PHI 6545 : Éthique et politique / Hiver 2005 / R. Chung / Plan de cours
Plan de cours PHI 6545 / Éthique et politique : Moralité, prudence, rationalité et politique
Prof.: Ryoa CHUNG
Bureau: 2910 Édouard-Montpetit, 3e étage, porte 18, local 318
Téléphone: (514) 343-7523
Cours: Mardi 16h30-19h30 / salle 422 Département de philosophie
Disponibilité au bureau : Mercredi 16h00-17h30
I. Objectifs généraux
PHI 6545 : Éthique et politique
Syllabus :
L’interrogation fondamentale qui oriente ce séminaire concerne l’articulation problématique entre
moralité et politique. Bien que l’intérêt pour cette problématique soit renouvelé à la lumière de
certaines circonstances historiques particulières qui caractérisent la scène politique
contemporaine (tant au sein des sociétés domestiques qu’au niveau des relations internationales),
il s’agit d’une question classique en philosophie politique qu’il convient de poursuivre en
abordant des problèmes éminemment actuels tout en engageant notre réflexion critique en
dialogue avec la tradition philosophique. En effet, le domaine du politique doit-il jouir d’une
certaine autonomie en regard du domaine de la moralité? Doit-on appréhender la réalité politique
de manière distincte sur le plan philosophique, épistémologique et méthodologique, ou doit-on
plutôt penser que le politique doit être subordonné à une véritable compréhension morale de la
nature humaine, de ses motivations et de ses finalités? Depuis Aristote jusqu’à Gauthier, en
passant par Machiavel, Hobbes, Kant, Weber, Morgenthau, Rawls (pour ne nommer que ceux-là),
la relation problématique entre moralité et politique a été pensée sous divers angles. Quelques
points de repère incontournables dicteront les grands thèmes abordés dans le cadre de ce
séminaire. Il y aura lieu, par exemple, d’amorcer une analyse comparative des diverses
conceptions de l’agent (moral et/ou politique) qui étayent certaines théories en pensée politique.
Cet examen critique permettra d’approfondir l’étude des types de motivations qui sont invoquées
en pensée politique. Certaines théories développées dans le but de rendre compte des conditions
de possibilité et/ou des limites de la coopération sociale reposent sur l’analyse des motivations
exclusivement prudentielles de l’acteur politique, tandis que d’autres reposent sur les notions de
vertu et de finalités de l’agent moral. Or, ces catégories de motivations sont-elles irréconciliables
ou peut-on invoquer une hypothèse de convergence entre rationalité instrumentale et raison
morale? Comment peut-on déterminer les critères normatifs de la délibération et du jugement
dans le domaine du politique? Une prolongation de ce questionnement peut également soulever
des problèmes de gouvernance : comment penser le lien entre administration, éthique publiques et
moralité individuelle dans un contexte de pluralisme axiologique? Comment penser le rapport
entre institutions, collectivités et individus? De quelle manière peut-on faire appel à des théories
développées dans les domaines du droit, de l’économie et des relations internationales afin
d’éclairer notre questionnement au sujet de la dualité entre politique et moralité? Au terme de ce
tour d’horizon, nous espérons que cette introduction générale à divers aspects de notre
problématique nous permettra 1) de mettre en relief l’héritage de certains penseurs
incontournables de la tradition philosophique au sein de débats contemporains; 2) d’amorcer une
réflexion fructueuse au sujet de la relation problématique entre moralité, prudence et rationalité
instrumentale; 3) par le biais d’illustrations et de problématiques contemporaines de cette
thématique dans les domaines de la politique, du droit et de l’économie.