JP BIASUTTI Colles Révolution Industrielle (part 2) ECE 1 - Année 2008 2009 1
III) Variations nationales autour d’un même thème ( livre partie I, chapitre
III + articles « Gerschenkron (modèle de)»)
Le projet de Rostow ou de Bairoch (établir un modèle de l’enchaînement causal qui mène à
l’industrialisation) ne pouvait pas réussir car ces deux auteurs n’ont pas tenu assez compte des
rapports inégaux entre les puissances économiques. Or les pays suiveurs ne pouvaient
s’industrialiser comme la Grande Bretagne. Loin d’être uniquement un processus imitatif, les
voies nationales d’industrialisation ont donc été diverses. Sur le continent, le machinisme a
progressé lentement, l’industrialisation s’appuyant sur une progression parallèle de tous les
secteurs et le rôle du marché extérieur restant faible. La diversité des facteurs, préalables ou
manifestations de l’industrialisation, a donc conduit les chercheurs à un repli sur les cas
nationaux pour éviter d’envisager l’industrialisation comme un phénomène européen ou plutôt
«transatlantique» suivant l’expression heureuse de D.J Jeremy.
Pourtant, on peut chercher à esquisser, entre l’acceptation d’un «paradigme (ou modèle)
britannique» et une position de refus de toute généralisation, une structure conceptuelle
unificatrice qui rende compte de la diversité de la réalité historique. Ceci peut se faire à
l’aide de deux interprétations permettant de comprendre l’industrialisation européenne comme
un processus unique pourvu d’une rationalité interne.
1) La première approche vise d’abord séparer le «modèle britannique» (qui n’est dès lors
plus un modèle mais devient une voie d’industrialisation parmi d’autres), unique et non imitable,
et un modèle pour les pays suiveurs. Mais celui-ci doit à son tour être assez souple pour
permettre l’ incorporation de chaque cas national.
Comme le souligne l’historien anglais Peter Mathias, l’Angleterre est «première parce
qu’unique et unique parce que première». Elle est en effet le seul pays à aborder le
processus d’industrialisation dans un monde dénué d’industrie moderne et à disposer pendant
plusieurs décennies d’une avance technologique et économique. Elle doit l’originalité de ce
démarrage à une combinaison unique de facteurs endogènes (ou à un accident) dont la
conjonction explique le changement. Peter Mathias attache une importance particulière aux
«forces institutionnalisantes du marché» qui joueraient librement en GB alors qu’elles sont
contenues dans les états continentaux.
D’autre part, l’industrialisation des autres pays se fait dans un monde où existe déjà un pays
dominant. Leur industrialisation n’est plus alors autochtone, fruit de la rencontre heureuse
d’un certain nombre de facteurs internes, mais s’impose sur le continent par la concurrence des
produits anglais dans les secteurs le machinisme implique des gains de productivité sans
commune mesure avec le travail manuel. Le protectionnisme, qui ne peut être dans ce cas
une solution définitive, apparaît seulement comme une politique transitoire permettant de
démarrer l’industrie moderne.
L’attention se porte alors sur les spécificités économiques et sociales de chaque pays
comme autant d’obstacles à une industrialisation vue sous le mode d’un transfert
technologique. Il s’agit alors d’étudier le processus de transfert et de diffusion
technologique entre le centre innovateur (le plus souvent la GB) et les pays imitateurs. (A)
2) L’originalité du modèle de l’historien russe Alexander Gerschenkron, qui fonde la
deuxième approche, est de concilier une analyse en terme de retard laissant place à la
spécificité de chaque cas national et celle en terme de «préalables» qui suppose l’unicidu
processus d’ industrialisation.
Les handicaps initiaux des pays qui empêchent les «préalables» d’être précocement
satisfaits (division politique et économique dans les pays allemands, résistance de la société et
des mentalités traditionnelles dans les pays slaves par exemple) provoquent des retards qui
peuvent cependant être dépassés par des substituts qui compensent l’absence ou la
fragilité de certains préalables. Ainsi «une manière de définir le degré de retard est
précisément l’absence, dans les pays plus retardataires des facteurs qui, dans les pays
précoces, ont servi de préalables au développement industriel. Une des approches du
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problème consiste donc à se demander quels procédés de substitution ont, dans les pays en
retard, remplacé les facteurs manquants dans le processus d’industrialisation en cas de retard »
(Alexander Gerschenkron, Economic Backwardness in historical perspective, 1962).
La plupart des caractéristiques (facteurs) mises en évidence pour expliquer le départ
précoce de la G.B ne sont pas en réalité des conditions préalables mais font partie du
processus de développement lui-même. De fait, la question des préalables perd de son
intérêt au profit de celle des substituts qui permettent d’ atteindre le même état (pays
industrialisé) mais par des voies originales.
Le modèle de Gerschenkron a fourni un cadre de réflexion stimulant pendant 30 ans mais il
est aujourd’hui remis en cause car les auteurs insistent désormais sur les ressemblances des
industrialisations dans un mouvement de va-et-vient (thèse puis critiques de la thèse) auquel
l’analyse historique nous a depuis longtemps habitués (B).
A) La fin du «modèle britannique»
On peut multiplier à l'infini les raisons pour lesquelles la R.I a eu lieu en G.B alors que la
France était la première puissance industrielle de son temps
1
mais le fait est :
l'industrialisation a commencé outre manche. Comme elle a eu lieu dans un monde non encore
industrialisé, on doit privilégier alors les explications endogènes. Par contre, les autres pays
doivent mener une industrialisation de survie qui passe par une industrialisation
d'imitation.
une industrialisation de survie qui est obligatoire sous peine de désindustrialisation
une industrialisation d’imitation qui s’appuie sur les techniques britanniques dont le
transfert va s’avérer cependant difficile, même pour les pays suiveurs les plus avancés.
Chaque expérience nationale doit faire face en effet à deux contraintes: la concurrence
extérieure et la gestion de l’ héritage intérieur.
Les variations des industrialisations nationales par rapport au modèle britannique viennent
d’abord des rapports inégaux entre puissances économiques (ce que vérifient encore
aujourd’hui les PED). L'asymétrie introduite par la Révolution industrielle britannique, obligeait
les autres pays à contourner l'obstacle de l'économie dominante.
d'où la protection du marché intérieur et des stratégie de créneaux à l'exportation pour
éviter la concurrence britannique. On comprend que si Ricardo(anglais) défend le libre
échange, List, pour les pays germaniques, et Carey ou Hamilton, pour les Etats-Unis, défendent
eux le protectionnisme temporaire. De fait, à l'exception de la G.B de 1840 à 1914, le XIX ème
est le «siècle du protectionnisme»(Paul Bairoch) plus que du libre échange (le «blocus
continental» du début XIX ème a, par exemple, été décisif pour l'industrialisation de l'Europe).
d’où la tentative d’activer le transfert de technologies anglaises. Cependant, les
nouvelles techniques ont été difficiles à imiter (surtout dans la sidérurgie) car elles étaient peu
formalisées et qu'elles reposaient sur un savoir faire empirique (les matières premières étant de
composition variable, il ne suffisait pas de comprendre les nouveaux procédés pour les mettre
en œuvre) . Le transfert de technologie nécessitait un transfert physique d’entrepreneurs et
d'ouvriers anglais. Ce sont d’ abord à la fin du XVIIIème des techniciens et des entrepreneurs
(Cockerill en Belgique, John Holker à Rouen, les frères Wilkinson au Creusot) puis des ouvriers
britanniques dans les années 1815/1840 pour aider à démarrer la sidérurgie au coke, la plus
difficile à installer. La politique de secret technologique conduite par les anglais jusqu' en 1842
a permis de maintenir leur avance puis a être corrigée pour fournir des débouchés (création
de marchés captifs comme celui de la Norvège). A partir du milieu du XIX ème, les français et
les belges prennent le relais de ce transfert pour l'Europe méditerranéenne et continentale
(comme le montre l’historien Rondo Cameron) et, avec les Etats-Unis, sont au même niveau
technique que la Grande Bretagne.
1
C’est la fameuse question « Why was England First?» que pose l’historien Nicholas Crafts en 1977.
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La supériorité technologique anglaise déclina à partir du milieu du XIX ème. La France, les
pays germaniques et les Etats Unis étaient moins dépendants et avaient acquis eux mêmes
une supériorité dans certains domaines (machine outil pour les Etats Unis, bâtiment,
hydraulique pour la France, exploitation minière et chimie pour l’Allemagne). Mais l’avance
anglaise fut longtemps très nette dans les machines textiles, la fonte au coke et la machine à
vapeur, les trois techniques au coeur de l’industrialisation du XIX ème.
Les résultats de la greffe technologique et en particulier la capacité à la diffuser à l’intérieur
des pays à partir des premiers pôles de développement dépendent cependant des structures
économiques, sociales, politiques et mentales d’accueil.
Chaque expérience nationale a donc tiré sa spécificité de l'originalité de ses structures
sociales et économiques.
La France, pays rural et peu urbanisé, a bénéficié d'un vaste réservoir de main d'oeuvre
rurale sous employée qui maintenait les salaires à un niveau faible. La mécanisation n'a donc
été utilisée que pour des activités elle augmentait fortement la productivité (filage) alors que
le travail à la main fut longtemps dominant dans le tissage (symbiose entre industrie mécanisée
et artisanat rural). On retrouve la rationalité du producteur face au choix des combinaisons
productives (la moins chère plus que la plus récente …)
De même la faiblesse des ressources charbonnières, le coût élevé de leur extraction et du
transport ont favorisé l'usage de l'énergie hydraulique (contre la machine à vapeur) et suscité
des choix techniques économes en énergie (hydraulique puis hydroélectricité). La encore, la
substitution des facteurs dépend des prix relatifs ( cours micro-économie).
Aux E.U, l'éloignement des marchés européens, la forte croissance démographique, la rareté
de la main d'oeuvre et son coût élevé, la taille géographique du marché, le pouvoir d'achat
élevé des agriculteurs conduisent très précocement à des formes très poussées de
mécanisation et de standardisation des pièces (système américain de la manufacture).
B) L’effet Gerschenkron: retard et substituts aux conditions préalables
Pour Alexander Gerschenkron, historien spécialiste de l’histoire de la Russie (un pays à
industrialisation tardive), «l'histoire de l'industrialisation ne peut être vue comme une série de
pures répétitions de la première industrialisation mais comme un système ordonné de
déviations graduelles par rapport à cette industrialisation» ce qui signifie que :
Plus le retard est important, plus la déviation des formes prises par l’industrialisation
s’accentue par rapport au modèle «canonique» britannique mais selon une logique rationnelle,
un système ordonné de déviations graduelles par rapport à cette industrialisation »)
Le retard peut être source d’avantages puisqu’il permet d’économiser les étapes antérieures
et le lourd processus de tâtonnement en matière d’innovation par exemple. Chaque pays
suiveur ne peut parcourir le chemin pris par les pays qui l'ont devancé mais il peut en
prendre un plus rapide. Il tend à choisir les secteurs les plus moteurs (industrie lourde), il
adopte les techniques les plus récentes (d'où un bond de la productivité) et la taille optimale des
entreprises (exemple allemand). (“it was largely by application of the most modern and efficient
techniques that backward countries could hope to achieve success, particularly if their
industrialization proceeded in the face of competition from the advanced country
2
). De fait, les
besoins de financement nécessitent le recours à l'emprunt extérieur (mais les capitaux sont
alors disponibles parce qu’il y a des pays plus riches qui peuvent les prêter) ou au
développement de structures bancaires modernes (avec un risque de dépendance comme dans
le cas de la Russie). The more backward a country’s economy, the greater was the part played
2
Alexander Gerschenkron, Economic Backwardness in Historical Perspective, 1962, p. 9.
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by special institutional factors ... [and] the more pronounced was the coerciveness and
comprehensiveness of those factors
3
Le retard provoque des avantages en terme de productivité par rapport aux «early comers» et
les nouvelles techniques sont plus rapidement développées que dans les pays devant opérer
des reconversions industrielles (chemin de fer) d'où un gain de compétitivité
4
.
De fait, les hiérarchies ne sont pas figées comme l’attestent le rattrapage et la concurrence
qu’imposent l’ Allemagne et les Etats Unis à la France et surtout à la Grande Bretagne à la fin
du XIX ème
NB : Le modèle de Gerschenkron s'applique surtout aux industrialisations vraiment
décalées c-a-d que les industrialisations françaises et américaines, si elles sont
indiscutablement soumises à la pression britannique, sont trop synchronisées pour avoir
toutes les caractéristiques d' un pays suiveur (changements amorcés en France dès le XVIII
ème, pas d'héritage intérieur pour les E.U et capacité d’innovation endogène).
On doit souligner aussi que la notion d'arriération ne correspond pas uniquement à une
dimension chronologique; elle implique aussi que des événements sont survenus entre
temps et qu'ils ont pu changer la nature des sursauts industriels tardifs.
1) Le modèle d’«economic backwardness»
Les deux idées centrales de Gerschenkron sont qu’il existe des freins variés qui décalent
l’industrialisation mais qu’ils peuvent être compensés par des substituts qui augmentent les
différences dans les formes de l’industrialisation. Les propositions de Gerschenkron peuvent
se résumer ainsi et telles quelles, sont relativement robustes au regard des exemples
historiques de rattrapage : plus l'arriération économique d'un pays est grande et
a) plus il est probable que son industrialisation commence par un grand sursaut (big spurt)
caractérisé par de forts taux de croissance de la production manufacturière et plus elle va être
rapide compte tenu des moyens mis en oeuvre (importance du défi à relever, technologie
choisie plus élaborée et plus moderne ce qui donne une compétitivité très forte en se combinant
avec des salaires faibles).
b) plus l'industrialisation se concentrera sur des usines et des entreprises de grande taille
(organisation la plus moderne: konzern allemand, grandes entreprises sidérurgiques russes,
zaibatsus japonais) car le pays adopte tout de suite la taille optimale qui maximise les
économies d’échelle compte tenu des techniques et des marchés evolution of technology and
changing composition of industrial output induced growing capital-output ratios and made for
increases in the optimal size of plant».
5
) alors que, dans les premiers pays industrialisés, la
taille modale des entreprises est plus petite et marque l’héritage du pas De même, le
remplacement du travail par le capital sera rapide pour pallier le manque de travailleurs
qualifiés.
c) plus l'industrialisation se concentrera sur la production de moyens de production au
détriment des biens de consommation (ceci peut s’observer en Allemagne et en Russie) d'où un
remplacement rapide du travail par le capital.(«The more backward a country’s economy, the
more pronounced was the stress in its industrialization on bigness of both plant and
enterprise ... [and] the greater was the stress upon producersgoods as against consumer
goods”
6
)
d) moins probablement le secteur agricole sera en mesure de créer des débouchés
croissants pour l'industrie manufacturière sur la base d'une productivité agricole en
augmentation (l'agriculture est souvent un moyen de transférer du surplus vers l'industrie).
3
A. Gerschenkron, op.cit., p. 354.
4
Cette dynamique du rattrapage a été caractéristique des Trente Glorieuses en Europe et au Japon la
technologie américaine a pu être comparable à une manne tombée du ciel donc assimilée à un « free
lunch » ( cours sur la croissance).
5
A.Gerschenkron, Europe in the Russian Mirror, Four Lectures in Economic History, 1970, p. 113.
6
Ibid., p. 354.
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e) plus forte sera la pression exercée sur le niveau de consommation de la population
pour augmenter l’accumulation des capitaux (épargne). C'est une question de financement
de l'investissement lorsque le recours au financement extérieur est limité.
Soit la population accepte de sacrifier ses prétentions d'amélioration des conditions de vie
alors que la croissance est forte et que l'intensification du travail est maximale, soit elle
demande un accroissement substantiel de sa consommation au détriment de l’accumulation et
de la croissance future. Le premier choix devient cependant de plus en plus difficile avec le
temps puisque le modèle de consommation des pays leaders se diffuse.
Ceci implique une intervention de l’état pour contrebalancer les tensions sociales et politiques
que fait naître le processus d’industrialisation
f) plus grand sera le rôle des arrangements institutionnels spécifiques visant à assurer le
financement de l'industrie naissante et à la soumettre à des orientations moins
décentralisées et plus grand sera aussi leur caractère coercitif et globalisant. Le financement de
l'investissement connaîtrait ainsi un cheminement en trois temps suivant le degré de retard:
autofinancement pour les pays leaders (richesse accumulée, faible coefficient de capital
capital/produit) puis les besoins de financement plus importants seraient assurés par le
développement du secteur bancaire pour les premiers pays suiveurs (dont le
développement serait alors inversement proportionnel au degré de développement
économique) et en particulier les banques d’investissement qui pallient le manque d’épargne
intérieure ou son excessive liquidité (c’est le cas des «universalen banken» allemandes,
perhaps the greatest organizational innovation in the economic history of the century
7
comme
l’affirme Gerschenkron). Enfin par l'Etat lorsque l'arriération est trop grande (Russie, Japon)
Les pays en retard jouent aussi sur des mécanismes keynésiens de financement
(l'investissement crée l'épargne). Ce cheminement serait concomitant avec une centralisation
des décisions industrielles (ascendant du capital bancaire sur le capital industriel en
Allemagne conduisant à la cartellisation, stratégie de développement au niveau étatique au
Japon et en Russie) et un rôle de l'Etat plus actif.
g) De fait, plus le retard est grand plus la mobilisation des économies doit être importante
car la comparaison devient insupportable
8
. Gerschenkron note ainsi le développement des
«idéologies de l’industrialisation retardataire» qui visent à mobiliser les élites (Saint Simon en
France ou List en Allemagne)
9
. Cette mobilisation conduit donc :
à une intervention croissante des états dans l'industrialisation car l'économie est d'emblée
vue comme un moyen de la puissance et non comme une fin en soi
à une mobilisation forcée de l'épargne (investissement industriel des banques et de l'Etat)
à une contrainte sociale forte (prélèvement du surplus) qui pèse d'abord sur le monde rural:
taxe foncière japonaise, exportations agricole massives de la Russie
10
.
Comme le montre l’économiste contemporain Mario Lanzarotti, dans son exposé du modèle,
les différences apparaissent donc dans les caractéristiques mêmes des appareils
industriels (4 premières : a,b,c,d) et dans les ajustements institutionnels qui en ont constitué
les fondements (3 suivantes : e,f,g).
La réussite de l'industrialisation découle alors d'une course poursuite entre les effets
favorables et les coûts du retard (blocages sociaux, dépendance technologique et financière,
maîtrise de la politique commerciale).
7
Gerschenkron, Europe in the Russian Mirror, p. 102.
8
C’est le cas avec l’entrée des «vaisseaux noirs» du commandant américain Perry au Japon en 1853 ou
avec la défaite de Crimée (1853-1856) pour la Russie. Les français ete les anglais soutiendront l’Empire
Ottoman contre la Russie et assureront sa victoire.
9
Gerschenkron fait remarquer de manière anecdotique que si Saint Simon avait obtenu l’aide de Rouget De
Lisle pour une «marseillaise de l’ industrie», « Ricardo n’a incité personne à faire du « god save the queen »
un « god save industry ».
10
On peut trouver par la suite des exemples historiques variés de cette mobilisation: dans le Japon de la fin
du XIX ème, dans léconomie mobilisée en Union Soviétique dans les années 1930 et 1940 (planification
impérative et collectivisation), dans la ponction sur la paysannerie dans les PED pour asseoir les stratégies
de développement après 1945.
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