Capelle, Philippe (éd.), Expérience philosophique et expérience mystique, Cerf, 2005
1. Richard Schaeffler, “La philosophie comme expérience de la réflexion et réflexion sur
l’expérience”, p. 19-38:
(présuppose une conception ascensionnelle de la mystique comme allant de soi)
Expérience de la réflexion confère une nouvelle qualité à la réflexion: prise de conscience de
la contingence par l’acte de conceptualiser à posteriori cette expérience.
2. Jean-Louis Vieillard-Baron, “Y a-t-il une expérience métaphysique ?”, p. 39-51:
Expérience métaphysique= cheminement qui permet à l’homme de prendre possession de soi
(je dirais plutôt “conscience de soi”).
3. Jean Greisch, “Les multiples sens de l’expérience et l’idée de vérité”, p. 53-75:
Retrace l’histoire du concept “expérience”
1. ce qui nous arrive
2. traversée, cheminement
3. observation empirique “scientifique”, sans interaction avec l’observateur
4. vécu intérieur --> psychologisme --> nihilisme
5. pure vibration: hors sujet.
Plaide pour un nouveau concept qui implique la “nouvelle naissance” du sujet à travers une
expérience: événement de vérité.
4. Henri Laux, “Qu’est-ce que la mystique ?”, p. `77-90:
Mystique= conept flou, plusieurs définitions, entre irrationnel et accomplissement de
l’universel. L’a. propose un “tiers concept”: mystique = avènement d’une parole libre,
singulière, souveraine. L’applique à Spinoza et Surin.
5. Jean-Marc Narbonne, “Tradition, philosophie et expérience dans la mystique
plotinienne”, p.93-114:
Difficulté de définition a) car toujours dexription après-coup b) l’expérience mystique relève
de la discipline d’arcane. Mais en même temps a) devoir “missionnaire” et b) possibilité d’une
certaine compréhension par la similitude avec l’amour.
Ex.: Plotin, reprend tradition platonicienne mais chez lui référence non à une “idée” mais à la
réalité transcendante. Mystique noétique: expérience change celui qui la fait. L’optimisme
plotinien (capax) dû à sa conception d’une âme seulement partiellement incarnée, reste en lien
avec son origine = conception propre à Plotin.
6. Gwanaëlle Aubry, “Puissance, trace et désir: l’équivocité de la “dunamis” et la
réciprocité procession-conversion chez Plotin”, p. 115-132:
Equivocité du terme “dunamis” comme concept central chez Plotin a) puissance: plénitude
débordante --> émanation b) en-puissance, virtualité --> désir --> conversion.
7. Joseph S.O’Leary, “La percée mystique en philosophie : Plotin, Augustin”, p. 133-
145:
A partir d’exemples de Plotin et d’Augustin, l’a. cherche à concilier mystique et philosophie
en postulant “une virtualité contemplative de l’esprit humain” qui, à travers un travail
personnel peut accéder à une intuition, fruit d’un don et source de certitude, et qui demande à
être conceptualisé dans l’après-coup.
8. Ysabel de Andia, “Union mystique et théologie mystique. A propos de Denys
2
l’Aréopagite”, p. 147-167:
Cherche à délimiter a) la théologie mystique de l’expérience mystique, b) la mystique
néoplatonicienne païenne et chrétienne. Le Pseudo-Denys reprend de Proclus l’expression
“au-delà de l’intellect” mais ne le confond pas, comme ce dernier, avec l’Un. Il partage avec
Plotin la “puissance de connaissance” mais contrairement à lui, l’unio n’est pas pour lui une
puissance de l’âme mais une sortie de soi en une union amoureuse.
Mystique païenne = être dieu
Mystique chrétienne = être à Dieu.
Néoplatonisme = cadre conceptuel et langage pour la mystique chrétienne.
Denys:
1. Théologie symbolique,
2. théologie des Noms divins,
3. théologie mystique.
9. Emmanuel Falque, “Saint Bernard et le champ de l’expérience”, p. 160-190:
L’article se veut analyse phénoménale de l’expérience mystique chez B.
- personnelle mais portée par une communauté liturgique
- affective
- naïveté au 2nd degré
- relevant de la “vision” sans vérification objective.
La définit comme “Ersatz” d’un millénarisme déçu.
10. Marie-Anne Vannier, “Spéculation et mystique chez Eckhart”, p. 191-204:
Par l’influence des mlystiques rhéno-flamands, E. passe d’une spéculation ontologique à une
véritable mystique spéculative (ne définit pas la limite entre les deux).
11. Emmanuel Gabellierei, “Simone Weil : raison philosophique et amour surnaturel”,
p. 207-220:
Part de l’interprétation mystique de Platon chez S.Weil pour articuler mystique et philosophie:
la 1ère illumine la 2nde qui conceptualise la 1ère.
12. Bernhard Casper, “Les multiples sens de l’accomplissement du Rien. La mystique de
la pensée expérientielle dans l’oeuvre de Franz Rosenzweig”, p.221-236:
Montre que FR, malgré sa condamnation de la mystique - comme perversion de la relation à
Dieu , marquée par l’autosatisfaction spirituelle, coupée du monde - élabore lui-même une
spiritualité qu’on peut qualifier de mystique: herméneutique de l’expérience croyante,
impliquée dans le monde et portée par la prière.
13. Paul Gilbert, “Eric Weil, la sagesse, raison dans la présence”, p. 237-251:
Eric Weil récuse la mystique comme envol sentimental irrationnel hors des réalités du
monde. Mais sa philosophie vise une figure de sagesse qui assume l’absence du sens dernier
et l’adhésion au monde, doublée d’une poésie comme ouverture conceptuelle contre tout
enfermement doctrinale de la pensée; les 2 ensemble peuvent être définies comme mystique
sécularisée.
14. Catherine Chalier, “ Emmanuel Levinas. “J’ai ouvert... il avait disparu” (CC 5,6)”,
p. 253-268:
CC relate l’exégèse que fait Levinas du Cantique comme métaphore du “retard irrécupérable”
de la réponse humaine - érotique, mystique, éthique - à l’appel de l’Autre. Devant
l’impossibilité de toute fusion, seule la responsabilité éthique répond à l’amour de Dieu.
3
15. Emmanuel Tourpe, “La mystique chez Maurice Blondel. Le débat sur “expérience
mystique et philosoophie” autour du “Saint Jean de la Croix” de Baruzi”, p. 269-283:
Relate la polémique du 1er tiers du XXe s. autour de Jn de la Croix et de la relation entre
métaphysique et mystique. Prends position pour Blondel: mystique comme trace divine de la
pensée.
16. Philippe Capelle, “Les figures de retrait. Entre philosophie et mystique”, p. 285-299:
Concept de “retrait” = paradigme occidental par excellence. Heidegger: pensée comme celle
de ce qui s’en retire. Tsim-tsoum de la cabbale, assomption de l’absence de Dieu dans le
soufisme, absence-présence cyclique du divin dans la mystique hindouiste. Le retraite marque
la relation entre philosophie et mystique. Philosophie doit penser la mystique, mais comme en
retrait, la mystique doit reconnaître l’altérité de la philosophie. Les 2 doivent se retirer de
toute prétention d’emrpise totalisante.
17. Jean-Yves Lacoste, “Témoignage mystique et expérience philosophique”, p. 301-321:
Mystique et philosophie vivent de l’inadéquation fondamentale à leur sujet (Dieu/réel).
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