TD de neuro Mme Naveteur 20/02
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développent une tolérance très rapide. Cette tolérance est rapide aussi pour les anticonvulsivants (il conviendra
de ne pas donner de benzodiazépines en cas d'épilepsie). Quand la tolérance à un médicament s'est installée,
elle fait place à une dépendance, c'est-à-dire une incapacité à se défaire du médicament. La dépendance
s'installe plus vite avec la benzodiazépine à demi-vie courtes pour des raisons purement comportementales
(plusieurs prises par jour, d'où un conditionnement, c'est-à-dire une association entre la prise du médicament et
la sensation de bien-être).
En cas d'arrêt trop bref du traitement, apparaissent des troubles de sevrage : troubles du sommeil, perte
d'appétit, tremblements, troubles gastro-intestinaux, engourdissement, transpiration, sensibilité au bruit à
l'odeur et à la lumière modifiées...rebond d'anxiété. L'arrêt progressif du traitement minimise ces effets mais ne
les fait pas disparaître complètement. Les manifestations de sevrage peuvent apparaître dans les premiers à
trois jours suivant l'arrêt et sont proportionnelles à la durée de demi-vie. Quand il y a obligation d'un arrêt
brutal du traitement pour diverses raisons, il est conseillé de pratiquer cet arrêt en milieu hospitalier.
Contre-indications : libère les laboratoires de toute poursuite.
Grossesse : la benzodiazépine passe la barrière placentaire, donc le foetus prend aussi de la benzodiazépine. Or
la molécule restera plus longtemps chez le foetus, car le métabolisme est plus lent ; cela peut entraîner des
malformations du système nerveux, avec une symptomatologie de type autistique. A la naissance, ces bébés
auront besoin d'un sevrage.
Effets indésirables :
Baisse de vigilance, somnolence : attention vis-à-vis de la conduite de véhicules mais aussi dans d'autres postes
de travail qui présentent un risque (travail sur presse). Hypotonie musculaire : possibilité de s’additionner au
problème de la baisse de vigilance
Amnésie antérograde : qui se passe sous l'emprise de la molécule. Confusion des souvenirs sur les éléments de
contexte, les séquences temporelles, possibilité d'avoir des trous noirs. Ces effets sont majorés pour la
benzodiazépine à demi-vie courte.
Réactions paradoxales : concerne 5 % des utilisateurs en moyenne. Au lieu de l'effet calmant attendu, survient
un effet d'excitation avec souvent des conduites agressives, parfois des comportements impulsifs (vol), parfois
des changements de personnalité.
Ces risques sont majorés avec la benzodiazépine à demi-vie de courte durée mais aussi en cas d'utilisation
prolongée.
On ne trouve pas listées d'incidences sur les dépressions, mais elles existent chez certaines personnes. Ne sont
pas listés non plus les risques pour les personnes âgées : ataxie, problèmes de langage ; l’ensemble des effets
secondaires est potentialisé chez la personne âgée (baisse du métabolisme). Pour ces personnes, il convient
donc de prescrire des doses plus faibles de benzodiazépines.
Interaction :
dépresseurs du système nerveux central : diminution des activités du SNC
Conclusion : les benzodiazépines sont des molécules qui ont une certaine efficacité. La France et la championne
du monde des prescriptions de ce type de médicaments.
Étude faite par Zarifian : la France consomme deux fois plus de benzodiazépines qu'en Espagne, cinq fois plus
qu'en Allemagne, huit fois plus qu'en Grande-Bretagne.
Attention : ce ne sont pas forcément les personnes qui en ont le plus besoin à qui on en prescrit (prescription
psychiatrique). En France, il n'existe pas vraiment d'alternative : quand on va voir le médecin généraliste pour
des problèmes, il prescrit généralement des anxiolytiques. Aller voir un psychologue n'est pas encore entré dans
les moeurs (sous-représentation des psychologues, assimilation trop simpliste du psychologue et du psychiatre -
maladies mentales- ).