Par Jacques Ripoche 08/02/2012 1 commentaire(s) Les entreprises bio font cause commune pour les cantines Naissance de Manger bio Sud-Ouest, plate-forme qui réunit 12 entre-prises d'Aquitaine. Avec Arbio, les cantines qui veulent se fournir en produits bio n'ont plus à courir après de multiples fournisseurs. (F. Cottereau/« SO ») Mercredi dernier se sont déroulées à Bordeaux les 2es Rencontres professionnelles de la restauration collective bio en Aquitaine. Sous l'égide de l'interprofession régionale, Arbio s'adressait aux gestionnaires de cantines en milieu scolaire, dans les établissements de santé, les administrations, les entreprises… Une trentaine d'exposants y participaient, représentatifs d'une offre qui continue à se structurer. En effet, groupements de producteurs et entreprises de transformation bio implantés en Aquitaine sont désormais à même de couvrir toute la gamme d'un repas, de l'entrée au dessert : pain, fruits et légumes, épicerie sucrée et salée, boissons, volailles, viandes, laitages… C'est ce qu'ils ont voulu démontrer aux gestionnaires présents (plus de 200), clients potentiels pour la filière. Aujourd'hui, en Aquitaine, les achats bio des cantines ne dépassent pas 3 % et concernent seulement entre 4 et 5 % de la production, selon Antoine Vergier, chargé de mission à Arbio. « Offre la plus large possible » Illustration de la structuration en marche, la naissance de Manger bio Sud-Ouest. Initiée par l'interprofession, cette plate-forme - la première du genre de la région - réunit une douzaine d'acteurs parmi les plus importants du secteur. On les trouve principalement en Dordogne, Lot-et-Garonne et Gironde : Biogaronne et Capso (fruits et légumes), Péchalou (produits laitiers), La Lémance (fromages), Blason d'or (volailles), Le Pré vert (viande bovine), Danival, Vitagermine, Bioviver (épicerie, conserves), Biopress (huiles), Meneau, Vitamont (jus, sirops)… Globalement, ces entreprises pèsent environ 73 millions d'euros de chiffre d'affaires et 275 salariés. « Manger bio Sud-Ouest est une structure commerciale commune à ces entreprises pour aller sur ce type de marché », explique Thomas Breuzet, directeur de Danival, président de la Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) ainsi créée. « Finalement, tout est allé très vite, précise-t-il. Il nous a fallu moins d'un an pour être opérationnels. » Les deux leviers propres à faire décoller le bio à la cantine sont réunis dans cette approche : « Nous proposons l'offre la plus large possible, avec une facture unique pour le client final. Ça simplifie les choses ! » Le périmètre de la SCIC n'est pas figé, d'autres entreprises pourraient y entrer en 2012. Deux appels d'offres La jeune structure vient de remporter deux appels d'offres, ceux de la cuisine centrale de la ville de Bègles (33) et de la cuisine du lycée Bertran-de-Born à Périgueux. Concernant la cuisine de Bègles, qui a aussi d'autres fournisseurs, cela représente 300 kilos de légumes (carottes et haricots verts notamment) et 300 kilos de bœuf pour un service, sachant que la viande bio est servie deux fois par mois. L'établissement utilise également 300 litres d'huile bio par mois et le pain y est exclusivement bio durant toute l'année scolaire. Nicolas Madet, le directeur, se réjouit de cette évolution : « Cela faisait un petit moment que l'on essuyait les plâtres d'une filière à construire. Depuis qu'Arbio a pris les choses en main, on n'a plus besoin de courir après une multitude de fournisseurs pour avoir du bio, local de surcroît. » À ce jour, la cuisine centrale de Bègles est l'une des rares dans la région à avoir atteint et même dépassé les objectifs du Grenelle, à savoir 20 % de produits bio et de proximité en 2012 dans la restauration collective publique. Bordeaux · Périgueux · agriculture