1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.1. Changement climatique et pêche en Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, les produits halieutiques ont une importance économique et sociale. Ils
constituent une des bases de l’alimentation (40% des protéines animales au Sénégal
), ainsi qu’une
source importante d’emplois (600 000 emplois directs et indirects au Sénégal
) et de devises pour la
population et pour les Etats (plus de 200 milliards au Sénégal
). En plus, le secteur des pêches contribue
à la croissance économique des Etats (1,5% du PIB au Sénégal
, et 4% du PIB en Guinée Bissau
) et
représente entre 10-30 % des recettes budgétaires publiques en Afrique de l’Ouest. Malgré ces
performances, le secteur des pêches en Afrique de l’Ouest, fait face à une crise d’ordre environnemental
et socio-économique, qui menace la diversité biologique, les services écosystémiques et le bien être des
communautés de pêche qui y dépendent.
Ainsi, dans l’objectif de redresser le secteur des pêches en Afrique de l’Ouest, les pouvoirs publics avec
les partenaires au développement ont déjà posé des actes décisifs dans la mise en œuvre de réformes
illustrés par quelques actions: nouvelles conditions d’accès à la ressource (permis de pêche artisanale),
application de l’approche participative dans la pêche [cogestion et mise en place des Conseils Locaux de
Pêche Artisanale (CLPA) au Sénégal, et des Comités de Développement des Débarcadères (CDD) en
Guinée], mise en œuvre de politiques de conservation de la ressource et de l’environnement marin
(instauration du repos biologique, création de récifs artificiels, gestion intégrée des ressources marines
et côtières, création d’aires marines protégées, reboisement des mangroves,…). Ces nouvelles
orientations politiques et institutionnelles dans le secteur des pêches et de la conservation n’ont pas
pour autant permis de corriger la tendance à la baisse observée dans l’évolution des indicateurs de
performances du secteur (Valeur Ajoutée, rendement par sortie, revenus des acteurs, entrée de devises
pour l’Etat, surexploitation des ressources, dégradation des mangroves, ...).
En effet, les impacts du changement climatique (baisse des périodes de fort upwelling et du régime des
précipitations, augmentation de la température de l’eau, avancée de la mer, augmentation de la salinité,
érosion côtière, déficit pluviométrique,...) commencent à se faire sentir tout le long de la zone côtière et
des estuaires en Afrique de l’Ouest. Les études menées dans le cadre du programme APPECCAO ont
entre autres confirmé la pression extrême sur les ressources ; la fragilisation des communautés de
pêcheurs traditionnels souvent poussées à la recherche d’alternatives et de solutions de survie ;
l’avancée de la mer, l’érosion côtière et la salinité sont des menaces réelles et actuelles qui pèsent sur
les écosystèmes marins et côtiers déjà exposés aux stress anthropiques ; les savoirs endogènes et les
bonnes pratiques en matière de gestion et de conservation qui leurs sont liées sont en perdition et ne se
transmettent que très peu entre génération de pêcheurs.
Le programme APPECCAO est mise en œuvre dans ce contexte de dégradation des écosystèmes côtiers
et marins en Afrique de l’Ouest entrainant une déperdition des services écosystémiques sur lesquels
dépendant la subsistance des populations pauvres des zones côtières, rurales et périurbaines. Les
études réalisées ont montré que l’état actuel de l’environnement et des ressources naturelles résulte
d’une conjugaison de facteurs anthropiques, politiques et institutionnels, et du changement climatique.
FAO 2007 sur la sécurité alimentaire
Chiffre tiré de la lettre de politique sectorielle.
Chiffre de la Direction des Pêches Maritimes, 2008 (tiré de la présentation du secteur pêche lors du conseil présidentiel)
Chiffre de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (prévisions 2008)
Chiffre tiré des données de l’UEMOA