CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DE LA PÊCHE EN FRANCE – LUNDI 21 JUIN 2015 Discours de la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie Madame Ségolène ROYAL « Bonjour à tous. D'abord, je salue le président de la Fédération Nationale de la Pêche en France et la protection des milieux aquatiques, cher Claude Roustan, les présidents et présidentes responsables des fédérations départementales, le groupe d'études « Pêche, loisir, protection du milieu aquatique » à l'Assemblée, Jean-Michel Clément, le président du groupe d'études « Chasse et Pêche » du Sénat, JeanNoël Cardoux, et bien sûr Jean-Louis Bianco que j'ai chargé de me représenter puisque contrairement à l'an passé, je n'ai pas pu cette année être parmi vous à votre congrès. Mais sachez que je suis parmi vous par la pensée et je voudrais évoquer avec vous quelques sujets d’actualité notamment. D'abord, je sais que vous attendez des explications sur la question de l'arasement des barrages, notamment les barrages de la Sélune. En décembre dernier, je me suis rendue sur place, j'ai vu qu'il y avait beaucoup d'incompréhensions, donc j'ai renoué le fil du dialogue, j'ai reçu les élus des territoires et puis, bien évidemment, cette expertise indépendante m'a été remise, elle devait d'ailleurs être sur le site du ministère, tout le monde peut en avoir connaissance et elle liste les avantages et les inconvénients d'un maintien ou d'un arasement des barrages. Il y a d'autres barrages aussi, Vezins, la Roche-qui-Boit, qui impose une revue de sûreté d'ailleurs, avec un examen technique complet. Donc aujourd'hui, je passe à l'action, puisque les revues de sûreté, de sécurité de ces barrages sont en cours et que de toute façon il va falloir les vidanger, quelle que soit la décision qui sera prise, pour en assurer la sécurité. J'y attache beaucoup de soin parce que je ne veux pas que se renouvelle un accident écologique comme celui de 1993. Cette année 2015 est une année très importante, d'abord parce que nous avons la COP 21 sur le changement climatique qui se tient du 30 novembre au 11 décembre, à Paris. C'est un enjeu très important puisqu'il s'agit d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant, permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’accélérer la transition des sociétés vers des économies sobres en carbone. Et au cœur de ce sujet, un thème que vous connaissez bien par définition, celui des milieux aquatiques et de la faune piscicole qui comme vous le savez, sont très impactés par le réchauffement climatique. Les deux autres points forts de l'année, c'est la loi de transition énergétique par la croissance verte, d'une part, et d'autre part le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages, qui a déjà été examiné en mars, en première lecture, qui le sera au mois de septembre par le Sénat, et ce texte permettra de créer l'Agence française pour la biodiversité. Pour ce qui concerne la pêche en eau douce, la loi pour la reconquête de la biodiversité va donner une reconnaissance législative aux plans départementaux de protection du milieu aquatique et de gestion des ressources piscicoles, que les fédérations départementales élaborent. Je sais que c'était une revendication forte de vos fédérations, il y a également, dans le projet de loi, d'autres mesures auxquelles vous êtes très attachés. D'abord, par exemple, la dépénalisation de la remise à l'eau de certains poissons, ce qui va sécuriser le pêcheur dans sa pratique, ensuite le droit de pêche banal pour les pêcheurs amateurs aux engins et aux filets dans les eaux du domaine public, qui avait été malencontreusement supprimé par la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, sera rétabli. Enfin, sachez aussi que j'ai fait une instruction au préfet pour établir une cartographie des cours d'eau, et je compte sur vous pour y participer, parce que c'est sur cette base également que pourra s'appliquer la police de l'eau. Je compte sur vous pour que, avec les agriculteurs, très demandeurs de cette directive, vous soyez des co-constructeurs de cette cartographie, parce que c'est vous qui connaissez le mieux le patrimoine aquatique de la France, et donc, je le répète, je compte absolument sur vous. CONGRES DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA PECHE EN FRANCE – LUNDI 21 JUIN 2015 Je voudrais vous dire que je me réjouis de voir que la pêche se porte bien, puisqu'il y a une augmentation très importante des cartes de pêche délivrées et je m'en réjouis parce que ce mouvement récompense vos efforts en matière de développement de promotion du loisir pêche. Plus de pêcheurs sur nos cours d'eau c'est plus de vigilance quant aux pollutions et aux atteintes aux milieux, c'est aussi plus d'intervention en faveur des rivières et des poissons, et je vous remercie vraiment du rôle d'alerte que vous jouez, vous êtes des observateurs de la nature. C'est vous aussi qui détenez la mémoire de l'équilibre, des équilibres aquatiques, de l'existence de nos vallées, dont beaucoup hélas ! ont disparues, soit à force de remembrements, soit en raison du réchauffement climatique. L'eau est la première victime du réchauffement climatique, et comme l'eau c'est la vie, les êtres humains qui sont au bord de l'eau sont directement touchés par le réchauffement climatique. Vous avez donc un rôle très important, un rôle de vigilance, je le répète, un rôle d'alerte et je compte sur vous pour le jouer plus que jamais. Très bons travaux à vous et à très bientôt. » « SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI » CONGRES DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA PECHE EN FRANCE – LUNDI 21 JUIN 2015