Introduction générale aux sciences économiques et sociales
Une véritable connaissance du monde qui nous entoure ne peut être envisagée sans un effort de
compréhension des phénomènes économiques, politiques et sociaux. Etudier les sciences économiques et
sociales doit permettre de mieux assurer ses choix de citoyen. En effet, on ne peut concevoir une cam-
pagne électorale sans aucun débat sur des thèmes économiques et sociaux dans la mesure où les enjeux
des problèmes sont importants. Ainsi, la capacité des entreprises à créer des emplois détermine les condi-
tions de vie de milliers de personnes, et le bien-être matériel individuel est très lié au niveau de la pro-
duction et aux modalités de la répartition des richesses.
Il est donc indispensable que chacun soit capable de discerner les conséquences des politiques
proposées ou adoptées. Les choix électoraux ne doivent donc pas résulter d’impulsions subjectives ni être
la simple résultante de manipulations des intéressés.
Cette meilleure connaissance du monde s’appuiera sur les apports de différentes disciplines :
l’économie, la sociologie, la psychologie sociale, la démographie, le droit et la science politique. Ces
disciplines font partie des sciences sociales qui ont pour objectif d’étudier les hommes vivant en société.
Elles ont donc pour objet les groupes humains et les phénomènes ayant une dimension collective. Ces
phénomènes sont appelés des faits sociaux c'est-à-dire des faits que l’on ne peut pas comprendre sans
tenir compte des relations entre les individus dans le cadre d’une société.
Par ailleurs, le chercheur en sciences sociales doit adopter une démarche scientifique. Ainsi,
Emile Durkheim (1858-1917), sociologue français écrivait dès la fin du 19ème siècle : « Il faut considérer
les faits sociaux comme des choses ». Les sciences vont donc s’appuyer aussi sur les mathématiques et les
statistiques pour mettre en évidence certaines relations, certains comportements ou certaines lois. Ainsi,
le chercheur doit s’efforcer de dépasser ses convictions personnelles pour comprendre, sans chercher à
juger, des faits qui peuvent le concerner personnellement. Toutefois la réalité est plus complexe et les
convictions personnelles peuvent l’orienter dans ses recherches. Ainsi, un partisan du libéralisme sera
globalement plus enclin à démontrer son efficacité qu’à le dénoncer ; c’est pourquoi, l’interprétation des
faits sociaux diverge selon les courants de pensée.
Précisons trois disciplines auxquelles les sciences économiques et sociales font appel :
l’économie, la sociologie et la science politique.
l’économie :
L’économiste étudie de quelles façons les hommes produisent, répartissent, échangent et consom-
ment les biens en s’interrogeant sur l’efficacité des moyens mis en œuvre pour lutter contre la rareté des
ressources. En d’autres termes, l’économiste montre que les biens n’existent pas naturellement en quanti-
té suffisante pour satisfaire tous les besoins des hommes et que toute société doit mettre en place des
moyens afin d’organiser la production, la répartition et la consommation des biens.
La sociologie :
Le terme de sociologie est un néologisme dû à Auguste Comte (1798-1857) : socio renvoie à so-
ciété et logie à logos signifiant science en grec. C’est donc la science des sociétés. Le sociologue cherche
donc à comprendre le comportement des individus en prenant en compte le contexte social dans lequel ils
vivent. Il montre donc que l’on ne peut pas analyser les faits sans tenir compte de la dimension collective
de la société.
La science politique :
Le politique étudie la façon dont est organisé le pouvoir au sein de la société et comment les so-
ciétés prennent les décisions qui concernent l’ensemble de la société. Les décisions politiques ont des
répercussions économiques et sociales.
Chaque discipline a une approche spécifique d’un même fait social. Deux exemples peuvent per-
mettre de mieux saisir la spécificité des approches : le sport et le chômage.