Séquence 3 : Le texte théâtral. Objectif général 3 : Etre capable de caractériser le texte théâtral par rapport aux autres catégories de textes. Objectif intermédiaire 3.1. : Etre capable de définir le théâtre et ses enjeux. Questionnaire sur le théâtre : 1) Sa nature Quels sont les éléments caractéristiques du théâtre ? 2) Ses personnages Quels sont les différents genres de personnages ? Quelles sont les caractéristiques de ces personnages ? 3) Ses fonctions. Objectif intermédiaire 4.2. : Etre capable de schématiser la situation de communication au théâtre. Supports : - La Dame aux camélias, extrait du roman d’Alexandre Dumas (fils) 1848 - La Dame aux camélias (adaptation du roman au théâtre) 1) Lisez les deux extraits. 2) Combien y a-t-il de types de caractères dans l’adaptation du roman ? dans le roman ? 3) Dans l’adaptation, soulignez de manières différentes les indications qui s’adressent plus particulièrement : - au metteur en scène - aux acteurs - aux personnages - aux spectateurs. 4) Complétez le texte ci-dessous : Le théâtre est d’abord un spectacle ; la finalité du texte est d’être mis en scène (par un ....................................) et joué (par des .............................. qui incarnent des .........................) pour des ...................................... . Le texte de théâtre se compose de différents éléments : - Les didascalies (tout ce qui est écrit par l’auteur et qui n’est pas dit par les comédiens). . en petites capitales : nom des personnages, découpage du texte. . en italique : indications sur le cadre géographique et historique de la scène, sur l’apparence des personnages, sur leurs faits et geste, su rla façon de prononcer une réplique. - Les didascalies sont destinées au metteur en scène et aux acteurs. - Les répliques (propos échangés entre les personnages) Leur destinataire est le public de la représentation. A qui s’adressent les différents éléments du texte théâtral et dans quel but ? Support : Oswald et Zénaïde ou les apartés, J. Tardieu 1) Complétez le tableau suivant après l’avoir recopié : éléments du texte ex : ZENAÏDE ex : haut qui s’adresse à qui auteur : comédien et metteur en scène auteur : comédien intentions de communication annonce la prise de parole informer sur le ton 2) Relevez un aparté. 3) Pour quel(s) personnage(s) trouve-t-on des didascalies ? 4) Quel type d’indications donnent-elles (d’une manière générale, et pas seulement dans cette scène) ? 5) Quel effet la multiplication d’apartés produit-elle dans cette scène ? 6) Que veut montrer l’auteur ? Quelle impression, quelle ambiance veut-il créer ? Le schéma de la double énonciation au théâtre (mais aussi au cinéma...) : A compléter. Cette situation justifie des conventions théâtrales comme : - le monologue, dont le seul récepteur est le public - l’aparté = réplique prononcée par un personnage, qui est supposée ne pas être entendue par les autres ; elle est en fait destinée directement au spectateur. Activité (à rendre sur feuille - sera notée) :Réécrire une scène de rencontre romanesque : Nadja, A. Breton. Objectif intermédiaire 3.3 : Etre capable de formuler des hypothèses de lecture et de genre à partir des titres et des listes de personnages. Support : Corpus de titres et listes de personnages. BÉRÉNICE (1970) Les personnages TITUS, empereur de Rome BERENICE, reine de Palestine ANTIOCHUS, roi de Comagène PAULIN, confident de Titus ARSACE, confident d’Antiochus PHENICE, confidente de Bérénice RUTILE, Romain Suite de titus La scène est à Rome, dans un cabinet qui est entre l’appartement de Titus et celui de Bérénice. LE CID (1637) Personnages DON FERNAND, premier roi de Castille DONA URRAQUE, Infante de castille DON DIEGUE, père de don Rodrigue DON GOMES, comte de Gormas, père de Chimène DON RODRIGUE, amant de Chimène DON SANCHE, amoureux de Chimène DON ARIAS, gentillhomme castillan Don Alonse, gentillhomme castillan CHIMENE, fille de don Gomès, LEONOR, gouvernante de l’Infante ELVIRE, gouvernante de Chimène Un page de l’Infante. La scène est à Séville LES FEMMES SAVANTES (1572) Personnages CHRYSALE, bon bourgeois PHILAMINTE, femme de Chrysale ARMANDE, fille de Chrysale de Philaminte HENRIETTE, fille de Chrysale de Philaminte ARISTE, frère de Chrysale BELISE, soeur de Chrysale CLITANDRE, amant d’Henriette TRISSOTIN, bel esprit VADIUS, savant MARTINE, sevante de cuisine LEPINE, laquais JULIEN, valet de Vadius Le notaire La scène est à Paris LE MALADE IMAGINAIRE (1673) Personnages et acteurs ARGAN, malade imaginaire BELINE, seconde femme d’Argan ANGELIQUE, fille d’Argan et amante de Cléante LOUISON, petite fille d’Argan et soeur d’Angélique BERAIDE, frère d’Argan CLEANTE,amatn d’Angélique MONSIEUR DIAFOIRUS, médecin THOMAS DIAFOIRUS, son fils et amant d’angélique MONSIEUR PURGON, médecin d’Argan MONSIEUR FLEURANT, apothicaire MONSIEUR BONNEFOY, notaire TOINETTE, servante Molière Mlle de Brie Mlle Molière La petite Beauval ? La Grange Hubert Beauval ? ? Du Croist Mlle Beauval La scène est à Paris ANDROMAQUE (1667) Personnages ANDROMAQUE, veuve d’Hector, captive de Pyrrhus PYRRHUS, fils d’Achille, roi d’Epire ORESTE, fils d’Agamemnon HERMIONE, fille d’Hélène, accordée avec Pyrrhus PYLADE, ami d’Oreste CLEONE, confidente d’Hermione CÈPHISE, confidente d’Andromaque PHOENIX, gouverneur d’Achille, et ensuite de Pyrrhus Suite d’Oreste. La scène est à Buthrote, ville d’Epire, dans une salle du palais de Pyrrhus. RUY BLAS (1838) Personnages RUY BLAS DON SALLUSTE DE BAZAN DON CESAR DE BAZAN DON GURITAN LE COMTE DE CAMPOREAL LE MARQUIS DE SANTA-CRUZ LE MARQUIS DEL BASTO LE COMTE D’ALBE LE MARQUIS DE PRIEGO DON MANUEL ARIAS MONTAZGO DON ANTONIO UBILLA COVADENGA GUDIEL Un laquais Un Alcade Un huissier Un Alguazil Un page DONA MARIA DE NEUBOURG, reine d’Espagne Alguazils, Gardes, Huissiers de chambre et de cour. LE TARTUFFE OU L’IMPOSTEUR (1667) Personnages MADAME PERNELLE, mère d’Orgon ORGON, mari d’Elmire ELMIRE, femme d’Orgon DAMIS, fils d’Orgon MARIANE, fille d’Orgon et amante de Valère VALERE, amant de Mariane CLEANTE, beau-frère d’Orgon TARTUFFE, faux dévot DORINE, servante de Mariane MONSIEUR LOYAL, sergent Un exempt FLIPOTE, servante de Madame Pernelle. La scène est à Paris, dans la maison d’Orgon. HERNANI (1830) Personnages HERNANI DON CARLOS DON RUY GOMEZ DE SILVA DONA SOL DE SILVA LE ROI DE BOHEME LE DUC DE BAVIERE LE DUC DE GOTHA LE BARON DE LUTZLBOURG IAQUEZ DON SANCHO SANCHEZ DE ZUNIGA, comte de Monterey DON MATIAS CENTURION, marquis d’Almunan DON RICARDO DE ROXAS, seigneur de Casapalma DON GARCI SUAREZ DON FRANSISCO DON JUAN DE HARO DON PEDRO GUZMAN DE LARA DON GIL TELLEZ GIRON DONA JOSEFA DUARTE Un montagnard Une dame Premier conjuré Deuxième conjuré Troisième conjuré Conjurés de la Ligue sacro-sainte, allemands et espagnols Monstagnards, seigneurs, pages, peuple, etc. Espagne, 1519. BRITANNICUS (1669) Personnages NERON, empereur, fils d’Agrippine BRITANNICUS, fils de l’empereur Claudius AGRIPPINE, veuve de Domitius Enobarbus, père de Néron, et en secondes noces, veuve de l’empereur Claudius JUNIE, amante de Britannicus BURRHUS, gouverneur de Néron NARCISSE, gouverneur de Britannicus ALBINE, confidente d’Agrippine Gardes. La scène est à Rome, dans une chambre du palais de Néron. Activité 1. Pour chaque liste, établissez des regroupements : - groupes sociaux... - groupes familiaux... 2. Elaborez des hypothèses sur les relations entre les personnages. 3. Quelles sont les listes qui présentent des similitudes ? Précisez lesquelles. 4. Complétez le tableau suivant : Ruy Blas Tartuffe Hernani Britannicus Bérénice Le Cid Les femmes savantes Le malade imaginaire Nobles Bourgeois Gens du peuple Lieu officiel Lieu non officiel Titre : nom de personnage Titre : type de personnages Hypothèse sur l’intrigue et le sujet de la pièce Genre de la pièce 5. Synthèse : complétez la grille ci-dessous : Genre Tragédie classique Comédie classique Epoque XVIIè siècle XVIIè - XVIII siècle Personnages Epoque de l’action Lieux de l’action Intrigue Dénouement Composition Ton de la pièce Effets sur le spectateur Drame romantique première moitié du XIXè siècle Héors de l’Antiquité, Nobles, bourgeois, Rois, nobles, rois nobles personnages personnages stéréotypés historiques, bourgeois, peuple Antiquité grecque ou Contemporaine à celle DU XVè au XVIIIè romaine de l’auteur siècle Palais dans un pays Pièces d’une Très variés : palais, lointain habitation bourgeoise château, cour, jardin, place... Simple, soumise à la Conflit mari/femme, très variée, parfois fatalité amant/maîtresse, ou complexe, soumise à centré sur un aspect la fatalité de la société Tragique : meurtre, Heureux : mariage, Souvent tragique suicide, punition résolution du conflit Souvent en 5 actes en Vers ou prose, un à Vers ou prose, un à vers cinq actes cinq actes ou tableaux Tragique Plaisant, comique Mélangé : tragique et comique, grotesque Peur, pitié, admiration Rires, plaisir, Crainte, haine, moquerie envers les admiration ridicules Objectif intermédiaire 3.4 : Etre capable d’identifier les éléments d’une scène d’exposition conventionnelle. Le voyage de Monsieur Perrichon d’Eugène Labiche, 1868 ACTE I SCENE 1 ACTE PREMIER Une gare. Chemin de fer de Lyon à Paris. Au fond, barrière ouvrant sur les salles d’attente. Au fond, à droite, guichet pour les billets. Au fond à gauche, bancs. A droite, marchande de gateaux ; à gauche, marchande de livres. SCENE PREMIERE MAJORIN, un employé du chemin de fer, voyageurs, commissionnaires MAJORIN, se promenant avec impatience Ce Perrichon n’arrive pas ! Voilà une heure que je l’attends. C’est pourtant bien aujourd’hui qu’il doit partir pour la Suisse avec sa femme et sa fille... (Avec amertume) Des carrossiers qui vont en Suisse ! Des carrossiers qui ont quarante mille livres de rentes ! Des carrossiers qui ont voiture ! Quel siècle ! Tandis que moi, je gagne deux mille quatre cents francs... un employé laborieux, intelligent, toujours courbé sur son bureau... Aujourd’hui, j’ai demandé un congé... j’ai dit que j’étais de garde... Il faut absolument que je voie Perrichon avant son départ... je veux le prier de m’avancer mon trimestre... six cents francs ! Il va prendre son air protecteur et faire l’important !... un carrossier ! ça fait pitité ! Il n’arrive toujours pas ! on dirait qu’il le fait exprès ! (S’adressant à un facteur qui passe suivi de voyageurs) Monsieur... à quelle heure part le train direct pour Lyon ? LE FACTEUR, brusquement Demandez à l’employé. (Il sort par la gauche) MAJORIN Merci... manant ! (S’adressant à l’employé qui est près du guichet) Monsieur, à quelle heure part le train direct pour Lyon ?... L’EMPLOYE, brusquement Ca ne me regarde pas ! voyez l’affiche. (Il désigne une affiche à la catonnade à gauche) MAJORIN Merci...(A part) Ils sont polis dans ces administrations ! Si jamais tu viens à mon bureau, toi!... Voyons l’affiche...(Il sort à gauche) BÉRÉNICE de Racine Tragédie représentée pour la pemière fois à Paris sur le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne le 21è du mois de novembre 1670 ACTE PREMIER SCENE PREMIERE ANTIOCHUS, ARSACE ANTIOCHUS Arrêtons un moment ! La pompe de ces lieux Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux. Souvent ce cabinet superbe et solitaire Des secrets de Titus est le dépositaire. C’est ici quelquefois qu’il se cache à sa cour, Lorsqu’il vient à la Reine expliquer son amour. De son appartement cette porte est prochaine, Et cette autre conduit dans celui de la Reine. Va chez elle : dis-lui qu’importun à regret, J’ose lui demander un entretien secret. ARSACE Vous, Seigneur, importun ? vous, cet ami fidèle Qu’un soin si généreux intéresse pour elle ? Vous, cet Antiochus, son amant autrefois ? Vous, que l’Orient compte entre ses plus grands rois ? Quoi ! déjà de Titus épouse en espérance, Ce rang entre elle et vous met-il tant de distance ? ANTIOCHUS Va, dis-je : et sans vouloir te charger d’autres soins, Vois si je puis bientôt lui parler sans témoins. HERNANI de Victor Hugo ACTE PREMIER : LE ROI Saragosse Une chambre à coucher. La nuit. Une lampe sur une table. SCENE PREMIERE - DONA JOSEFA DUARTE, vieille, en noir, avec le corps de sa jupe cousu de jais, à la mode d’Isabelle la Catholique ; DON CARLOS DONA JOSEFA, seule (Elle ferme les rideaux cramoisis de la fenêtre et met en ordre quelques fauteuils. On frappe à une petite porte dérobée à droite. Elle écoute. On frappe un second coup.) - Serait-ce déjà lui ? (Un nouveau coup) C’est bien à l’escalier Dérobé. (Un quatrième coup) Vite, ouvrons. (Elle ouvre la petite porte masquée. Entre DON CARLOS, le manteau sur le nez et le chapeau sur les yeux) Bonjour, beau cavalier. (Elle l’introduit. Il écarte son manteau et laisse voir un riche costume de velours et de soie, à la mode castillane de 1519. Elle le regarde sous le nez et recule étonnée) Quoi, seigneur Hernani, ce n’est pas vous ! Main forte ! Au feu ! DON CARLOS, lui saisissant le bras Deux mots de plus, duègne, vous êtes morte ! (Il la regarde fixement. Elle se tait, effrayée.) Suis-je chez Dona Sol, fiancée au vieux duc De Pastrana, son oncle, un bon seigneur, caduc, Vénérable et jaloux ? dites ? La belle adore Un cavalier sans barbe et sans moustache encore, Et reçoit tous les soirs, malgré les envieux, Le jeune amant sans barbe à la barbe du vieux. Suis-je bien informé ? (Elle se tait. Il la secoue par le bras.) Vous répondrez peut-être ? DONA JOSEFA Vous m’avez défendu de dire deux mots, maître. DON CARLOS Aussi n’en veux-je qu’un. Oui, non. Ta dame est bien Dona Sol de Silva ? Parle. DONA JOSEFA Oui. Pourquoi ? DON CARLOS Pour rien. Le vieux duc, son vieux futur, est absent à cette heure ? DONA JOSEFA Oui. DON CARLOS Sans doute elle attend son jeune ? DONA JOSEFA Oui. DON CARLOS Que je meure ! DONA JOSEFA Oui. DON CARLOS Duègne, c’est ici qu’aura lieu l’entretien ? DONA JOSEFA Oui. DON CARLOS Cache-moi céans. DONA JOSEFA Vous ! DON CARLOS Moi. DONA JOSEFA Pourquoi ? DON CARLOS Pour rien. DONA JOSEFA Moi vous cacher ! DON CARLOS Ici. DONA JOSEFA Jamais ! DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse. Daignez, madame, Choisir de cette bourse ou bien de cette lame. DONA JOSEFA, prenant la bourse Vous êtes donc le diable ? DON CARLOS Oui, duègne. DONA JOSEFA, ouvrant une armoire étroite dans le mur. Entrez ici. examinant l’armoire. Cette boîte ? DON CARLOS, DONA JOSEFA, la refermant. Va-t-en, si tu n’en veux pas. DON CARLOS, rouvrant l’armoire. Si ! (L’examinant encore) Serait-ce l’écurie où tu mets d’aventure Le manche du balai qui te sert de monture ? (Il s’y blottit avec peine.) Ouf ! DONA JOSEFA, joignant les mains et scandalisée Un homme ici ! dans l’armoire restée ouverte C’est une femme, n’est-ce pas, Qu’attendait ta maîtresse ? DON CARLOS, DONA JOSEFA O ciel ! j’entends le pas De Dona Sol. Seigneur, fermez vite la porte. (Elle pousse la porte de l’armoire qui se referme.) de l’intérieur de l’armoire Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte. DON CARLOS, DONA JOSEFA, seule Qu’est cet qu’un homme ? Jésus mon Dieu ! si j’appelais ? Qui ? Hors madame et moi, tout dort dans la palais. Bah ! l’autre va venir. La chose le regarde. Il a sa bonne épée, et que le ciel nous garde De l’enfer ! (Pesant la bourse.) Après tout, ce n’est pas un voleur. (Entre dona Sol, en blanc. Dona Josefa cache la bourse.) DONA JOSEFA Oui. DON CARLOS Cache-moi céans. DONA JOSEFA Vous ! DON CARLOS Moi. DONA JOSEFA Pourquoi ? DON CARLOS Pour rien. DONA JOSEFA Moi vous cacher ! DON CARLOS Ici. DONA JOSEFA Jamais ! DON CARLOS, tirant de sa ceinture un poignard et une bourse. Daignez, madame, Choisir de cette bourse ou bien de cette lame. DONA JOSEFA, prenant la bourse Vous êtes donc le diable ? DON CARLOS Oui, duègne. DONA JOSEFA, ouvrant une armoire étroite dans le mur. Entrez ici. examinant l’armoire. Cette boîte ? DON CARLOS, DONA JOSEFA, DON CARLOS, la refermant. Va-t-en, si tu n’en veux pas. rouvrant l’armoire. Si ! (L’examinant encore) Serait-ce l’écurie où tu mets d’aventure Le manche du balai qui te sert de monture ? (Il s’y blottit avec peine.) Ouf ! DONA JOSEFA, joignant les mains et scandalisée Un homme ici ! dans l’armoire restée ouverte C’est une femme, n’est-ce pas, Qu’attendait ta maîtresse ? DON CARLOS, DONA JOSEFA O ciel ! j’entends le pas De Dona Sol. Seigneur, fermez vite la porte. (Elle pousse la porte de l’armoire qui se referme.) de l’intérieur de l’armoire Si vous dites un mot, duègne, vous êtes morte. DON CARLOS, DONA JOSEFA, seule Qu’est cet qu’un homme ? Jésus mon Dieu ! si j’appelais ? Qui ? Hors madame et moi, tout dort dans la palais. Bah ! l’autre va venir. La chose le regarde. Il a sa bonne épée, et que le ciel nous garde De l’enfer ! (Pesant la bourse.) Après tout, ce n’est pas un voleur. (Entre dona Sol, en blanc. Dona Josefa cache la bourse.) D’une manière générale, la scène d’exposition doit : - faire connaître au spectateur tout ce dont il a besoin pour comprendre le déroulement de l’histoire (fonction référentielle) - donner au spectateur des éléments sur le (ou les) conflit(s) afin de susciter son intéret (fonction impressive). Il s’agit par conséquent d’informer le spectateur (par les seuls jeux des répliques et des éléments de la mise en scène sur : . le passé . le présent . l’avenir immédiat des personnages. Pour chacun des trois textes proposés, complétez la grille d’analyse suivante : 1) Le passé. Que nous apprend cette scène sur les faits qui se sont passés avant ? 2) Le présent. Le cadre (lieu et temps). a. Qu’apprend le spectateur des lieux de l’action ? b. Qu’apprend le spectateur du moment de l’action ? c. Formulez des hypothèses sur les intentions de l’auteur. Pourquoi a-t-il fait ces choix ? Les personnages. a. Relevez les noms et fonctions de tous les personnages mentionnés dans ce prologue. b. Indiquez tous les éléments qui se rapportent à chacun d’eux. c. Soulignez d’un trait rouge les connotations positives et d’un trait bleu les connotations négatives. d. Formulez des hypothèses sur les intentions de l’auteur. Qu’a-t-il voulu montrer ? Pourquoi Antigone agit-elle ainsi ? 3) L’avenir immédiat : l’action à venir. a. Quelle est la situation au début de la pièce ? Remplissez le schéma actanciel du personnage principal. b. Quelles hypothèses peut faire le spectateur sur la suite de l’histoire ? de quoi va-t-elle parler ? Le schéma actanciel. Tout personnage impliqué dans une action (au théâtre, dans un roman...) est un actant. Il se définit par ce qu’il fait. Le schéma actanciel permet de rendre compte des relations des actants entre eux et de leurs actions. A l’aide des réponses que vous venez de faire, et après relecture des textes, complétez pour chacune des trois scènes un schéma actanciel sur le modèle ci-dessous. Destinateur : pensée ou événement qui incite l’actant à prendre une initiative. Destinataire : personnage ou sentiment qui bénéficie de l’action. Sujet-héros : tout personnage qui, à un moment du récit modifie le cours des événements par une intervention décisive. Objet : le but de la quête, de l’action. Adjuvants : personnage ou événement qui favorisent l’action. Oposants : personnages ou événemetns qui contrarient l’action. Destinateur (à cause de qui ? de quoi ?) Destinataire (au profit de qui ?) Quel est le langage utilisé dans ces trois textes ?: - niveau de langue ? - Ton dominant du passage ? (Justifiez votre réponse). Le genre : D’après ces extraits, dans quel “ genre ” (tragédie, drame, comédie) classeriez-vous les extaits de pièces proposés ? (Aidez-vous de la fiche cours distribuée). La structure d’une pièce de théâtre. Dans une pièce de théâtre, la narration de l’histoire est prise en charge par les paroles des personnages. On l’appelle l’intrigue. Celle-ci comporte : une exposition : - elle ne se résume pas forcément à la scène d’exposition. - elle permet de nouer les fils de l’intrigue. un processus de transformation animé par des péripéties. Les fils exposés, il s’agit de les nouer pour créer le conflit. Le noeud est la relation qui s’établit entre la volonté d’un personnage et les obstacles qui s’opposent à sa concrétisation. Les péripéties introduisent des éléments nouveaux dans le noeud. Le dénouement commence avec la disparition des obstacles qui constituent le noeud. Objectif intermédiaire 3.5 : Etre capable de mesurer l’écart par rapport aux conventions dans les débuts de pièces contemporaines. Support : La bonne vie, de MIchel Deutsch, 1975. Scène I, Le Bonheur Un chemin forestier décline. L’autoroute au fond, va. Une R8 et une vieille Peugeot. Deux couples et un enfant. Déjeûner sur l’herbe...on peur dire Pique-nique. S’agit-il du truquage un peu mou d’une photographie ? Peut-être du cinéma sur fond de toile peinte... Surtout des mots glacés...lointains...géologiques. Raymond.- C’est une belle journée. Jules.- Je veux bien le croire. Marie.- Mais on n’entend plus les oiseaux. Raymond.- Exact. C’est ça la vie moderne. On ne peut pas tout avoir. Mois je dis souvent : le progrès ça a ses bons et ses mauvais côtésSeulement il faut vivre avec son époque. C’est les oiseaux ou l’autroute. Françoise.- Moi... Raymond.- Oui ? Françoise.- Moi j’en ai entendu un tout à l’heure. Raymond.- Tu en as entendu un ? Françoise.- J’en ai entendu un. Je peux même te dire que c’était un merle. Jules.- Je ne le pense pas. En tout cas je peux affirmer moi que ce n’était pas un merle. Ca je peux l’affirmer. Pause. C’était un archéoptéryx. Marie.- Donc tu en as entendu un aussi. Raymond.- Un archéoptéryx ?... Femme, la bière. Jules.- C’est comme je le dis. J’ai lu que cette sorte de volaille dentée avati élu domicile depuis quelques années dans les buissons qui poussent près des échangeurs d’autroutes. Tu aurais pu le lire aussi. Marie.- tout le monde ne lit pas la même chose. Jules.- Justement. Marie.- Il y en a qui lisent le même journal sans lire la amême chose. Questions : 1) Compléter la grille d’analyse de la scène d’exposition telle que vous l’avez travaillée dans l’objectif précédent. 2) Avez-vous pu tout remplir ? Pourquoi ? 3) Deux champs lexicaux s’opposent dans cet extrait. Lesquels ? Faites-en une liste. 4) Quel est le rapport entre l’attitude de Jules + Raymond et ces deux champs lexicaux ? 3) Quel est pour vous le but de ce genre de théâtre ? Objectif intermédiaire 3.6 : Etre capable de reconnaître le type de dénouement d’une pièce. On distingue quatre types de dénouements : - le dénouement-résolution : les difficultés rencontrées par les personnages disparaissent et c’est la réconciliation générale. - le dénouement-ouverture : la fin de l’histoire constitue le début d’une nouvelle histoire. - le dénouement-anéantissement : l’histoire se termine sans aucune perspective, dans la solitude, la folie ou la mort. - le dénouement-recommencement : la fin de l’histoire indique que celle-ci va se répéter. Exercice : Complétez le tableau suivant à l’aide des résumés des pièces. Pièce Andromaque La Double Inconstance Hernani Type de dénouement Justification de votre choix