
« Les représentations de la pauvreté ne sont pas figées dans le temps, et elles varient à la fois selon les pays, 
c’est-à-dire selon les perceptions politiques et culturelles, et selon la conjoncture économique et sociale. […] Par 
ailleurs,  l’explication  de  la  pauvreté par la paresse est  nettement plus répandue dans certains  pays que dans 
d’autres,  notamment  en  Grande-Bretagne. Mais il existe aussi, indépendamment du pays,  un effet propre du 
chômage. Selon que celui-ci augmente ou diminue, la probabilité de l’explication de la pauvreté par la paresse 
diminue ou augmente sensiblement. La population semble prendre conscience, en période de crise et de pénurie 
d’emplois, que si les pauvres ne trouvent pas d’emploi ce n’est pas de leur faute ». 
S. Paugam & M. Selz, « La perception de la pauvreté en Europe depuis le milieu des années 1970 »,  
Economie et statistique n°283-284-285, 2005 
Question  1 :  Quelles  croyances  se  développent  durablement  pendant  les  périodes  de  crise  économique et 
d’augmentation du taux de chômage ?  
Question 2 : Comment expliqueriez-vous ce développement ?  
 
Question 1 : La pauvreté et le chômage n’est pas le fruit de la paresse mais du hasard. 
L’Etat-Providence  est  positif  en  redistribuant  partiellement  les  richesses.  Les 
institutions  publiques  en  général  ne  sont  pas  cependant  pas  efficaces  pour  gérer 
l’économie.  
Question 2 : Le fait de voir au quotidien, notamment dans son entourage, des difficultés 
concrètes apparaître à cause de la crise, conduit les individus à changer leur manière de 
considérer le chômage et l’action des pouvoirs publics.   
 
On  voit  donc  bien  avec  cet  exemple  que  la  crise  a  une  dimension  sociale  que  l’on  peut 
observer grâce à la sociologie. A partir de ces différents exemples, on peut alors définir un 
peu  plus  précisément  ce  qu’est  la  sociologie.  La  sociologie  est  la  discipline  qui  étudie 
comment  les  sociétés  se  constituent,  s'organisent  et  se  transforment,  mais  aussi  les 
modalités d'interaction entre individus et groupes sociaux dont celles-ci se composent. 
 3. Etre dans un rapport de pouvoir : la science politique :  
Maintenant  qu’on  a  vu  la  dimension  économique  et  sociale  d’une  crise, on peut se rendre 
compte qu’une a également une dimension politique qui peut être interrogée en tant que telle.  
Nous  allons  en  prendre  un  exemple  contemporain,  voir  dans  quelle  mesure  une  crise 
économique peut avoir une dimension politique qui peut être analysée comme telle.  
 
Document 5 – Les rapports de force dans les entreprises en temps de crise :  
« Un emploi contre des sacrifices. Les salariés de General Motors Strasbourg ne sont ni les premiers, ni sans 
doute les derniers, à accepter ce type de deal. Précédents.  
« Bosch, Vénissieux (Rhône). Afin de pérenniser leur usine, les salariés ont, en 2004, accepté de travailler 36 
heures  hebdomadaires  contre  35  sans  contreparties  salariales,  la  perte  de  6  jours  de  RTT,  une  moindre 
majoration des heures de nuit... Aujourd'hui, un plan de 150 départs volontaires est à l'oeuvre. 
« Hewlett-Packard (Isère). Afin de faire baisser de 1 200 à 900 le nombre de suppressions de postes, les salariés 
ont renoncé,  il y a quatre ans, à une dizaine de jours de congé. 750 nouveaux  licenciements sont désormais 
attendus.  
« Goodyear,  Amiens  (Somme).  En  2007,  le  groupe  annonce  un  plan  de  réorganisation  de  ses  deux  sites 
d'Amiens-Nord et  Sud, soit la suppression de 450 emplois en échange de gros investissements. L'accord  est 
refusé sur  le premier site et  accepté sur le  second. La  direction veut à  présent céder  une partie de l'activité 
d'Amiens-Nord.  
« Continental, Clairoix (Oise). En 2007, les 1 120 salariés avaient accepté un retour aux 40 heures, contre un 
maintien de l'activité du site jusqu'en 2012. Mais, dès 2009, la fermeture de l'usine est annoncée ». 
C. Bamberger, « Quand l’histoire se répète », Le Nouvel Observateur, 29 juillet 2010 
 
On voit alors bien qu’une crise a également une dimension politique qui peut être étudiée par 
les politistes. On peut alors définir la science politique comme la science qui étudie les 
relations de pouvoir dans la société, dans la sphère politique et les interactions entre le 
politique et le reste de la société.  
 B. Les  sciences  sociales et  la  complémentarité  des  points  de  vue :  l’exemple  de  la 
musique :