présents en début de rééducation. En effet, les patients déficients intellectuels se
caractérisent par une indépendance beaucoup plus faible de vie quotidienne
alors qu'ils disposent d'une maîtrise des déplacements plutôt meilleure et de plus
de potentiel visuel utilisé et/ou utilisable.
Cette différence est à considérer avec d'autant plus d'attention qu'elle recouvre
en fait deux évolutions différentes.
Pour les déficients intellectuels, leur mode de vie est le plus généralement
établi et relativement stable, du fait de l'ancienneté de leurs troubles
intellectuels (et visuels pour un grand nombre).
Or, pour la population de référence, la situation est opposée. La déficience
visuelle est récente quant à sa survenue, son aggravation ou ses
conséquences fonctionnelles et sociales. De ce fait, si des éléments
d'indépendance de la vie quotidienne sont partiellement conservés,
l'aisance de déplacement et l'utilisation efficiente de la vision sont
fortement atteints au moment de l'hospitalisation.
L'écart constaté entre ces deux populations souligne les limites adaptatives des
déficients intellectuels. Leur état visuel est plus ancien et en moyenne moins
sévère que pour l'ensemble de la population. Leur moins bonne adaptation ou
autonomie ne peut donc pas ou peu être imputée à des phénomènes
psychologiques (dépression réactionnelle à une baisse récente de vision) ou
physiologiques (sidération perceptive suite à la baisse brutale d'une des
modalités sensorielles par exemple).
B) Evolution de l'autonomie des patients
Les résultats obtenus à l'issue de la rééducation par les patients présentant une
déficience intellectuelle mettent en évidence la difficulté du processus de
rééducation fonctionnelle pour cette population. En effet, avec une durée de prise
en charge en moyenne plus longue et un nombre moyen de séance par prise en
charge équivalent, les évolutions possibles sont, en moyenne toujours,
significativement plus faibles. Il est tout particulièrement intéressant de
remarquer que les deux domaines qui évoluent le plus difficilement sont le braille
et l'utilisation de la vision.
Le braille, pour les patients qui maîtrisent l'écrit, est un support connu et
parfois ancien mais fréquemment utilisé de manière réduite. Il s'avère
souvent peu perfectible du fait des limitations cognitives de ces sujets.