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Finalement, il convient d'avoir à l'esprit que tout indice des prix est une convention sociale qui peut
différer d'un pays à l'autre.
Cependant, pour arriver à la monnaie unique dans les délais, l'UE a été obligée d'avoir une statistique
harmonisée des indices des prix. Depuis 1996, la Commission de I'UE sort un Indice Pondéré des Prix
Harmonisé (IPCH).
2) L’inflation conjoncturelle du XIXè siècle à 1945
Problème aussi ancien que le début de l’économie marchande
a) l’Edit du Maximum (301) et la « Réponse au paradoxe de Malestroit » 1568
L’Edit du Maximum énoncé en 301 condamne à la peine de mort ceux qui augmentent abusivement
les prix.
Puis forte inflation en Europe au XVIe siècle dont l’analyse a donné naissance à la Théorie
Quantitative de la Monnaie
Constat de l’économiste Jean de Malestroit en 1566 dénommée le paradoxe de Malestroit selon qui,
selon la terminologie plus moderne, le prix nominaux calculés en monnaies courantes ont bien
augmenté mais non les prix réels rapportés à la parité or.
Ainsi, l’auteur avance, que l’opinion publique se trompe en se plaignant du renchérissement qui
affecterait les biens dans l’économie depuis 300 ans. Selon lui, la hausse des prix des denrées n’est
qu’une apparence si seuls sont considérés les prix monétaires (monnaie de compte, soit livres, sols et
deniers). Si les denrées sont également considérées en prix réels (en or et en argent), alors on observe
qu’aucune hausse réelle n’a eu lieu.
Les insuffisances de l’explication de Malestroit sont mises en évidence par Jean Bodin, en 1568 dans
la « réponse aux paradoxes de Monsieur de Malestroit » qui introduit en qque sort la théorie
quantitative de la monnaie
Il prouve que les prix ont au moins triplé depuis 100 ans et que, même si l’on calcule en espèces
métalliques, une partie de la hausse subsiste. Pour lui, la raison principale est constituée par
l’abondance d’or et d’argent arrivant du nouveau monde et introduite en France par les remises des
migrants, le solde positif de la balance commerciale et l’entrée des capitaux. L’analyse de Bodin est
confirmée par les statistiques d’arrivée des métaux précieux en Europe.
Avec le recul, il semblerait que Malestroit ait vu juste pour la première moitié du XVIè, et Bodin ait
vu juste pour la seconde
b) le XIXe siècle : stabilité et mouvements longs
On observe une relative stabilité des prix au XIXe siècle. 0.25% par an
Ce fait est à relier évidemment, à l’extraordinaire période de stabilité monétaire au niveau international
et aux politiques très sévères de surveillance du rapport entre masse monétaire et stock d'or réalisées
par les différentes banques centrales et notamment la plus importante d'entre elles, la Banque
d’Angleterre.
Ceci répond aux désirs des nombreux rentiers anglais ou français vivant de prêts aux particuliers, ou
d'achat de rentes d'Etat et autres emprunts russes.