Sciences de la Vie et de la Terre – Lettre de rentrée – Année scolaire 2012-2013
Or cette confrontation entre des objets et des méthodes,
ferment de toute pratique scientifique, se heurte dans le
quotidien de la classe à un paradoxe souvent insoluble :
l’investigation du réel dans un temps dicté par un horaire
hebdomadaire compté et amputé de surcroît par une trace
écrite trop souvent mal pensée qui conduit inévitablement à la
stigmatisation du seul mode de pensée autorisé, celui du
professeur. Quid des constructions intellectuelles des élèves et
à travers elles de la dimension épistémologique de la
construction des savoirs ? Quid aussi de l’activité scientifique
comme productions humaines historiquement contextualisées ?
Quid somme toute de la science comme production culturelle ?
Rendre la science culturelle, tel est sans doute le leitmotiv qui
devrait guider notre action pédagogique.
D’abord parce que les élèves que nous accueillons auront tout
le temps, en tout cas pour ceux qui le désirent, d’approfondir
des notions et des concepts entrevus lors de leurs études
secondaires.
Ensuite parce que les épreuves du Baccalauréat nous dictent
une conduite davantage centrée sur les idées structurantes, les
idées organisatrices que sur leur détail scientifique.
Enfin parce qu’il apparaît pour l’honnête homme du XXIème
siècle plus pertinent de balayer un large spectre de notions et
de concepts en y opérant les liens structurants que d’empiler
des connaissances ponctuelles vite oubliées.
L’accompagnement personnalisé au lycée devrait remplir cette
double fonction : opérer les liens entre les notions et les
concepts pour permettre la construction de représentations plus
fonctionnelles du monde et interroger les méthodes et
démarches mises en œuvre pour les construire.
Malheureusement au-delà de sa seule dimension utilitariste,
très présente chez les élèves, il sert trop souvent de variable
d’ajustement : ajustement d’un emploi du temps que l’on sait de
plus en plus difficile à construire, ajustement lié à une obligation
de résultats sous la pression des élèves et des familles, voire
de l’institution.
L’accompagnement personnalisé ne peut fonctionner que s’il
repose sur l’identification préalable des maîtrises et habiletés
des élèves, bref de leurs besoins et cette identification doit
prendre appui sur toute la réflexion menée sur l’école du socle,
tant à travers le repérage des compétences, des savoirs,
capacités et attitudes mobilisées dans les apprentissages qu’à
travers les modalités de leur évaluation et de leur validation.
Cette insistance portée aux compétences, aux capacités, aux
attitudes renvoie à la nécessaire implication du professeur de
Sciences de la Vie et de la Terre dans la mise en œuvre au
Collège, du socle commun de connaissances et de
compétences et du livret personnel de compétences, deux
outils fondateurs dont l’orientation générale est maintenue.
Préparé depuis fort longtemps à discriminer dans les
apprentissages mis en œuvre, les savoirs, savoir-faire et
savoir-être, le professeur de Sciences de la Vie et de la Terre