7 495 m, les Kunlun à 7 282 m, la chaîne des
Hengduan à 7 590 m et, le plateau tibétain entre 4000 et 6000 m.
Cette surrection de chaînes intra continentales s’est aussi accompagné du jeu de failles de décrochement gigantesques
(1000 km et plus), comme la faille de coulissage du Karakorum.
2- Géomorphologie de la Chine du nord
Les lignes de fracture nord-est et suc ouest ordonnent la morpho-structure selon trois gradins dénivelés.
Les plaines et leurs bordures :
A l’extrémité nord-est, la plaine de Soungari est une plaine d’érosion.
Les plaines du Liaohe et du Huanghe sont des plaines construites par l’apport fluvial et éolien par rapport à des golfes
effondrés au Tertiaire.
La bordure occidentale va des confins de l’Amour jusqu’aux abords du fleuve jaune constitué par le bourrelet cristallin
du grand Xing An (1 200 m) par les monts Jundushan, Lingshan, Yanshan, de structures plus complexes.
C’est l’alignement calcaire des Taihangshan (1 500 – 2 000 m) qui domine la Grande Plaine par un puissant abrupt de
flexure ; il marque aussi la limite des plateaux de lœss.
Les plateaux de lœss :
C’est à l’origine l’ensemble tabulaire dans lequel s’inscrit le cours moyen du fleuve jaune.
La structure est assez simple : la couverture de calcaires et de grès primaire donne des plates-formes structurales (1000
1500 m), que dominent des massifs cristallins pouvant dépasser 2000 m (Lüliangshan, Liupanshan…) et, d’où
s’ouvrent bassins et grabens (vallée de la Fen et de la Wei), de lorogenèse himalayenne.
La masse de lœss est très épaisse (jusqu’à 350 m dans le massif du Gansu) et, la granulométrie fine (0.01 à 0.06 mm)
ni cimentée ni stratifiée donne lieu à une topographie de détail spécifique et particulière. Les fragments tabulaires
(yuan) et lanières filiformes (liang) attaquées par un réseau de ravines qui se développent en feuilles de fougères,
promis à l’éboulement sous l’effet d’une érosion violente.
La bordure orientale est moins continue et moins élevée dans l’ensemble : il s’agit surtout des horst qui, à la frontière
coréenne, les alignements des Changbaishan (1000 2000 m) et, les reliefs du Shandong d’une part et d’autre du fossé
remblayé de Jiaowei : horst gneissique du Taishan (1 525 m), reliefs collinaires de granites intrusifs et de grès
tertiaires.
3- Géomorphologie de Chine du sud
Les bassins de la Chine du Yangzi :
En amont, le bassin du Sichuan occupe une aire de longue subsidence (Trias Eocène) où se sont empilés plusieurs
milliers de mètres de grès rouge éocène qui ont été plissés, puis affouillés par l’érosion différentielle aboutissant au
relief collinaire actuel. Un grand gauchissement plus tardif a porté à de très hautes altitudes son encadrement
montagneux et, le Changjiang ne parvient qu’à le quitter qu’au prix d’une percée de plus de 200 km par un dénivelé de
120 m (les trois gorges Qutang, Wu et Xinling) incisées dans l’épais anticlinal du Wushan.
Il enfile alors les bassins lacustres du Hunan (lac Dongjing), du Hubei (le pays des mille lacs) et du Jiangxi (lac
Poyang) qu’il a construit sur une aire de subsistance dont le tapis alluvial peut atteindre 500 m.
Des structures cristallines précambriennes ressuscités par des mouvements post jurassiques s’alignent entre les lacs
Dongting et Poyang (chaîne de Luoxiao de 1500 à 2000 m), puis les défilés entre Dapieshan et Huangshan marquent
l’issue des bassins lacustres.
A l’aval de Nanjing commence le delta qui gagne environ 25 m par an sur la mer.
Collines et moyennes montagnes du sud :
Le sud des bassins lacustres et le Guangdong forment un immense ensemble collinaire et de basses montagnes qui ne
dépassent pas 1000 m. C’est une morphologie de type appalachien mais mal affirmé du fait de l’importance des roches
tendres et compliquée par la généralisation des granites intrusifs.
L’ensemble est recoupé au sud par une autre structure hercynienne faisant affleurer le socle précambrien : celle des
Nanling, la Chine du sud, caractérisées par leur morcellement et leur faible altitudes (1000 m en moyenne).
Au sud s’ouvre le troisième bassin fluvial de la Chine, celui du Xijiang. Il est constitué par une succession de bassins
en alvéoles que le fleuve et un chevelu dense d’affluents franchissent par des gorges épigéniques avant d’aboutir à la
seule formation alluviale de grande taille de la Chine du sud : le delta de la rivière des perles (12 000 km²), mais où
affleurent encore des batholites.
La bordure orientale se relève avec les énormes batholites crétacés des Wuyishan et des Daiyunshan (1000 1500 m).
Ils sont flanqués de vastes coulées de rhyolites fracturées où l’on retrouve l’efficacité de l’orogenèse Yanshan.
Les karsts du sud-ouest :
Guizhou, Yunnan oriental et Guanxi septentrional dorment un ensemble tabulaire soulevé en bloc par l’orogenèse
himalayenne. Une morphologie karstique s’y est développée sur 25 000 km² où cinq stades sont repérables :
Causses du Yunnan
Kegelkarst (fengong) à hums massifs et élevés (600 m et plus) au Guizhou et autours du Hongshui supérieur
Tumkarst (fenling)
Karst à tourelles de la région de Guilin
Kuppenkarst (gufeng) où la plaine karstique s’étend, réduisant les inselbergs à des pitons de 50 à 100 m (région de
Liuzhou) au stade terminal, comme dans le bassin de Nanning.
4- Hautes terres tibétaines et Xinjiang
Le haut Tibet :
C’est une succession de lanières tabulaires, de chaînons sédimentaires plissés où l’abondance de calcaire donne des
crêtes à plus de 6000 m et de nombreuses formes karstiques, de larges vallées qui aboutissent vers 4000 m à une
multitude de lacs salés de toutes tailles.
L’ensemble est empâté par d’énormes accumulations de débris minéraux, témoins des anciennes glaciations et de
l’active désagrégation mécanique actuelle.
Le bassin du Tsaidam :
Il s’individualise au nord-est entre Altyn Tagh et Kunlun. Le Tsaidam s’ouvre à 2600 – 3000 m en un bassin
intramontagneux établi à la faveur d’une dépression continentale subsidente. Une sorte d’annexe du bassin de Tarim
que le soulèvement d’ensemble plio-pléistocène incorpore à la masse tibétaine en la verrouillant d’un seul coup. Tout
le centre du Tsaidam est un désert avec playas et croûtes salines (20 m d’épaisseur sur plus de 1000 km²) ceinturée de
dunes et de talus d’éboulis.
Le Xinjiang :
Il présente une architecture assez simple dans ses grandes lignes : des structures calédoniennes et hercyniennes
vigoureusement exhaussées par les mouvements plio-pléistocènes (Altaï à 3000 m, Tianshan à 5000 m, Kunlun à 7000
m) entre lesquelles s’ouvrent les alvéoles de Dzungarie au nord et du Tarim au sud.
Ce sont des hautes plaines (800 à 1300 m) enclavées qui portent en leur centre des déserts de sable (le Gurbantungut de
47 000 km², à dunes fixées, et le Taklimatan dont les 331 000 km² sont couverts à 85% de champs de dunes
mouvantes) et, sur leurs périphéries, des cônes de déjection et d’énormes talus d’éboulis souvent façonnés en gobis.
Ces gobis qui sont des dépressions hydro-éoliennes se généralisent vers l’ouest pour caractériser le désert du même
nom façonné sur la pénéplaine mollement ondulée du plateau mongol (1000 1200 m) qui s’étend sur près de 2000
km vers le nord-est où il s’achève par le bourrelet dissymétrique du grand Xing An.
C- Climat et biogéographie
1- L’importance des cyclogenèses
Les pluies orographiques et par thermoconvection qui caractérisent les moussons indiennes et indochinoises sont
circonscrites en Chine du midi.
L’essentiel des précipitations est donc d’origine cyclonique, au contact des masses d’air continentales et froides et des
masses d’air tropicales et humides qui s’affrontent le long du front polaire entre Mongolie et Nanning d’une saison à
l’autre. Ainsi s’expliquent le temps perturbé du sud en hiver et les pluies estivales du nord.
Cette cyclogenèse se généralise au printemps avec l’installation du front polaire au droit de la vallée du Yangzi, à tel
point qu’il en résulte un régime de précipitation très spécifique : les pluies des prunes (meiyu) qui caractérise en mai-
juin toute la Chine centrale et qui peut être désastreux, par excès ou par défaut comme peuvent l’être les typhons qui
lui succèdent en été au sud.
Les pluies des prunes :
Elles surviennent vers la mi-juin sur le bassin moyen et inférieur du Changjiang et jusqu’à la Huai. Elles durent
environ 20 jours et, il pleut continuellement, avec une basse pression et une relative humidité.
Les typhons :
Ce sont des cyclones tropicaux qui se forment entre mai et octobre sur le Pacifique nord-ouest. 80% atteignent la Chine
entre juillet et septembre.
De 1949 à 1979, 276 typhons ont touché la Chine, 155 moyens et légers, 121 typhons sévères.
48% ont frappé le Guangdong et Hainan, 20% Taiwan, 18% le Fujian…
Mais dans la majorité des cas, c’est une activité cyclonique tropicale qui apporte des pluies abondantes mais
irrégulières et des pluies bienfaisantes. C’est notamment le cas pour l’île des Hainan où 40% des précipitations
indispensables à la riziculture sont apporté par les typhons.
2- Température et précipitations
L’espace chinois est caractérisé par une énorme amplitude thermique du nord au sud en hiver, par une unification
thermique en été et, par une opposition entre une Chine aride et une Chine orientale.
La géographie des températures :
Les températures sont très contrastées en hiver : Harbin 23°C et Canton +13°C.
Elles sont unifiées en été par l’effet de la mousson : Harbin +26°C et Canton +28°C.
Néanmoins, il y a un isotherme de janvier de 0°C qui suit l’axe Qinling Huaihe, et de +15°C qui cerne la lisière
tropicale méridionale.
La distribution du gel est un des aspects les plus significatifs de la carte thermique de la Chine. Le nord-est connaît 170
à 120 jours de gel/an entre la fin septembre et début mai. Le nord 70 à 90 de début octobre à début avril. Canton ne
compte de 3.3 jours de gel de la fin décembre à la fin janvier, gel qui est donc possible même au sud des tropiques…
La répartition des précipitations :
Pour l’essentiel du pays, les pluies coïncident avec la saison chaude.
La façade sud-orientale reçoit 1800 mm de pluie (plus de 3000 mm à Taiwan).
Le bassin du Changjiang et le sud-ouest en reçoivent 1000 1500 mm.
La Mandchourie occidentale reçoit 400 500 mm de pluie.
Deux axes sont importants : l’axe Qinling – Huaihe (seuil des 750 800 mm/an) marque le passage de la Chine
rizicole du sud à la céréaliculture sèche du nord, l’axe du moyen Changjiang au Tibet qui marque le seuil entre la
Chine humide et semi-humide.
Le précipitations d’hiver ne représentent que 10%.
Les précipitations d’été sont réparties différemment : 70% de total annuel en Chine du nord et du nord-est et en
Mongolie, plus de 70% au nord-ouest et au Tibet.
Hormis au nord-est et au Xinjiang septentrional, les précipitations neigeuses sont peu abondantes, y compris au nord.
La répartitions des précipitations peuvent avoir des fluctuations considérables. Elles se traduisent par des calamités
naturelles récurrentes : inondations et sécheresses.
3- La biogéographie
La Chine du nord-est :
Elle est forestière sur son cadre montagneux : taïga à mélèze et à pins rouges, peuplement mixte.
La faune est somptueuse mais mise à mal : cervidés, animaux à fourrure, loups, ours bruns, tigre de Sibérie.
La forêt-steppe fait transition avec les formations de prairies sur sols noirs qui couvrent les plaines centrales, ce sont
les dernières terres vierges cultivables en Chine.
La Chine du nord tempérée-tiède :
Elle connaît des hivers encore rigoureux (moyenne de janvier de 10°C) mais une saison chaude plus longue (mai-
septembre) et à caractère tropical pendant laquelle tombe l’essentiel des précipitations.
Les îlots forestiers comportent de nombreuses sortes de chênes.
Partout ailleurs, les sols lœssiques et les sols alluviaux devaient porter des formations herbacées de type prairie-steppe
qui ont laissé place à la végétation agricole dans les plaines et aux ravages de l’érosion sur les plateaux de lœss.
L’immense domaine subtropical humide :
Il s’étend depuis le seuil Qinling-Huai jusqu’au Guangdong et du littoral oriental jusqu’au Sichuan et au Yunnan.
Aux forêts monogéniques du nord se substituent des formations mixtes mésophytiques dans le bassin du Changjiang et
la laurisylve sempervirente axée sur le 26e nord.
La forêt mésophytique est pluristrate et mixte : feuillue de haute futaie et résineux, chênes verts… Ce peuplement
sempervirent caractérise la laurisylve vers le sud avec des conifères, des bambous
Cette fabuleuse richesse végétale a disparu de la plus grande partie de son domaine (sauf au Qinling et au Sichuan
oriental), les sols ainsi dénudés ont subi une allitisation généralisée pour donner des sols rouges et jaunes rubéfiés.
La faune est somptueuse, mais les derniers spécimens (tigres, cervidés, singe, faisans) sont braconnés alors que
certaines espèces sont protégées (panda, singe doré, faisan doré…).
Le domaine tropical :
Il est limité au littoral du Guangdong, et surtout à Hainan et à la lisière méridionale du Yunnan où les vestiges de la
forêt tropicale humide a pu subsister. Cette forêt est abondante en bambous. Sa faune est en voie de disparition.
1 / 15 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !